lundi 21 décembre 2015

Le journalisme d'enquête

La collusion et la corruption auraient continué sans être reconnues si le journalisme d'enquête n'avait pas pu réaliser son travail.  Même les évêques ont félicité les journalistes qui avaient débusqué les scandales dans la construction. Les journalistes désirant poursuivre des enquêtes en profondeur sont nombreux. Mais de moins en moins de fonds sont consacrés à ce genre de journalisme. Les médias jouent un rôle essentiel s'ils sont de vrais médias d'information et non plus des diffuseurs de communiqués de presse et des distributeurs de relations publiques intéressées.
 
Les ressources sont rares. L'information de qualité est rare. La santé et l'éducation tout comme les salles de rédaction subissent la diminution des ressources en période de difficulté économique.
 
Il nous faut continuer à encourager les médias qui collaborent à redesser les problèmes de société. Des publicités, chacun en reçoit déjà suffisamment. Les systèmes qui déraillent sont souvent inconnus des citoyens, si les gouvernements n'en doutent pas assez pour s'y attaquer, nous sommes conscients que des journalistes engagés tenteront encore d'y faire un peu de lumière. Les citoyens espèrent que les enjeux importants de la société continueront d'intéresser quelques enquêteurs vigilants.
 
(Selon une rédaction de Jean-Claude Leclerc, dans Le Devoir d'aujourd'hui)

vendredi 18 décembre 2015

Sans contrainte, l'accord est insuffisant

Même si les 195 États présents à la Conférence de Paris (COP21) ont adopté par consensus un accord global de lutte contre les changements climatiques, ce ne sera pas suffisant.  Notre dépendance aux énergies fossiles continuera d'avoir des impacts qui bouleversent le climat. Les efforts nécessaires pour réduire les émissions de gaz à effet de serre d'ici 2050 de 40 à 70 % sont si importants qu'il faudrait tourner le dos aux combustibles fossiles et entrer tout de suite dans un monde favorisant les énergies renouvelables. Il faudrait agir dès maintenant et s'orienter vers un monde à 100 % d'énergie renouvelable d'ici 2050. Mais tant que les combustibles fossiles, le pétrole, le charbon et le gaz naturel, demeureront la manière la moins coûteuse d'obtenir de l'énergie, on continuera de les brûler. Et les bons souhaits seront revus tous les cinq ans.

Malgré les engagements de 186 pays à l'horizon 2025-2030, les promesses sont insuffisantes pour contenir le réchauffement sous le seuil des 2 degrés souhaités. L'espoir et la confiance envers les gouvernants actuels suffiront-ils à établir des mesures satisfaisantes pour le bien des générations futures ?

lundi 7 décembre 2015

Bouleversements climatiques: 100 millions de pauvres en plus

Si aucune action ne réussit à diminuer les effets climatiques lors des décisions de la réunion de la conférence actuelle à Paris (COP21), la Banque mondiale (BM) avertit que, durant les 15 prochaines années, 100  millions de personnes risquent de basculer dans l'extrême pauvreté dans la communauté internationale, soit moins de 2 $ par jour). Le continent africain subirait les plus grands dommages car les prix alimentaires subiraient des hausses très élevées. Comme la nourriture compose 60 % de leur coût de vie, une telle inflation serait dangereuse et les migrants seraient encore plus nombreux.
 
En Asie du Sud, les dommages seraient aussi très importants. Les maladies  se  développeraient plus rapidement à cause des dérèglements climatiques. Si le réchauffement de la planète croît de 2 à 3 degrés par rapport à l'ère pré-industrielle, le paludisme risque d'augmenter de 5 %, une hausse de 150 millions de personnes.
 
Nous devons faire du développement climato-intelligent, écrit la BM.
 
(Source: Le Devoir)
 


samedi 5 décembre 2015

L'évaluation foncière croît de 26 %

À Saint-Robert, l'évaluation foncière connaît une augmentation remarquable de 25,99 % en 2016 (191 379 900 $) par rapport à l'évaluation foncière de  2015 (151 903 100 $). Depuis 2005, la croissance annuelle se maintenait sous les 4 %. Il faut retourner à 2004 pour retracer une croissance aussi exceptionnelle qui atteignait alors 54 % de plus que l'évaluation de 2003.
 
En 10 ans, les évaluations foncières municipales ont presque doublé, soit entre 2006 et 2016, passant de 95 921 910 $ à 191 379 900 $. Alors même si on maintient le taux de 25 cents du 100 $ d'évaluation, comme en 2015, les revenus augmentent de 98 692 $ sans modifier les autres variables. Le budget augmenterait alors de 4,73 % relativement à celui de 2015, soit nettement plus que l'inflation même sans augmenter le taux de taxation.
 
On se souvient qu'entre 2011 et 2014 inclusivement, le taux de taxe foncière se maintenait à 23 cents du 100 $ d'évaluation. Avec la croissance de l'évaluation de 2016 de 25,99 %, même avec le taux de taxe foncière revenant à  23 cents, le budget augmenterait de 4,35 %, soit encore nettement supérieur à l'inflation annuelle.
 
Depuis 2013, la taxe foncière pour la voirie est à 24 cents du 100 $ d'évaluation. Comme l'évaluation foncière a augmenté de 39 476 800 $ en  2016, la taxe foncière pour la voirie recueillerait un supplément de 94 744 $ par rapport à celle de 2015. Ainsi cette forte croissance de près de 26 % de l'évaluation municipale en  2016 entraîne des entrées de fonds de 193 436 $ supplémentaires à celles ramassées en 2015 au niveau de la taxe foncière générale et de la voirie seulement, si les taux demeurent comme ceux de 2015.
 
Alors les revenus  de  2016 augmenteraient de 193 436 $, soit 9,26 % des revenus budgetés en 2015. Tout un saut. Il serait surprenant que le budget croisse de plus de 9 % en 2016, étant donné le faible taux de l'inflation. Des dépenses qui augmenteraient de 9 % en 2016 demanderaient des explications à fournir aux contribuables dans une année où l'inflation est de 1,2 % pour les prestations de la Régie des rentes du Québec.
 
Il est fort probable que le budget ne nécessite pas des revenus et des dépenses supplémentaires de près de 195 000 $ de plus qu'en 2015  pour rendre des services  à la population semblables à ceux rendus en 2015.  Alors il pourrait être approprié de diminuer les taux de taxation basés sur l'évaluation foncière, toutes choses égales par ailleurs.
 
Le budget 2016 sera adopté et expliqué lundi prochain à 19 hres, en assemblée publique.  Nous pourrons alors mieux comprendre comment les élus choisiront de répartir ces sommes supplémentaires dans  une cohérence entre la forte croissance d'évaluation foncière et les services à la population. 

vendredi 4 décembre 2015

Les terres agricoles convoitées

Avec les changements climatiques, les terres agricoles québécoises seront préférées aux terres agricoles des pays plus au sud, selon une étude produite par la Fondation David Suzuki. La diminution  d'eau douce, la dégradation des terres agricoles, les bouleversements climatiques pourraient mener à une diminution de 25 % de la production agricole mondiale d'ici 2050. Les prix des denrées alimentaires augmenteront. La population mondiale atteindra les 9 milliards de personnes. La production alimentaire devrait augmenter de 50 % d'ici 2050.
 
Au Québec, l'enneigement pourrait être diminué, la saison des gels, écourtée et la saison de culture, allongée. De nouvelles régions deviendraient agricoles, de nouvelles variétés de culture naîtraient.  L'eau douce deviendra une richesse ainsi que les terres agricoles. Une valeur refuge, écrit-on. La spéculation s'installerait et les investisseurs étrangers anticiperont cette valeur sur le marché. Cette valeur augmenterait avec la rareté de la ressource. Le modèle agricole familial serait en péril. Les investisseurs décideront de ce qui est rentable et les terres passeraient des agriculteurs aux investisseurs. Et la souveraineté alimentaire du Québec, dans ce contexte ?
 
Des mesures de contrôle devraient être mises en place. Le ministère de l'Agriculture devrait se doter d'une base de données pour suivre l'évolution du marché foncier agricole québécois. La Fondation recommande de mettre en place des mesures pour favoriser l'achat des terres disponibles par des agriculteurs exploitants. Elle recommande aussi de créer une société d'aménagement et de développement agricole qui pourrait acquérir, administrer temporairement et transférer les actifs agricoles avec le principe de la "préférence agriculteurs".
 
Notre grenier alimentaire, le laisserons-nous administré par des spéculateurs financiers qui ne recherchent que le profit à court terme ?
 
(Source: Le Devoir  du 9 novembre)
 


mardi 1 décembre 2015

Enrayer le sida d'ici 5 ans au Québec

Une étude réalisée avec la France permet à un regroupement de chercheurs, de cliniciens, et d'organismes communautaires d'estimer qu'un plan d'action et une volonté politique rendraient possible une telle bonne nouvelle. Un médicament traitant le sida peut maintenant protéger à 86 % quand il est reçu à titre préventif. Si le patient est traité plus tôt, l'aspect contagieux de l'infection peut aussi être éliminé. Un traitement est disponible post-exposition et aussi  pré-exposition  afin de briser la chaîne de transmission virale.
 
D'ici 2030, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) prévoit la cible de "zéro transmission". Le Québec a-t-il la même cible, au minimum ? Une rencontre est demandée avec la ministre déléguée à la Santé publique, Lucie Charlebois,  par les acteurs impliqués dans la lutte contre le sida.
 
Vivre avec la l'infection du sida coûte entre 448 000 $ et 690 000 $ au Québec. La microbiologiste, Cécile Tremblay de l'Université de Montréal, pense aux économies  prévisibles si on prévenait 400 nouvelles infections annuelles. Le médicament préventif et curatif coûte 9 000 $ annuellement par patient et est remboursé par Québec. Il faut maintenant penser au suivi du patient de trois mois, des tests et un encadrement efficace. 
 
Réjean Thomas, président fondateur de la clinique médicale l'Actuel, veut rendre l'ensemble des stratégies disponibles à toutes les personnes susceptibles de pouvoir en bénéficier. Les grandes villes sont mieux pourvues de tels services. L'objectif est maintenant d'étendre ces services aux patients de tout le Québec. Cet objectif sera atteint si la volonté politique s'y greffe aussi.

dimanche 29 novembre 2015

À nouveau, préfet de la MRC Pierre-de-Saurel

Le 25 novembre dernier, le maire de Saint-Robert, Gilles Salvas, est redevenu préfet à nouveau. Il avait  déjà assumé cette responsabilité entre 2010 et 2013. Défait à l'automne 2013, le maire Pothier de Saint-Roch-sur-Richelieu lui avait succédé jusqu'au 25 novembre dernier.
 
