mercredi 29 décembre 2021

La littérature numérique en classe: un succès

Les professeurs peuvent utiliser Biblius pour lire et chercher ce qu'ils veulent travailler avec leurs élèves. Ils peuvent utiliser 40 exemplaires numériques à la fois, pour étudier un livre en classe. Chaque élève a un exemplaire sur sa tablette. Les profs peuvent aussi suggérer des lectures précises à certains élèves, directement sur la plateforme.

Selon leur tranche d'âge, les élèves peuvent emprunter des titres selon leur désir. Ils ont aussi accès à la synthèse vocale, pour "écouter" le livre. La voix est disponible pour tous les livres disponibles.

De plus, le service Biblius, est dorénavant un service de base du réseau éducatif. Le ministère de l'Éducation et de l'Enseignement supérieur (MESS) en assume tous les coûts. Au départ, 407 livres, majoritairement québécois, composent la petite collection. 

Au primaire, les élèves préfèrent les documentaires illustrés et les bandes dessinées.

La prochaine étape est d'étendre ce service aux écoles privées. Probablement d'ici juin 2022.

(Source: article de Catherine Lalonde dans Le Devoir d'aujourd'hui)

lundi 27 décembre 2021

La honte comme première étape de la réforme

Dans les années 1960, le tiers du budget des ménages servait à acquérir leur alimentation. Maintenant, incluant les restaurants, entre 12 et 15 % du budget sert à s'alimenter. En temps de pandémie, on sait que l'obésité est un facteur de risque de présenter une forme grave de la maladie et de complications de la COVID-19. Etre en surpoids important et avoir moins de 60 ans augmentent le risque d'hospitalisation aux soins intensifs de 7 fois, selon l'Agence de la santé publique du Canada.

Alors qu'on couvre de honte les fumeurs et ceux qui ignorent le port de la ceinture de sécurité, il faudrait aussi humilier les pollueurs et la plupart des racistes. Tout autant pour les personnes qui mangent trop et mal tout en demeurant inactifs. Les écrans empêchent de bouger et on se contente d'avaler des calories vides. Au Québec, 20 % des adultes et un enfant sur neuf sont considérés obèses. Pourquoi l'abondance devient-elle problème ?

Selon Sébastien Rioux, titulaire de la Chaire de recherche du Canada en économie politique de l'alimentation et du bien-être de l'Université de Montréal, "certains ne mangent pas à leur faim et d'autres mangent trop et mal." Aux États-Unis, l'empire de ce mal, 33 % des enfants de 2 à 19 ans mangent du fast-food au moins une fois par jour.

Les compétences ou les capacités culinaires s'amenuisent, selon monsieur Rioux. Il est "plus facile de se faire livrer une pizza ou d'en acheter une surgelée que de la préparer." La transformation alimentaire utilise beaucoup de sucre, de sel et de gras. Dans les quartiers moins bien lotis, l'obésité camoufle en plus une "faim cachée", des carences en vitamines en micronutriments.

Les États-Unis achètent pour 200 milliards de dollars de fast-food par année. Une moyenne de plus de 3000 $ par famille. Au Canada, la consommation des éléments transformés au augmenté de 136 % entre 1938 et 2014. La consommation des aliments naturels a diminué de 65 % pendant cette période.

La table à manger mondiale donnent le vertige et la nausée.

(Source: article de Stéphane Baillargeon, dans Le Devoir du 22 décembre)

dimanche 26 décembre 2021

Ralentir le réchauffement planétaire

Vers l'âge de 8 ans, Greta Thunberg, née à Stockholm, en Suède, est sensibilisée au réchauffement planétaire en visionnant des documentaires sur la fonte des glaciers et les espèces en voie d'extinction. Elle apprend qu'utiliser les combustibles fossiles, comme le charbon, le pétrole et le gaz naturel, émet des gaz à effet de serre dans l'atmosphère. Les centrales thermiques, les usines, les voitures et les avions dégagent tous de tels gaz.

Elle a aussi appris des scientifiques que le pire était évitable. Pourquoi les gens ne cherchent-ils pas à prévenir cette catastrophe climatique ? Pourquoi acheter des véhicules utilitaires sport (VUS) dont l'analyse du cycle de vie nous indique que c'est souvent un mauvais choix comme mode de transport urbain ? 

