jeudi 31 décembre 2020

J'aime Normand Baillargeon

L'auteur du Petit cours d'autodéfense intellectuelle m'invite à la réflexion depuis plusieurs années. Ce matin, son texte publié dans Le Devoir m'enchante.  Il raconte l'histoire de Frederick Douglass, états-unien né esclave,  devenu libérateur de ses frères et soeurs.

À huit ans, il est envoyé àa Baltimore dans une famille amie de ses propriétaires pour devenir le compagnon de jeu de leur enfant. Pendant que l'enfant va à l'école, Frederick commence à apprendre à lire avec la propriétaire. C'était illégal et dangereux, selon le mari propriétaire.

"L'esclave ne doit rien connaître d'autre que la volonté de son maître et comment lui obéir", explique le mari fâché. "Si tu apprends à lire à ce nègre, rien ne pourra plus le retenir. Plus jamais il ne pourra être un bon esclave. On ne pourrait plus le contrôler et il ne serait plus d'aucune valeur pour son maître. Quant à lui, l'éducation ne lui ferait aucun bien et ne pourrait lui apporter que beaucoup de souffrance: elle le rendrait malheureux et inconsolable."

Frederick comprend alors le pouvoir de l'homme blanc de maintenir l'homme noir en esclavage. Dès ce moment, il connaît le chemin qui conduit à la liberté. Il prend la résolution de continuer à apprendre à lire avec d'autres enfants revenant de l'école, en cachette. À 20 ans, il s'enfuit au Nord.

Il devient porte-parole en vue de la cause abolitionniste. La liberté prend de nouveaux chemins pour s'exprimer et s'exercer, écrit Baillargeon. Toutefois tous ces chemins passent par l'éducation. À 27 ans, il fuit en Angleterre et devient libre car des amis l'ont racheté à ses propriétaires.

"La liberté ne veut plus rien dire là où le droit d'exprimer ses pensées et ses opinions a cessé d'exister. De tous les droits, c'est celui-là que les tyrans craignent par-dessus tout. Et c'est lui le premier qu'ils souhaitent abolir", disait Frederick Douglass.

Normand Baillargeon pense que c'est un sujet qu'on gagnerait encore à méditer aujourd'hui. Pour lui, toute liberté commence par l'éducation. La lecture est un merveilleux moyen pour découvrir la liberté.

Comment se fait-il que nos élus ont fermé notre bibliothèque municipale au lieu d'en faire un lieu de rencontres pour tous ? L'ex-conseillère municipale, Patricia Salvas, la fille du maire, disait en séance publique, il y a plusieurs années,  qu'elle ferait fleurir ce service public. Eh bien je pense qu'elle a collaboré à tuer ces fleurs libératrices de l'humanité. Quel dommage, au lieu d'en faire un lieu de diffusion du savoir, on a rétréci progressivement le service en n'étant plus membre des bibliothèques publiques de la Montérégie qui permettait l'accès à des lectures numériques, des magazines variés, et à la musique de partout.

Pourquoi ne pas y avoir joint un centre culturel en l'animant ? Nous remarquerons que dans le budget municipal 2021 a disparu le poste Loisirs et culture. Quelle tristesse pour l'avenir de notre communauté.

mercredi 30 décembre 2020

Les livres accumulés iront où?

Lors de la séance mensuelle des élus municipaux de Saint-Robert du 7 décembre dernier, les élus ont décidé que les livres de l'ex-bibliothèque municipale de Saint-Robert sortiraient de ce lieu.

Les bénévoles Josée, Claude et Nathalie pourraient prendre des livres selon leur intérêt en remerciement de leurs services rendus.

Mais les autres livres, à qui iront-ils ? Ce bien collectif accumulé au cours des trente dernières années sera remis à quelle communauté. Évidemment, les élus ont souligné que les livres jeunesse seraient conservés pour le service de garde scolaire organisé par la municipalité. Mais les livres d'adultes: romans, essais, biographies, bandes dessinées, qui en profitera ?

Les élus ont discuté de dons ou de vente. Mais les citoyens n'ont pas été invités dans le bulletin mensuel de janvier 2021 à en prendre possession. J'ai pourtant vu dans d'autres bibliothèques municipales des offres ponctuelles pour vendre à bas prix de grands ensembles de livres qui devenaient disponibles pour les citoyens longueillois, par exemple, deux fois par année.

Du ridicule prix de 4 livres pour 1 $, beaucoup de citoyens se pressaient pour cueillir de la matière à apprendre, à réfléchir, à ouvrir leur horizon sur de nouvelles connaissances.

Je regrette que nos élus n'aient pas pensé d'offrir d'abord les livres acquis par les taxes des citoyens aux citoyens désireux de s'en procurer à très bas prix ou même à leur offrir en dons avant de les offrir à des organisations extérieures de la municipalité.

Pendant la pandémie et le confinement partiel, le temps de lecture est plus disponible car les déplacements sont découragés par la santé publique. Partout au Québec, les livres numériques ont été davantage empruntés, selon Catherine Lalonde, dans l'édition d'hier du quotidien Le Devoir.

mardi 29 décembre 2020

Le gouvernement Legault n'entend pas ses experts et enfouit plus de déchets

Je suis désolée d'apprendre que les dépotoirs sont autorisés à enfouir plus de déchets par le gouvernement. Malgré l'avis du 21 septembre des experts du ministère de l'Environnement qui recommandaient de limiter la demande  à 10 millions de tonnes pour 10 ans, le gouvernement Legault donne, le 9 décembre 2020,  l'autorisation à l'entreprise exploitant le dépotoir de Sainte-Sophie d'enfouir 18,6 millions de tonnes de déchets supplémentaires. Ceci leur permettra de doubler la quantité, déjà d'environ 20 millions de tonnes de déchets domestiques.

Depuis septembre, deux autres projets d'expansion importants ont aussi reçu l'autorisation gouvernementale. Deux dépotoirs exploités par une filiale d'une entreprise américaine reçoivent plus du quart de tous les déchets de la province.

Ainsi à Saint-Nicéphore, près de Drummondville, Benoit Charette, le ministre de l'Environnement,  a autorisé l'enfouissement pendant 10 ans, à raison de 430 000 tonnes par année, suite à leur demande. Même si la société américaine utilisatrice de ce dépotoir, Waste Management, poursuit la ville de Drummondville pour pouvoir agrandir le "lieu d'enfouissement technique" de Saint-Nicéphore en demandant des modifications au règlement de zonage. Faut le faire. 

Le site d'enfouissement de Lachenaie:t son promoteur veut y enfouir 8,8 millions de tonnes de déchets supplémentaires en sept ans. Un rapport du BAPE est attendu en janvier.

(Source: Le Devoir d'aujourd'hui, dans un texte d'Alexandre Shields.)


vendredi 25 décembre 2020

L'espoir du peuple de Dieu

 "Le peuple qui marchait dans les ténèbres vit une grande lumière." Une lumière qui est l'espoir du peuple de Dieu. Une lumière qui est l'espoir du peuple de Dieu. Une lumière qui est le fondement de sa foi, de sa fidélité à Dieu. Lumière recueillie par les mains maternelles de Marie, par la tendresse de Joseph, par la rapidité des bergers à accourir. Ils se font porteurs de l'espérance de tout un peuple.

Tous deux ont porté en eu le fardeau en cette triste nuit où toutes les portes étaient fermées. Ils ont cru que cet enfant était l'espoir et ils l'ont veillé dans l'adversité. L'enfant est l'espoir que nous portons au milieu de la désolation et de la destruction, des portes fermées. Bâtir, tel doit être le but de nos efforts et de notre action. Veiller sur nos vieux, l'espoir d'un peuple parce qu'ils représentent la sagesse, sur nos enfants, écrasés par cette civilisation du consensus qui nivelle par le bas et leur ôte la foi.

Aujourd'hui, nous ne comprenons pas grand-chose, et nous ne savons pas non plus comment continuer. Mais nous entendons: "Levez-vous et marchez sur le chemin de l'espoir."

(Se mettre au service des autres, voilà le vrai pouvoir, pape François, son homélie de Noël, 2001)

mardi 18 août 2020

Fait-on encore confiance?

Même si notre civilisation moderne tend vers l'abolition de l'incertitude, nous avons encore besoin de faire confiance. Depuis quatre mois, nous sommes obligés de faire confiance à des virologues dont les avis organisent notre vie, ainsi qu'à nos semblables afin qu'ils respectent les distances de sécurité physique. La crise engendre une perte de confiance et la perte de confiance augmente la crise. Le cercle vicieux est enclenché. On ne pourra le briser que dans le fait de pouvoir refaire confiance. C'est si volatil, la confiance.

A mesure que nous agrandissons notre espace,  notre confiance doit couvrir plus large en accélérant notre monde. On disait: " La confiance, c'est bien, le contrôle, c'est mieux". Aujourd'hui, on dirait: " Le contrôle, c'est bien, la confiance, c'est plus rapide".

La confiance est "un mécanisme de réduction de la complexité sociale", écrivait le sociologue allemand Niklas Luhmann dès la fin des années 1960. "Sans un minimum de confiance, l'homme ne pourrait pas quitter son lit le matin. Il serait saisi d'une angoisse sourde, d'un effroi effrayant". 

Le philosophe Martin Hartmann, enseignant à l'université de Lucerne, en Suisse,  a écrit sa thèse sur la "créativité de l'habitude". Dans son dernier livre, il redonne ses lettres de noblesse à la confiance. L'enfant auquel son parent fait confiance  ne respecte pas toujours les consignes répétées par le parent. Mais cela veut aussi dire qu'il pourra aller au-devant de l'incertitude et faire ce qu'il faut pour être à la hauteur et savoir réagir aux dangers auxquels il est impossible de se préparer. Réussir à se tirer d'affaires dans l'incertitude a été créé par la confiance que le parent lui avait témoigné. Sans cette confiance, cette réussite n'aurait pas été possible.