À l'assemblée mensuelle publique suivant la défaite de 2013, notre maire avait commenté cette défaite en racontant que sa conjointe était bien satisfaite du résultat... Il aurait préféré terminé la réalisation de certains dossiers en chantier, disait-il, mais il aura dorénavant plus de temps libre car être préfet exigeait beaucoup de temps en réunions diverses.
 
À MATv, l'été dernier, notre maire commentait sa tâche de maire de la municipalité en faisant encore référence au grand nombre de réunions nécessaires pour accomplir ses tâches comme maire. La "réuninite aigüe" le guette-t-il ?
 
Les réunions font partie des décisions prises dans un conseil d'administration composé de plusieurs administrateurs. Et elles prennent beaucoup de temps. La gestion des affaires publiques est bien différente de la gestion des affaires commerciales. Les tâches de maire et de préfet sont différentes de celles d'un entrepreneur. Rechercher le profit afin qu'une entreprise commerciale survive et demeure rentable  et servir une population pour améliorer leur qualité de vie sont deux modes de pensée différents.

Notre maire et préfet devra s'y adapter, sinon, il trouvera le temps long...

lundi 23 novembre 2015

La déficience et les agressions

Un tabou est éclairé par une première recherche réalisée au Canada. Les personnes atteintes de déficience intellectuelle (DI) sont victimes d'agressions physiques et sexuelles dans une proportion d'environ 50 % d'entre elles. Ces personnes sont plus vulnérables que le reste de la population. Souvent commises par des personnes qui avaient la responsabilité d'aider la personne souffrant de DI, (employé, bénévole, accompagnateur, chauffeur, etc.), ou par un membre de la famille ou par d'autres personnes souffrant de DI, cette réalité est aussi généralisée dans d'autres pays étudiés. La majorité des agressions sont faites par des personnes connues de la victime, qui ont déjà établi un lien de confiance avec la personne souffrant de DI.
 
Ces comportements agressifs entraînent des peurs démesurées, de la tristesse, de l'agressivité, un sommeil perturbé, bref, des blessures psychologiques qui ne sont pas toutes détectées et soignées.  Le 28 novembre, l'Association québécoise pour l'intégration sociale (AQIS) tiendra une journée d'ateliers sur les agressions sexuelles commises envers des femmes et des mineures atteintes de DI. Une première.  Un début pour trouver des façons nouvelles de prévenir cette triste réalité.
 
(Source: un article d'Isabelle Paré,  Le Devoir)

lundi 16 novembre 2015

Nous élèverons-nous au-dessus de la peur ?

Nous voici conscients que la haine et la violence font mal et n'apportent que souffrance et effroi.  La peur de l'autre, la peur des différences, la peur de l'autocritique, le repli sur soi n'apporteront pas de solutions au drame parisien du vendredi 13 novembre.
 
Aux mesures de sécurité, il faut penser ajouter des mesures d'intégration au lieu de continuer d'exclure les personnes qui pensent différemment de nous. La culture et l'éducation mieux partagées permettent souvent aux nouveaux citoyens de se sentir peu à peu partie prenante d'une communauté d'accueil. On se souvient tous des boat people provenant du Viet-Nam, durant les années 70,  qui ont pu s'intégrer et enrichir notre pays. Notre accueil chaleureux provenant de diverses régions québécoises leur a donné l'espoir d'une réussite et d'une participation possible au bien-être personnel, familial et collectif au sein de notre société. Pensons à Kim Thuy, l'auteure montréalaise  à succès, par exemple.
 
Sommes-nous en train de devenir inquiets à l'arrivée probable de 25 000 Syriens au Canada? Deviendrons-nous tentés de rejeter l'étranger qui fuit la terreur dans son propre pays ?  Conserverons-nous nos valeurs d'ouverture et de partage ?
 
Osons s'approprier le savoir plutôt que l'ignorance, l'équité au lieu de l'injustice, la libre pensée plutôt que l'endoctrinement. Notre solidarité au nom de la paix mérite d'être affirmée. Notre engagement  et notre devoir humanitaire serviront à faire évoluer la condition humaine. Osons faire connaître les avantages de l'égalité  et de la fraternité pour mieux servir le bien commun.

mardi 10 novembre 2015

Québec produit ou importe ses hydrocarbures ?

On sait que TransCanada a abandonné le projet de construction d'un port pétrolier au Québec. TransCanada aurait écouté les citoyens des communautés, les clients et les agents du projet. En avril dernier, on abandonnait l'idée du port pétrolier à Cacouna, maintenant on abandonne cette voie d'un port pétrolier sur le Saint-Laurent. Les bélugas avaient besoin de cet espace pour se reproduire, ont-ils reconnu.
 
Le gouvernement Couillard  continue de demander sept conditions pour appuyer le projet d'oléoduc d'Énergie Est. L'une d'elles est la preuve de retombées économiques pour le Québec. L'évaluation de cette preuve nécessite la version finale du projet Énergie Est, encore attendue.  D'ici la fin de 2015, le projet avec un trajet modifié devrait être connu. Le risque entraîné par cet oléoduc de 4 600 kilomètres acheminant 1,1 million de barils de pétrole des sables bitumineux quotidiennement jusqu'au Nouveau-Brunswick demeure toujours inconnu et peu documenté.
 
60 emplois directs québécois devraient être créés durant l'exploitation du pipeline, selon TransCanada. Les risques majeurs des citoyens vivant près du tracé de l'oléoduc demeureront pendant 40 ans. Peu de retombées économiques, beaucoup de risques pour l'eau potable, l'environnement  et la santé des Québécois.
 
En même temps, le ministre Pierre Arcand veut s'engager à lutter contre les changements climatiques et a promis, hier, qu'une loi pour encadrer les hydrocarbures sera présentée dans les prochains mois. Aucune loi de ce genre n'existe actuellement au Québec. Il veut tirer profit du potentiel d'hydrocarbures tout en respectant l'environnement ... Il répète aussi qu'il veut un Québec plus vert. Le débat devient, maintenant, on continue dans la volonté d'exploiter le sous-sol albertain, on devient l'autoroute du pétrole, on exploite les hydrocarbures situés dans le sous-sol québécois ou on continue d'importer le pétrole d'ailleurs. Et l'acceptabilité sociale sera-t-elle au rendez-vous pour forer notre sous-sol ? Les sociétés pétrolières vendront-elles efficacement leur idée en distribuant quelques cadeaux aux municipalités, aux propriétaires des terres exploitées, aux populations inquiètes ?
 
Le gouvernement a déjà investi beaucoup. Plus d'un milliard de fonds publics dans le Fonds capital mines hydrocarbures. Par l'entremise d'Investissement Québec, Québec est le premier actionnaire de Pétrolia et le troisième actionnaire de Junex. Pour explorer en Gaspésie et sur Anticosti, l'État a déjà investi des dizaines de millions de dollars.
 
De plus en plus de voix à travers le monde demandent une sortie des énergies fossiles. Néanmoins, le gouvernement Couillard a l'intention d'inclure d'éventuels projets d'exploitation d'hydrocarbures dans sa    politique énergétique pour les dix prochaines années.
 
La filière pétrolière et gazière souhaite encore exploiter des ressources en gaz de schiste dans la vallée du Saint-Laurent. On se souvient qu'il n'y a pas de moratoire, seul l'aspect économique a retardé ce développement. Les régions de Lotbinière et Bécancour sont évoquées pour le moment. Les permis qui étaient actifs en 2010 le sont encore pour la majorité d'entre eux. Notre région aussi pourrait être forée... est-ce le genre de risque qui nous intéresse ?
 

samedi 7 novembre 2015

Le temps de travail et de loisirs: déséquilibre

Le temps de travail monte en flèche surtout chez les 45 à 54 ans. Douze heures de plus par semaine que la génération précédente. Si on inclut les heures non rémunérées et le temps de déplacement vers le lieu de travail, les Québécois allouent près de 46 heures par semaine au boulot.
 
Dans toutes les tranches d'âge, le poids du travail a augmenté sur 20 ans. Une étude comparative auprès de 15 000 Canadiens réalisée de 1986 à 2010 démontre qu'on travaille cinq heures de plus par semaine que les français ou les américains, selon le professeur Gilles Pronovost de l'UQTR. Nous serions loin de l'idéal de Liberté 55 !
 
Les mères jouissent de moins de temps de loisirs. Les tâches ménagères prennent 15 heures chez les femmes et 10 heures pour les hommes.  Les hommes aident plus dans le nettoyage de la maison et le lavage de la vaisselle.  Le temps des jeunes parents rétrécit pour le temps de lecture, le temps social et le temps consacré aux enfants. Les pères québécois s'occupent davantage de leurs enfants que les autres pères canadiens.
 
Pour se sauver de métro-boulot-dodo, plusieurs choisissent le sport comme seul loisir. D'autres optent pour le yoga, le jogging, afin de ne pas se perdre dans une course effrénée contre la montre et conserver la forme.
 
(Source: article À la recherche du temps perdu d'Isabelle Paré dans Le Devoir  d'aujourd'hui)

jeudi 29 octobre 2015

Les banquiers et les paradis fiscaux

Les institutions financières ont reçu  deux invitations à comparaître séparément cet automne à une commission parlementaire sur les paradis fiscaux. Desjardins est la seule institution qui a accepté de participer.
 
 Dans les prochains jours, une dernière convocation leur sera fournie avant qu'on utilise le recours à la voie de sommation. Les parlementaires membres de la commission veulent entendre les banques pour discuter de leur activité, notamment la présence de succursales dans des paradis fiscaux, affirme le député Nicolas Marceau.
 
Ce n'est qu'un début mais n'est-il pas temps de récupérer les recettes dont le trésor public  semble avoir  tant besoin ?
 
(Source: Le Devoir)

Forage de 4155 puits possibles sur Anticosti

Avec une exploitation pendant 75 ans, l'ïle d'Anticosti pourrait laisser capturer jusqu'à 12 % du gaz emprisonné dans son sous-sol. Si on se base sur la consommation actuelle de gaz au Québec, cette production fournirait 55 années de consommation. Le rapport du ministère des Finances estime aussi qu'il pourrait récupérer 584 millions de barils de pétrole de schiste, soit 3,5 % du pétrole emprisonné dans son sous-sol. Si on se base sur la consommation actuelle, ce pétrole fournirait 4,5 années de consommation. Dans les deux cas, la fracturation de la roche-mère sera nécessaire. Chaque forage nécessite 22 millions de litres d'eau. À cette eau, des composés toxiques sont ajoutés.  De plus, aucune structure ne peut traiter cette eau sur Anticosti.
 