J'ai observé, qu'à Saint-Robert, nos élus viennent à la séance publique mensuelle avec leur VUS ou leur pick up préféré. Même si certains d'entre eux ont aussi des voitures disponibles dans leur entrée d'auto, ils préfèrent toujours se déplacer en véhicules très énergivores, de la conception à leur fin de vie utile.

Présentement et jusqu'au 13 février 2022, à Québec, Mario Cyr, ce célèbre plongeur et vidéaste, nous fait voir le dépérissement des glaciers dans l'Arctique et les dangers sur les animaux de cette zone qu'il a visitée 42 fois. Depuis 1994-1995, le glacier de la baie d'Hudson a diminué de 82 %. En Sibérie orientale, un record de 38 degrés celsisus a été reconnu en 2020. En Antarctique, au sud, on a enregistré 18,8 degrés et dans la Vallée de la mort en Californie, 54,4 degrés a été atteint en 2020. Ces chiffres ont été confirmés par l'organisation météorologique mondiale, selon Mario Cyr, lors d'une entrevue à Radio-Canada, ce matin. Les deux pôles se réchauffent déjà deux fois plus vite qu'ailleurs. Cette exposition de la Capitale nationale présente 350 photos, des enregistrements des sons sous-marins des animaux tels les morses et des craquements des glaciers qui fondent et se disloquent. La présentation sur des écrans de 12 pieds par 30 pieds de hauteur devient impressionnante.

Même si le ministre fédéral de l'Environnement, Steven Guilbeaut, reconnaît que le gouvernement Trudeau autorise 40 forages exploiratoires dans une région maritime reconnue par l'ONU pour son importance écologique et biologique, permet de nouveaux projets d'exploitation pétrolière au large des côtes de Terre-Neuve.

Le commissaire fédéral à l'environnement et au développement durable, Jerry DeMarco, a publié un rapport en novembre dernier. Il y soulignait que les industries fossiles nuisent aux efforts de réduction des émissions de GES du Canada, même si "les réductions considérables des émissions des sables bitumineux par baril, la production pétrolière et gazière du Canada, qui est en pleine expansion, reste l'un des principaux obstacles à l'atteinte des cibles climatiques du pays", écrit-il.

Selon l'Agence internationale de l'énergie, il faut abandonner dès maintenant tout nouveau projet d'exploration et d'exploitation d'énergies fossiles pour espérer limiter les bouleversements du climat et respecter les objectifs de l'Accord de Paris, de décembre 2015.

(Source: article d'Alexandre Shields du 21 décembre dans Le Devoir et reportage de Radio-Canada de ce matin)

samedi 25 décembre 2021

La nouvelle réalité du travail: retour au monde d'autrefois

L'écrivain Joseph Ponthus, décédé cette année à 42 ans, a pondu un livre hommage, À la ligne, un récit que tous les précaires, les invisibles, les sans grades, comme dirait Michel Onfray reconnaîtraient. Le travail en usine, routinier, où plusieurs personnes passent leur "huits heures" de travail quotidiennement, dans un rapport au monde souvent oublié. Et soudain, on se rappelle la vie des travailleurs des abattoirs, des manutentionnaires des SAQ et Amazon de ce monde ou celle des petites mains des services de soutien à l'enfance, pour ne donner que quelques exemples, souligne l'historien et chroniqueur tant aimé, Jean-François Nadeau, dans son dernier billet de 2021, celui du 20 décembre dernier, dans Le Devoir.

Nadeau nous invite à réfléchir à ce que nous ferons pendant ce temps d'arrêt, celui du temps des Fêtes. On nous répète sur tous les tons: "Reposez-vous! Prenez du temps pour vous!" Pour nous détendre, les commerçants nous enjoignent d' "acheter plus et d'économiser davantage". Nous nous agiterons à consommer plus que de raison. Nous parlerons ensuite avec contentement des rabais d'échelle obtenus dans différents centres commerciaux, tous voués à faciliter notre surconsommation.

Les célébrations de Noël s'occupent "des rites, des convenances forcées faites de sourires forcés, de quelques becs pincés, au beau milieu de fragiles moments de bonheur avec des gens lointains qui nous sont pourtant proches". Mais pandémie oblige, ces habitudes, même désagréables parfois, deviennent rapidement comme des manques.

