vendredi 2 octobre 2015

Les villes attendent le plan de mesures d'urgence

Plusieurs municipalités n'ont pas de plan d'urgence en cas de déversement au moment où l'Office national de l'énergie autorise l'acheminement du pétrole de l'Ouest, de l'Ontario jusqu'au Québec par le pipeline  9B. Cette idée est en discussion depuis trois ans et pourtant le préfet de la MRC de Vaudreuil-Soulanges, Jean A. Lalonde, disait hier qu'Enbridge est "incapable de fournir un plan d'intervention spécifique ainsi qu'un temps d'intervention précis pour protéger nos prises d'eau potable municipale ".
 
S'il y avait rupture à une section de l'oléoduc traversant la rivière des Outaouais, celle des Mille-îles ou celle des Prairies,  la fuite de 2 708 barils pourrait s'écouler en 13 minutes, le temps de stopper le déversement. Un déversement dans la rivière des Outaouais menacerait 26 prises d'eau potable.
 
Un comité mixte a été formé pour coordonner la préparation des mesures d'urgence et les interventions sur le terrain. Il n'y a eu qu'une seule réunion, le 23 septembre dernier.
 
Le directeur de la sécurité publique de Terrebonne, Jacques Bérubé, a souligné que "neuf types de produits différents" pourraient être transportés. "Une nouveauté".  La commission scolaire des Affluents s'interroge. Une école est située à moins de 100 mètres du pipeline et  en zone résidentielle. Un centre de petite enfance et un centre d'amusement sont dans la même situation, inquiétante pour eux.
 
Mais le moment où le pétrole coulera dans le pipeline 9B n'est pas encore annoncé. Il alimentera la raffinerie de Suncor, à Pointe-aux-Trembles, ainsi que celle de Valero, à Lévis.  La première peut consommer 137 000 barils par jour, et à Lévis, 265 000 barils. Deux navires pétroliers de type Panamax feront le relais sur le fleuve Saint-Laurent, deux à trois fois par semaine.
 
Le milieu des affaires et l'industrie pétrolière attendaient cette autorisation de l'ONE et ont obtenu satisfaction. Actuellement Suncor, à Pointe-aux-Trembles, reçoit son pétrole (brut léger à 85 %) d'un oléoduc en provenance de Portland, Maine. Actuellement Valero raffine du pétrole en provenance à 100 %  de l'extérieur (70 % des États-Unis) acheminé par transport maritime. Avec l'oléoduc 9B, 50 % de l'approvisionnement de Valero viendra de l'Ontario et "il faudra déterminer l'autre moitié de notre approvisionnement"  explique sa porte-parole, Julie Cusson.
 
Le journal Le Devoir écrit aussi aujourd'hui que le cabinet du ministre David Heurtel et le service de relations avec les médias n'ont pas répondu aux questions de ses journalistes. Ils demandaient si le ministère de l'Environnement du Québec a exigé d'Enbridge la mise en place de plans d'urgence pour les municipalités et pour les traversées de cours d'eau ?
 
Il est plus facile, semble-t-il, de répéter des phrases préfabriquées que de répondre à des questions pertinentes. La transparence dans les affaires publiques...on attendra.


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