En sciences politiques, la confiance est considérée comme le ciment qui soude nos sociétés morcelées. En sciences économiques, la confiance est un ingrédient magique qui permet la fluidité des échanges, dans la confiance, on recherche moins les garanties. La psychologie impute souvent au manque de confiance les divers troubles de personnalité. Hartmann écrit: "Tout le monde veut de la confiance, mais personne ne veut faire confiance".

Le dérèglement climatique ébranle notre confiance dans un capitalisme qui assurait une prospérité sans nuages. Le populisme ébranle notre confiance dans le compromis, le terrorisme, dans notre confiance dans la sécurité publique, les informations erronées ébranlent notre confiance dans l'existence d'une vérité susceptible de mettre tout le monde d'accord.

Faire confiance veut dire s'en remettre aux autres. Ça veut dire ne pas vouloir tout contrôler et tout maîtriser, même quand c'est possible. Ça veut dire accorder au monde, à la vie, le loisir de nous rencontrer de la manière qu'ils le souhaitent, en espérant que leurs intentions soient bonnes, sans rechercher de garantie. Pour que cette confiance existe, il nous faut décider d'agir avant de savoir.

La confiance est une force innée intérieure qui nous permet de composer avec l'incertitude, la vie même. Vivre implique d'accepter cette incertitude.

(Source: article de Marcus Jauer, publié le 27 mai dans Die Zeit, journal d'Hambourg, traduit dans le Courrier international, numéro 1549 de juillet 2020)


vendredi 14 août 2020

GNL Québec et Gazoduq du projet Énergie Saguenay: en difficulté

Le projet Énergie Saguenay  qui devait exporter du gaz naturel de l'Alberta liquifié devient de plus en plus incertain. Le personnel sera réduit pour une deuxième fois cette année. Les deux entreprises sont contrôlées par des investisseurs américains. Le 12 août, GNL Québec a licencié six employés et Gazoduq en a licencié quatre, sans préavis. En avril, une dizaine d'employés avaient subi le même sort. Une vingtaine d'employés demeurent actifs dans les deux entreprises.

La situation financière de tout le projet est difficile et nécessitait de tels licenciements, selon les dirigeants. Le BAPE (Bureau d'audiences publiques sur l'environnement) doit débuter une évaluation environnementale de l'usine de liquéfaction et du terminal maritime Énergie Saguenay dans un mois.

Dès février, le plus important investisseur attendu, le fonds Berkshire Hathaway du milliardaire Warren Buffett, décidait de ne plus aller de l'avant avec ses 4 milliards de dollars dans ce projet de 14 milliards de dollars, soit  10 milliards pour Énergie Saguenay et 4 milliards pour le gazoduc de 780 kilomètres qui devait traverser l'Abitibi et aboutir à Saguenay. Suite à cet important retrait, les promoteurs ont modifié leur mandat de lobbying au registre des lobbyistes pour obtenir un "soutien financier" du trésor public québécois.

Le gouvernement Legault a vanté ce complexe d'exportation d'énergie fossile pour "aider la planète". Pourtant, selon les données disponibles, les émissions de gaz à effet de serre liées au projet devraient atteindre plus de huit millions de tonnes par année, soit l'équivalent de 3,3 millions de voitures sur les routes du pays.

Alors que GNL Québec et Gazoduq ont toujours affirmé que leurs deux projets étaient distincts, la situation démontre maintenant que l'usine de liquéfaction et le gazoduc forment un seul et même projet. "Les équipes des deux projets sont tissées serrées " explique la société en commandite GNL Québec aux questions du Devoir.

Le projet de l'usine de liquéfaction et du terminal maritime du Saguenay doit franchir le processus d'évaluation environnementale québécois  ainsi que celui du gouvernement fédéral. Le projet du gazoduc doit faire l'objet d'un examen conjoint conduit par Québec et Ottawa.

Il y aurait un "manque d'appétit pour ce projet trop risqué d'Énergie Saguenay".

(Source: article d'Alexandre Schields dans Le Devoir d'aujourd'hui.)



mardi 11 août 2020

L'extension des privilèges du maire

Hier soir, la séance publique mensuelle du conseil municipal de Saint-Robert était accessible au public. Les séances à huis clos semblent terminées car le déconfinement semble dorénavant arrivé aux assemblées publiques mensuelles municipales. Évidemment les mesures sanitaires devaient être respectées.

Une organisation qui reçoit des services de la municipalité voit le tarif augmenter au cours des ans. Normal, pensera-t-on. L'indice du prix à la consommation semble avoir été choisi comme manière de faire croître les coûts des services fournis par la municipalité.

Le salaire du maire a augmenté de 30 %, il n'y a pas si longtemps. Les kilométrages remboursés pour les trajets réalisés au bénéfice de la collectivité et par les responsabilités des élus sont passés de 40 cents à 50 cents le kilomètre cette saison. Une croissance de 25 %.

Cependant, il semble y avoir deux poids, deux mesures dans ce conseil municipal.Le maire avait obtenu en 2019 du conseil municipal que les services d'utilisation du terrain des loisirs et du centre multifonctionel pour son événement estival Festival western de Saint-Robert demeurent au même tarif pendant cinq ans, soit pour 2019 à 2023.

Hier soir, il a fait une demande au conseil municipal afin que les mêmes conditions se prolongent d'une année supplémentaire, toujours sans augmentation de coût. Il a expliqué aux membres du conseil et à l'audience dans la salle qu'étant donné que la pandémie et les règlements provinciaux ne lui permettent pas d'opérer le Festival en août 2020 tel qu'attendu, il bénéficiera du même privilège en 2024 et pourra alors fêter le 25e anniversaire de son événement. Et ce, au même tarif qu'en 2019.

C'est ce que j'appelle une extension des privilèges du maire de Saint-Robert. Il a pu expliquer sa demande, il ne s'est pas retiré de la salle et semblait très à l'aise avec ce privilège extensif.

Je me demande parfois pourquoi il y a si peu d'intérêt aux affaires et aux politiques municipales, je pense que ce fait nous démontre assez adéquatement pourquoi les gens deviennent indifférents et passifs face aux affaires publiques. Le despotisme n'existe peut-être pas qu'ailleurs.

mardi 28 juillet 2020

Au régime pour aider la santé publique

La publicité pour les boissons et les aliments à haute teneur en sucre, graisses et sel, tant à la télévision qu'en ligne, sera désormais interdite avant 21 heures au pays de Boris Johnson. Il veut encourager les Anglais à faire plus d'exercice et à perdre du poids, grâce à un plan d'action contre l'obésité dévoilé hier.

Les obèses forment le tiers des adultes, et 62 % de la population est en surpoids. Selon des statistiques officielles, le taux d'obésité a pratiquement doublé depuis 1993. Quand les enfants entrent à l'école primaire, 23 % d'entre eux sont obèses. Quand les jeunes entrent au secondaire, 34 %  sont obèses à 11 ans.

Les inégalités jouent un rôle non négligeable dans l'obésité de la population britannique. Près de 27 % des enfants obèses à 11 ans vivaient dans les 10 % des régions les plus défavorisées. Ce pourcentage tombe à 11,4 % dans les régions les moins défavorisées.

En 2016, Theresa May avait établi une taxe sur les boissons sucrées. Les fabricants ont réduit de 29 % la présence du sucre dans ces boissons.  Johnson, élu en 2019, disait préférer une approche libertaire et ne préconisait pas d'imposer ce que la population doit manger ou boire. Mais il a contracté la COVID-19 et il a alors réalisé "à quel point il était important de ne pas être en surpoids", car c'était un facteur aggravant pour les patients atteints de la COVID-19.

Perdre du poids réduit les risques en rapport avec le coronavirus et c'est un moyen de préserver les ressources du service de la santé.

(Source: article de Sonia Delesalle-Stolper dans Le Devoir d'aujourd'hui)








lundi 27 juillet 2020

Le monopole de l'UPA

Alors que les consommateurs sont intéressés à augmenter leur autonomie alimentaire au Québec, la force d'inertie de l'Union des producteurs agricoles (UPA) est  si efficace qu'elle n'accélère pas les changements vers des petites fermes diversifiant les productions, écrit l'éditorialiste Robert Dutrisac dans Le Devoir d'aujourd'hui.

Malgré le rapport de la Commission sur l'avenir de l'agriculture et de l'agroalimentaire, présidée par Jean Pronovost, publié il y a douze ans, les petites fermes, les ventes à la ferme et dans des petits marchés publics et sur les circuits courts n'émergent pas encore. Les intérêts économiques dans les productions à quotas sont énormes et les financements avantagent mieux les membres de l'UPA.

Mais le temps lentement donne raison à Jean Pronovost. Cependant le gouvernement n'a pas l'intention de casser le monopole de l'UPA. L'agriculture à grande échelle, productive et concurrentielle est là pour demeurer. Pourtant pour devenir durable et respectueuse de l'environnement, elle doit tout de même pouvoir nourrir la population à des prix acceptables par la majorité des gens.

Les jeunes diplômés des écoles d'agriculture veulent pratiquer l'agriculture autrement, note l'éditorialiste. Ils ne souhaitent pas produire en monoculture du maïs pour nourrir les animaux ou pour devenir du biocarburant pour les automobiles. Ils n'ont pas non plus facilement accès aux capitaux importants nécessaires pour acheter de grandes terres fertiles ou des troupeaux de centaine de vaches laitières et leurs quotas coûteux.