Tout va tellement vite qu'apparemment nous n'avons plus le temps de lire, nous rappelle Nadeau. Mais combien de personnes trouvent du temps pour écouter des téléséries interminables, les unes après les autres ? Combien de temps consentons-nous à demeurer captifs de nos écrans dont il ne nous reste plus qu'un vague souvenir à raconter dans des fragments de conversation ? Nos écrans deviendraient le témoin parfait de l'uniformité asséchante de notre mode de vie américanisé, écrit l'essayiste Simon-Pierre Beaudet.

Quand le capitalisme a pris de l'expansion, les patrons facturaient la lumière qui éclairait faiblement les ouvriers, nous explique l'historien. Les "patrons n'allaient tout de même pas payer pour éclairer la noirceur de leurs conditions!" On se croit affranchis de ces conditions misérables où le corps n'est "qu'une simple annexe vivante de machines de toutes sortes". 

Depuis l'avènement de la pandémie, les liens entre les personnes se sont coupés. Les outils de production redeviennent fournis par l'employé. Un espace de travail au sein de l'entreprise n'est plus fourni. Alors que le travailleur pense devenir plus autonome, n'est-il pas devenu plus servile que jamais ?

Ponthus rappelle que, pour une large partie de l'humanité, attendre et espérer demeurent encore bien présents. Monte-Cristo écrivait: "l'humaine sagesse était tout entière dans les seuls mots: Attendre et espérer !"

Jean-François Nadeau nous invite à être sages, mais pas trop.


vendredi 24 décembre 2021

Noël: "la fragilité de la vie qui dévoile l'essentiel"

Après avoir rendu un culte aveugle au progrès, constaté la dévastation produite, nous nous sommes tournés vers une autre idole: la Fatalité. Celle qui ne promet rien, qui nous demande de faire comme si de rien n'était, avec une touche de vert afin d'éviter l'effondrement qui vient.

Noël, serait-ce " un monde délivré du profit qui ravage la terre, du pouvoir qui écrase, du confort qui endort, de la haine du vivant", serait-ce un "monde dont la naissance fait frémir parce qu'elle annonce la fin de ce sur quoi s'est bâtie l'existence" des nantis  et des repus. Ceux-là même qui préfèrent ramper devant le réalisme d'État, cette "bonne conscience des salauds" disait Bernanos , et qui ferment les yeux devant l'urgence du temps.

Noël, "c'est la naissance qui brave la déchéance, c'est l'enfant qui dénude l'empereur par son innocence subversive. C'est la fragilité de la vie qui dévoile l'essentiel. Noël est la fête de l'enfance: promesse et jugement, selon qu'on est du côté de la vie ou du côté de la mort. Il est comme un feu qui couve sous les cendres, une étincelle suffit à l'embraser". À Luc, 12, 49, on peut lire "Et comme je voudrais qu'il brûle déjà", a dit celui qui est né cette nuit-là.

"L'étoile de Noël ne s'est jamais éteinte, mais brille encore dans les nuits noires du monde, comme une folie joyeuse, mettant en marche, comme en l'an 1, les invisibles de la société, comme étaient les bergers en ce temps et sont encore les pauvres et les anges. Un filet de joie inaltérable jaillit de la souffrance, de la guerre, de l'abandon, de l'opprobre et de l'aversion, contre tout espoir, comme la puissance de la fragilité".

C'est l'espérance têtue de l'aurore qui donne aux cris des pauvres et de la Terre le poids de la justice infinie.

Joyeux Noël à chacun et chacune de vous, lecteur ou lectrice, robertois ou non.

(Source: un texte remarquable de Jean-Claude Ravet, rédacteur en chef de la revue Relations  de 2005 à 2019 et chercheur associé au Centre justice et foi, publié ce matin dans la page Idées du Devoir)

jeudi 23 décembre 2021

L'évaluation foncière de Saint-Robert augmente de 62 %

Entre 2021 et 2022, la valeur des propriétés de Saint-Robert a subi une réévaluation qui se résume à une augmentation de près de 62 % de valeur. Toutefois, le taux de taxation descend de 21 % pour chaque tranche de 100 $ d'évaluation à 0,51 $, au lieu de payer 0,62 $ pour chaque 100 $ d'évaluation d'une propriété.

Alors pour une maison d'une valeur moyenne de 130 000 $ en 2021, elle pourrait valoir près de 209 950 $ en 2022. Au lieu de verser 806 $ en taxes foncières avant les taxes pour les services comme en 2021, son propriétaire pourrait devoir verser 1 071 $ avant les taxes pour les services pour l'année 2022.

