jeudi 23 mars 2017

Bien mourir grâce aux soins palliatifs

Une agonie dans la souffrance peut maintenant être évitée. Le pire moment de la vie, celui où la maladie est parvenue à un stage avancé, est une réalité de la vie incontournable. Grâce  aux progrès scientifiques, la vie de ceux qu'on aime peut maintenant être prolongée. Mais la dépendance physique, la phase du déclin de la vie, le prolongement des fonctions organiques sont-ils accompagnés pour préserver la qualité de vie du malade et de sa famille ?

Il est dorénavant possible de traiter la douleur, la nausée, les problèmes de sommeil, les problèmes respiratoires, l'anxiété, etc. Plus de 50 % des décès se produisent dans les hôpitaux. Certaines personnes malades ont déjà fait entendre leur désir d'une non-réanimation et demandent de mourir en douceur.  Le respect de la vie est incompatible avec le fait d'accélérer la mort ou de forcer les gens à mourir dans la souffrance.

Les médecins en soins palliatifs que j'ai rencontrées durant la fin de vie récente de ma mère écoutent leur patient, ils tentent de découvrir la meilleure manière d'être utile pour préserver, honorer et célébrer la vie. Leur façon d'agir permet de soutenir cette partie de la vie qu'on appelle "mourir". L'excellence médicale, les soins compatissants, prodigués avec tendresse et affection peuvent faire équipe et faire toute une différence..

Le travail des préposés aux bénéficiaires et des infirmières et du personnel de soutien est tout aussi important. Sans la femme de ménage qui nettoie avec discrétion, sans l'infirmière qui administre les médicaments oraux  et les injections, sans la préposée au malade qui demande si la souffrance est soulagée, sans la famille qui accompagne, la situation du mourant serait tellement plus pénible.

Leurs réponses aux questions du malade et de la famille, leurs explications ne sont pas une activité auxiliaire. C'est l'outil thérapeutique central de leur discipline, écrit Dr Ira Byock auteur de "Les meilleurs soins possibles". Ce travail aide à rester humble, ajoute-t-il.

Puis quand les réserves du malade se réduisent lentement, chacun se prépare au grand départ. Avaler quelques cuillères à thé de nourriture et boire quelques cuillères à soupe d'eau ne permettent pas de survivre longtemps. Mais avec des dosages minima de fentanyl, un analgésique opioïde, et de sédatif, la douleur s'efface et le corps repose. Même si la mort est un moment pénible et le moins désirable de toute l'existence, il est aussi important de se sentir bien intérieurement et en paix avec le monde que l'on quitte. C'est là que réside l'espoir pour nous tous, précise Dr Byock.

Les actions les plus efficaces que j'ai pu observer au chevet de ma mère pendant ses quarante derniers jours de vie ont été motivées par l'amour des uns envers les autres et accomplies dans la joie. Le personnel soignant et tout le personnel de soutien m'ont permis de croire que les gens sont naturellement bons. Leur empathie, leur compassion, leur discrétion, leur soutien, leur expertise m'ont aidée à vivre la mort de ma mère, en ce 23 février 2017, comme une manière d'apprécier la vie et ce que j'ai vécu de beau et de bon avec elle. 

Une obligation persiste maintenant: aimer, honorer et célébrer la vie.