jeudi 1 octobre 2015

Le Conseil des droits de l'Homme de l'ONU

Le rôle principal de ce conseil est de nommer cinq hauts fonctionnaires qui déterminent les normes internationales en matière de droits de la personne, de choisir les experts qui vont occuper plus de 77 postes relatifs à la défense des droits de l'Homme dans différentes régions du monde et d'informer sur les violations des droits de la personne. Depuis le 21 septembre, ce conseil est présidé par l'ambassadeur de l'Arabie saoudite, Faisal bin Hassan Trad.
 
Monsieur Trad a condamné le rapport de l'ONU contre la peine de mort. L'Arabie saoudite n'a jamais signé la Déclaration universelle des droits de l'Homme adoptée par l'ONU en 1948. Ce pays fait appliquer par ses juges leur interprétation des règles religieuses de la charia, au lieu de la règle de droit, d'une Charte des droits et d'un code criminel. Le blasphème peut entraîner la décapitation, l'athéisme est une forme de terrorisme. Ce pays refuse de reconnaître l'égalité hommes-femmes. Et c'est leur ambassadeur qui siège au Conseil des droits de l'Homme.
 
En mars 2015, ce pays a condamné à 10 ans de prison le fondateur de l'une des rares organisations des droits de l'homme de ce pays, sans lui permettre d'être défendu par un avocat. Aussi le jeune blogueur Raïf Badawi, arrêté en 2010, est condamné à 10 ans de prison et 1000 coups de fouet pour le contenu de son blogue. Comment ce pays pourra défendre le droit de parole et la liberté d'expression au Conseil ?
 
Après l'Iran ce pays exécute le plus de condamnés. Récemment il faisait un appel à huit nouveaux postes de bourreaux. Et le Canada, qu'en dit-il ?
 
Comme ce pays achète des armes canadiennes, fabriquées en Ontario, on se tait. La passivité et la rentabilité électorale simpliste en plein jour. De plus ce pays fait du "dumping" pétrolier, qui réduit les possibilités d'emploi dans l'Ouest. Mais si l'Iran ou le Hamas voulaient acheter nos armes fabriquées au Canada, la morale serait-elle comprise de la même manière ?
 
L'Arabie saoudite est, comme nous, contre le groupe État islamique (EI). Mais le silence complice sur les valeurs, les principes d'égalité, de liberté, continue dans le monde occidental.  Sous un présumé droit divin, on torture, on emprisonne pour plaire aux dirigeants.
 
Des citoyens ordinaires, même ici, qui ne disent pas ce que les dirigeants veulent entendre, sont condamnés. Il ne faut pas croire que ce n'est qu'ailleurs. Regardons bien dans notre propre conseil de  services de proximité. Sans repentir, sans excuse, on continue à faire semblant que tout a été bien fait. On oublie vite chez nous.

(Source: Le Devoir)

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