Pour le service de base de l'aqueduc et du mètre cube d'utilisation de l'eau, le ménage robertois observera un tarif stable entre les budgets 2021 et 2022. Le service de collecte des matières résiduelles augmente son tarif de 20 % pour les ménages de Saint-Robert alors qu'il n'augmente que de 8 % à Sorel-Tracy.

Pour ce qui est des revenus en 2022, 61 % proviennent des taxes foncières, 29 % des taxes sur les services rendus, 7 % des compensations tenant lieu de taxes et 3 % sont issus de transferts et d'autres revenus. 

Sur chaque dollar investi en 2022 par la municipalité de Saint-Robert, 19 cents serviront à l'administration générale, 15 cents serviront au réseau routier et à l'éclairage, 10 cents serviront pour les loisirs, 17 cents seront utilisés pour la sécurité publique, la Sûreté du Québec et le Service de protection et d'intervention d'urgence. L'hygiène du milieu, soit l'aqueduc, les eaux usées et les matières résiduelles, utilisera 13 cents de chaque dollar investi, alors que l'urbanisme, la MRC Pierre-De Saurel, le transport collectif et l'office municipal d'habitation prendront 8 cents de ce dollar. Rien pour la culture...étant donné l'absence de bibliothèque municipale à Saint-Robert.

Un peu plus de 18 cents serviront aux immobilisations, dont le pavage de 2,3 kilomètres sur le chemin de Saint-Robert, en direction de la route 239, incluant la partie plus au sud, le cul-de-sac du chemin de Saint-Robert, au-delà de la montée Sainte-Victoire. 

Alors qu'en 2021, l'amélioration de la rue Rochefort avait utilisé une partie du surplus accumulé durant les années antérieures pour la somme de 523 099 $ et avait prévu un emprunt de 300 306 $.

En 2022, le budget adopté le 5 décembre dernier ne prévoit  pas d'affecter une partie de ses excédents accumulés des dernières années pour équilibrer le budget. Alors le surplus de l'année 2021 de 708 847 $ n'est pas prévu devoir être utilisé en 2022. Peut-être conservera-t-on ces excédents pour construire un autre bâtiment municipal quand la municipalité aura démoli l'ancien presbytère servant depuis plus de 30 ans de centre communautaire et le remplacera en 2024, selon le programme triennal d'immobilisations adopté récemment.


mardi 21 décembre 2021

Nouvelle prestation fédérale de confinement de 300 $ par semaine

Les employés ou les travailleurs autonomes qui se retrouvent sans revenus aujourd'hui à la suite de la fermeture de leur lieu de travail seront admissibles à la Prestation canadienne pour les travailleurs en cas de confinement, qui offre 300 $ par semaine, selon le bureau de la ministre des Finances, Chrystia Freeland.

Cette nouvelle prestation de confinement est semblable à la très populaire Prestation canadienne d'urgence (PCU), écrit Boris Proulx, dans l'édition d'aujourd'hui du Devoir. Cela touche en particulier les employés des cinémas, salles de spectacle, salles de sport, spas, bars et casinos du Québec.

Cette nouvelle manne fait partie du projet de loi C-2 qui a reçu la sanction royale vendredi dernier.  Les travailleurs qui n'ont pas accès à l'assurance-emploi n'avaient plus droit à la Prestation candadienne de relance économique (PCRE) depuis le 23 octobre. Cette règle laisse certains travailleurs autonomes, comme les artistes, toujours en difficulté.

Comment la loi définit un confinement ? La fermeture d'activités commerciales non essentielles par une autorité compétente ou par l'établissement d'un ordre de rester à la maison. Ces mesures doivent durer pendant au moins quatorze jours consécutifs, à moins qu'un règlement ne réduise cette période.

Depuis aujourd'hui, le Québec est techniquement en confinement. La marche à suivre pour demander cette prestation n'a pas encore été annoncé. Cette annonce suivra "dans les prochains jours" indiquait Guillaume Bertrand, conseiller aux communications du bureau de la ministre Freelant au correspondant parlementaire à Ottawa, Boris Proulx

Les entreprises, toutefois, n'ont pas besoin d'un confinement pour bénéficier des subventions salariales et de loyer. Les secteurs du tourisme, de l'hébergement, de la restauration ou des arts et la culture peuvent recevoir un appui jusqu'à 75 % des pertes dues à la pandémie. 