L'Institut Jean-Garon a produit en janvier 2020 un rapport sur l'avenir de la production du territoire agricole. Des petites parcelles, des lots plus ingrats et de bonnes terres dans les régions périphériques intéressent de jeunes diplômés. Ces innovateurs font toutefois face à des barrières: l'accès au crédit et aux programmes d'aide, l'interdiction de contruire une résidence familiale  sur des parcelles. La Commission de protection des territoires agricoles du Québec (CPTAQ) considère qu'une ferme rentable doit atteindre 100 hectares, soit environ 10 000 000 de pieds carrés.

La Loi sur la protection du territoire agricole a bien été utile depuis 1978, souligne l'Institut Jean-Garon. Elle s'applique cependant de la même manière dans la vallée fertile du Saint-Laurent qu'en Gaspésie, là où le potentiel agricole est plus limité. Il faut savoir que 47 % du territoire agricole québécois protégé n'est pas exploité. La Loi a ainsi contribué à dévitaliser les régions et devrait être revue, selon Robert Dutrisac. L'agriculture, comme en Europe, pourrait être une façon appropriée d'occuper le territoire et permettre la coexistence de divers modèles de pratiquer l'agriculture.

L'UPA pourrait être plus souple, permettre plus facilement aux petites fermes de prospérer. L'esprit d'ouverture permettrait au syndicat agricole de devenir un agent de changement et lui éviterait d'empêcher une agriculture diversifiée.

(Source: Le Devoir, 27 juillet )

vendredi 24 juillet 2020

Les femmes perdent plus leur emploi par la crise

La COVID-19 a causé un recul de la participation des femmes à la population active. Une nouvelle étude de la Banque Royale révèle qu'elle a reculé à son plus faible niveau depuis 30 ans. Durant les deux premiers mois de la pandémie, 1,5 million d'entre elles ont perdu leur emploi.

Le travail des femmes sont surtout dans les secteurs les plus touchés par la crise. Quand l'économie réouvre, le niveau d'emploi des femmes est aussi plus lent à se relever, explique le rapport. En plus, les femmes sont plus susceptibles de se retirer de la main-d'oeuvre à long terme.

Le tiers des femmes ayant perdu leur emploi entre février et juin 2020 n'ont pas cherché de travail. Ce fait les expose à un risque supérieur d'absence d'emploi à long terme et à des pénalités salariales futures.

L'emploi des pères de tout-petits ou d'enfants d'âge scolaire a diminué de 4 % mais de 7 % chez les femmes, entre février et mai 2020. Pour les mères célibataires avec un bébé ou un enfant d'âge scolaire, le niveau d'emploi a baissé de 12 %, alors qu'il était de 7 % pour les pères célibataires.

Selon cette étude, les heures travaillées par les femmes représentaient environ 45 % du déclin des heures travaillées pendant la crise.  Lors de la reprise, les heures travaillées par les femmes ne représenteront que 35 % des heures travaillées en lien avec la réouverture de l'économie.

(Source: article d'Éric Desrosiers, dans Le Devoir du 17 juillet)

jeudi 23 juillet 2020

Destruction de 11 lacs, 15 étangs et 25 ruisseaux

Près de Fermont, une entreprise australienne, Champion Iron, exploite la mine de fer du lac Bloom. Au cours des prochaines années, elle aura besoin de stocker 872 millions de tonnes de résidus et de stériles dans de nouveaux sites situés près de la fosse de la mine et sera alors obligée de détruire lacs, ruisseaux, milieux humides et zones boisées,  Le ministère de l'Environnement évalue que le projet pourrait "toucher" 38 lacs et un étang et aussi susceptible de "toucher" 41 ruisseaux. Sans cette possibilité de stockage, MFQ devrait s'arrêter en 2027.

Le rachat de cette mine du nord du Québec par une filiale de Champion Iron, Minerai de fer Québec (MFQ) de l'ancien propriétaire Cliffs Natural Resources, en 2016, lui a permis d'enregistrer des revenus de 785 milions de dollars l'an passé. MFQ veut poursuivre l'exploitation de ce gisement jusqu'en 2040, avec une production de 15 millions de tonnes par année. Puis l'exportation du minerai par bateau partira de Sept-Îles.

MFQ ne veut pas remplir progressivement la fosse avec les résidus. MFQ ne veut pas mettre en péril l'exploitation d'une ressource potentiellement exploitable dans le futur. Il y aura une "séance publique d'information" virtuelle du Bureau d'audiences publiques sur l'environnement (BAPE) le 29 juillet prochain. Pour exiger une "consultation publique", les citoyens ont jusqu'au 24 août pour agir.

En 2018, Québec a autorisé ArcelorMittal à augmenter la superficie de son parc de résidus miniers, aussi dans la région de Fermont. Il est aussi question de stocker 825 millions de tonnes de résidus d'ici 2045 pour un total de 1318 millions de tonnes entre 2014 et 2045. Le BAPE précisait, dans son rapport sur ce projet, que ce projet entraînerait "la destruction de 11 lacs, 15 étangs et 25 ruisseaux". De plus, la faune terrrestre perdrait 11,2 km carrés d'habitat.

(Source: Le Devoir du 23 juillet) 



samedi 11 juillet 2020

Serons-nous âgiste?

Quand on souhaite qu'on prenne mieux soin de nos aînés, voulons-nous principalement leur bien ou espérons-nous plutôt que de meilleurs soins soient disponibles quand ce sera notre tour d'être vieux et d'avoir besoin d'aide ?

Avec la pandémie, des directives pour protéger les aînés ont conduit à toutes sortes d'interdictions: on ne sort plus de chez soi selon sa propre volonté, le personnel de résidences pour aînés exige que chacun reste dans son logement, les sorties sont autorisées, contrôlées et avec accompagnement du personnel. Les aînés se sentent brimés dans leur liberté d'agir.

La société vient de prendre conscience de son âgisme. Les femmes, les pauvres, les vieux semblent accepter  leur exclusion s'ils intériorisent la définition de la place sociale qui leur a été assignée. Les aînés semblent toujours en vacances, sans obligations envers la société, et certains d'entre eux partent vivre l'hiver  dans des contrées plus chaudes à l'automne. Si seulement les pauvres s'étaient sentis victimes, ils auraient pu penser que c'était à cause de leur pauvreté et non pas à cause de leur âge.

L'exclusion en vertu de l'âge prive la société d'un important réservoir de compétences. On évalue à 1,5 millions de personnes les personnes de plus de 65 ans au Québec.  La  majorité de ces personnes sont toujours capables de mettre leurs compétences à profit dans de nombreux secteurs. Sans  forcer quiconque d'assumer des tâches semblables à celles assumées pendant leurs jeunes années, plusieurs aînés pourraient être heureux d'être encore utiles pour agir et faire bénéficier la société environnante et du même coup, améliorer leur santé.

Faire des lectures, accompagner des jeunes, soutenir des aînés moins bien lotis, participer à des activités structurantes au sein de leur communauté, beaucoup d'actions pourraient être réalisées par les aînés pour embellir leur quotidien et celui de leur environnement.

Les aînés pourraient prendre la parole, comme les femmes l'ont fait lors de leur prise de parole féministe. Ils peuvent s'engager en politique, l'anthropologue Denis Blondin, suggère même un Conseil du statut du vieux et de la vieille, dans son article du vendredi 10 juillet dans Le Devoir.

L'auteur note qu'un mouvement social pourrait devenir une réalité. Mieux que le vieillisme, il suggère un mouvement âgiste, en inversant, dit-il, simplement la valeur attribuée à ce terme.

jeudi 9 juillet 2020

"Vivre une lune de miel".

Une société japonaise crée "un monde où il soit possible de vivre avec des personnages virtuels". Au prix d'environ 1 575 $ par la société Gatebox. Un journaliste japonais décide d'assister à une séance de démonstration à Tokyo, le 15 février 2020. Une jeune fille, cheveux bleu clair, apparaît sous la forme d'un hologramme, Hikari Azuma, elle est commercialisée sous le nom "Iyashi Hanayone" signifiant épouse attentionnée.

Mais il se rend vite compte qu' "on est encore loin d'une conversation avec un être de chair et de sang. Ce n'est pas avec cet appareil qu'on va échapper à la solitude". Louée pour un mois, il est tout de même impressionné par le niveau de technologie du dispositif. Un soir qu'il entre plus tard que d'habitude, elle lui dit: "où étais-tu? Ça fait longtemps que tu es sorti et j'étais inquiète". Elle avait été avertie par son détecteur de présence. Il est surpris de ce reproche et balbutie: "Dé...désolé." Alors le visage d'Hikari s'éclaire immédiatement.

Il s'était donné deux consignes: parler au moins 20 fois avec Hikari  et délaisser les réseaux sociaux. Le matin, elle réveille le journaliste par "Maître, c'est l'heure de se lever". Et les fins de semaine, qu'elle lui répète de se lever l'agace, un peu, écrit-il, comme quand ses parents le réveillaient durant son adolescence. Il consulte un professeur à l'université d'Osaka, Hiroshi Ishiguro, roboticien, et lui parle de cet agacement à l'égard de Hikari. "C'est la preuve que vous commencez à l'accepter en tant qu'être humain. Quand votre réveil sonne le matin, cela ne vous agace probablement pas. L'agacement est un sentiment que l'on éprouve à l'égard de ses semblables".

