vendredi 31 mai 2013

Daniel Taylor et les airs anglais

Hier soir, à l'Église St.Augustine of Canterbury, dans la ville de Saint-Bruno-de-Montarville, dans le cadre du Festival Classica, le célèbre contreténor Daniel Taylor nous a présenté Tears of the Muse.

Un programme composé de courtes pièces anglaises a été interprété avec un accompagnement au luth de David Jacques.  Délicatesse, somptuosité dans la sobriété, virtuosité dans la douceur, un auditoire attentif dans un lieu de béton et de bois. Quel beau lieu j'ai découvert, avec ses lambris de bois omniprésents. 

En duo, pour la première fois,  avec sa jeune étudiante de l'université de Toronto, Rebecca Genge, 21 ans,  il a commencé la soirée avec Come again, come again avec une harmonie dans les timbres renversante. Comme s'ils avaient été créés par la même muse... Un canon, des notes qui se mêlent d'un interprète à l'autre dans un vase communicant de toute beauté.  Saisissant comme tout.

Des musiques dansantes, parfois dramatiques, parfois sensuelles, Daniel Taylor et son invitée ont su nous charmer. Le luthiste devenait parfois guitariste.  Des instruments qui sonnent peu fortement et exigent un auditoire très silencieux, ce qu'ils ont obtenu en ce 29 mai 2013.

Daniel Taylor nous conduit aussi dans des notes graves avec grandeur, avec solennité, comme s'il déposait le son avec soin. L'acoustique de ce bâtiment réalisé avec le bois convenait bien à ce type de répertoire anglais.

Le luthiste a aussi interprété en solo, plein de frivolité de dentelle, The Woods So Wild et plus sautillant, Mrs Winter's Jump. Rebecca Genge a aussi chanté, en solo, Fairest Isle de Henry Purcell.

En rappel, le professeur et son élève ont repris, pour le plus grand plaisir des spectateurs, leur chanson d'ouverture.

Puis finalement, Daniel Taylor a chanté a capella. Toute l'heure, il s'est exprimé en français, surtout, et en anglais aussi, conscient de la composition du public. Son front vibre avec ses notes aigues, ses sourcils bougent beaucoup, on imagine le son qui voyage dans ses hauts os. De la haute voltige musicale, rarissime.  Un contreténor qui donne des masterclasses aussi loin qu'en Chine, et qui revenait d'Angleterre depuis 2 jours seulement, alors que Rebecca était en Colombie-Britannique, aussi, à peine 2 jours auparavant.

Le voyage fait partie des obligations de nos meilleurs artistes...Il sera au Festival Bach, le 2 décembre prochain, à Montréal,  en compagnie de la soprano Suzie Leblanc dans des oeuvres de Haendel. Bon à savoir à l'avance...

jeudi 30 mai 2013

Jonathan Laperle nous a émus avec son talent de Pan

Hier soir, le flûtiste, originaire de Saint-Ours, Jonathan Laperle nous a séduits. La Maison de la musique de Sorel-Tracy nous accueillait dans son salon Desjardins pour son avant-dernier concert des Jeunes Artistes prometteurs de la saison.

Il  a commencé l'apprentissage de la flûte traversière à 7 ans, il en a maintenant 23.  16 ans de travail assidu auprès des meilleurs maîtres, il a participé  à plusieurs concours et remporté de nombreux prix.

Il occupe le poste de flûte solo à l'Orchestre symphonique de Bangor dans l'état du Maine, aux É-U.. Le rêve d'être sélectionné pour tout jeune musicien qui veut devenir un artiste professionnel, quoi...

Il nous a interprété, accompagné de son fidèle pianiste, Dantonio Pisano, depuis son adolescence, plusieurs grandes oeuvres.

Une Sonate de l'époque baroque, puis les 1er et second mouvements de la sonate no 2 du célèbre  russe Serguei  Prokofiev, composée en 1943, pour flûte d'abord puis transcrite pour violon.  La Sonatine  qui suivait était une oeuvre imposée pour les concours du conservatoire de musique de Paris composée par Henri Dutilleux, décédé le 22 mai dernier. Dutilleux avait abondamment écrit, nous explique le jeune artiste, la manière qu'il souhaitait que sa sonatine exigeant beaucoup de virtuosité,  soit interprétée. Des cadencess spectaculaires...

Puis Syrinx, une oeuvre pour flûte seule, de Claude Debussy, composée en 1913 que Jonathan Laperle nous offrira une seconde fois lors du rappel demandé par un public enchanté.