Les entreprises les plus durement touchées de tout secteur peuvent toucher une subvention similaire dont le taux est fixé à 50 %. .

dimanche 19 décembre 2021

15 $ l'heure dès le 29 décembre

Le gouvernement du Canada estime que 26 000 employés du secteur privé sous réglementation fédérale gagnent moins de 15 $ l'heure. Ils profiteront du nouveau taux la semaine prochaine. Travaillant principalement au Québec et en Ontario,, selon les estimations, 41 % sont des femmes et 59 % sont des hommes.

Ce nouveau salaire minimum fédéral augmentera en fonction de l'inflation. À partir de 2022, annuellement, le 1er avril, le salaire minimum fédéral sera ajusté en fonction de l'Indice des prix à la consommation (IPC) de l'année précédente publié par Statistique Canada.

Vendredi dernier, le ministre du Travail, Seanmus O'Regan Jr., a précisé que ce changement touchera principalement les employés travaillant dans le transport non routier, le transport routier, les télécommunications, la radiodiffusion, les services postaux et les services bancaires.

(Source: article publié dans Le Devoir le 18 décembre par la Presse Canadienne)

samedi 18 décembre 2021

Etre pauvre, c'est quoi ?

En 2020, Statistique Canada a amélioré sa méthode de calcul. Pour Montréal, la pauvreté, pour une personne seule est fixée à 22 600 $. On tient maintenant compte des différences régionales. Pour la population québécoise, 11 % est le taux de pauvreté.

L'Institut de recherche et d'information socioéconomique (IRIS) a développé l'indicateur de revenu viable. Cet indice fixe le revenu minimum permettant de sortir de la pauvreté. En 2017, au Québec, entre 17 et 19 % de la population, soit entre 1,4 et 1,6 million de personnes, aurait vécu dans la pauvreté. Pour une personne seule, le revenu viable varie de 28 800 $ à 32 600 $, en fonction de la région habitée. Pour une famille montréalaise de quatre personnes, le revenu viable se fixait à près de 62 000 $.

Alors qui est riche ? En 2021, au Canada, les 10 % des ménages aux revenus les plus élevés gagnent treize fois plus, en moyenne, que la moyenne des 50 % des ménages recevant le moins.Ce seuil du haut se fixe alors à 131 000 $ et plus par année. 

Dans l'Union européenne, ce rapport est de 9 pour 1, mais de 17 pour 1 aux États-Unis. Les inégalités de patrimoine sont encore plus importantes. Le Laboratoire sur les inégalités mondiales, qui calcule ces ratios, affirme que les inégalités économiques ont augmenté au Canada au cours de la dernière décennie.

(Source:  article de Stéphane Baillargeon dans Le Devoir de ce matin)

mercredi 15 décembre 2021

"D'une société de transmission à une société de consommation"

Laure Adler, née en 1950, écrivait déjà cela. Aujourd'hui Marie Charrel, aussi romancière et journaliste économique au Monde, âgée de 39 ans, s'interroge, dans son essai "Qui a peur des vielles ?", sur la notion d'à quel âge devient-on vieille ? Paru aux éditions les Pérégrines, cet essai expose la notion que la vieillesse des femmes sera le prochain tabou à faire sauter.

"Les femmes sorties de la période fertile sont aujourd'hui encore déconsidérées, invisibilisées, comme si leur valeur sociale diminuait en même temps que leur quantité d'oestrogènes", écrit-elle. La menace que la vieillesse laisse sur le corps des femmes préoccupe les femmes, mêmes encore jeunes. En France, en 2017, on a consommé pour 233 millions $ CA en soins antirides, et 305 millions $ CA en soins du visage. Le chiffre d'affaires annuel mondial de 1000 milliards de dollars estimé par certaines études démontre le marché énorme de l'anti-âge.

Alors que l'autrice, il y a deux ans, était sur le point de recevoir des injections de Botox pour effacer quelques rides, elle a été réveillée par l'image de sa gran-mère admirée et tant aimée.  Pourquoi avoir si peur de ressembler à sa grand-mère ? Elle se rappelle alors que c'est vers six ou sept ans qu'elle avait intégré ce "double standard". "Chez les filles, un dédoublement d'une nature particulière intervient: elles deviennent "regardées", tandis que les hommes deviennent "regardeurs", écrit Marie Charrel.