Les investissements pour extraire ces ressources hypothétiques et les infrastructures nécessaires coûteront très cher. Chaque forage pourrait coûter 8,8 millions de dollars. Si on construisait un gazoduc pour atteindre la Gaspésie, les investissements pourraient atteindre 10 milliards. Ce coût a été estimé par l'entreprise Pétrolia récemment.
 
Mais les contraintes climatiques devraient limiter la demande en hydrocarbures, les prix baisseraient probablement au cours des prochaines années. Les États-Unis produisent déjà abondamment d'hydrocarbures. Une étude de HEC Montréal  insiste sur le coût des infrastructures de transport encore inexistantes. Les résultats de l'extraction risquent d'être marginalement profitables à l'économie du Québec, si les producteurs veulent être compétitifs mondialement.
 
Cette exploitation sur Anticosti produira des gaz à effet de serre (GES). L'étude du ministère de l'Environnement  estime à 1,4 million de tonnes par année pour récupérer ce gaz de schiste. On augmente ainsi les émissions québécoises de 2 %.
 
Si le gaz était brûlé sur place, comme plusieurs exploitants le font déjà,  les émissions de GES, pour produire le pétrole de schiste, pourraient atteindre de 6 à 10 millions de tonnes. Cela équivaudrait à 9 % à 15 % des GES du Québec en 2020.
 
Le ministère des Finances évalue aussi  que les ressources exploitables d'énergies fossiles sur l'île seraient à 77,5 % en gaz de schiste et 22,5 % en pétrole de schiste.
 
D'ici 2100, on sait que les organismes mondiaux veulent éliminer  entièrement le recours aux énergies fossiles.  Cela vaut-il le coût  d'endommager l'insularité, les paysages, le patrimoine historique et culturel, la faune et la flore diversifiées, la vocation récréo-touristique de l'île ?
 
(Source: Le Devoir d'aujourd'hui)

mercredi 28 octobre 2015

Les minières: 1,9 % en redevances

Pour la période 2009-2015, les minières actives au Québec ont exploité des ressources non revouvelables d'une valeur brute de plus de 54 milliards de dollars. L'État, pendant ce temps, a  perçu 1 milliard en redevances (1,9 %). La moyenne canadienne est plutôt de l'ordre de 4,5 %. De plus une facture de 1,2 milliard de dollars est estimée pour décontaminer et restaurer les  700 sites miniers abandonnés.
 
La Coalition Québec meilleure mine, par sa coordonnatrice Dominique Bernier, réclame une enquête publique sur le secteur minier. Elle estime que des fonds publics sont gaspillés dans des projets qui n'ont pas obtenu l'acceptabilité sociale ou dans des projets à rentabilité incertaine. Ainsi les projets de Québec Lithium (QL), Cliff Natural Resources (CNR) et Mine Arnaud (MA)  sont arrêtés ou interrompus temporairement pour cause de non-rentabilité.
 
QL a reçu une garantie de prêt de 60 millions de dollars et une aide supplémentaire de 5 millions de l'État. Elle n'a rien versé pour la garantie financière nécessaire pour restaurer son site, soit 25,6 millions de dollars. Elle est sous la protection de la Loi sur les arrangements avec les créanciers des compagnies.
 
CNR a mis à pied 600 travailleurs en cessant, l'an dernier, d'opérer sa mine de fer du lac Bloom. Elle n'a pas fourni la garantie financière de 41,7 millions pour la restauration du site d'exploitation.
 
MA ne trouve pas de partenaires financiers pour exploiter la future mine de Sept-îles. L'État y a déjà dépensé 25 millions.
 
Le coordonnateur de MiningWatch Canada, Ugo Lapointe, et co-porte-parole du regroupement composé d'une trentaine d'organisations membres trouve insultant ce gaspillage de fonds publics.
 
Investissement Québec a décider d'injecter 12 millions de dollars dans le projet Royal Nickel. Il deviendra la mine à ciel ouvert la plus imposante au Canada. Cette société a obtenu un investissement pouvant atteindre 150 millions de dollars de la part d'un fonds basé aux Bermudes. (Les paradis fiscaux, cela nous dit quelque chose, n'est-ce pas ?) Le pdg a admis en août dernier que le but était de payer  moins d'impôt. Le gouvernement devient-il complice de manoeuvres d'évitement fiscal ? se questionne Mme Bernier.
 
Quand l'austérité frappe si fort, comment cela se fait-il que les minières et leur lobby soient mieux entendus que les syndicats et les groupes de citoyens ?

(Source: Le Devoir)

L'acceptabilité sociale: pourra-t-on dire non ?

Les projets proposés de mise en valeur des ressources naturelles devraient passer par la prise en compte de leur acceptabilité sociale, selon Pierre Arcand, ministre de l'Énergie et des Ressources naturelles (MERN). Un chantier sur l'acceptabilité sociale des projets miniers et énergétiques a été annoncé le 18 novembre 2014. Un premier exercice de consultations à huis clos a été réalisé depuis ce printemps. Selon le document de réflexion publié , Québec définit l'acceptabilité sociale ainsi: le résultat d'un processus par lequel les parties concernées conviennent ensemble des conditions minimales à mettre en place pour qu'un projet, un programme ou une politique s'intègre harmonieusement à un moment donné, dans son milieu d'accueil. N'est-ce pas plutôt un processus pour éviter l'inacceptabilité sociale ?
 
Ce document était une piste de réflexion auquelle les citoyens pouvaient répondre à certaines questions. J'ai lu le mémoire d'un citoyen engagé dans sa communauté, Pierre Couture, ancien journaliste scientifique à Radio-Canada et celui de la Chaire de responsabilité sociale et de développement durable de l'UQAM et j'en rends compte un peu ici.
 
Cette définition ne précise pas qui détermine l'acceptabilité sociale. Les citoyens vivant à proximité du projet ? Les citoyens de toute la région qui en subira les impacts ? Les élus municipaux ? Québec ? Aussi elle n'inclut pas un pouvoir essentiel: celui de dire NON à un projet. La notion n'est limitée qu'à la notion de donnant-donnant, la définition du MERN est ainsi trop restrictive. Les personnes qui subiront les impacts négatifs ne devraient-ils pas avoir le poids prépondérant dans la détermination de l'acceptabilité sociale ou non d'un projet ? Le projet est-il pertinent ? Comment sera-t-il mis en oeuvre ? L'exploitation apportera-t-elle plus de richesses que sa préservation sur un horizon de plusieurs générations ? Son enjeu écologique ?
 
L'objectif poursuivi par la démarche du MERN est de cibler des pistes de solution et adopter des orientations en vue de moderniser les outils et les pratiques du MERN et de les adapter afin de favoriser une meilleure conciliation des usages lors de la mise en valeur du territoire public et des ressources énergétiques et minérales. L'abandon des projets, simplement, n'est jamais considéré. On cherche des trucs de relations publiques pour faire "passer" des projets inacceptables, continue monsieur Couture.
 
Le MERN considère jouer un rôle actif quant à la protection de l'environnement, notamment par la remise en état des sites miniers... Pour décontaminer et restaurer les 700 sites miniers abandonnés au fil des années, la facture a été évaluée à 1,2 milliard de dollars. L'État corrigera l'héritage toxique laissé par les minières, avec l'argent rare de l'austérité qui coupe les services à la population. Est-ce acceptable ou un scandale?
 
Quel rôle devraient choisir  les acteurs lors des étapes du cycle de vie d'un projet ? Il est évident que le promoteur a intérêt à promettre des résultats mirobolants tout en minimisant les retombées négatives. Le premier rôle devrait consister à s'assurer que la population visée reçoive une information claire, accessible, objective, mettant en relief autant les nuisances et effets secondaires nuisibles que les bénéfices attendus, souligne P. Couture. Cette information devrait être fournie en amont de toute démarche de préparation du projet.
Il ne faudrait pas répéter des situations, comme dans le cas du parc éolien Pierre-de-Saurel, par exemple, où tout ou à peu près est décidé d'avance.
 
En phase d'exploitation, le gouvernement doit assumer le rôle de faire respecter les lois et règlements applicables. En assurant un contrôle efficace, en sanctionnant les dérives, les malversations  et autres illégalités, en s'assurant que le démantèlement des installations et le nettoyage de l'emplacement soit à la charge exclusive de l'exploitant, le gouvernement appliquerait son rôle de favoriser un meilleur développement durable tel que prévu dans la loi.
 
Le rôle du MERN devrait-il être revisé ? La macro-gestion pour déterminer les grandes orientations et les autorisations pertinentes devrait être son rôle. Les MRC et les municipalités devraient voir à la micro-gestion. Même le droit d'interdire sur leur territoire  les initiatives qui seraient conformes aux orientations nationales et à la légalité définies au niveau national
 
Le MERN doit-il prendre en compte les préoccupations de tous les acteurs interpellés dans le projet ? Si la micro-gestion permet de dire NON, le MERN serait libéré de la majorité des consultations. Sinon, toutes les parties prenantes devraient être consultées en amont de toute autre initiative, enchaîne P. Couture.
 
Les consultations du MERN permettent-ils à tous les acteurs de faire valoir leurs intérêts ? Les outils à la disposition des citoyens sont nettement inférieurs à ceux des promoteurs. La Régie de l'énergie n'a pas à appliquer la loi du développement durable pour prendre ses décisions. Les citoyens auraient pu rééquilibrer les forces en contraignant les promoteurs à respecter cette loi.
 
Comment faciliter l'insertion des projets dans le milieu, à quel moment et comment communiquer avec les collectivités touchées ? On sent bien la recherche des trucs de relations publiques pour enfoncer des projets dans la gorge des récalcitrants, écrit-il encore. La consultation, réelle et objective,  devrait précéder toute autre démarche.
 
La consultation doit-elle être dans un cadre uniforme ?  Il faut surtout qu'un refus affirmé par la communauté provoque l'arrêt du projet. Ne prendre en compte que le résultat souhaité par le promoteur ne mérite pas discussion, selon P. Couture.
 
La communauté impliquée devrait avoir le dernier mot. Elle gère le présent et prépare l'avenir sur son territoire. Elle choisit sa vocation, aménage son territoire, répond aux attentes de la population. Pourquoi permettre qu'un promoteur chamboule tout afin de se remplir les poches, en imposant diverses nuisances aux alentours ?
 