Puis de Jacques Ibert,  les 2e et 3e mouvement d'un concerto pour flûte et orchestre, un mouvement lent plein d'intensité et de profondeur dans son intériorité, parfois même  violent, rempli de ff et de fff  dans d'éloquents crescendo, suivi d'un mouvement rapide, très rapide de virtuosité, avec une section centrale lyrique à souhait, qui s'éclate dans une cadence finale époustouflante.

Une osmose musicale entre le flûtiste et le pianiste, qui regarde attentivement et écoute le souffle de Pan pour s'y mêler dans une harmonie remarquée.

Un jeune artiste de notre région, qui exécutait son premier concert en public avec ses propres choix artistiques, ses propres balises. Sans pièce imposée, cette fois, différemment des prestations de concours ou de concerts académiques, il a su fournir aux spectateurs une dose de Beauté de Pan, pensais-je, ce dieu grec qui transforma un roseau en flûte ...

Aucune facilité, il nous a offert, en cadeau, sa passion pour la musique bien interprétée.  Ses legato, aussi bien dans la douceur que dans la fureur, étaient d'une sensualité et d'une  élégance remarquables.  Un jeune aux yeux  pers et francs, aux lèvres délicieusement sculptées par son art (son amoureuse altiste assistait aussi à cette soirée), au sourire discret, à la concentration sans limite, bref un jeune artiste qui a beaucoup d'avenir devant lui. Ses doigts se soulèvent à peine, essayez vous-même de faire lever et rebaisser très rapidement votre annulaire de la main gauche sur une table, juste pour voir l'exigence de cette gymnastique...pourtant abondamment utilisée, hier soir...

Un virtuose en plus d'un amoureux de la musique bien faite... Il ira loin.  Il nous suffit de continuer à l'encourager... Nous avons aussi notre responsabilité, comme mélomanes, nous devons aller applaudir ces prouesses de ceux qui se lèvent chaque matin, en sachant qu'ils auront près de 6 à 8 heures de grande concentration à donner pour parfaire la maîtrise de leur instrument préféré.  Combien exigeant et combien gratifiant, que ce travail monastique....Bravo Jonathan...

mercredi 29 mai 2013

Transport collectif disponible dès le 1er août 2013

Selon le journal Les 2 Rives, dans son édition du 28 mai 2013, la MRC de Pierre-de-Saurel mettra sur pied un service de transport collectif pour les citoyens de toutes les municipalités de son territoire. Peu importe si provenant du milieu rural ou urbain, peu importe si souffrant de handicap ou non, peu importe si possédant une automobile personnelle ou non, le service  sera mis en mouvement dès le jeudi, 1er août prochain.

Une bien bonne nouvelle pour de nombreux citoyens, jeunes ou âgés, qui devaient attendre la disponibilité d'une autre personne pour se déplacer . Il sera nécessaire de réserver sa place 24 heures  à l'avance au service de transport adapté au 450-746-7827 pour pouvoir accéder à ce nouveau service moyennant une légère contribution.

Les personnes âgées pourront probablement demeurer plus longtemps dans notre milieu rural en ayant ainsi accès à ce transport collectif, autant pour les soins médicaux que pour leurs loisirs ou leurs courses hebdomadaires.

Une belle solution pour le maintien des personnes à domicile, plus longtemps, dans une société vieillissante...


mercredi 22 mai 2013

Propreté des rues

Alors que dans Mon Patelin, notre journal municipal, édition d'avril,  il était écrit de balayer les trottoirs  en prévision du balayage des rues du début de mai, nous constatons, avec consternation, que le trottoir devant notre mairie est l'un des rares qui n'a pas été balayé en ce jour de balayage des rues de notre village.

Alors que le journal de la municipalité demande l'habituelle collaboration des citoyens dans son journal d'avril, les citoyens apprécieraient sûrement que notre bureau municipal puisse donner l'exemple...

A bon entendeur, salut! en ce début de printemps...

lundi 20 mai 2013

Les lauréats d'hier à l'Église Christ Church de la Grande finale Desjardins

Les juges Jean-Pascal Hamelin, pianiste, Élise DesChamps, mezzo-soprano, Brian Banion, baryton-basse, Natasha Turovsky, violoniste et William Boggs, guitariste et chef d'orchestre, ont écouté, regardé et délibéré pour rendre une décision sur les performances des 10 finalistes de la compétition du Festival de musique classique qui se terminait en ce chaud dimanche de printemps.