"Les femmes intègrent ce regard. Elles sont regardées par un oeil intérieur, ce petit juge qui les accompagne, qui leur dit "tu n'es pas assez ceci ou cela". Dans notre société avec une histoire patriarcale, le regard de l'homme cherche d'abord les femmes d'âge fertile. La ménopause devient, pour certaines, un arrêt de mort. Alors que dans d'autres cultures, la ménopause est ressentie comme une phase positive dans la vie d'une femme. Ne faut-il pas se libérer du poids des regards des autres et retrouver les avantages d'une nouvelle liberté ?

L'essai cite un article de la revue The Economist où "ce sont les femmes états-uniennes de plus de 70 ans qui semblent constituer le groupe le plus heureux au monde, avec un indice de satisfaction de 0,5 de plus que leurs compatriotes masculins". Pourtant l'écart des revenus entre les femmes et les hommes augmente souvent à la retraite.

"L'expérience des femmes âgées est encore largement disqualifiée, tournée en dérision, bien plus que celle des hommes", selon Marie Charrel. "Il y a encore du boulot, mais ça bouge doucement". Elle cite Christine Lagarde, présidente de la Banque centrale européenne, Nancy Pelosi, présidente de la Chambre des représentants aux États-Unis. J'ajouterais Anne-Marie Dussault, du 24/60, tous les soirs à 19 heures à Radio-Canada Télé.

Des femmes agissent pour les femmes de leur génération, mais aussi pour celles de la génération suivante. " Pour qu'elles n'aient pas peur de vieillir et ne subissent pas les mêmes souffrances."

(Source:  article de Caroline Montpetit, dans Le Devoir  du 13 décembre)


lundi 13 décembre 2021

Des lieux de rencontre pour nos enfants et les familles

À Saint-Robert, il n'y a pas de lieux de rencontre offerts par la municipalité pour que les enfants, les jeunes, les familles se rencontrent de manière informelle, peu importe leurs intérêts diversifiés. Avant la fermeture de la bibliothèque, ce lieu de divertissemnt, de culture et de savoir, servait aussi de lieu de rencontre. Alors que j'y étais bénévole assidue, de 2009 à 2013, avant que les élus m'en interdisent l'accès, des personnes s'y rendaient et entamaient une discussion, sur tout sujet, apparemment anodin ou pas et les sourires fusaient. 

Quelle est notre responsabilité collective en tant que citoyens, en tant qu'humains quand on regarde ce qui se déroule sous nos yeux ? La pauvreté, les réseaux sociaux, l'attrait de l'argent facile, le besoin d'un sentiment d'appartenance, l'intérêt pour un système parallèle qui nous met en valeur, toutes ces réponses peuvent être mises de côté.

  • Demandons-nous si nous pouvons accepter les difficultés et les différentes façons de voir la vie de nos pairs, 
  • prenons-nous le temps, faisons-nous l'effort, d'entretenir des relations humaines saines,
  • faisons-nous preuve d'une réelle inclusion ?
Y a-t-il moyen de créer des endroits où les débats d'idées, de réflexions sur les différents modes de vie et culture pourront avoir lieu dès l'enfance et surtout à l'adolescence, période que nous avons tous et toutes traversée en tentant de nous en sortir du mieux que l'on pouvait ? Voilà pour la responsabilité individuelle.

Mais qu'en est-il de la responsabilité d'une municipalité ?

Qu'est-ce qui empêchera un enfant qu'on connaît, en manque d'espoir ou en proie à une ironie malsaine envers son futur, de se faire séduire tranquillement par des groupes malheureux ? Tout ancien enfant qui a vécu une vie empreinte de petites ou de grandes violences et qui a réussi tant bien que mal à devenir heureux pourrait nous raconter son histoire. Des personnes qui lui ont donné du temps et de l'amour, des adultes qui ont été présents au bon moment avec leur écoute et leur considération ont souvent fait la différence.

En plus des parents, des enseignants, des voisins, des intervenants, des éducatrices en service de garde, des grands-parents, il faut organiser, dans notre société, la rencontre des enfants avec ces personnes qui leur donneront l'envie d'avoir confiance en eux, en leurs capacités, en leur avenir ?

Il faut mettre en place des maisons de jeunes, embaucher des intervenants, créer des événements rassembleurs, financer des organismes communautaires. Bref, créer des lieux où un enfant pourra rencontrer l'autre, où sa famille rencontrera d'autres familles et pourra se sentir soutenue tout en tissant des  liens. Ces sommes investies, dans dix ans, pourraient faire rayonner notre municipalité et contribuer à une réelle diminution de la violence.