Les projets éoliens sont exemptés des impôts fonciers municipaux. Par exemple, à St-Cyprien-de-Napierville, 12 millions de dollars seraient reçus si le projet éolien y était assujetti. Au lieu de cela, le promoteur promet un "don" de 2 millions de dollars. P. Couture trouve ce genre de situation proprement insultante et devrait être évitée.
 
L'acceptabilité  sociale d'un projet exige d'abord que le projet soit honnête. Alors que les parcs éoliens ont été vendus comme une mesure verte de combattre les émissions de gaz à effet de serre, ils étaient plutôt une mesure mal ficelée pour créer de toutes pièces, en Gaspésie, une filière industrielle tournant à vide car ne répondant à aucun besoin. Le projet doit répondre aux besoins du milieu. Le projet acceptable ne réserve pas les bénéfices à quelques-uns tout en imposant toutes les nuisances à plusieurs. Le projet profite à tous et ne menace pas l'avenir.
 
Voilà une réflexion parmi d'autres. Plusieurs de ces propos convergent avec certains commentaires du BAPE  lors de l'audience publique du parc éolien de Pierre-de-Saurel.
 
(Source: MERN)
 
 


mardi 27 octobre 2015

Le TDAH: nature biologique ou sociale

Le trouble déficitaire de l'attention avec ou sans hyperactivité suscite des débats. Hier soir, Claire Lamarche nous a présenté des enfants qui vivent avec ce trouble. Les parents, les médecins, les aides scolaires, les enseignants,  plusieurs personnes essaient de mieux comprendre ce phénomène qui dérange afin d'améliorer le bien-être de l'enfant, celui de sa famille et de son environnment académique et social.
 
Un psychiatre français Landman a publié un essai dans lequel il qualifie ce trouble de "fiction". Aussi le philosophe et socio-économiste J.-Claude St-Onge, spécialisé dans la critique de l'industrie pharmaceutique,  déduit plutôt, qu'en absence de preuves, que le TDAH est une "construction sociale". Ils reconnaissent tous les deux que l'inattention, l'impulsivité et l'hyperactivité existent et affectent les enfants. Pour eux, les causes de ces comportements ne se trouvent pas dans une pathologie du cerveau. Les enfants doivent être aidés, conviennent-ils, mais la source du problème est ailleurs. Ils veulent dénoncer le "dopage des enfants".
 
L'hypothèse la plus répandue dans la population pense la cause du TDHA  de nature biologique. Génétique, héréditaire, un dysfonctionnement de neurotransmetteurs, ce trouble est souvent traité par des médicaments psychostimulants (par exemple, le Ritalin). St-Onge rappelle qu'il "n'existe aucune mesure ou aucun test objectif pour identifier un TDAH".  Comme la prise de Ritalin réduit les symptômes liés au TDAH, on pense que la validité de l'hypothèse est valide. Mais le socio-économiste réplique que "ce n'est pas parce qu'un médicament améliore le comportement que cela nous procure la connaissance de la ou des causes." Tout comme l'alcool aide des timides à s'extérioser, on ne peut dire que la timidité est causée par le manque d'alcool au cerveau.
 
Si la cause était plutôt dans les dysfonctionnements sociaux, économiques ou scolaires ? La discorde, la faim, la précarité, les ruptures familiales peuvent aussi rendre un enfant inattentif. Le problème ne pourrait-il pas être autant social que médical ? La déformation professionnelle des médecins pourrait-elle les pousser à chercher des causes organiques ? Les budgets des écoles sont restreints. Les parents n'en finissent plus d'être culpabilisés. Le refuge du "pas de notre faute, c'est le cerveau " fait-il du bien à tout le monde ?
 
Dans certains cas graves d'inattention ou d'hyperactivité, des causes organiques pourraient être découvertes, convient St-Onge. Mais il persiste à proposer de rechercher les conditions sociales qui sont "les principaux déterminants de la santé", bien plus que la biologie et les gènes. Il suggère de limiter l'usage des psychostimulants et d'explorer des interventions de type comportemental, la formation des parents, les heures de sommeil, le jeu à l'extérieur et des stratégiees d'enseignement imaginatif.
 
Pour prévenir, il préfère parler de "sortir les gens de la pauvreté, de l'ignorance, des conditions de travail nuisibles, des environnements toxiques tant sur le plan écologique que social".  Il vient  de publier: Pour en finir avec le dopage des enfants aux éditions Écosociété.
 
En attendant, Claire Lamarche nous proposera une autre réflexion sur le TDAH chez les adolescents et chez les adultes dans les prochaines semaines. Nous pourrons en connaître davantage et diminuer ainsi les préjugés souvent dévastateurs  des gérants d'estrade.
 
(Source: Le Devoir, du 19 et 20 septembre et du 24 septembre et Télé-Québec)
 
 

dimanche 25 octobre 2015

Les diplomates visitent le Plan Nord

Jeudi et vendredi dernier, la ministre des Relations internationales, Christine Saint-Pierre est allée démontrer les avantages que les entreprises de divers pays auraient à investir dans le Nord Québécois. Malgré la chute des cours des métaux, 14 ambassadeurs, consuls et chefs de poste l'ont accompagnée. Ils sont allés visiter le complexe La Grande d'Hydro-Québec, la mine Raglan dans le Nunavik, entre autres. Ils ont rencontré des représentants de communautés autochtones. 
 
Dans le domaine minier, le Québec est en concurrence internationale. Le ministre des Ressources naturelles, Pierre Arcand, en est conscient et en parle.
 
À son retour, la ministre n'avait pas conclu d'entente d'investissement mais se disait satisfaite de cette rencontre stratégique.
 
(Source: le Devoir et La Presse)

Les municipalités se branchent

Pour rapprocher les villes de leurs citoyens, les innovations numériques s'affichent.  Des consultations publiques par internet permettent dorénavant aux citoyens de participer à des processus communautaires. Les citoyens de Victoriaville, depuis février dernier,  soumettent des idées en ligne à l'aide d'un formulaire numérique. Le grand public, en s'identifiant, commente et vote sur les propositions. Avant de lancer un appel d'offres pour le chantier, les citoyens verront une projection du résultat en ligne et commenteront. Victoriaville offre sa plateforme à d'autres municipalités désireuses de mener des consultations publiques de cette manière.
 
En novembre, Laval prévoit mettre en ligne 14 bases de données accessibles à tous ses citoyens. Une première au Québec, une base de données détaillera les endroits où se sont produits les accidents de la route. Les intersections ou les routes comportant le plus de risques seront ainsi mieux connues. Les résultats de sondages seront aussi présents sur la toile. Plusieurs villes et le gouvernement du Québec discutent pour créer une plateforme commune de partage de données ouvertes. L'information circulera ainsi plus facilement.
 
À Rouyn-Noranda, les personnes disponibles pour faire du covoiturage dans la ville se retrouvent par internet. Une place à la dernière minute est maintenant possible.  Le système a aussi permis de centraliser l'information au sujet des autres services de transport collectif, l'autocar et le transport adapté. Les quartiers ruraux sont parfois à une cinquantaine de kilomètres l'un de l'autre.  Ce service est fortement apprécié des employeurs.
 
À Beaconsfield, un système de gestion électronique des déchets encourage les citoyens à jeter moins d'ordures. Après un projet-pilote en 2013-2014, 6500 bacs à ordures seront dotés d'une puce de radio-identification en 2016. Le camion collectant les déchets lira le code de la puce, le reliera à l'adresse de la résidence et au volume du bac. Cela permettra de facturer chaque collecte supplémentaire aux 12 prévues dans le tarif de base annuel. La collecte des matières recyclables et des matières organiques seront ainsi favorisées.
 
Gaspé surveille son déneigement avec un GPS. Les contremaîtres de surveillance ont diminué. Un seul peut surveiller les opérations. Les plaintes sont répondues plus efficacement quand elles sont urgentes car l'endroit, le moment du déneigement et la vitesse du camion sont des données enregistrées. Même les sous-traitants privés font partie du système car ils sont ainsi protégés des plaintes injustifiées.
 
Les technologies de l'information au service des citoyens et des municipalités font peu à peu leur place.
 
(Source: Les Affaires du 24 octobre)

mercredi 21 octobre 2015

Le réseau ferroviaire, en bon état ?

À Rimouski, Martin Poirier, à Lac-Mégantic, Robert Bellefleur, sont des exemples de citoyens engagés qui ont constaté le mauvais état de la voie ferrée. Actifs dans des comités de citoyens informés, ils ont observé des poutres de bois pourries, le gravier tassé sous les traverses lessivé, les clous absents, les matières dangereuses de plus en plus nombreuses à circuler dans les convois de train sur ces rails mal entretenus. Entre 2009 et 2013, les wagons de pétrole sont passés de  500 à plus de 140 000.
 
La responsabilité d'entretenir les rails revient à chaque compagnie ferriviaire qui possède et exploite une partie du réseau. Depuis 1989, le réseau se privatise et la déréglementation se poursuit. Les lignes principales sont gérées par le Canadien Pacifique (CP) et le Canadien National (CN). Les lignes d'intérêt régional et local sont entretenues par de petites entreprises. Ces dernières n'ont pas toujours les moyens d'investir pour mettre les infrastructures à jour, selon le directeur adjoint, Claude Comtois, du Centre de recherche sur les réseaux d'entreprise, la logistique et le transport de l'Université de Montréal.
 
Les Méganticois ont constaté que la ligne du Central Maine and Quebec Railway (depuis décembre 2013) n'est pas entretenue convenablement, selon un cheminot du CN pendant 39 ans, Louis-François Garceau. Pour établir une relocalisation de la voie ferrée à l'extérieur des zones densément habitées, il faudrait d'abord décontaminer l'ancien territoire occupé par les rails. L'estimation des coûts de la voie de contournement s'élève à 75 millions à Lac-Mégantic.
 
Le réseau inquiète. La déréglementation inquiète. Les coûts dérangent aussi. Le problème est complexe.
(Source:  Le Devoir,  19 octobre)

Le devoir citoyen

Le vrai devoir du citoyen serait celui de s'informer et d'agir en conséquence. Il ne suffit pas d'écouter quelques personnes débattre de quelques sujets  abondamment discutés. La démocratie se vit au quotidien  et s'applique dans une participation active aux débats.
 
Se poser des questions sur la politique, sur les enjeux sociaux, sur l'économie, sur la culture environnementale permet de mieux rechercher des réponses aux curiosités humaines incessantes. Une recherche de vérité, de solutions meilleures pour le bien public permet de poser ensuite des choix mieux éclairés et plus conscients.
 