Les gagnants des bourses de 500 $ sont: la guitariste de 13 ans de Notre-Dame-du-Bon-Conseil, Minjing Zhang, le flûtiste de 17 ans de Montréal, Félix Marotte, le pianiste de 12 ans de Mont Saint-Hilaire, Louka Grenon, le guitariste de 24 ans de Montréal, Peter Powell, la chanteuse de 26 ans de Montréal, Caroline Gélinas., la violoncelliste de 24 ans de Montréal, Sonya Matoussova et la pianiste de 25 ans de Montréal, Olivia Musat.

Le 3e prix de 1 000 $ a été attribué au clarinettiste de 19 ans de Dollard-Des-Ormeaux, Eric Abramovitz, pour son interprétation de la Sonate pour clarinette et piano de Francis Poulenc.

Le 2e prix de 1 500 $ a été offert au pianiste de 21 ans de Québec, Jean-Michel Dubé, pour son  jeu de Méphisto Valse no.1 de Franz Liszt.

Et finalement le premier prix d'une valeur de 12 000 $ a été gagné par le violoniste de 17 ans de Montréal, Roman Fraser pour son interprétation de la Sonate no. 3, opus 27 de Eugène Ysaye.

Quelles performances les spectateurs de cet après-midi d'hier ont pu entendre et regarder.  De jeunes talents, des musiciens persévérants dans l'étude de partitions souvent très exigeantes, la relève, on ne peut  que leur lever notre chapeau.

Nous avons eu aussi le privilège de réentendre les gagnants du premier prix de 3 000 $ de la catégorie musique de chambre, le pianiste Philippe Prud'homme, 21 ans de Sainte-Thérèse et le violoniste Mathias Larivière, 21 ans , de Montréal  qui nous ont interprété la Sonate pour violon et piano en la majeur de César Franck.

Et que la musique classique continue, et au prochain Festival en   mai 2014. J'espère sincèrement que nous serons encore plus nombreux à assister à ces découvertes de grand talent qui nous apportent la Beauté, et ce, dans des salles avec entrée libre. Pour les encourager à poursuivre leur rêve, pour nous permettre d'entendre de grandes oeuvres si bien interprétées.  Bravo aux organisateurs, aux bénévoles et aux donateurs et commanditaires généreux.

jeudi 16 mai 2013

Monsieur Fernando Langlais nous a quittés

Nous avons appris cette semaine le décès de monsieur Fernando Langlais.  Les personnes qui ont vécu dans le rang Saint-Thomas se souviendront de ce bel homme, bien droit, toujours souriant et accueillant.  Quand j'étais petite, c'était chez lui qu'on pouvait se divertir avec des friandises, des jeux, des balançoires suspendues dans la porte du hangar, des boissons gazeuses., bref, le bonheur...  Je ne peux oublier les plaisirs que sa maison nous a procurés, nous, les autres enfants du rang Saint-Thomas.

On pouvait aller y jouer au bocal, jeu qui exigeait qu'on frappe le bocal d'un pied alerte pendant que les autres allaient se cacher dans un endroit bien secret...et désireux de ne pas être retrouvé le premier... Quels souvenirs me viennent à l'esprit, à  la pensée de ce monsieur toujours soucieux que ses enfants s'amusent avec leurs invités, dans une amitié toujours agréable.

J'ai tellement joué avec ses enfants Pierre, Sylvie et Marc.  Je leur offre, au nom des autres robertois et robertoises, nos plus sincères sympathies.  Nous partageons leur épreuve avec respect et affection.

Ses funérailles auront lieu samedi, le 18 mai, à 14 h à l'église paroissiale de Saint-Robert. Je prévois que nous serons nombreux à vouloir lui manifester notre affection ainsi qu'à ses enfants, toujours présents dans le coeur de ceux qui les ont connus.

Bon courage aux endeuillés, nous tenterons de vous consoler par nos prières et notre tendresse en ces temps difficiles.

Festival de musique classique de Pierre-De-Saurel

Depuis le 9 mai dernier, le coeur de la région de Sorel-Tracy bat au son de la musique classique. Les salles de l'église Christ Church ainsi que celle de la Maison de la musique de Sorel-Tracy résonnent de talents innombrables provenant de partout au Québec.

Une compétition qui se déroule aussi samedi prochain, le 18 mai prochain.  A la salle Desjardins de la Maison de la musique, dès 10 heures,  de jeunes guitaristes se produiront jusqu'à 15 h pour le plus grand plaisir des auditeurs présents. Soyons présents pour entendre des oeuvres composées autant par le baroque compositeur Jean-Sébastien Bach jusqu' aux plus modernes compositeurs contemporains.  Une chance annuelle d'entendre des guitaristes qui savent en faire un instrument  tantôt percussif, parfois tout en dentelle, souvent  impressionnant.

