vendredi 17 juillet 2015

Sécurité assurée des pipelines, disent-ils ?

Alors que le gouvernement Couillard vient de publier la liste des "experts" choisis par le ministère de l'Environnement pour "approuver"   les exigences de Québec pour ces travaux, des travaux de forage et de levés sismiques sont prévus dès cet été.  Avant même de commencer l'évaluation du Bureau d'audiences publiques sur l'environnement (BAPE) pour ce projet Énergie Est, la société TransCanada veut réaliser des travaux de forages en milieu terrestre et des levés sismiques en milieux terrestre et aquatique.
 
Ces travaux leur permettront de finaliser le tracé des 700 kilomètres du pipeline qui traversera le Québec. Selon le tracé préliminaire du pipeline, 641 cours d'eau au Québec seront traversés par ce tuyau d'un  peu plus qu'un mètre de diamètre. Mais ce sera sécuritaire...
 
Pourtant cinq millions de litres se sont déversés dans le nord-est de l'Alberta, mercredi le 15 juillet. Un mélange de bitume, de sable et d'eau usée couvre maintenant  environ 16 000 mètres carrés qu'un  pipeline sûrement très sécuritaire a laissé s'écouler. Mais l'eau n'aurait pas été contaminée, car cette section ne traversait pas de cours d'eau...
 
On ne sait pas ce qui a causé la fuite. L'entreprise  Nexen, rachetée par un géant chinois en 2013, est le propriétaire de ce site. Ni l'entreprise ni l'Agence de réglementation de l'énergie de l'Alberta ne savent ce qui a causé cette fuite. Plus on change, plus c'est semblable.
 
Le tuyau  prévu pour le projet Énergie Est permettra à 400 millions de barils de couler annuellement. Plus du tiers de la production des sables bitumineux devrait passer sur notre territoire du Québec d'ici 2020. C'est rassurant quand on entend parler des déversements qui sont rapportés régulièrement dans les médias...
 
Alors que les premiers ministres discutent à St-John's,  alors que le Canada perd sa crédibilité sur la scène internationale pour son approche des changements climatiques, la Stratégie canadienne de l'énergie est à l'étape de brouillon. Comment trouveront-ils un équilibre entre les questions environnementales et les questions proprement économiques ?

(Source: Le Devoir )

jeudi 9 juillet 2015

Québec dit oui et fait non

Alors que mercredi le premier ministre Couillard annonçait qu'il s'engageait vers une réduction ambitieuse des émissions de gaz à effet de serre, à Toronto pour le "Sommet des Amériques sur le climat ", les groupes environnementaux ont salué ce geste. Le Québec serait, pour monsieur Couillard, un "leader environnemental reconnu à l'échelle internationale". L'engagement d'adhérer au "Protocole d'accord sur le leadership climatique mondial" serait une "preuve concrète que les États fédérés jouent un rôle majeur dans notre lutte collective contre les changements climatiques".
 
L'engagement est de réduire les émissions de gaz à effet de serre de 80% à 95 % d'ici 2050, relativement au niveau de 1990. Le premier ministre disait que "nous observons présentement le début de la fin de l'ère des hydrocarbures."
 
 Le gouvernement Harper n'était pas présent à ce sommet de Toronto. L'ancien président du Mexique Calderon et l'ancien vice-président américain Al Gore étaient pourtant présents. Mais on sait qu'Harper n'apprécie pas les réglementations sur ce sujet qui pourraient nuire à l'industrie pétrolière et gazière et à l'économie canadienne.
 
Toutefois, ce discours est incompatible avec les nouveaux projets de pipelines pour acheminer les sables bitumineux à travers le Québec. La cohérence n'y est pas. D'une part, le gouvernement Couillard encourage le projet de pipeline Énergie Est pour faciliter annuellement 400 millions de barils de pétrole à transiter par le Québec vers l'exportation, d'autre part, il est favorable à l'exploration pétrolière et gazière sur le territoire québécois et, de plus,  il finance des travaux d'exploration sur l'île d'Anticosti.
 
Mais même le golfe du Saint-Laurent est envisagé pour des projets pétroliers. Ce qui a fait réagir rapidement trois nations autochtones du Québec. Ils demandent aux partis politiques fédéraux de s'engager à interdire tout projet d'exploration pétrolière dans le golfe du Saint-Laurent. Un déversement pétrolier serait trop néfaste pour la pêche commerciale et pour le tourisme qui génèrent 1,5 milliard et 800 millions par année, respectivement, selon eux.
 
Les risques sont réels, selon une évaluation de Genivar en septembre 2013. Trop de carences dans les technologies reconnues, dans les composantes des milieux physiques, biologiques et humains et une incapacité à répondre à une accidentelle marée noire ne rassurent pas les chercheurs. En cas de désastre, l'entreprise devra détenir assez de ressources pour payer 1 milliard de dollars. Toutefois, l'explosion de la plateforme de BP en 2010 au Mexique a coûté plus de 50 milliards à la pétrolière.
 
Malgré tout, Québec a quand même inclus, en juin,  le cas du golfe du Saint-Laurent  dans une nouvelle évaluation environnementale stratégique  pour toute la filière des hydrocarbures. Le rapport est attendu cet automne.
 
Ce qu'on fait à Québec et ce qu'on raconte à Toronto: cherchons la cohérence.
 
 (Source: Le Devoir)

lundi 6 juillet 2015

La santé ou le commerce: épidémie d'obésité

La surabondance des aliments est un moteur de l'épidémie d'obésité.  Une étude publiée dans le Bulletin de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) explique que c'est la surabondance des aliments qui entraîne la consommation de trop de calories. Au niveau mondial, depuis une trentaine d'années, le nombre d'obèses a plus que doublé.
 
Évidemment les spécialistes scientifiques savent que plusieurs facteurs sont en cause. Le niveau d'activité physique et les aliments choisis entrent dans le portrait.  Toutefois ils ont analysé que l'augmentation de la disponibilité alimentaire est un facteur probable. Ils recommandent une meilleure information des étiquettes sur les produits, une taxe sur les produits tels que les boissons gazeuses et une volonté politique d'inciter  les consommateurs à acheter les produits non transformés, meilleurs au point de vue nutritionnel.
 
Les industries agroalimentaires ont un grand poids dans l'économie. La timidité des législateurs serait expliquée probablement par leur force de lobbyisme.  Favorisons-nous le commerce ou voulons-nous augmenter l'amélioration de la santé publique ? réfléchit la présidente de l'Association européenne pour l'étude de l'obésité, Nathalie Farpour-Lambert.
 
(Source: le Devoir, aujourd'hui, journaliste: Fabien Goubet)