La participation est entre nos mains. Demeurer docile ne suffit plus. Les décideurs ont besoins d'entendre les revendications du peuple. Les lobbyistes traduisent les besoins des industries et des financiers. Le citoyen traduira-t-il les besoins du peuple en solidarité humaine ?
 
(Source: lettre de Lorenzo Benavente dans Le Devoir  du 13 octobre)

Plus de pesticides toxiques au Québec

De nouvelles données ont été compilées par Radio-Canada. Les pesticides agricoles deviennent préoccupants. Le gouvernement provincial aurait réduit ses efforts pour trouver des solutions alternatives plus écologiques. Les sociétés de pesticides en profitent  davantage mais les humains s'interrogent.
 
Alors qu'on nous disait vouloir réduire de 25 % l'impact des pesticides sur la santé et l'environnement, les ventes augmentent et les surfaces cultivées québécoises diminuent. Plus de 2 kg d'ingrédients actifs sont répandus sur chaque hectare (environ 100 000 pieds carrés). Entre 2006 et 2012, les ventes aux agriculteurs ont augmenté de 27 %. Le glyphosate du Roundup de Monsantao est un ingrédient déclaré comme cancérigène probable chez l'humain par le Centre internationale de recherche sur le candcer de l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Dans nos jardins en ville, le Roundup est interdit mais les terres agricoles  sont économiquement très sollicitées.
 
En Ontario, le ministère des Richesses naturelles a vaporisé du Roundup dans les forêts du nord ontarien.  Tous les plants de bleuets sont morts à la forêt Roméo Malette cet été. Les conifères récemment plantés auront ainsi plus de place pour grandir...La biodiversité est réduite, selon le biologiste Daniel Campbell. Le Roundup agit comme un feu de forêt en éliminant les plantes qui nourrissent et abritent la faune. Campbell pense qu'il est préférable de "laisser la nature faire sa job, that's it." 
 
Le Québec a cessé cet épandage en forêt mais les terres agricoles continuent d'en recevoir. Les lobbyistes travaillent si fort. Il serait bon de revoir le documentaire "Le monde selon Monsanto" préparé par la célèbre journaliste d'enquête Marie-Monique Robin. Ce film a remporté plusieurs prix internationaux. Le citoyen informé peut téléphoner à l'Agence de réglementation de la lutte antiparasitaire de Santé Canada.
 
(Source: Radio-Canada)

mardi 20 octobre 2015

La feuille d'érable a rougi, ce 19 octobre

Justin Trudeau, même avec la voix fatiguée,  a gagné la lutte hier. Les électeurs ont dit non à l'austérité. D'est en ouest, il a récolté des appuis dans toutes les régions. Un gouvernement majoritaire libéral a réussi à briser  la vague orange québécoise soulevée en  2011. Le Parti conservateur de Stéphane Harper,  malgré sa stratégie d'équilibre budgétaire et l'assurance de garantir la sécurité du pays, malgré ses 9 ans de pouvoir, ne répondait plus aux désirs des canadiens. Le taux de participation a augmenté d'environ 10 %, une longue campagne de 78 jours qui a soulevé l'intérêt. Et le Bloc québécois continue d'être vivant.  Louis Plamondon a été réélu dans sa circonscription de Bécancour-Nicolet-Saurel.
 
Mais Justin Trudeau remplira-t-il ses promesses ? En rappel, ses principales promesses de la campagne:
  • reporter l'équilibre budgétaire à 2019-2020
  • investir 125 milliards dans les infrastructures en 10 ans
  • protéger la gestion de l'offre en agriculture
  • remplacer les prestations familiales par un chèque non imposable modulé en fonction du revenu des parents
  • éliminer le fractionnement des revenus familiaux
  • annuler la hausse à 10 000 $ du plafond de cotisation annuel à un CELI
  • augmenter les impôts des plus riches pour réduire ceux de la classe moyenne
  • investir dans les technologies vertes
  • réévaluer les processus d'évaluation environnementale concernant les pipelines
  • autoriser le serment de citoyenneté à visage couvert
  • ramener l'âge de la retraite de 67 à 65 ans
  • augmenter les transferts en santé sans conditions
  • bonifier le régime d'assurance-emploi et abolir les critères d'admissibilité restrictifs
  • modifier la loi antiterroriste C-51
  • légaliser la possession simple de marijuana
  • remplacer l'achat des chassseurs F-35 par des appareils moins coûteux
  • mettre un terme à la mission de bombardement contre EI
  • accueillir 25 000 réfugiés syriens d'ici la fin de l'année
  • un cabinet d'environ 30 ministres avec parité
Il a suscité beaucoup d'attentes. À 43 ans, le 2e plus jeune premier ministre de l'histoire du Canada incarnera le changement. Il avait un nom de famille célèbre,  il démontrera maintenant qu'il a un prénom. Continuera-t-on de l'appeler par son prénom ?

(Source: Le Devoir du 3 et 4 octobre)
 
 

lundi 19 octobre 2015

La prostitution et le syndrome de choc post-traumatique

Les séquelles sont semblables selon une psychologue allemande, Ingeborg Kraus. La journaliste Sarah R. Champagne, du Devoir, a rencontré cette spécialiste du syndrome du choc post-traumatique (SCPT) et une Irlandaise de Dublin de 39 ans qui a mis plus de dix ans à sortir d'une expérience de sept ans de prostitution durant l'adolescence. De passage à Montréal, pour offrir une conférence, elles reconnaissent toutes deux que la prostitution est une violence.
 
Les effets psychologiques de vendre son corps sont cliniquement semblables à ceux observés en terrain de guerre. "Les phénomènes naturels de dégoût, de mépris ou de peur sont déconnectés". Un état dissociatif s'installe, le corps s'anesthésie. Mais ces expériences s'enregistrent tout de même dans une boîte noire, dans la mémoire traumatique. Comme les soldats à leur retour, les femmes qui sortent de ce milieu ressentent une "bombe à retardement" de ce "vécu en désordre".   Des troubles affectifs ou psychosomatiques, l'angoisse, la marginalisation accompagnent ce vécu. La Dre Kraus explique, qu'après un long traitement du SCPT, les femmes vivent un "réveil, un  véritable printemps, elles sont étonnées de retrouver les odeurs, le toucher et même les saveurs".
 
Le deni les portait à penser que c'était un métier comme un autre, la violation sexuelle étant "compensée" par l'argent. Pourtant les autres formes de violence ne peuvent être compensées ainsi. La violence conjugale ou l'agression sexuelle ne sont pas acceptée. Au lieu d'être des victimes, elles prennent maintenant la parole comme "survivantes". Un manifeste signé en 2014 par une cinquantaine de psychothérapeutes postule que:
  • la prostitution est humiliante et dégradante
  • une continuation de la violence
  • les hommes doivent prendre leurs responsabilités
Dre Kraus s'indigne de cet enjeu d'égalité sociale. La majorité des prostituées ont subi dans l'enfance de la violence sexuelle ou physique ou une forme de négligence. Ce n'est pas un libre choix individuel mais un désavantage social, un manque écrasant de possibilités . Ce commerce est évalué à 15 milliards d'euros, sous le contrôle du crime organisé allemand.
 
Dre Kraus ivite les hommes, dont la majorité ne consomme pas de sexe rémunéré, à se manifester pour faire partie du virage.  Elle milite pour l'adoption du "modèle nordique" que le Canada a adopté en 2014.
 
 

9800 publicités électorales télévisées

En avons-nous vu suffisamment pour prendre une bonne décision aujourd'hui, jour du vote à l'élection fédérale ? Un bilan dressé par la firme de communication numérique IPG la semaine dernière précise l'assaut des diffusions publicitaires télévisées. Il nous révèle que près des 2/3 d'entre elles ont été des publicités négatives pour diminuer la force du camp adverse.  Des publicités répétées qui décrivent la menace de deux femmes portant le niqab, que le Canada pourrait être en danger financier comme la Grèce. Nous sommes près de la tromperie. Le présent est plus complexe et l'imagination a rétréci au lavage.
 
Dans les réseaux sociaux,  on parlait peu des enjeux véritables. La xénophobie, l'hypersécurité, les intrusions dans la vie privée des citoyens, la démocratie qui s'étiole, la science qu'on veut faire taire et la connaissance des dérives environnementales; ces sujets n'ont pas suscité l'intérêt  tant attendu.
 
Si on condamne  trop rapidement par un "j'aime" ou un "je n'aime pas, on évite de regarder l'apport positif, constructif ou innovant d'une analyse qui pourrait apporter de la lumière, des nuances et des mises en perspective. Nous devons résister à ces condamnations sans procès du troll. "Le troll est un internaute salement ordinaire qui puise son épaisseur dans le code binaire et son courage dans l'anonymat relatif du Web pour salir et discréditer l'autre".
 
(Source: Fabien Deglise dans Le Devoir,  ce matin.)

mercredi 7 octobre 2015

Les frais accessoires

Les frais accessoires demandés par les médecins  pour les services de santé  et de services sociaux, assurés par la RAMQ, sont un glissement graduel vers une contribution directe des usagers, a-t-elle écrit lundi aux parlementaires.  Le système de santé  est fondé sur le financement public. Madame Raymonde Saint-Germain, la protectrice du citoyen, réaffirme qu'il est nécessaire d'interdire les frais accessoires, pour une question d'équité dans l'accès. Le ministre de la santé, Gaétan Barrette, répond qu'il  n'est pas capable de mettre fin à cette pratique qui représente 50 millions des 7 milliards versés aux médecins ou à leurs compagnies.

La protectrice du citoyen explique la nécessité de tenir un débat sur le sujet en toute transparence et avec ouverture. Il n'y a pas que l'aspect des chiffres et des impôts. C'est la remise en question de l'accès aux services pour tous. Le vieillissement de la population, les restrictions  dans le réseau, les malades qui survivent plus longtemps grâce au développement de nouveaux médicaments, comment le système de santé  pourra ramener ces frais accessoires dans le système public ?

Ne pas freiner cette tendance lourde entraînera des lendemains difficiles pour les malades démunis et défavorisés. La volonté des compressions qui s'accumulent nous dirige-t-elle vers l'utilisateur-payeur en santé comme dans les loisirs ? Est-ce un retour aux années d'autrefois où chaque malade payait pour se faire soigner ou mourait, s'il n'en avait pas les moyens ? Est-ce la confirmation du chacun pour soi ? L'économie bêtement chiffrée dépassera-t-elle la protection de la santé et de la sécurité des citoyens  comme valeur humaniste ?