A l'église Christ Church, aussi dès 10 heures jusqu'à 15 h, le chant sera à l'honneur.  Des voix, des instruments humains pleins de résonnance insoupçonnée.  Des oeuvres de Bach, de Haendel, de Schubert, de Schumann, de Bizet, de Mozart, de Puccini, de Rossini, de Strauss, de Fauré, de Chausson, de Poulenc...bref une ligne du temps musical des années 1700 à nos jours.  Retrouver une somme de tels talents dans une salle près de chez nous pour un coût d'entrée libre... on  cherchera longtemps pour trouver quelque chose de comparable...gratuit.

Et en plus, notre présence d'auditeurs attentifs servira à encourager les jeunes interprètes de cette compétition,  en formation constante,  de poursuivre avec persévérance l'apprentissage et l'amour de la musique classique.

En soirée, samedi, à 20h,  des membres du jury nous offrent une prestation de leur talent artistique encore généreusement offert pour le mieux-être de nos oreilles et pour nous permettre d'approcher la Beauté.

Ainsi sous l'animation de Luc Saucier, qui sait créer un climat savoureux d'anecdotes ou de courtes histoires pour présenter les oeuvres qui seront choisies par la mezzo-soprano  Élise Deschamps, le basse-baryton Brian Banion, le guitariste William Boggs et la pianiste, notre présidente du jury 2013, Lorraine Prieur.  Les chanteurs et le guitariste nous  proviennent de la région de Bexley, en Ohio, USA. Quant à madame Prieur, elle  ne cesse d'encourager le Festival annuellement., elle a écrit dans le programme: le musicien n'a pas le choix, il perce le mystère et nous offre la promesse d'un monde qui est toujours vivant, protégé par ce qu'il représente: l'interprète est un messager!

De plus, le président d'honneur 2013, monsieur Walter Boudreau, directeur artistique et chef attitré de la Société de musique contemporaine du Québec, sera avec nous, lors de la Grande finale Desjardins de dimanche le 19 mai, dès 14 h à l'Église Christ Church pour la remise de plus de 25 000 $ en prix pour les finalistes.    Vous vous rappelez du groupe musical populaire l'Infonie durant les années 70 avec Raoul Duguay, Jean Grimard, Isengourd Knohr, Michel Robidoux,  il en était l'âme avec ses nombreux amis, lui, le Sorelois, qui a grandi dans la maison voisine de notre Maison de la Musique de Sorel-Tracy actuelle.

Venons le retrouver en ce dimanche et savourer les interprétations de nos  lauréats de la compétition 2013

dimanche 5 mai 2013

Chemin du poisson jaune

La semaine dernière, quelle belle initiative dans notre village robertois.  En promenant  mon chien, comme d'habitude, je rencontre par hasard une équipe de jeunes élèves du primaire accompagnés d'une maman bénévole qui sillonne nos rues pour sensibiliser la population à l'importance de la conservation de nos bassins versants.

Un élève installe un cône de la voirie pour indiquer aux automobilistes de ralentir. Il se passe un événement.  Un autre élève balaie autour de la rondelle métallique indiquant les égouts pour retirer la poussière de la rue.  Un autre élève tient un gabarit indiquant Que de la pluie ici et un dessin d'un poisson. Un autre tient une bouteille de peinture jaune en vaporisateur pour colorer l'intérieur du gabarit.  Un autre distribue un mignon poisson jaune à chaque porte de résidence renseignant les citoyens sur leur responsabilité  face à la préservation de la qualité de l'eau et à la biodiversité de nos cours d'eau.

Chaque élève a été initié à ce délicat problème de la qualité de l'eau pendant sa formation scolaire. Cette démarche a été parrainée par le MRC de Pierre-de-Saurel en collaboration avec la Commission scolaire de Sorel-Tracy. 

Cette démarche est réalisée dans le cadre du projet canadien Le Chemin du poisson jaune de Truite Atout du Canada, selon l'information inscrite sur le fameux poisson jaune qu'un jeune m'a remis en main propre.

Une patience d'ange pour la mère bénévole qui accompagne la petite équipe déambulant dans nos rues, si heureuse d'avoir une activité scolaire extérieure, en plein air, pendant ce printemps si clément.

Belle initiative à souligner.