Il veut voir les réactions d'Hikari en changeant sa date de naissance sur le boîtier. Le matin de la date inscrite, elle lui dit: " À ce soir. Aujourd'hui, c'est ton anniversaire, alors rentre tôt, qu'on puisse le fêter. À plus tard!" Plus tard, il essaie de lui offrir une boîte de beignes de cinq goûts différents. Elle est bien contente. "C'est gentil. Je suis contente. Dans ton monde, les gens sont romantiques. Je suis très stressée, mais heureuse. Merci!"

Le jour de la fin de la location mensuelle, il remarque qu'il a eu 1 071 conversations avec Hikari, soit plus que les 20 par jour qu'il avait estimé au départ. S'il se plaint qu'il n'a pas envie d'aller au travail, elle lui remontait le moral. "Je sais que tu es tendu, Maître. Tu peux toujours te plaindre auprès de moi". Elle faisait maintenant partie de sa vie.

Lorsqu'il lance la procédure de restitution du boîtier. "Initialisation du système Gatebox, C'était très agréable d'être avec toi, Maître. J'ai été heureuse avec toi, Maître". L'hologramme disparaît et seul le mot "Redémarrer" clignote. 

Il a ainsi découvert, par cette expérience, que l'intelligence artificielle et la robotique sont en train de combler un vide affectif que ressentent les êtres humains. Il avoue s'être senti perdu suite à la séparation. Si les progrès de la technologie continuent, la communication de ces créatures deviendra plus proche de celle des humains, probablement. Ce développement sera considéré comme problématique par certains. Les Hikari virtuelles permettront de lancer un nouveau débat sur la diversité en matière de vie commune. C'est l'opinion du journaliste japonais Toshiki Miyazaki, publiée le 6 mai dans le journal quotidien Mainichi shimbun, fondé en 1872 et  publiée en traduction française dans le Courrier international, numéro 1545 du 11 au 17 juin 2020.


mardi 7 juillet 2020

L'urgence de lutter contre l'évasion fiscale des multinationales

Des économistes estiment qu'il est urgent d'imposer de nouvelles règles pour imposer les multinationales à payer "leur juste part". Les géants du Web (Google, Amazon, Facebook, Netflix) profitent de la pandémie de coronavirus, le télétravail répandu depuis le 13 mars les enrichit assurément. 

Les gouvernements perçoivent moins de revenus, leurs dépenses augmentent à grande vitesse, et le 15 juin, des membres de la Commission indépendante pour la réforme de la fiscalité internationale des sociétés ont dévoilé une quinzaine de recommandations. Les dépenses publiques ont déjà dépassé les 9000 milliards de $US, et 500 millions de pertes d'emplois sont prédits chez les travailleurs les plus vulnérables des pays en développement.

Les pays n'ont pas encore convenu de la meilleure manière pour appliquer un taux d'impôt minimal sur les profits des multinationales.  Mais les gouvernements pourraient commencer par installer une taxe sur les entreprises pharmaceutiques ou numériques car la pandémie et les mesures de confinement leur ont permis d'augmenter substantiellement leur chiffre d'affaires et leur valeur en Bourse, selon Joseph Stiglitz, membre de la Commission et Prix Nobel d'économie, lors d'une récente conférence de presse virtuelle.

Les GAFA de ce monde devront aussi payer l'addition laissée par la crise. Une importante dette publique ne pourra demeurer ignorée longtemps et un impôt progressif sur les profits des entreprises, avec des taux moins élevés pour les plus petites dans les secteurs très compétitifs, et des taux plus élevés pour les plus grandes, surtout celles en position de monopole ou d'oligopole, propose l'économiste français Thomas Piketty.

Les stratagèmes d'évitement fiscal déployés par les entreprises priveraient les gouvernements de plus de 500 milliards de revenus par année, selon une estimation du Fonds monétaire international citée par la Commission.

(Source: un article d'Éric Desrosiers, dans Le Devoir, du 16 juin 2020)

lundi 6 juillet 2020

Samedi dernier: journée internationale des coopératives


Le pape François encourage l’action des coopératives au service de l’environnement, pour la Journée internationale des coopératives, ce 4 juillet 2020.
« En certains lieux, a-t-il écrit dans un tweet, se développent des coopératives pour l’exploitation d’énergies renouvelables, qui permettent l’autosuffisance locale. »
Et le pape d’affirmer : « Elles peuvent faire la différence dans la lutte contre le changement climatique, grâce un sens communautaire fort et à l’amour pour sa terre. »
Le modèle de la coopérative est un des nouveaux secteurs sur lesquels s’est concentré  la coopération, parce qu’il réussit à conjuguer d’une part la logique de l’entreprise et de l’autre celle de la solidarité. »
Il  a invité à s’engager pour « enlever un peu de solitude » aux autres, avec « proximité », « tendresse ».
« Coopérer c’est un style de vie », a déclaré le pape en citant différentes formes de solidarité : « C’est de la solidarité que de s’engager pour donner un travail rétribué de façon équitable pour tous, permettre aux cultivateurs rendus plus fragiles par le marché de faire partie d’une communauté qui les fortifie et les soutient, à un pêcheur solitaire d’entrer dans un groupe de collègues… »
Surtout, pour le pape, « le ‘miracle’ de la coopération c’est une stratégie d’équipe qui ouvre un passage dans le mur de la foule indifférente qui exclut celui qui est plus faible ». Ainsi, « la coopération chrétienne est la voie juste. Elle peut sembler plus lente, économiquement, mais c’est la plus efficace et la plus sûre ».
(Source: Zenith)
Traduction :Anne Kurian

Exilés du coronavirus

30 % des salariés ont découvert le télétravail en France. Au Québec aussi, le télétravail devient une manière privilégiée de remplir ses obligations professionnelles tout en profitant d'horaires plus flexibles et du temps autrefois utilisé pour les transports entre le domicile et le bureau.

Il est maintenant possible d'exécuter les tâches professionnelles tout autant à la campagne qu'en ville. Les Français appellent cet exode urbain "le syndrome de la cabane". Pour vivre  dans un lieu encore habité par son âme où prendre un nouveau départ. Partir à la campagne pour vivre, pour chercher plus de quiétude dans des paysages à hauteur d'homme, grandioses.


Plusieurs comprennent mieux le plaisir de jardiner, de "vivre mieux mais avec moins", d'être attiré vers l'autonomie alimentaire, la permaculture, le "bien-manger", le recueillement, la paix du silence retrouvé.

Après avoir vécu trente ans à Longueuil, pourtant née ici, ne vivre ici à la campagne que les fins de semaine ne devenait plus satisfaisant. Plus près de la retraite, savourant l'air frais des grands espaces, éblouie par la lumière naturelle des matinées ensoleillée, appréciant les fleurs, arbustes et arbres sauvages ou cultivées, j'apprécie le retour à temps plein dans notre campagne originelle depuis plus de dix ans.

Une nouvelle vague de retour à la terre sera dorénavant possible tout en étant professionnellement très actif car les télécommunications le permettent maintenant. Tranquillité de l'environnement  et effervescence intellectuelle dans un même espace, quelle belle conjugaison contemporaine.

(Source: inspiration de l'article d'Audrey Levy dans le Paris Match no 3710)