(Source: Le Devoir)

La fin de la récréation fiscale

Afin de récupérer 240 milliards de dollars américains annuellement, les États du G20 et l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) ont adopté lundi dernier 15 actions ciblées.
 
Toute multinationale, avec un chiffre d'affaires atteignant 750 millions d'euros par année, devra être plus transparente. Elle devra divulguer ses activités pays par pays. Aussi le détail de ses activités: profits, nombre de salariés, montant d'impôt payé, etc. et ce, aux autres autorités fiscales des États membres. Plusieurs auraient préféré que la divulgation soit publique. Plusieurs ONG déplorent que 85 % des entreprises qui utilisent les paradis fiscaux seront donc épargnées pour le moment. Mais c'est un début de mécanismes de surveillance, tout de même.
 
Ceux qui ont vu le film "Un prix à payer" diffusé récemment ont vu Brigitte Alepin et Alain Deneault expliquer les conséquences néfastes des paradis fiscaux. Tous les deux se réjouissent de ce leadership naissant.
 
L'OCDE veut aussi échanger plus facilement des informations concernant certains contribuables. Le plan s'appelle BEPS pour Base Erosion and Profit Shifting. Vendredi, à Lima, les mesures composant ce plan seront approuvées par les ministres des Finances du G20. Ensuite les chefs d'État devraient les approuver en novembre en Turquie. Un pas dans le bon sens pour 62 pays.
 
Chaque année, 10 % des recettes échappent au fisc. Ce plan devra limiter la crise de la fuite des capitaux qui fragilisent les pays États de droits depuis les années 1980. En plus d'aider l'économie, ce plan devrait augmenter la confiance entre les pays.
 
(Source: Le Devoir, édition du 6 octobre)

vendredi 2 octobre 2015

La corruption chez les puissants

Les techniques des grandes entreprises pour échapper à l'impôt nous indignent. Le président de la Banque mondiale (BM) estime que c'est "une forme de corruption" frappant les plus pauvres. Selon l'ONU, chaque année les pays pauvres perdent 100 milliards de dollars de recettes, à cause de cette optimisation fiscale, légale et immorale.
 
La semaine prochaine, à Lima, la BM et le Fonds monétaire international (FMI) dévoileront un vaste plan d'action afin que les stratégies des multinationales pour diminuer leurs impôts et abriter leurs profits dans des paradis fiscaux deviennent illégales. Les inégalités pourraient ainsi décroître.
 
La BM ne croit pas que l'augmentation du produit intérieur brut (PIB) diminue les inégalités. Le PIB qui croît, même timidement, ne retombe pas toujours sur les pauvres. J'estime aussi que parfois ce sont les 1 % des plus riches qui en profitent davantage.
 
L'organisation non-gouvernementale Oxfam souhaite que tous les pays soient mis sur un pied d'égalité. La BM, important joueur du développement économique, veut éradiquer l'extrême pauvreté d'ici 2030 et augmenter les revenus des 40 % de la population la moins favorisée pour réduire les inégalités.
 
D'autre part, SNC-Lavalin versera 1,5 million de dollars à la Banque africaine de développement (BAD) suite à une enquête sur des allégations de corruption. Des pots-de-vin auraient été versés à des fonctionnaires, au Mozambique et en Ouganda, par d'anciens employés de la firme montréalaise.
 
SNC-Lavalin devra aussi se soumettre à une série de conditions négociées avec la BAD.
 
L'exemplarité des puissants permettra-t-elle aux petits de devenir moins sarcastique ?

(Source: Le Devoir)
 

Les villes attendent le plan de mesures d'urgence

Plusieurs municipalités n'ont pas de plan d'urgence en cas de déversement au moment où l'Office national de l'énergie autorise l'acheminement du pétrole de l'Ouest, de l'Ontario jusqu'au Québec par le pipeline  9B. Cette idée est en discussion depuis trois ans et pourtant le préfet de la MRC de Vaudreuil-Soulanges, Jean A. Lalonde, disait hier qu'Enbridge est "incapable de fournir un plan d'intervention spécifique ainsi qu'un temps d'intervention précis pour protéger nos prises d'eau potable municipale ".
 
S'il y avait rupture à une section de l'oléoduc traversant la rivière des Outaouais, celle des Mille-îles ou celle des Prairies,  la fuite de 2 708 barils pourrait s'écouler en 13 minutes, le temps de stopper le déversement. Un déversement dans la rivière des Outaouais menacerait 26 prises d'eau potable.
 
Un comité mixte a été formé pour coordonner la préparation des mesures d'urgence et les interventions sur le terrain. Il n'y a eu qu'une seule réunion, le 23 septembre dernier.
 
Le directeur de la sécurité publique de Terrebonne, Jacques Bérubé, a souligné que "neuf types de produits différents" pourraient être transportés. "Une nouveauté".  La commission scolaire des Affluents s'interroge. Une école est située à moins de 100 mètres du pipeline et  en zone résidentielle. Un centre de petite enfance et un centre d'amusement sont dans la même situation, inquiétante pour eux.
 
Mais le moment où le pétrole coulera dans le pipeline 9B n'est pas encore annoncé. Il alimentera la raffinerie de Suncor, à Pointe-aux-Trembles, ainsi que celle de Valero, à Lévis.  La première peut consommer 137 000 barils par jour, et à Lévis, 265 000 barils. Deux navires pétroliers de type Panamax feront le relais sur le fleuve Saint-Laurent, deux à trois fois par semaine.
 
Le milieu des affaires et l'industrie pétrolière attendaient cette autorisation de l'ONE et ont obtenu satisfaction. Actuellement Suncor, à Pointe-aux-Trembles, reçoit son pétrole (brut léger à 85 %) d'un oléoduc en provenance de Portland, Maine. Actuellement Valero raffine du pétrole en provenance à 100 %  de l'extérieur (70 % des États-Unis) acheminé par transport maritime. Avec l'oléoduc 9B, 50 % de l'approvisionnement de Valero viendra de l'Ontario et "il faudra déterminer l'autre moitié de notre approvisionnement"  explique sa porte-parole, Julie Cusson.
 
Le journal Le Devoir écrit aussi aujourd'hui que le cabinet du ministre David Heurtel et le service de relations avec les médias n'ont pas répondu aux questions de ses journalistes. Ils demandaient si le ministère de l'Environnement du Québec a exigé d'Enbridge la mise en place de plans d'urgence pour les municipalités et pour les traversées de cours d'eau ?
 
Il est plus facile, semble-t-il, de répéter des phrases préfabriquées que de répondre à des questions pertinentes. La transparence dans les affaires publiques...on attendra.


jeudi 1 octobre 2015

Le Conseil des droits de l'Homme de l'ONU

Le rôle principal de ce conseil est de nommer cinq hauts fonctionnaires qui déterminent les normes internationales en matière de droits de la personne, de choisir les experts qui vont occuper plus de 77 postes relatifs à la défense des droits de l'Homme dans différentes régions du monde et d'informer sur les violations des droits de la personne. Depuis le 21 septembre, ce conseil est présidé par l'ambassadeur de l'Arabie saoudite, Faisal bin Hassan Trad.
 
Monsieur Trad a condamné le rapport de l'ONU contre la peine de mort. L'Arabie saoudite n'a jamais signé la Déclaration universelle des droits de l'Homme adoptée par l'ONU en 1948. Ce pays fait appliquer par ses juges leur interprétation des règles religieuses de la charia, au lieu de la règle de droit, d'une Charte des droits et d'un code criminel. Le blasphème peut entraîner la décapitation, l'athéisme est une forme de terrorisme. Ce pays refuse de reconnaître l'égalité hommes-femmes. Et c'est leur ambassadeur qui siège au Conseil des droits de l'Homme.
 
En mars 2015, ce pays a condamné à 10 ans de prison le fondateur de l'une des rares organisations des droits de l'homme de ce pays, sans lui permettre d'être défendu par un avocat. Aussi le jeune blogueur Raïf Badawi, arrêté en 2010, est condamné à 10 ans de prison et 1000 coups de fouet pour le contenu de son blogue. Comment ce pays pourra défendre le droit de parole et la liberté d'expression au Conseil ?
 
Après l'Iran ce pays exécute le plus de condamnés. Récemment il faisait un appel à huit nouveaux postes de bourreaux. Et le Canada, qu'en dit-il ?
 
Comme ce pays achète des armes canadiennes, fabriquées en Ontario, on se tait. La passivité et la rentabilité électorale simpliste en plein jour. De plus ce pays fait du "dumping" pétrolier, qui réduit les possibilités d'emploi dans l'Ouest. Mais si l'Iran ou le Hamas voulaient acheter nos armes fabriquées au Canada, la morale serait-elle comprise de la même manière ?
 
L'Arabie saoudite est, comme nous, contre le groupe État islamique (EI). Mais le silence complice sur les valeurs, les principes d'égalité, de liberté, continue dans le monde occidental.  Sous un présumé droit divin, on torture, on emprisonne pour plaire aux dirigeants.
 
Des citoyens ordinaires, même ici, qui ne disent pas ce que les dirigeants veulent entendre, sont condamnés. Il ne faut pas croire que ce n'est qu'ailleurs. Regardons bien dans notre propre conseil de  services de proximité. Sans repentir, sans excuse, on continue à faire semblant que tout a été bien fait. On oublie vite chez nous.

(Source: Le Devoir)

Les paradis fiscaux: 47 milliards $ québécois

La Commission des finances publiques a un mandat d'initiative pour étudier le phénomème des paradis fiscaux.  Le ministre des Finances a présenté un mémoire. Il évalue que 47 milliards de dollars de capitaux québécois séjournent dans les paradis fiscaux. Selon une extrapolation des résultats de l'étude de Gabriel Zucman, annuellement, les finances publiques provinciales perdraient 800 millions en revenus fiscaux. Le ministère considère que ces genres de forme d'évitement ne sont  pas en croissance.
 
En 2014-2015, la lutte à l'évasion fiscale a rapporté 3,9 milliards en récupération soit plus de 2 fois ce qui était récupéré en 2005-2006 (1,7 milliards), selon le président de l'Agence du revenu du Québec, Gilles Paquin. Pour chaque dollar supplémentaire engagé dans la lutte, l'État récolterait 9 $.
 
Mais Martin Coiteux, le président du Conseil du trésor, a gelé les budgets de Revenu Québec. Les banques, Desjardins et les grands bureaux de comptables refusent de comparaître devant la commission. Mais en vertu de la loi, les commissions de l'Assemblée nationale ont le pouvoir d'assigner quiconque à comparaître.
 
