samedi 24 novembre 2018

Pourquoi tant d'appui aux énergies fossiles ?

Exportation et développement Canada (EDC), fondée en 1944, pour aider les sociétés canadiennes à exporter vers l'Europe, alors ravagée par la guerre, continue d'offrir plus d'appuis financiers au secteur pétrolier et gazier qu'aux technologies propres. Entre 2012 et 2017, EDC a aidé financièrement les énergies fossiles pour 62 milliards de dollars, 62 000 millions ! Cependant la lutte aux changements climatiques devait entraîner le Canada à réduire de 30 % les émissions de gaz à effet de serre (GES) d'ici 2030, par rapport au niveau de 2005, selon l'objectif fixé par le gouvernement Trudeau à la Conférence climatique de 2015.

EDC est pourtant une société d'État fédérale. Elle a aidé les technologies propres, pour la même période, d'un montant de 5 milliards de dollars, soit 8 % de l'aide fournie aux entreprises d'énergies fossiles. Selon un rapport publié mercredi dernier par le groupe Oil Change International et quelques partenaires, EDC offre encore annuellement environ 10 milliards de diverses manières à l'industrie pétrolière et gazière. EDC a même aidé Ottawa pour acquérir l'oléoduc Trans Mountain récemment.

Malgré l'accord de Paris en décembre 2015 auquel le Canada semblait penser "vert", les appuis d'EDC à l'égard du secteur des hydrocarbures ont augmenté depuis deux ans, soit depuis l'arrivée des libéraux au gouvernement fédéral. Aussi EDC devait soutenir les entreprises qui exportent, selon son mandat, pourtant les auteurs du récent rapport se questionnent sur le fait "qu'en moyenne" 30 % des appuis d'EDC  aux hydrocarbures vont à des activités "intérieures".

Pourtant d'autres organisations ont déjà posé des gestes plus nobles. La Banque Mondiale a annoncé, en décembre  2017, qu'elle arrêterait de financer des projets "en amont" des secteurs pétrolier et gazier après l'an prochain.

Ottawa disait vouloir en faire plus mais les groupes environnementaux et des experts universitaires estiment  que le Canada ne s'oriente pas sur la bonne voie présentement.

(Source: article de François Desjardins, dans Le Devoir du 22 novembre)

mercredi 14 novembre 2018

Tout ce qui permis est prescrit?

Quel plaisir de lire Jean-François Nadeau dans sa chronique de lundi dernier dans Le Devoir. Il nous explique comment les sociétés commerciales internationales peuvent faire violence autour d'eux. Autour d'une table de conseil d'administration, des hommes et des femmes, sans geste désordonné, écrit-il, sans hausser la voix, dans une langue de bois, décident de frapper, de fermer une usine, de briser des vies, de protéger le flux de trésorerie, de continuer d'accumuler.

Encore 5000 personnes renvoyées chez elles. Une pointe de stylo ne fait pas de bruit, écrit-il, mais elle sert à transpercer les chairs et les esprits de ceux qu'elle frappe de plein fouet. On fait sembler de ne pas le savoir.

Avec un salaire annuel avant bonis de 13 millions, le président de Bombardier dit mettre en œuvre des mesures nécessaires pour concrétiser la pleine valeur du portefeuille de la multinationale. C'est une cure minceur. Comment peut-il être fier de ce qu'il a accompli ?

Vivre, manger, s'occuper de sa famille, de ses amis, des ses proches. Aimer. Etre aimé. Telle est la volonté du monde entier. L'a-t-on oublié ? continue le journaliste Nadeau.

Bombardier est un éternel assisté social, poursuit-il. Il a englouti 1,3 milliard de dollars de fonds publics, sans garantie, et aussitôt les patrons se sont accordés des traitements princiers. La Caisse de dépôt et le gouvernement  Couillard  y ont envoyé 3,3 milliards de l'argent des Québécois. Les dirigeants se partagent cette année  78 millions de dollars, à titre personnel, des profits de cette aventure, selon les calculs de Michel Girard, journaliste au  Journal de Montréal, reconnaît Jean-François Nadeau.4

Et Dominique Anglade, ex-ministre du PLQ,  qui proclame que c'est au gouvernement de jouer encore et toujours  le rôle d'un soutien pour une telle entreprise. On continue ainsi combien de temps. Ils ont tous bien entendu, ils réclament encore ce soutien, espérant que François Legault continue de jouer dans ce mauvais théâtre, avance-t-il ?

Quel gâchis. Et l'indignation du contribuable, elle ? Prend-il le temps de s'informer, tout au moins ?


mardi 13 novembre 2018

Le Pacte de la transition écologique

Dominic Champagne, le cinéaste et metteur en scène originaire de Sorel,  a mobilisé 500 artistes et le 10 novembre, il a rassemblé plus de 175 000 personnes pour contrer les changements climatiques dans les deux prochaines années. Des actions individuelles et des actions politiques seront nécessaires pour réussir une action collective. Le poids du nombre, comme lors de la guerre du Vietnam, peut aider à stimuler l'engagement citoyen.

Chacun peut signer le Pacte de la transition écologique et chacun peut s'engager selon ce qu'il est prêt à faire. Un engagement à long terme dans cette cause sera une bonne manière de parler et de se faire entendre auprès des décideurs.

La mobilité durable, contrairement à ce qu'invoque notre maire dans le journal régional du 9 octobre dernier, ne signifie pas seulement le prolongement de l'autoroute 30, ni un pont reliant Sorel-Tracy à Lanoraie, ni même une réfection complète du chemin Saint-Robert entre la route 132 et le village de Saint-Robert.

L'investissement majeur doit dépasser les routes et les autoroutes ou les nouveaux ponts pour améliorer notre contribution à contrer la crise climatique.

Le rôle des décideurs municipaux s'étend bien au-delà de cet enjeu. Les responsabilités municipales pour la continuité de la qualité de vie des citoyens exigent aussi un engagement écologique.

Il nous faudrait un disciple de Dominic Champagne dans notre municipalité, peut-être...

dimanche 4 novembre 2018

Les 22es Journées québécoises de la solidarité internationale (JQSI)

Le grand thème de ces journées JQSI est l'éducation, indispensable pour construire une société solidaire, juste et durable. Elles se dérouleront du 7 au 18 novembre prochain.

Le cahier spécial C du Devoir de ce week-end nous propose des réflexions sur le rôle que joue le système scolaire dans la construction d'une citoyenneté mondiale. La coordonnatrice des JQSI estime que l'éducation donne les clés de compréhension pour s'épanouir, agir, remettre en question des dogmes... Toutefois, l'éducation rencontre aussi des obstacles. Les inégalités sont encore trop réelles car le Québec utilise un système éducatif à trois vitesses: le privé, le public et les programmes enrichis et sélectifs à l'école publique. En plus, les enfants en situation de handicap, les filles ou les personnes racisées sont discriminés systématiquement, affirme la coordonnatrice Marie Brodeur Gélinas. L'école peine alors à être réellement un outil de transformation sociale.

Sur la plateforme web des JQSI, on peut interpeller le nouveau ministre de l'Education, Jean-François Roberge, et lui envoyer un bulletin évaluant le système scolaire québécois, un symbole pour démontrer l'avis des citoyens souvent passifs. Une bonne manière de poser une action citoyenne.