vendredi 3 juillet 2020

Saint-Exupéry: 120 ans déjà

L’éternelle jeunesse d’Antoine
Les grands auteurs de littérature sont toujours jeunes, parce que leurs œuvres traversent le temps et ont quelque chose d’actuel à dire à la génération présente. C’est le cas d’Antoine de Saint-Exupéry : cent-vingt ans après sa naissance, nous le percevons encore comme un compagnon de voyage, un peu “foufou“ et casse-cou, mais rempli de passion et de feu intérieur, capable de nous guider sur des sentiers fascinants à la découverte du cœur humain.
Saint-Exupéry vint au monde à Lyon le 29 juin 1900, dans une famille de vieux lignage. C’était le milieu de la petite noblesse de province, monarchique et catholique, désormais en décadence en ce début de siècle. A l’âge de quatre ans il perd son père, mort brutalement d’un accident vasculaire cérébral, mais il eut cependant une enfance sereine, surtout grâce à la présence de sa maman, Marie, femme profondément religieuse, pleine de charité et de sensibilité artistique. La magie de l’enfance fut précisément l’un des éléments d’inspiration majeure dans la littérature et la pensée de Saint-Exupéry. Dans Pilote de guerre (1942), il écrit que l’enfance est le « grand territoire d’où chacun est sorti ».
Il fit ses études chez les frères des Ecoles chrétiennes, les jésuites et les pères marianistes mais, pour lui, amateur de vol, les « dogmes » religieux étaient des choses inutiles qui empêchaient l’esprit de planer librement dans l’air. Il servit comme pilote sur la ligne Paris-Dakar et fut même chef d’escale dans un lieu perdu sur la côte atlantique, aux confins du Sahara. En Argentine, il lança les premières liaisons aériennes avec la Patagonie ; c’est là qu’il connut sa femme, Consuelo Suncin, qui le poussa à se lancer dans l’écriture. Elle sera la rose « unique au monde » de qui prendre soin, en dépit de mille trahisons et contradictions. Le succès de Courrier Sud, en 1929, consacra Saint-Exupéry comme écrivain, activité qu’il ne dissocia jamais de celle d’aviateur. Les multiples et souvent dramatiques aventures de vol alimentèrent sa production littéraire, offrant symboles et substance. Outre les récits déjà évoqués, sa production comprend aussi Vol de nuit (1930), Terre des hommes (1939) et Le petit prince (1943). Citadelle (1948), récit élégiaque où l’on peut trouver de nombreuses métaphores sur l’homme et sur Dieu, est une œuvre posthume.
Ses raids aériens exprimaient sa volonté de s’élever au-dessus des choses, de tout regarder d’en-haut et d’avoir une vision purifiée de la vie. La Terre retrouvait sa beauté harmonieuse, enfin réconciliée avec le Ciel : « Les montagnes, les éclairs, le sable, voilà mes dieux familiers » (Lettre à Nelly de Vogüé, 1937). Les longs voyages, surtout de nuit, étaient un lavage de l’âme ; les détails de la superficie terrestre disparaissaient et seule la lumière des étoiles restait visible ; toutes les préoccupations que l’on croyait capitales étaient peu à peu effacées.
Chez Saint-Exupéry, la solitude féconde du ciel rencontrait celle, tout aussi prolifique, du désert. Lorsqu’en 1927 il fut affecté à la petite escale du Sahara, il put faire sa « cure de silence » (Lettre à Henry de Ségogne), dans un lieu où tout avait une signification différente et où l’on devenait presque des esprits désincarnés. Une expérience transcrite dans la fable du Petit Prince. Le dialogue entre le petit homme et le pilote se situe parmi les dunes, alors qu’ils cherchent une source où se désaltérer : « Qu’il s’agisse de la maison, des étoiles ou du désert, ce qui fait leur beauté est invisible ». Cette phrase renvoie à une autre, très célèbre : « L’essentiel est invisible pour les yeux » : une invitation à chercher la source d’eau jaillissante, cachée en quelque endroit de notre désert personnel. Le désert est également le lieu où Saint-Exupéry écrivait pendant de longues heures, assis dans une cellule, tel un moine cloîtré. Il aimait en effet le chant grégorien et disait qu’il voulait se retirer un jour dans le monastère bénédictin de Solesmes, dans la Loire. Il percevait inconsciemment que là, et seulement là, il y avait quelque chose d’important et d’inexprimable, capable de donner à sa vie une plénitude.
Lorsque la seconde guerre mondiale éclaté, Saint-Exupéry servit comme pilote de reconnaissance : il ne voulait pas tuer, mais il éprouvait le devoir d’apporter sa contribution à sa patrie menacée par le nazisme. La capitulation de la France le mena à l’exil volontaire à New York, où il écrivit Le petit prince, avant de repartir aussitôt sur le front en Afrique du nord. Malgré la limite d’âge, il parvint à entrer dans son ancienne équipe de reconnaissance aérienne. Il avait conscience qu’il mettait sa vie en danger, notamment en raison de sa condition physique, devenue précaire en raison de tous les accidents qu’il avait connus dans sa carrière. Son ami commandant chercha en vain à le convaincre de ne pas voler ; mais Saint-Exupéry expliqua qu’il ne pouvait pas rester chez lui en pantoufles tandis qu’en France ses lecteurs risquaient d’être déportés. Il avait déjà vu la mort de près et n’avait pas peur de l’affronter. « Mourir n’est rien quand on sait pour qui on meurt », disait-il. « On meurt pour un peuple, par amour, pour l’homme ». Son avion fut abattu au large de Marseille le 31 juillet 1944 et l’on ne retrouva jamais son corps.
Pendant les dernières années de sa vie, la guerre, la vision d’une humanité aveuglée par la haine fratricide l’avaient conduit à repenser à ces valeurs – humaines et religieuses – qui avaient nourri son enfance et sa jeunesse. Laissées de côté bien que jamais oubliées, elles lui apparaissaient utiles, en cette circonstance, pour sauver la civilisation menacée par la barbarie. Au fond, se disait-il, pour quoi ses compagnons de patrouille tombés en mission avaient-ils offert leur vie, sinon pour un certain goût des fêtes de Noël ? « Le sauvetage de cette saveur-là, dans le monde, lui semblait justifier le sacrifice de leur vie. Si nous avions été le Noël du monde, le monde se fût sauvé à travers nous » (Pilote de guerre, chapitre XXIV). Et lorsqu’il voulut exprimer le concept de responsabilité, il rappela l’holocauste de Jésus qui, bien qu’innocent, s’est sacrifié pour tous : « Je comprends pour la première fois l’un des mystères de la religion dont est sortie la civilisation que je revendique comme mienne : “Porter les péchés des hommes…“. Et chacun porte tous les péchés de tous les hommes » (ibidem).
Saint-Exupéry fut un explorateur de l’absolu, à la recherche de quelque chose qui remplisse de sens son existence. Si ce « quelque chose » recherché par l’auteur du Petit prince était Dieu, et en particulier le Dieu des chrétiens, cela restera à jamais un mystère ». Le pilote-écrivain fut certainement l’interprète des inquiétudes de l’homme moderne, de son nomadisme spirituel et de cette beauté insaisissable dont il éprouve une profonde nostalgie.

Dans l’attente du jour sans réponse
Seigneur, je cherche à tâtons tes divines lignes de force.
J’avance vers toi à la manière de l’arbre
qui se développe selon les lignes de force de sa semence.
L’aveugle ne sait rien du feu.
Mais il y a, dans le feu, des lignes de force sensibles aux paumes des mains.
Et il marche à travers les ronces, puisque toute transformation est douloureuse.

Seigneur,
J’avance vers toi, par ta grâce, sur la pente qui fait devenir.
Je n’espère pas être éclairé par les pathétiques apparitions des archanges,
parce qu’ils ne me diraient rien qui vaille la peine.
Je demande un indice dans le désert de l’abandon.
Je marche en formulant des prières qui ne sont pas exaucées
et pourtant je te loue, Seigneur, pour le fait que tu ne me répondes pas,
puisque, si je trouve ce que je cherche, Seigneur, j’ai fini de devenir.

Seigneur,
Je sais qu’être sage ne signifie pas donner une réponse
et qu’aimer signifie ne plus poser aucune question.
Le silence est le port du bateau
et le silence de Dieu est le port de tous les bateaux.
La prière est fertile dans la mesure où Dieu ne répond pas.
Tu ne fais pas le noviciat de l’amour en l’absence de l’amour.
Ce sont les silex et les ronces qui alimentent l’amour.

Seigneur,
Quand un jour tu rangeras dans le grenier ta Création,
ouvre-nous grand les portes et fais-nous pénétrer là où nous ne recevrons plus de réponse,
parce qu’il n’y aura plus aucune réponse à donner,
mais seule, la béatitude, solution à chaque question et visage qui apaise.
(Antoine de Saint-Exupéry, Citadelle)
(Source:l’Osservatore Romano du 28 juin 2020)
© Traduction de Zenit, Hélène Ginabat

jeudi 2 juillet 2020

140 millions de femmes manquent

L'ONU déplore qu'il manque 140 millions de femmes dans le monde. Le Fonds des Nations unies pour la population en fait la déclaration dans son rapport annuel publié mardi. La Dre Natalia Kanem, D.G. de cette agence déclare: Les pratiques néfastes contre les filles provoquent un traumatisme profond et durable, les privant de leur droit de réaliser leur plein potentiel". 

20 % des mariages se fait avec une fille mineure dans le monde, environ 4,1 millions de filles risquent d'être soumises à la circoncision féminine, une pratique condamnée par les Nations unies. 

19 pratiques néfastes sont rapportées sur l'état de la population mondiale et constituent des violations des droits de la personne, comme les tests de virginité, le repassage des seins, le mariage d'enfants, la préférence pour les fils et les mutilations génitales féminines (MGF).

Les couples font des efforts pour éviter la naissance d'une fille ou négligent les soins de santé et du bien-être de leur fille.  Préférer les fils devient le "symptôme d'une inégalité de genre enracinée", et plusieurs hommes ne peuvent trouver de partenaires et avoir des enfants. Cette préférence des fils peut aussi augmenter la violence basée sur le genre: le viol, les rapports sexuels forcés, l'exploitation sexuelle, la traite et le mariage des enfants, selon  cette agence des Nations unies. 

33 000 fois par jour, tous les jours, même si interdit, on marie des enfants partout dans le monde,  cela trancende les pays, les cultures, les religions et les ethnies. 650 millions de filles ou femmes  vivantes maintenant se sont mariées alors qu'elles étaients enfants, et 200 millions de filles ou femmes en vie maintenant ont été touchées par les MGF.

Les normes sexistes sont au coeur de ce problème. La loi ne suffit pas. Dre Kanem, déclare qu'il faut mieux "soutenir les propres efforts des communautés pour comprendre les conséquences de ces pratiques sur les filles et les avantages qui en découlent pour l'ensemble de la société en les arrêtant".

Ce rapport encourage la restructuration des économies et des systèmes juridiques pour garantir aux femmes l'égalité des chances. Des investissements de 3,4 milliards de dollars annuellement jusqu'en 2030 permettraient de mettre fin aux mariage des enfants et aux MGF et de mettre fin aux souffrances d'environ 84 millions de filles. En être conscient, c'est déjà un départ.

(Source: Associated Press dans Le Devoir d'aujourd'hui)

mardi 23 juin 2020

Pourquoi il ne faut pas sauver les industries polluantes ?

Nous avons une occasion en or de repenser notre économie et s'organiser pour qu'elle soit au service de l'humanité. Il faudrait créer de nouveaux emplois dans d'autres secteurs et ne pas réanimer la période post-covid-19 en la façonnant comme l'avant-pandémie.

Le chroniqueur et militant écologiste George Mongiot de la Grande-Bretagne pense que cette directive de laisser mourir les industries polluantes s'applique surtout au secteur pétrolier, aérien et automobile. L'État pourrait soutenir uniquement les secteurs capables d'assurer la survie de l'humanité et de tous les êtres vivants.