L'Organisation pour la coopération et le développement économiques (OCDE) recommande une action multilatérale et a adopté un plan en 15 actions. Elle veut revoir les conventions fiscales internationales. En 2017, de nouvelles règles de l'OCDE s'appliqueront.
 
(Source: Le Devoir, aujourd'hui)

mardi 29 septembre 2015

PEPS: la CAQ demande de freiner ce projet éolien

Lors de la période des questions à l’Assemblée nationale, aujourd'hui, la porte-parole de la Coalition Avenir Québec en matière d’énergie et députée de Saint-Hyacinthe, Chantal Soucy, a demandé au ministre Pierre Arcand de mettre un frein au développement de la filière éolienne, après qu’une pénalité financière de près de 500 000 $ ait été imposée au promoteur du parc éolien Pierre-De-Saurel en raison du retard de livraison des éoliennes.
 
« Pourquoi, pour le Parti libéral, le développement des régions passe nécessairement par des projets déficitaires? Les gestionnaires du parc éolien sont dans le flou le plus total depuis un an, puisque le gouvernement refuse de leur livrer un certificat d’autorisation. Résultat : une amende de 492 000 $, faisant grimper le coût total du projet à 70,6 millions de dollars, soit 1,7 million de plus que prévu initialement. Qu’est-ce que le gouvernement attend pour mettre un frein à l’éolien? Le parc éolien Pierre-De-Saurel n’est qu’un pâle reflet de la mauvaise gestion libérale dans le secteur énergétique. On sait que la filière éolienne ne rapporte absolument rien aux Québécois dans un contexte de surplus d’électricité, seulement des augmentations de tarifs d’électricité! Les Québécois se verront une fois de plus refiler une facture plus salée que prévu », a dénoncé Chantal Soucy.
 
La députée caquiste a rappelé au ministre de l’Énergie, Pierre Arcand, que le Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE) a déposé en novembre dernier un rapport fortement négatif sur ce projet de parc, qui imposera la construction d’éoliennes à Yamaska, à Saint-Aimé et à Saint-Robert. En plus de remettre en question la rentabilité du projet, le BAPE a clairement souligné que le site était mal choisi dû à la faiblesse des vents dans la région et que l’acceptabilité sociale n’était pas acquise.
 
« Le BAPE avait explicitement prévenu le gouvernement des risques, mais le gouvernement n’a pas pris ses responsabilités. On le sait que le Parti libéral entretient une histoire d’amour avec les éoliennes, mais il y a des limites quand un projet comme celui-ci ne tient tout simplement pas la route. Même le vent n’est pas au rendez-vous pour faire tourner les éoliennes! Jusqu’à quand le ministre de l’Énergie va-t-il se fermer volontairement les yeux? » a lancé Chantal Soucy.
 
Mme Soucy a également indiqué que le coût de l’énergie éolienne n’est clairement pas avantageux. Dans le cas du parc éolien Pierre-De-Saurel, Hydro-Québec paiera 14,1 sous du kilowattheure, en tenant compte de l’inflation. « Je tente de voir les avantages liés à ce projet, mais la vérité est qu’il n’y en a pas. En plus d’être inutile, il a été mal ficelé et mal conduit. Le ministre de l’Énergie doit mettre fin au suspense et reconnaître que la filière éolienne nécessite un coup d’arrêt », a conclu la députée de Saint-Hyacinthe.
 
(Source: CAQ)

"L'avenir du Québec, ce n'est pas les hydrocarbures", dit P. Couillard

Tout en répétant sa volonté de lutter contre les changements climatiques, Philippe Couillard ne se sent pas en contradiction d'ouvrir notre économie aux énergies fossiles en transformant le Québec en province productrice de pétrole et en territoire stratégique pour exporter le pétrole albertain.
 
Le 17 septembre, il annonçait vouloir réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES) de 37,5 % d'ici 2030, par rapport aux émissions de 1990. On sait qu'il a un préjugé favorable envers des projets pétroliers en développement en Gaspésie, sur l'île d'Anticosti et dans le golfe du Saint-Laurent,on sait aussi qu'il continue de refuser d'évaluer les GES  émis par le pétrole des sables bitumineux qui coulera dans le pipeline Énergie Est.
 
Pour des municipalités, des scientifiques, des comités de citoyens inquiets, l'évaluation environnementale pour le projet de TransCanada, que prévoit tenir le Québec, déçoit. L'Institut Pembina évalue que 32 millions de tonnes de GES seront émises annuellement, soit une augmentation de sept millions de véhicules sur les routes québécoises.
 
Pourtant il nous dit que "L'avenir du Québec, ce n'est pas les hydrocarbures". Il répète qu' "un réchauffement de plus de deux degrés...changements cataclysmiques pour toute la planète...impacts sur l'eau, sur notre santé, sur notre nourriture et sur notre territoire". Donc l'information semble lui être connue. Mais pourquoi les actions ne coïncident pas avec la parole.
 
Le gouvernement continue de payer de larges portions des factures d'exploration pour aider les grandes compagnies qui forent au Québec. Donc nous continuons d'investir, collectivement, par nos fonds publics dans des technologies déjà désuètes. Même d'importants investisseurs, à travers le monde, désinvestissent dans la filière pétrolière et gazière. Pourquoi pas nous ?
 
Sommes-nous si en retard  dans notre conscience collective du bien public de notre humanité ?  Même le pape François nous demande d'être moins cupide et de penser à l'avenir de notre maison commune, la planète. Mais il est vrai que notre nombril devient si gros quand on ne regarde que lui.
 
(Source:  Le Devoir,  édition du 18 septembre)
 

Les ministres: leur appétit creuse un trou dans les finances publiques ?

Le Conseil des ministres peut s'accorder 60 000 $ annuellement pour manger lors des réunions du cabinet. Ce budget est pour calmer la faim du premier ministre et de 26 ministres durant les séances tenues généralement tous les mercredis à 11 h. On a donc budgeté près de 1 500 $ par séance. 
 
Durant l'exercice 2014-2015, le gouvernement Couillard s'est réuni 56 fois, dont 41 rencontres ont nécessité l'appel d'un traiteur. Le coût: 37 927,67 $. En moyenne, chaque membre du gouvernement a coûté 1 404 $ en petits plats gratuits, soit plus de 34 $ du goûter.
 
En quatre ans, entre avril 2014 et octobre 2018, au rythme des budgets actuels, jusqu'à 270 000 $ de fonds publics serviront aux casse-croûte consommés autour de la table du Conseil des ministres.
 
On peut se demander si nos gouvernants sont conscients de l'austérité rencontrée par de nombreuses familles démunies quand ils savourent "ces expériences gastronomiques"
 
(Source: Le Devoir, édition du 28 septembre)

lundi 28 septembre 2015

Les élus exigent de nouvelles normes de protection de l'eau

Le congrès de la Fédération québécoise des municipalités (FQM) a débattu sur le pacte fiscal la semaine dernière, durant trois jours, à Québec. Des élus de Saint-Robert, Gilles Salvas, Gilles Latour, Véronique Salvas et Patricia Salvas représentaient notre conseil municipal. Les élus ont, de plus,  discuté sur la protection des sources d'eau potable en lien avec la recherche, l'exploration, l'exploitation et le transport des hydrocarbures.  En plus de défendre l'eau potable, ils ont aussi  compris que leur capacité d'adopter des règlements pour protéger leur territoire et leur environnement devait être défendu sans risquer d'être poursuivis par des compagnies privées insatisfaites. Cet appui a été voté à plus de 75 % des élus présents.
 
Ils ont aussi demandé au gouvernement d'accorder aux municipalités une dérogation pour pouvoir imposer des normes plus sévères, car les normes actuelles sont insuffisantes et dangereuses pour la qualité de l'eau. L'appui des comités de citoyens qui luttent dans leur communauté contre le passage du pipeline Énergie Est et l'exploitation pétrolière a été solidaire. Des représentants de comités de citoyens ont soutenu leurs élus dans cette lutte.
 
Actuellement 279 municipalités, présentes dans 73 MRC et Agglomération et représentant plus d'un million de résidants réclament cette dérogation au  Règlement sur le prélèvement des eaux et leur protection publié le 30 juillet 2014 et entré en vigueur le  14 août de la même année. La mairesse de Saint-Edmontd-de-Grantham est porte-parole des municipalités qui réclament la dérogation au sein du conseil d'administration de la FQM.
 
La FQM a lancé un appel solennel à l'ensemble des municipalités québécoises afin qu'elles soutiennent activement et concrètement la lutte menée par la municipalité du Canton de Ristigouche-Partie-Sud-Est pour la défense des compétences municipales, le développement pérenne du territoire, la protection de l'environnement et l'intégrité des sources d'eau potable. Cette petite municipalité est poursuivie pour 1,5 million de dollars par la compagnie Gastem pour avoir adopté un règlement pour préserver l'intégrité des sources d'eau potable.
 
La FQM a aussi adopté une autre résolution: elle appuie les municipalités qui réclament actuellement une dérogation au Règlement sur le prélèvement des eaux et leur protection et elle invite l'ensemble des municipalités québécoises à se joindre à cette démarche collective de protection des sources d'eau potable.
 
 
(Source: Richard Langelier  juriste et sociologue,  membre du comité de citoyen de Saint-Bonaventure)

Nous buvons moins de lait

Entre 1995 et 2014, la consommation moyenne de lait par canadien a diminué de 18 %, selon une agence fédérale. Le yogourt plaît  trois fois plus et la crème, doublement, durant cette même période. Le beurre (de 2,76 kilogrammes  annuel à 2,84 kg) et le fromage (de 13,61 kg à 13,8 kg) aurait presque stagné.
 
Durant la dernière année, le québécois moyen a baissé sa consommation de lait de 1 %. Mais il a augmenté sa demande de 2 % en yogourt, de 3 % en beurre et de près de 7 % en lait au chocolat.
 
Les quotas de production du lait au Québec ont augmenté de 4 millions de litres de 2013 à 2014. En vertu du système de la gestion de l'offre, la  production doit être équivalente à la consommation.
 
Les transformateurs sont tout de même confiants et  s'adaptent en misant davantage sur la valeur ajoutée. On offre davantage de nouvelles  saveurs de lait et de fromage. Les cafés glacés, les frappés aux fruits sont devenus plus populaires auprès des consommateurs.
 
(Source: Le journal Les Affaires,  19 septembre)
 
 
 
 

vendredi 25 septembre 2015

Le débat d'hier nous a-t-il mieux éclairé ?