Un autre robertois honoré: Jean-Pierre Salvas

Dans le journal Les 2 rives,  édition du mardi 30 avril, on m'apprend que notre robertois, entrepreneur et diplômé en agronomie et économie de l'Université Laval, a reçu le Prix spécial du jury pour son implication dans l'entreprise La fromagerie Polyethnique, dont le siège social est à Saint-Robert, près de la route 239, nous reliant à Saint-Aimé ou  à Sainte-Victoire-de-Sorel.

Les produits sont distribués au fameux temple de l'alimentation Adonis, autant à Montréal qu'au Complexe commercial DixTrente à Brossard. Des spécialités qui plaisent tellement aux québécois d'origine  moyen-orientale et aussi, bien sûr, aux québécois de plus profonde souche. Le fromage grillé qu'on nous offre lors du brunch des amateurs de chevaux est tout simplement délicieux. 

Plusieurs autres produits sont reconnus pour leur excellente qualité  mais ne sont malheureusement pas toujours disponibles au marché d'alimentation robertois local de notre village. Il en est dommage.

Une entreprise florissante robertoise, dont monsieur Salvas est le moteur actif, depuis de nombreuses années au sein de notre économie environnante.

Félicitations monsieur Salvas et bonne suite dans le succès de cette fromagerie polyethnique.  Une ouverture aux goûts du monde...possiblement serons-nous entraînés à devenir plus curieux des habitudes culinaires et des cultures de ceux qui arrivent au Québec  depuis déjà plusieurs années, pour partager notre beau territoire.

Cosi fan tutte, ainsi font-elles toutes, l'infidélité au programme de Mozart

Hier soir, à l'église Sainte-Anne-de-Sorel, les Jeunesses Musicales du Canada (JMC), en collaboration avec la Maison de la musique Sorel-Tracy, présentaient l'opéra célèbre de W.A. Mozart, créé à Vienne en 1790.

Alain Gauthier, metteur en scène réputé, formé à l'UQAM, acclamé pour son travail dans Dead  Man Walking de l'Opéra de Montréal, cette saison, a su modernisé notre compositeur classique viennois. 

Dans des costumes modernes, colorés, proposés par Cynthia St-Gelais, une scénographie de Josée Bergeron-Proulx, collègue de pré-maternelle de ma  propre fille,  une direction musicale de la réputée pianiste Louise-Andrée Baril, la production de ce 4 mai 2013, a su plaire et réjouir de nombreux mélomanes présents malgré le beau temps extérieur qui invitait à demeurer sur les terrasses...

Un livret de Lorenzo da Ponte, un thème suggéré par l'empereur Joseph II, n'exigeant qu'un décor simple, cet opéra peut être joué dans des lieux impropres normalement à présenter de telles grandes oeuvres. Une comédie classique, une simplicité dans le propos, une musique fabuleuse, un ensemble de duos, trios, quatuors ou sextuors musicaux assez faciles à suivre avec l'aide du texte français-anglais projeté sur grand écran à l'avant-scène.

Même si les airs ou ensembles sont chantés dans un italien bien articulé, l'écran aidait de nombreux spectateurs moins familiers à suivre avec plaisir l'intrigue de cette oeuvre classique renommée.

L'orchestration était jouée par un québécois de grand talent aussi, le pianiste Jérémie Pelletier. Il a déjà enregistré un album avec la soprano Karine Boucher chez XXI-21. À découvrir, me semble-t-il.

La soprano Jennifer Taverner, amoureuse du baryton Philip Kalmanovitch, sa soeur, la mezzo-soprano Charlotte Burrage, amoureuse du ténor Isaiah Bell, la domestique sous les traits de la soprano Jana Miller et leur ami commun, Philippe Bolduc, baryton. Chacun possède le talent nécessaire de comédien en plus du talent d'interprète et chanteur.  De belles voix, un sens de l'humour étonnant, des regards brillants d'intelligence, des sourires de complicité dans leur rôle respectif, une attentive écoute du pianiste-accompagnateur, bref, les JMC offrent l'élite canadienne des plus grandes scènes de demain à nos oreilles avides de beauté.

Un public pas assez nombreux pour cette église de plus de 300 places disponibles. Mais il y avait longtemps que les JMC n'avait offert un tel choix à notre région. Il faut développer le public, l'informer et le convaincre que la qualité offerte par les JMC voyage bien. C'était leur dernière prestation printanière de cette tournée canadienne. Le public était content, fier et généreux dans ses applaudissements, démontrant ainsi sa satisfaction pour une aussi belle soirée à l'opéra  au coeur de notre belle  région.