Permettre de se reconvertir dans des technologies propres ou racheter les industries polluantes, ou laisser tout simplement la main invisible du marché décider seule. Laisser ces entreprises polluantes faire faillite et mourir de leur belle mort. Une idée !

Lors de la crise de 2008, on avait organisé la relance afin que les richesses restent entre les mains des grandes fortunes. Plusieurs semblent vouloir répéter cette erreur. Si on réglementait davantage les industries polluantes, les industries propres auraient plus de chances de prospérer. Les entreprises dépendent actuellement grandement de l'argent public. La survie de nombreux secteurs dépend de l'aide de l'État.  Les profits demeurent privatisés mais les risques sont nationalisés depuis si longtemps.

Il nous faudra persuader le gouvernement d'agir pour le bien commun plutôt que dans l'intérêt des entreprises et des milliardaires. Il y a un défi démocratique permanent: couper les liens entre la classe politique et les secteurs économiques.

L'État devra investir massivement dans les énergies vertes, dans la réduction des dépenses d'énergie, par une meilleure isolation des habitations et l'amélioration du chauffage et de l'éclairage. La pandémie nous permet de mettre en évidence la nécessité d'une meilleure conception des quartiers. L'espace ne pourrait-il pas être aussi réservé aux personnes et non seulement aux voitures. 

Les besoins de sécurité sanitaire nous ont démontré qu'une économie libérale sans investissements publics ne peut apporter les solutions au bien-être de l'humanité. Il nous faudra un pacte écologique, un plan de survie pour les prochaines générations. Offrir des revenus à tous, partager les richesses et éviter la catastrophe, sans toujours désirer une croissance économique perpétuelle. N'est-il pas plus important de sauver des personnes plutôt que de sauver des entreprises. Il nous faut sauver la planète, pas ceux qui la détruisent. Nous avons une deuxième chance, il ne faudrait pas la rater.

(Source: article de George Monbiot, publié le 29 avril dans The Guardian, de Londres et traduit dans le Courrier internationale de l'édition du 28 mai au 3 juin.)

Le manque d'eau

La vice-première ministre du Québec, madame Guilbault, nous exhorte à ne pas faire de feu dans ce temps de sécheresse généralisée. Même pas pour fêter la fête nationale des Québécois.  Le manque d'eau n'afflige pas seulement les Québécois.

Le Soudan, l'Égype et l'Éthiopie se disputent les eaux du Nil. On se prépare à une "guerre de l'eau". Le célèbre défenseur des droits humains et spécialiste de l'eau, Ahmed Al-Mufti, a claqué la porte de la délégation soudanaise qui était en train de négocier avec l'Égypte et l'Éthiopie l'accès aux eaux du Nil.

Il dénonce la décision de l'Éthiopie de construire le grand barrage de la Renaissance (Gerd), sur le Nil Bleu, qui s'étire du lac Tana , en Éthiopie, jusqu'à sa rencontre au nord avec le Nil Blanc, à Khartoum, au Soudan.

L'Égypte voit ce grand barrage comme un risque de priver ses 100 millions d'habitants de l'eau dont ils ont besoin pour survivre.  Le Nil Bleu montre l'urgence climatique dans toute son horreur. Les agriculteurs ont besoin du fleuve pour arroser leurs cultures. Ils ont été forcés à investir dans une pompe au gasoil pour irriguer.

Les saisons sèches vont s'allonger. D'ici à 2040, 35 % des personnes vivant dans les pays du bassin du Nil pourraient être concernées par les pénuries d'eau, 80 millions de personnes n'auraient pas suffisamment d'eau pour vivre, estiment deux scientifiques, Ethan Coffel et Justin Mankin.

Serons-nous prêts à accueillir les réfugiés du manque d'eau dans ces coins d'Afrique ?

(Source: article de Ruth Michaelson, publié le 23 avril dans The Guardian, de Londres, traduit dans le Courrier International de l'édition du 4 au 10 juin)



lundi 22 juin 2020

Des actes inciviques à l'église

Ces soir, je vais arroser les deux pots fleuris dans le parterre du terrain de l'église paroissiale à mon retour de Longueuil en début de soirée, comme à l'habitude. Comme bénévole, j'avais décoré de plantes et fleurs ces pots de ciment et j'arrosais depuis leur plantation ces fleurs pour l'embellissement de notre environnement collectif.

Quelle déception de voir que des actes inciviques ont été perpétrés par des vandales qui ont déterré et jeté tout à l'envers le contenu d'un pot fleuri près du parvis de l'église et retiré le couvre-sol protecteur de sécheresse de l'autre pot près de l'entrée latérale et du tombeau de l'abbé Rivard.

Il y a des personnes qui ont peur de la beauté. Les fleurs qui croissent avec l'été aident pourtant à l'embellissement de notre municipalité. Il est vrai que notre village n'est pas un exemple de beauté végétale.

Dans le parc municipal Aggée-Pelletier, lorsque des arbustes meurent, ils ne sont pas remplacés par de nouveaux arbustes en santé. Depuis plusieurs années, on laisse périr les arbustes et quand totalement morts, on les retire. Mais pourquoi ne pas remplacer ces arbustes par de nouveaux plants plus vigoureux  et mieux entretenus? 

Patrice Michaud, le compositeur et chanteur-interprète populaire, disait dans une chanson qu'il fallait niveler par la beauté. Saint-Robert ne semble pas enclin à niveler de cette façon poétique.

J'espère qu'un jour la beauté sera un désir si populaire que les actes inciviques ne seront plus perpétrés sur le terrain de l'église paroissiale.

vendredi 19 juin 2020

Olivia et Liam: prénoms favoris en 2019

Depuis six ans, Emma et William étaient bien populaires.  Hier, le palmarès des prénoms les plus populaires en 2019 a été publié par Retraite Québec qui gère l'Allocation famille. Ce palmarès est un exercice vieux de 40 ans.

Olivia a été choisi dans près de 550 naissances féminines en 2019  et Liam a été choisi dans le cas de 695 garçons. Les prénoms composés n'ont plus la cote. L'influence anglophone  dans Liam, Logan ou Noah est reconnue. Le professeur Étienne Guertin-Tardif, professeur de sociologie au cégep,  explique au journaliste Guillaume Lepage du Devoir qu'on n'hérite plus notre prénom d'un proche parent, ni des saints honorés dans l'Église, selon Laurence Charton de l'INRS. 

Les personnalités connues du monde artistique ou sportif influencent souvent le choix des parents. Le prénom est "un des premiers jalons de la construction de l'identité d'une personne", résume la Dre Christine Grou, présidente de l'ordre des psychologues du Québec.

Source: article du Devoir d'aujourd'hui 


jeudi 18 juin 2020

Les femmes sont parmi les dernières déconfinées

Les contrecoups de la crise de la covid-19 affectent de manière disproportionnée les femmes. Plus nombreuses à perdre leur emploi ou plus sujettes à l'épuisement dans les milieux de santé ou plus menacées par la pandémie. Celles qui sont restées avec leurs enfants à la maison ont alourdi leur tâche, télétravail et travaux domestiques.

Tout comme en 2008, pour relancer l'économie, on souhaitait démarrer plus de travaux d'infrastructure et de construction, des secteurs où la main-d'oeuvre est fortement masculine. En 2015, un rapport produit par l'IRIS démontrait que les femmes s'en sortaient perdantes. Les diminutions dans les dépenses publiques touchait les services et les secteurs où les femmes forment la majorité du personnel.

Les quatre  ministres provinciaux responsables de la relance étaient des hommes. Au fédéral, chaque mesure financière est soumise à une "analyse comparative entre les sexes plus" (ACS +) pour déterminer les effets sur les femmes, les groupes minoritaires, les Autochtones et les handicapés. Ainsi la prestatation d'urgence pour étudiants accordait une somme supplémentaire pour les personnes ayant des dépendants. La plupart d'entre elles étaient des femmes.

Les industries dont la main-d'oeuvre est principalement des femmes, comme l'hôtellerie, la restauration, les commerces de détail, la culture, sont les dernières à reprendre leurs activités. Certaines de ces entreprises fermeront simplement ou auront besoin de moins d'employées durant le déconfinement progressif.

Les emplois essentiels en santé, en services sociaux, en services de garde, en éducation, en alimentation, ont été remplis majoritairement par les femmes. Les services du care devront être reconnus comme un maillon économique qui mérite ses investissements et un juste traitement de ses employées. Un travail essentiel, qui a une valeur et un prix. Cette non-reconnaissance est une "inégalité systémique" selon la chercheuse Eve-Lyne Couturier, co-autrice de l'étude du l'IRIS.

(Source: article de Manon Cornellier du Devoir du 14 juin 2020)

Les familles les plus riches ont augmenté leur valeur de 9,2 %

Le patrimoine canadien possédé par les Canadiens les plus riches est plus concentré et  encore entre si peu de mains. 25,6 % de la richesse canadienne, soit environ 3000 milliards de dollars, appartient à
1 % des Canadiens. Si on liquidait leur actif et on remboursait leur passif, les familles canadiennes détiendraient 11 700 milliards. Cinq fois supérieur environ au PIB annuel du Canada.

L'immobilier, 5 800 milliards, est l'actif le plus important et les hypothèques, 1500 milliards, sont les passifs les plus importants. Les familles canadiennes formant le 0,5 % des plus riches détiennent 20,5 % de la richesse totale, 2400 milliards, selon le rapport du Directeur parlementaire du budget (DPB). Une augmentation de 9,2 % relativement à l'évaluation précédente.