Plusieurs questions préparées par les journalistes Patrice Roy  (Radio-Canada) et Yves Boisvert (La Presse) ont été entendues par les chefs des 5 partis politiques lors du premier débat en langue française de cette campagne électorale. Mais combien ont été réellement répondues ? Très peu.  Il me semble que chaque chef a préféré nous répéter son discours déjà entendu, encore  martelé en quelques phrases  répétitives. Comme si l'électeur ne pouvait pas entendre et comprendre des compléments d'information, des nuances, des discussions constructives sur d'autres aspects que ceux qui reviennent toujours devant.
 
Des attaques, des accusations, des cacaphonies quand plusieurs chefs parlent en silo, en même temps, des mises en doute du réalisme de certaines promesses, des reproches, tout ce tapage ne permettait pas de mieux s'informer, d'aller plus loin. J'avais l'impression de réentendre les clips des bulletins de nouvelles. J'aurais aimé en apprendre davantage.
 
Je ne comprends pas qu'il n'y ait pas un mécanisme qui empêche deux ou même trois personnes de parler en même temps.  Même en classe d'école primaire, on apprend à parler un à la fois. Le spectateur ne retire rien de ces longues secondes de bruit dérangeant.
 
Est-ce suffisant pour diminuer le cynisme et augmenter la participation aux élections du 19 octobre ? Quand un électeur sur deux ne se déplace pas pour voter, il faut probablement changer l'approche. Parler à l'électeur comme à une personne intelligente, cesser les phrases très préparées à l'avance par des spécialistes en communication, parler avec sincérité, avec coeur  et délaisser la routine de tournée. Pourquoi ne pas manifester un réel intérêt envers les  besoins exprimés par la population et démontrer ce que chaque chef entend faire comme contribution pour y arriver ? L'économie  seule ne suffit pas.

55 %: hausse du salaire du député

Les citoyens se plaignent que les soins de santé et les services en éducation sont de plus en plus compressés car le gouvernement du Québec n'aurait pas d'argent. Les personnes les plus vulnérables, autant les enfants, les pauvres, les détenus, les immigrants que les aînés, faute d'investissement, voient les services offerts diminuer graduellement. Le rapport de la protectrice du citoyen a pourtant mis récemment en garde le ministère de la Santé et des Services sociaux. Mme Raymmonde Saint-Germain se dit "sceptique" quant à la volonté du ministère de régler cette situation, de continuer à diminuer les dépenses.
 
Pourtant le gouvernement Couillard veut adopter un projet de loi qui permettra de hausser de 88 000 $ à 136 000 $ le salaire du député dès la prochaine législature en 2019. Mais dés la sanction de la loi, l'indemnité de transition pour un élu qui démissionne en cours de mandat sera abolie. Déjà plusieurs élus ont quitté l'Assemblée Nationale et ont orienté leur service ailleurs, depuis 2015 et ont pu bénéficié de cette indemnité de transition. La population est choquée en pensant aussi  au coût des élections partielles  qui surviennent à moins de 6 mois de la démission de l'élu qui avait mérité pourtant leur confiance lors de la récente élection provinciale.
 
En période d'austérité et de négociations collectives, il y aura des grincements de dents. Alors que le rapport signé en 2013 par l'ex-juge Claire L'Heureux-Dubé proposait plusieurs recommandations, le leader parlementaire du gouvernement, Jean-Marc Fournier, veut l'appliquer dans son intégralité :"C'est un tout. Vous ne pouvez pas commencer à faire un choix " .
 
Pourtant on se rappelle que plusieurs autres rapports sont discutés au sein des parlementaires  et que des parts sont retenues alors que d'autres sont rejetées. Celui traitant de la rémunération des députés ne semble pas comme les autres. L'intégralité ici serait nécessaire...
 

Les explorateurs par forages: cadeau à Anticosti

Samedi, les Anticostiens recevront un cadeau de Pétrolia et Hydrocarbures Anticosti. Un spectacle gratuit  du groupe  The Lost Fingers sera offert aux citoyens  "afin de  remercier la population et les collaborateurs pour la campagne de sondages stratigraphiques qui prendra fin au début du mois de septembre ".
 
Les forages exploratoires sur la plus grande partie de l'île continuent. 11 forages sont terminés, quatre ont été "annulés" , quatre sont "à venir" et un est en cours, selon le portail du gouvernement du Québec. Ces forages réalisés en 2014 et 2015 devraient permettre de déterminer où les opérations de fracturation hydraulique en 2016 seront  conduites. Cette technique de forage par fracturation n'a pas encore été menée au Québec pour des travaux d'exploration pétrolière.
 
L'utilisation de grandes quantités d'eau et de nombreux produits chimiques souvent toxiques devrait permettre de casser et fracturer la roche-mère pour retracer la quantité de pétrole potentiellement exploitable. Le gouvernement du Québec paie la majorité des coûts de ce travail exploratoire.
 
En même temps, une évaluation environnementale stratégique (EES) sur l'île d'Anticosti devrait être déposée cet automne. Son rapport final servira à élaborer la loi sur les hydrocarbures. Comme la fracturation ne sera qu'en 2016, le rapport de l'EES n'en tiendra pas compte. Est-ce le meilleur et pour qui ?

(Source: Le Devoir)

jeudi 24 septembre 2015

Plus d'étudiants en agriculture

Presque partout au Québec, les programmes de formation attirent plus d'étudiants que les ans passés. En production animale, une croissance de plus de 32 % en deux ans, en production agricole, une augmentation de 50 % et en mécanique agricole, plus du double d'inscrits, cette réalité démontre  que l'École professionnelle de Saint-Hyacinthe (EPSH) comble des besoins encore en croissance. Des jeunes ou des adultes en réorientation de carrière y obtiennent leur diplôme d'études professionnelles et peuvent penser réaliser leur projet. Certains obtiendront même une subvention à l'établissement de 20 000 $.
 
À Beauharnois, le Centre de formaltion professionnelle souhaite améliorer son programme de production horticole biologique pour mieux répondre à la demande. À Alma, le programme de production animale existe maintenant  trois ans. Les personnes ayant déjà de l'expérience en agriculture y bénéficient d'une reconnaissance des acquis.
 
En agronomie, à l'Université Laval, une croissance des inscriptions de 44 % en 4 ans reflète un nouvel intérêt pour la santé et bien se nourrir, selon le doyen de la Faculté des sciences de l'agriculture et de l'alimentation. Les femmes sont même majoritaires (75%) en agronomie. De nouveaux programmes s'intéressent aux modes de production durable, le bio et l'agriculture urbaine. N'oublions pas que neuf milliards d'humains devront se nourrir en 2050, et de meilleures avenues sont désirables pour la bonne réussite de cet objectif.
 
Le Cégep de Victoriaville, pour sa part,  doit même contingenter la formation en production légumière et fruitière biologique. Plus d'intérêt dans la demande que l'offre disponible. Cet établissement offre aussi des stages locaux et des stages à l'international.
 
Il est encourageant  de savoir que des gens d'ici s'intéressent à la capacité de mieux nourrir notre population ou celle de l'extérieur.
 
(Source: La terre de chez nous, édition du 16 septembre)

mercredi 23 septembre 2015

Les contrôles faibles, les ONG dans l'action

À qui se fier ? Quand les industries s'autoréglementent, peut-on encore faire confiance ? Pour nous avertir sur les pratiques parfois douteuses de certaines multinationales, les ONG deviennent de plus en plus utiles. Le scandale Volkswagen et ses automobiles diésel, l'optimisation fiscale, les tricheries en matière de droits de l'Homme comme d'environnement, c'est maintenant des organisations non-gouvernementales qui nous les révèlent.
 
Le géant allemand de l'automobile a 600 000 salariés, 200 milliards d'euros de chiffres d'affaires et tremble suite à l'avertissement de l'International Council on Clean Transportation, petite ONG américaine comptant 27 collaborateurs permanents dans le monde. Joignant des chercheurs universitaires, cette ONG attire l'attention.
 
Avec peu de moyens financiers, les ONG poussent les entreprises à respecter leur engagement, à développer de nouvelles politiques. Si les régulateurs traditionnels n'exécutent pas leur mission, les ONG continuent d'exercer des contrôles malgré leur faible capacité.
 
Faut-il maintenant penser qu'il est toujours inquiétant de faire confiance aux autorégulations des entreprises ? Enbridge réalise présentement des tests  hydrostatiques sur la Ligne 9 B, pour s'assurer de détecter les fuites dans l'oléoduc de 40 ans. Énergie Est  a obtenu des permis qui lui permettent de capturer des animaux sauvages à des fins scientifiques, éducatives ou de gestion. Faudra-t-il plus d'ONG pour contrôler ?

(Source: divers articles du Devoir)

Di -Caprio désinvestit pour lutter contre le réchauffement climatique

L'acteur Leonardo Di-Caprio et un groupe qui invite à utiliser nos décisions d'investissement pour lutter contre les changements climatiques affirment que des individus, des entreprises et des organisations représentant des actifs de 2 600 milliars de dollars sont engagés à réduire ou à éliminer leurs investissements dans les carburants fossiles.
 
Tout comme des membres de la Divest-Invest Coalition à New Yord, l'acteur s'est joint hier pour annoncer que les engagements de ce type sont maintenant  50 fois plus importants que ceux de l'an dernier. Pour signifier la volonté de se joindre au mouvement mondial de désinvestissement dans les énergies de carburants fossiles (charbon, pétrole et gaz naturel), il devient de plus en plus courant d'avertir son planificateur financier qu'on souhaite que nos épargnes ne servent pas à augmenter le développement des carburants fossiles. Cette contribution au mouvement international sert ainsii à lutter contre le réchauffement climatique, même à petite échelle.
 
Plus de personnes agiront dans cette direction, plus vite les énergies renouvelables obtiendront les fonds pour permettre le développement des énergies vertes et ainsi une diminution des risques de catastrophes pour l'humanité par un environnement dangereux. Si les entreprises pétrolières ont plus de difficulté à attirer des investisseurs, plus vite elles se tourneront vers d'autres énergies moins polluantes.
 
Chacun peut faire sa part, selon ses convictions et sa solidarité envers les autres humains. Des efforts individuels et collectifs sont maintenant nécessaires pour contribuer à la survie de la planète.

Voterons-nous pour un chef d'État  qui résiste aux  lobbys, qui  laisse la parole aux scientifiques, qui ne défend pas uniquement les intérêts économiques à court terme, qui respecte ses engagements ? Nous aurons le choix d'élire bientôt celui qui deviendra notre délégué à Paris pour la Conférence sur le climat (COP21) de décembre prochain.

(Source: Le Devoir)