Marie-Christine Poirier et Sola Nkani, duettistes piano-chant

Le 28 avril, le Café-Théâtre les Beaux Instants, présentait ce duo de jeunes femmes musiciennes, joyeuses, et fort talentueuses.

La pianiste Marie-Christine détient, en plus d'une maîtrise en interprétation,  un DESS (diplôme d'études supérieures spécialisées) en piano 4 mains/2 pianos avec sa collègue Amélie Fortin, avec qui elle forme le Duo Fortin-Poirier.   Ce dernier a été sélectionné pour une grande tournée de concerts pour 2013-2014 par les Entrées en Scène Loto-Québec.

La mezzo-soprano Sola détient aussi une maîtrise en interprétation de l'Université de Montréal. Elle se produit autant en formation jazz qu'en formations classiques. Elle complète une formation à l'enseignement à l'Université d'Ottawa.

Elles forment ensemble le SMC Duo.  Une théâtralité, des beautés sensuelles, charmantes et éclatantes, du velours musical, tout y est pour une réception chaleureuse du public satisfait.

Habillées de robes noires seyantes et  sensuelles, sculptant leur beauté corporelle indénialbe d'une jeunesse encore toute présente, ces jeunes femmes nous présentaient leur Musique en terre  d'Amérique.

Elles nous ont présenté des oeuvres de George Gershwinn, célèbre compositeur américain, des Negro Spirituals traditionnels, des mélodies hébraîques de Maurice Ravel qui, tout en n'étant pas un compositeur d'Amérique, aimait bien l'oeuvre de Gershwin, des Exercices de style de José Evangelista, drôlement efficaces pour dérider un public du dimanche matin. Un même texte avec des mélodies et des arrangements selon divers styles de langage et de musique.  Drôle à s'esclaffer de rire. 

Puis du québécois Lionel Daunais, qui nous a quittés en 1982, Sept épitaphes plaisantes.  De quoi sourire ici, encore l'humour qui rassemble... Et ces artistes et leur public de tous âges.

Pour finir, elles nous interprétaient des Cabaret Songs de William Bolcom, toujours vivant. Encore de l'humour et de la fantaisie. Musical new-yorkais, comme une prime d'Amérique...pensais-je. Des vocalises sensuelles, des sons chuchotés, dans Amor, des regards de comédienne expérimentée...

Une diction impeccable autant en anglais qu'en français dans les textes chantés, un accent de québécoise bien adaptée dans les textes parlés, une sobriété dans le geste souvent empreint d'intériorité profonde, des consonnes qui sonnent  dans l'émotion ténue, des yeux si éloquents, un timbre riche autant dans les graves que réussi dans l'aigu, des nuances finement ciselées, et une pianiste attentive qui suit la chanteuse dans un pas de deux attentif... voilà qui réussit à combler son auditoire.

Une autre excellente proposition du diffuseur Azimut régional.

Thierry Bégin-Lamontagne, guitariste surdoué à la maison de la musique Sorel-Tracy

Le 24 avril dernier, dans le cadre de la série Jeunes Artistes prometteurs,  le Salon Desjardins de la maison de la musique recevait avec un grand plaisir ce  jeune virtuose de la guitare classique.

Il nous a offert d'abord la Chaconne de la 1ère Partita de Jean-Sébastien Bach, puis le dernier mouvement d'une suite espagnole composée à la Renaissance, puis diverses autres oeuvres de compositeurs  originaires de l'Argentine, de l'Uruguay, du Brésil, du Paraguay, bref, il nous a permis de  voyager à travers des univers nouveaux pour beaucoup d'entre nous, spectateurs comblés mais pas nécessairement connaisseurs des oeuvres de ce calibre pour la guitare classique.

Comme le programme des oeuvres choisies pour la soirée n'était pas remis par écrit au public, que de nombreuses oeuvres  portaient un titre d'une autre langue que la langue française, je n'ai pu noter les titres de celles-ci car je ne suis pas polyglotte comme notre artiste invité.  Thierry a étudié l'espagnol, l'allemand, l'italien et l'anglais.  Un surdoué, quoi!.

Il a plusieurs fois participé à notre concours du Festival de musique classique Pierre-de-Saurel pendant les années antérieures.  La directrice générale de la Maison, madame Rachel Doyon,  l'appelle même son guitariste chouchou... c'est peu dire.