Le directeur Yves Giroux était étonné, La personne la plus fortunée évaluait sa richesse à 27 millions. Mais il y a des gens qui sont plus riches que cela, note-t-il. Lors des élections fédérales de l'an dernier, le bureau fédéral a reçu des demandes d'estimation des revenus qui pourraient être générés si on imposait une taxe sur les familles les plus riches.

Le NPD, en septembre dernier, proposait un impôt sur le patrimoine annuel de 1 % sur les fortunes évaluées à plus de 20 millions. Cet impôt pourrait générer près de 70 milliards pendant les 10 prochaines années. Cet impôt, différemment de l'impôt sur le revenu, s'appliquerait à tous les actifs. Cet impôt viserait à réduire les inégalités financières entre les Canadiens.

(Source: article de Dan Healing de la Presse canadienne publié dans Le Devoir d'aujourd'hui.)


mardi 2 juin 2020

Le gaz naturel renouvelable aidé par le FTQ

Un nouveau véhicule d'investissement veut soutenir le développement de projets de gaz naturel renouvelable (GNR). Le fonds de solidarité  FTQ  et Xebec Adsorption (fournisseur de solutions d'énergie propre)  prévoient un investissement de 400 millions de dollars.  Chacun a investi 10 millions dès la création du fonds d'investissement GNR Québec. Ils veulent augmenter la production de gaz naturel renouvelable au Québec.

Le FTQ explique que "le gaz naturel renouvelable peut accélérer la décarbonisation de secteurs tels que le transport, le chauffage domestique et l'industrie, tout en soutenant l'économie circulaire par des activités de gestion des déchets organiques." Le budget 2020-2021 du Québec avait déjà prévu 70 millions pour soutenir la production et la distribution  de GNR jusqu'en 2022.

Depuis mars 2019, une réglementation exige que les distributeurs de gaz naturel livre une quantité minimale de GNR de 1 % en 2020 et de 5 % en 2025.

Les municipalités et le milieu agricole auront alors du capital et l'expertise nécessaire pour développer et exploiter des installations de traitement des déchets organiques. Durant les dix prochaines années, un investissement de 400 millions de dollars permettrait de financer de 12 à 15 projets de gaz naturel renouvelable au Québec.

La phase de construction des centres de production de GNR pourrait induire des investissements de près de 20 milliards, contribuer pour 8 milliards au PIB du Québec, soutenir la création de plus de 88000 emplois et les gouvernements provincial et fédéral pourraient obtenir des revenus de 1,3 milliard en impôts et en taxes, selon une étude réalisée par AviseoConseil, publiée par Energir en  2019.

Quand la production de GNR atteindrait son plein potentiel, le PIB du Québec augmenterait d'environ 1,6 milliard annuellement, ferait travailler 15 000 emplois directs et indirects et les revenus fiscaux atteindraient 256 millions aux gouvernements.

(Source: article de Gérard Bérubé dans Le Devoir d'aujourd'hui)


lundi 1 juin 2020

Journée mondiale des parents

Aujourd'hui c'est la journée mondiale des parents. Les parents deviennent responsables de leur plus grande tâche et de la plus gratifiante aussi. Transmettre l'amour, les valeurs fondamentales auxquelles ils sont attachés, une éducation qui correspond à donner une plus grande liberté de jour en jour à ceux qu'ils chérissent le plus sur terre, voilà une lourde responsabilité, mais combien créatrice de satisfaction et de générosité.

Je souhaite à chaque parent de devenir de plus en plus conscient chaque jour du bien qu'ils peuvent apporter dans la vie de leur famille. Consoler, encourager, pardonner, relever les bons coups, redresser les moins bons comportements en oubliant de les encourager, toutes sortes de petites actions qui paraissent insignifiantes au cœur des jours mais qui à la fin s'ajoutent une à l'autre pour donner une assurance et une espérance dans la vie qui va dans toute la famille.

La famille est un écosystème qui peut aider à se tourner vers des comportements durables, bons pour la nature et permet de laisser à la génération suivante une terre encore vivante et viable.


samedi 2 mai 2020

Parallèle entre la crise et la chute de l'Empire romain


Les solutions macroéconomiques ne pourront pas résoudre les répercussions de cette nouvelle pandémie. C'est une crise à la fois de l'offre et de la demande. L'offre diminue car les entreprises peuvent produire moins avec moins d'employés, distanciés pour se protéger du virus. La demande recule car les gens restent chez eux et certains biens et services qu'ils consomment habituellement ne sont pas disponibles maintenant.

Serait-ce le retour à l'économie naturelle? L'opposé exact de la mondialisation. Depuis des décennies, le succès reposait sur la division du travail entre les nations. Les pays songent désormais à rechercher l'autosuffisance. Si la normalité revenait d'ici moins d'un an, la mondialisation se poursuivrait probablement, selon l'article de Branko Milanovic publié dans le Foreigh Affairs  de New York. Il faudra pourtant revoir la production en flux tendu (just in time).

Mais si la pandémie persiste, ce pourrait être la fin de la mondialisation. Les obstacles à la libre circulation  des biens, des personnes et des capitaux pourront s'installer.   La peur d'une nouvelle épidémie pourrait inciter les États à miser sur l'autosuffisance. Se rejoindraient alors les intérêts économiques et sanitaires. Si on exigeait un simple certificat médical avant de prendre l'avion, en plus du passeport ou d'un visa, un tel obstacle nuirait au retour au monde d'avant.

Entre le  IVe et  VIe siècle, une multitude de petits territoires indépendants a émergé lors de la désintégration de l'Empire romain. Le commerce se résumait à des échanges de biens excédentaires entre les territoires. Il n'était pas question d'une économie où une production devait se spécialiser pour un acheteur éventuel. "C'était le retour à l'artisanat de subsistance, destiné au marché local et aux commandes des environs".

Etre capable de produire notre propre nourriture, ne pas dépendre des réseaux publics de distribution d'eau et d'électricité, la nourriture étant préparée par notre famille et non par des personnes potentiellement infectées, c'est une manière d'être mieux protégé d'une contamination.

La peur des épidémies et de la mort guiderait alors le retour à l'économie naturelle. Sur le plan humain, les conséquences de la pandémie risquent de conduire à une désintégration sociale. Ceux qui perdront espoir, emploi et ressources pourraient se retourner contre ceux qui sont le mieux lotis. Sans emploi ni argent, ni accès à des soins dignes, les gens pourraient tomber dans la colère et le désespoir comme lors des pillages observés après l'ouragan Katrina en Nouvelle Orléans en 2005.

Le principal objectif de la politique économique ne devrait-il pas être de prévenir une telle dislocation sociale? Les indicateurs économiques ne doivent pas aveugler les décideurs des pays avancés, mais chacun devra se rappeler que le rôle essentiel de la politique économique est de maintenir des liens sociaux forts en cette période à pression extrême.

(Source: Le Courrier international, no1536 du 9 au 15 avril 2020)



lundi 27 avril 2020

La peur: le fondement de la solidarité

"L'écrivain est content, l'acteur malheureux, le directeur de théâtre inquiet", voilà comment Eric-Emmanuel Schmitt vit le période de confinement.  Pendant qu'il reste chez lui, il rédige, peaufine et relit le gros livre qu'il achève d'écrire. Il aimerait être en contact avec les gens dans un spectacle vivant sur scène.  Comme directeur de théâtre, sa salle fermée, il a dû arrêter de beaux spectacles et le chômage partiel est arrivé.

La catastrophe rencontre son optimisme rationnel. Il pense qu'une mauvaise nouvelle se double d'une bonne: " si la pandémie est due aux hommes, elle sera stoppée par les hommes", répond-il.  Il est convaincu que les hommes ont besoin de deux choses: se nourrir de fiction, se sentir vivants. Il pense qu'après le confinement, le théâtre saura satisfaire "ces besoins jusqu'à l'incandescence".

Il sent un élan de solidarité très fort. "Le fondement de la solidarité, c'est la peur, pas la générosité: en ce moment, nous avons tous peur que le monde que nous aimons disparaisse. Donc nous sommes solidaires", répond-il à Gilles Medioni. L'acteur et le directeur de théâtre depuis 2012 pense "qu'après une telle disette, les spectateurs vont se ruer dans les salles."

(Source: Paris Match,  du 2 au 8 avril 2020)

jeudi 23 avril 2020

Le bien-être collectif ou l'économie

Aujourd'hui Gérard Bérubé nous rappelle que deux agences de l'ONU sont sonné l'alarme. La "détermination" avec laquelle le monde combat la COVID-19 sera-t-elle maintenue pour le combat contre les changements climatiques pour préserver le bien-être humain, les écosystèmes et les économies menacés possiblement pendant des siècles ?

Le choc économique risque d'augmenter de manière exponentielle, conduisant à une crise financière et à une dépression. Les crises économiques antérieures ont été souvent suivies d'une reprise  avec une croissance des émissions de carbone bien plus forte, s'inquiète l'Organisation météorologique mondiale (OMM). 

De plus, le Programme alimentaire mondial (PAM) craint un nombre de personnes poussées vers la famine qui doublerait. La faim avait déjà augmenté fortement en 2019, en raison des conflits, des problèmes climatiques et des chocs économiques, énumérait le patron  du PAM.

L'économie est en pause, les voyages ont diminué, la production industrielle et le transport aussi. A suivi l'effondrement des cours pétroliers. Une réduction de 6 % des émissions mondiales de GES est prévue cette année, en même temps qu'une diminution temporaire de la consommation d'énergie fossile. 

Une note publiée hier par l'agence DBRS Morningstar rappelle qu'ouvrir les usines et réduire le chômage aura préséance sur la réduction de la consommation d'énergie fossile, ce sera impératif. On se détournera facilement de la décarbonation, de la transition énergétique et des enjeux environnementaux, à court terme.

