mercredi 28 octobre 2015

Les minières: 1,9 % en redevances

Pour la période 2009-2015, les minières actives au Québec ont exploité des ressources non revouvelables d'une valeur brute de plus de 54 milliards de dollars. L'État, pendant ce temps, a  perçu 1 milliard en redevances (1,9 %). La moyenne canadienne est plutôt de l'ordre de 4,5 %. De plus une facture de 1,2 milliard de dollars est estimée pour décontaminer et restaurer les  700 sites miniers abandonnés.
 
La Coalition Québec meilleure mine, par sa coordonnatrice Dominique Bernier, réclame une enquête publique sur le secteur minier. Elle estime que des fonds publics sont gaspillés dans des projets qui n'ont pas obtenu l'acceptabilité sociale ou dans des projets à rentabilité incertaine. Ainsi les projets de Québec Lithium (QL), Cliff Natural Resources (CNR) et Mine Arnaud (MA)  sont arrêtés ou interrompus temporairement pour cause de non-rentabilité.
 
QL a reçu une garantie de prêt de 60 millions de dollars et une aide supplémentaire de 5 millions de l'État. Elle n'a rien versé pour la garantie financière nécessaire pour restaurer son site, soit 25,6 millions de dollars. Elle est sous la protection de la Loi sur les arrangements avec les créanciers des compagnies.
 
CNR a mis à pied 600 travailleurs en cessant, l'an dernier, d'opérer sa mine de fer du lac Bloom. Elle n'a pas fourni la garantie financière de 41,7 millions pour la restauration du site d'exploitation.
 
MA ne trouve pas de partenaires financiers pour exploiter la future mine de Sept-îles. L'État y a déjà dépensé 25 millions.
 
Le coordonnateur de MiningWatch Canada, Ugo Lapointe, et co-porte-parole du regroupement composé d'une trentaine d'organisations membres trouve insultant ce gaspillage de fonds publics.
 
Investissement Québec a décider d'injecter 12 millions de dollars dans le projet Royal Nickel. Il deviendra la mine à ciel ouvert la plus imposante au Canada. Cette société a obtenu un investissement pouvant atteindre 150 millions de dollars de la part d'un fonds basé aux Bermudes. (Les paradis fiscaux, cela nous dit quelque chose, n'est-ce pas ?) Le pdg a admis en août dernier que le but était de payer  moins d'impôt. Le gouvernement devient-il complice de manoeuvres d'évitement fiscal ? se questionne Mme Bernier.
 
Quand l'austérité frappe si fort, comment cela se fait-il que les minières et leur lobby soient mieux entendus que les syndicats et les groupes de citoyens ?

(Source: Le Devoir)

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