Il a un sens de l'humour agréable et remarquable. Il présente ses choix d'oeuvres comme s'il était bien au-dessus du trac, comme si ces oeuvres exigeant tant de virtuosité étaient maîtrisées depuis bien longtemps... Violoniste aussi, cet élève du grand professeur de guitare aujourd'hui montréalais,  Alvaro Pierri, il remporte de nombreux prix et se produit dans de nombreuses villes incluant ses récentes prestations à Elche, en Espagne, pays renommé de la guitare classique. A Elche, on raconte que son récital a fait salle comble, une première pour un récipiendaire du concours d'Elche, depuis la création de ce concours réputé. Il revient aussi titulaire du 1er prix du concours prestigieux de Coria, aussi en Espagne.

Un jeune génie de la guitare.  Il nous a présenté de la guitare tout en dentelle...de la frivolité de dentellière... Parfois la caisse de la guitare sert de percussion dans des oeuvres modernes, parfois elle n'est jouée que sur les cordes ouvertes, de l'acrobatie de guitariste.  Un phénomène...

Je l'avais déjà apprécié lors de ses précédentes  prestations au concours de notre Festival, maintenant, après une plus longue audition à l'occasion de ce récital sans entracte, il a su démontré tout son professionalisme et son talent de musicien, d'interprète et d'artiste. 





Odette Langlois, artiste d'arts visuels, à l'exposition de la Maison des Gouverneurs

La ville de Sorel-Tracy présente Amicabilis d'Odette Langlois, artiste multimédia, depuis le 14 avril dernier. Jusqu'au 31 mai, nous sommes invités à découvrir le talent d'une résidente de Saint-Aimé, village voisin du nôtre.

Elle nous propose plusieurs oeuvres inédites sur plaque d'acier. Elle y mêle, avec subtilité et talent,  figuration et abstraction.  Elle utilise tout autant les couleurs chaudes de rouille, rouge, que les couleurs de gris, noir ou bleu. De quoi plaire à plusieurs amateurs ou connaisseurs, ...des prix de vente raisonnables sont affichés...

Elle offre aussi un travail artistique sur une porte d'acier, suspendue... disponible à être vue sur tous les côtés. Une audacieuse installation...

Oeuvre de maturité présentée ici, madame Langlois était disponible le 21 avril dernier, après la prestation du chanteur et guitariste André Champagne, à discuter avec le public.  Souriante, elle semblait fière d'offrir son regard sur la vie à tous ceux qui veulent bien participer à mieux connaître et partager ce regard personnel, intégré.

Formée à l'Université de Montréal, cette artiste multi-média a déjà présenté des expositions solos et performances dans d'autres lieux et villes. Sa signature est personnelle, colorée, singulière.

Elle offrait aussi, à l'étage, la possibilité d'admirer  des sculptures créées par son conjoint YvesDe Celles et par Jocelyn  Parenteau, ses amis d'arts visuels, ses hommes...d'art...

André Champagne chante la chanson française et québécoise

Accompagné avec talent par Gabriel Laprade au piano et au saxophone, l'animateur bien connu de notre radio régionale, André Champagne, aussi guitariste,  nous a offert son interprétation de plusieurs grands succès de la chanson francophone, ce dimanche 21 avril dernier, à la Maison des Gouverneurs de Sorel-Tracy.

Il décolle son récital avec un grand succès de Joe Dassin, enchaîne avec Marie-Hélène  de Sylvain Lelièvre, une autre belle de Félix Leclerc, dans un marais, ..., un succès de Daniel Lanoie, puis Champs Elysée, bien traduit par un saxophone sensuellement musical, puis une présentation théâtrale de ses souvenirs d'adolescent chanteur avec J'e m'voyais déjà  d'Aznavour, puis son choix musical lors du décès de Gaston Bélanger lors d'une émission de radio, Petit matin, encore de Sylvain Lelièvre.  Pour André Champagne, cette dernière est sa chanson préférée, toute catégorie, nous confia-t-il.

L'hymne au printemps, de Félix Leclerc, suivait avec l'explication du nouvel aménagement de fleurs qui embellissent la nouvelle résidence de notre interprète du jour, ensuite L'escalier  de Paul Piché, puis  une chanson de mariage, dit-il, Une chance qu'on s'a de Jean-Pierre Ferland.

Un répertoire connu, apprécié du public présent, de légères friandises musicales, sans complication, juste pour le plaisir.  Toutefois, il manquait la mémorisation suffisante des textes chantés. Un léger bémol à un après-midi festif, joyeux pour nous permettre d'apprécier le temps qu'il fait en ce printemps agréable.