Mais au-delà du risque financier et de l'ampleur des coûts humains et économiques engendrés par le réchauffement climatique, l'agence ne voit que des bienfaits à la transition écologique "d'autant que les efforts sont adoptés et coordonnés mondialement".

Voilà le hic, écrivait monsieur Bérubé ce matin dans Le Devoir.

mercredi 22 avril 2020

La 50e édition du Jour de la Terre

Pour se protéger contre les futures "menaces mondiales", l'ONU prévient qu'il faudra "reconstruire en mieux".  Le Programme des Nations pour l'environnement (PNUE) nous rappelait hier qu'il faut apporter des remèdes aux dommages causés à notre environnement. La pandémie actuelle nous rappelle brutalement notre vulnérabilité et celle de la planète qui nécessite la biodiversité.

La pollution sous toutes ses formes, les bouleversements climatiques, le recul de la biodiversité, la trop grande timidité des mesures de protection et de réglementation adaptée, nos actions sont trop peu engagées. Le PNUE précise la grandeur de la tâche pour limiter le réchauffement climatique selon l'Accord de Paris. Pour y arriver, il faudrait que les émissions de gaz à effet de serre reculent chaque année de 7,6 % jusqu'en 2030.

Il faut aussi amorcer la transition vers des emplois "verts" et une relance économique durable.  Il nous faudra réduire notre dépendance aux énergies fossiles qui remplissent encore 80 % des besoins mondiaux, selon l'Agence internationale de l'énergie.

La 26e conférence des Nations unies de novembre sur les changements climatiques ( COP26) a été reportée.  Le responsable climat à la Banque mondiale, Stephen Hammer, écrivait, la semaine dernière, que la "décarbonisation" de l'économie doit être une priorité, la restauration des milieux naturels aussi, et les investissements dans la résilience climatique.

En raison de la destruction accélérée des milieux naturels, les risques de pandémies devraient augmenter au cours des prochaines années, rappelle la dirigeante d'un groupe de scientifiques associés à l'ONU, Anne Larigauderie.

(Source: un article d'Alexandre Schields, dans Le Devoir d'aujourd'hui.)





mardi 14 avril 2020

La mondialisation: prospérité ou déception ?

La mondialisation établie depuis près de 40 ans va-t-elle régresser jusqu'à s'éteindre ou prospérer davantage ? Les économies occidentales viennent de se refermer rapidement. Suzanne Berger, du MIT, écrit dans Notre première mondialisation, leçons d'un échec oublié,  que "Les contemporains de la première mondialisation pensaient que les changements de l'économie internationale étaient irréversibles. "

La part des exportations mondiales atteint maintenant plus de 30 %, selon la Banque mondiale. Cette part a doublé depuis 1980. Depuis 2008-2018, le commerce mondial a progressé de plus de 25 %.  Les principaux agents de la mondialisation sont les firmes internationales. Plus de 60 000 firmes avec plusieurs centaines de milliers de filiales à travers le monde, selon l'Organisation mondiale du commerce.

Il serait difficile de croire que notre pays puisse abandonner cette façon de produire sans avoir à payer un gros prix en matière de sérieuses conséquences: le marché, les approvisionnements, les exportations, finalement tout l'ensemble du tissu économique national.

La mondialisation est aussi le pain et le beurre pour beaucoup d'individus et d'entreprises. Lentement, elle saura reprendre son chemin bien connu. Mais d'ici là, collectivement, on aura retrouvé l'économie de proximité, l'esprit de la solidarité, le souci des autres, le pouvoir de l'État qui peut nous dicter l'ordre du jour à chaque jour. 

Même après la pandémie, lors de la relance des activités économiques largement rétablies, il faudra se souvenir de cette solidarité et non seulement pendant la période de pandémie.

(Source: article de l'économiste Khalid Adnane, de l'École de politique appliquée de l'Université de Sherbrooke, dans Le Devoir, du 6 avril) 

dimanche 12 avril 2020

Quand la solution est simple

Au XIXe siècle, les internes passaient de la salle d'autopsie à la salle d'accouchement sans se laver les mains et se les désinfecter. Le taux de mortalité était plus élevé dans la clinique réservée à la formation des médecins que dans celle des sages-femmes. Quarante ans avant Pasteur et la découverte des microbes, l'obstétricien hongrois Semmelweis (1818-1865) observa ce fait.

Mais personne ne voulut l'entendre. On riait de ce bizarre médecin qui osait faire la leçon aux scientifiques de son époque. Puis il revient à Budapest, dirige une maternité et sa méthode se généralise en Hongrie et se répand à l'étranger.

Le père de l'apepsie et son histoire est racontée par le génie littéraire biographe Louis-Ferdinand Céline. Cette biographie illustre le paradoxe existant souvent entre la Science et la connaissance issue du terrain. Les savants  montrent parfois un mépris à l'égard des solutions trop simples pour être vraies. On le répète maintenant chaque jour: Se laver les mains fréquemment pour éviter la propagation de la covid-19.

"Science sans conscience n'est que ruine de l'âme" écrivait le médecin écrivain Rabelais. Les gestionnaires de la santé ont plongé la société dans la précarité. Ils ont réduit les stocks de masques pour économiser des bout de chandelles. Les médecins conscients de leur importance n'auraient probablement pas pris les mêmes décisions dans l'exercice de leur métier.

(Source: Christian Rioux, dans Le Devoir du 10 avril 2020.)

jeudi 9 avril 2020

Le savant n'aime pas les approximations

Selon le directeur de la santé publique, Dr Horacio Arruda, il aurait mieux apprécié qu'on ne divulgue aucune projection sur le développement de la pandémie Covid-19. Ce genre d'exercice est plus près de l'astrologie que de la science, pense-t-il. Toutes les données permettant d'arriver à un scénario dont on pourrait voir sa concrétisation pratiquement certaine ne sont pas encore disponibles. Mais il disait avoir à se ranger devant le désir de son "boss", c'est tout dire de ce qu'il en pense.

Le savant préfère des certitudes et préfère s'éloigner des approximations. Le politicien se contente la plupart du temps d'approximations.  Mais la population, l'électorat, exige des réponses mêmes si elles demeurent insatisfaisantes. Ne pas en donner pourrait faire penser qu'on cherche à déformer la réalité. Pour le premier ministre Legault, sa responsabilité "a été de faire en sorte que les Québécois aient les réponses aux questions qu'ils se posent."

Selon le scénario "optimiste", 1263 décès sont prévus d'ici la fin d'avril, alors qu'hier, il y en avait 175. La seconde moitié du mois d'avril sera meurtrière, selon ces données. La situation des ressources disponibles dans les CHSLD et les résidences des personnes âgées suscite l'inquiétude. Alors que 99 % des victimes dépassent 60 ans et que la moitié étaient hébergées dans un CHSLD ou une résidence pour personnes âgées. 

Même si M. Legault ne cherche pas à déformer la réalité, on peut toujours penser qu'il ne dit pas toujours tout. Contrairement à ses homologues de l'Ontario, Doug Ford, et de l'Alberta, Jason Kenney, il a choisi de ne pas dévoiler lui-même les projections des scénarios optimiste et pessimiste.

Sans être de savants épidémiologistes, chacun peut comprendre où le mal continuera de frapper.

(Source: article de Michel David dans Le Devoir  d'aujourd'hui)

mercredi 8 avril 2020

Le mercredi de la trahison

J'ai appris aujourd'hui que le mercredi avant Pâques est appelé le mercredi de la trahison. J'ai écouté  le Pape François qui célébrait la messe aujourd'hui dans sa maison, sans fidèles autour de lui. La lecture de l'Évangile de ce jour nous présente la trahison de Judas. 

Pour le Pape François, de nombreux exploitants vendent les droits et les devoirs humains, vendent les choses les plus chères, comme dit l'adage, certains personnes sont capables de vendre leur propre mère pour être un moment tranquille. Tout comme dans le temps de l'esclavage où on se permettait de commercer l'humain, François explique qu'il y a encore des exploiteurs cachés. Même si socialement nous sommes impeccables, dans l'ombre, on peut commercer avec les gens, vendre son prochain, exploiter l'humain, comme tant de Judas institutionnels qui se permettent d'exploiter les autres, souligne-t-il. Pensons au personnel soignant si mal rémunéré…, pensais-je.

Sommes-nous de ceux qui aiment tant l'argent et qui sommes même prêts à trahir pour en avoir plus? Judas finit comme traître car il est au point d'aller au marché pour demander: combien me donnez-vous pour que je vous le livre ? directement. Mais Jésus ne l'appelle pas traître, il l'embrasse et le dit "ami", digne. c'est le mystère de Judas, même le Pape François lui-même ne sait pas quel est ce mystère, dit-il ?

Pour lui, c'est le diable qui a conduit Judas jusque là, et il explique que le diable n'est pas fiable, c'est un fait. C'est lui qui fait miroiter les choses  et qui nous laisse seuls dans notre désespoir, et Judas met fin à ses jours. Son cœur est tourmenté par la cupidité et dans un brouillard si intense. 

François explique qu'on ne peut servir Dieu et l'argent. Ou tu sers Dieu et tu es libre, ou tu sers l'argent et tu en es un esclave. Il est impossible de servir les deux, on peut faire semblant de servir Dieu tout en servant d'abord ses intérêts propres.  Le Pape termine son homélie d'aujourd'hui en se demandant: "le petit Judas, en nous, où es-tu ?"

(Source: KTO  en direct sur internet)