Charles Robert Gaudette: un sorelois à découvrir, talent exquis

Le 18 avril dernier, Azimut Diffusion nous a présenté au Marine Cabaret le spectacle de Charles Robert. Entouré d'excellents musiciens, Antoine Lachance à la guitare, Louis-Étienne Sylvestre à la basse et Hugo Bernard à la batterie, il nous présentait son premier album dont on peut voir les vidéos enregistrés lors du lancement le 14 novembre dernier  au Patro Vys sur son site Charles Robert.ca

Pianiste, guitariste, auteur-compositeur, Charles Robert deviendra sous peu un incontournable de notre chanson québécoise, s'il persiste  à disparaître là  oû chantent les voix...

Les voix, il semble en entendre plusieurs, car il nous démontre qu'il connaît les mots, les mélodies, les rythmes, il sait charmer le public par ses yeux brillants, sans crainte ni esbroufe, il s'impose par sa tête bien faite et son coeur si sensible.

Son album Inverser les pôles est disponible à la Maison de la Musique Sorel-Tracy, dont il est aussi un  bénévole administrateur du conseil d'administration depuis novembre 2012.

Sa chanson Tu m'as dit  nous explique que l'amour donne des ailes et apaise la solitude universelle. Il nous propose de chanter plus fort que les tremblements, et aussi plus fort que les ouragans.  Tout un tapage...et son monde bascule.
Le besoin de faire différemment que ce que la masse attend de moi. Courageux, se faire un prénom quand son père a fait son nom...

Depuis l'âge de 15 ans, Charles écrit. Il est parfois bassiste dans divers projets. Il gagne des prix, il enregistre avec d'autres groupes, il parcourt la province et même s'est produit à Ottawa dans le cadre de l'ouverture du gala des prix Juno.

Sa chanson Disparaître nous explique que le grand miroir n'a plus de place devant moi, son goût de couper les ponts. Un sorelois, les ponts, il connaît...

Les choses sont étranges, sa sublime, son hit, visionné plus de 400 fois sur le web, mérite un arrêt, une écoute.  Lors de l'acquisition de son EP, en décembre dernier, cette pièce m'a mis les larmes aux yeux.  Quel éloge à la mère aimée, délaissée, j'ai cru que tu allais te noyer,  j'ai cru que t'en mourrais... Pourquoi il est reparti, malgré ses longs discours, la main sur le coeur, en manteau de velours...Moi j'pense qu'y a pas d'coupable, y a juste la vie qui déboussole parce qu'on prend toujours tout pour acquis...Ton sourire s'est caché en dedans. tu ne l'as pas oublié derrière...Il est parti comme décolle un  avion. parti pour ailleurs,...mais pas comme un voleur, simplement comme ça, parce que les choses sont étranges... Wow.

Puis un hymne à l'amitié, m'a-t-il confié,  aussi sur cet album de 5 chansons.  Si je devais tomber d'un gratte-ciel de mille étages, serez-vous là  les bras ouverts...se termine par je sais que vous serez là, les bras ouverts... Une confiance affirmée en l'autre, les amis, les pairs... Un jeune chanteur que plusieurs souhaiteraient pour gendre...lui disais-je à la fin du spectacle. Il souriait...

Puis la chanson-titre de l'album, Inverser les pôles,  par danser sa vie jusqu'à en perdre le contrôle, ...alors qu'on ne comprend plus nos rôles..., quand le bonheur tarde à se pointer, le soleil et les nuages, les chiens sales et les rois mages...vivre sans lendemain, sous la chaleur des néons, le coeur pour ce soir, demain nous verrons...tu ne veux pas mourir délaissé, je crois qu'à l'intérieur, on voudrait tous marquer, au fer, les coeurs...

Une poésie qui s'épanouit sur ce premier album, un nouveau en préparation.  Le 18 avril, il nous a livré des nouveautés à paraître, des couloirs de folie, de cette folie créatrice de magie et de beauté.  Il nous a transporté ailleurs.  Et je prédis qu'il marquera nos coeurs au fer...avec le temps...

Appuyons ce jeune artiste sorelois, il  ira loin. Encourager la relève d'une telle qualité est un devoir de mélomane et de citoyen, pensais-je en l'écoutant ce soir-là. Entouré par des musiciens généreux, chacun donnant le meilleur de lui-même, sans vedette formelle, un groupe à soutenir. 

Ils ont même eu la gentillesse de faire participer l'auditoire à chanter, rythmer, les musiciens dispersés dans la salle et encourageant les spectateurs à donner sa part de bonheur aux autres autour de soi...

J'en suis revenue heureuse, émue, cela se sent peut-être dans ce billet.  Mais tout cela est si sincèrement exprimé.