Un lieu partagé permettrait un contact privilégié avec les enfants, les ados de demain de notre communauté. Ce contact est possible avant tout par le lieu que nous partageons avec eux. Cette responsabilité collective, nous l'avons afin de contribuer au bonheur et à l'espoir futur des enfants qui rentrent à l'école chaque année.

Sommes-nous prêts à comprendre la réalité des autres ? Voilà ce que nous livre Dacha Rouleau-Dumont, mère et enseignante, au nom d'un groupe de citoyens concernés par la situation à Anjou dans la page Idées du Devoir de l'édition du jeudi 9 décembre. 

dimanche 12 décembre 2021

Le budget 2022 adopté par les élus de la municipalité de Saint-Robert

Le budget 2022 est inférieur de 20 % du budget 2021 et supérieur de 5 % à celui de 2019. Une différence de près d'un million de dollars inférieur à celui de 2021 car les travaux de la rue Rochefort ont été budgetés à plus d'un million de dollars en décembre 2020 et les travaux n'ont été réalisés qu'en fin d'été 2021. 

Alors qu'il y a eu de nombreux changements de propriétaires en 2020 et en 2021 dans notre municipalité et d'aussi nombreux et abondants droits de mutation à encaisser par la municipalité (la fameuse taxe de bienvenue), les droits de mutation sont toujours budgetés à un montant fixe de 30 000 $, année après année. Je ne comprends pas la stabilité prévue année après année à ce poste alors que la réalité économique bouge si vite.

Alors que les élus ont prévu des revenus provenant des éoliennes de 90 000 $ en 2019, ils prévoient depuis que ces revenus diminuent à 75 000 $ pour 2021 et le même montant de 75 000 $ est prévu en 2022.

Les élus ont prévu, pour 2022, une augmentation de plus de 20 % pour les dépenses concernant les matières résiduelles relativement à l'année 2021. Ils prévoient aussi que les dépenses de déneigement des rues  croîtront de 20 %. Les dépenses d'administration de la municipalité augmenteraient de plus de 21 %. Les dépenses encourues avec la MRC Pierre-De Saurel subiraient une croissance de plus de 86 % pour l'urbanisme, le zonage, le CLD, etc.

Les taxes générale et de voirie augmenteraient également: la taxe générale croîtrait de plus de 42 % en revenus municipaux en 2022 et la taxe de voirie de 2022 augmenterait de 37 % en revenus municipaux relativement à l'année 2021.

Même si le taux de taxation a diminué pour chaque 100 $ d'évaluation foncière, comme la valeur des propriétés a augmenté grandement depuis l'évaluation foncière la plus récente, les taxes perçues par la municipalité seront plus élevées et les taxes versées par chaque propriétaire devraient aussi être plus élevées.

Le budget est maintenant disponible sur le site de la municipalité. Il a été adopté le 5 décembre 2021 en séance publique. Les personnes présentes n'ont pu recevoir une copie lors de la séance publique, lors de l'adoption du budget. Difficile alors de poser des questions pour demander des explications au sujet des décisions prises par nos élus quand les citoyens n'ont pas accès au budget en même temps que son adoption.

Pourtant, j'ai connu des années où le budget prévisionnel de l'année suivante était disponible aux citoyens lors de son adoption. Cela facilitait la pose de questions et les réponses des élus, ayant frais à leur mémoire leurs propres décisions. 


jeudi 9 décembre 2021

Le temps d'écran en classe

Avec la pandémie, on a déployé des tablettes et des portables pour tous les élèves au secondaire. L'enseignement à distance devenait nécessaire. Mais est-il nécessaire que l'école maintienne cette tendance quand le retour en classe devient possible et encouragé pour la santé psychologique et le développement des jeunes globalement ?

La Société canadienne de physiologie de l'exercice recommande aux adolescents de 12 à 17 ans de limiter leur temps d'écran à un maximum de deux heures par jour afin de diminuer leurs risques de sédentarité et la qualité du sommeil. L'école ne devrait-elle pas "mieux encadrer, voire limiter l'usage d'outils numériques", considère Véronique Careau, étudiante au baccalauréat en enseignement au secondaire qui publiait hier une Libre Opinion dans Le Devoir.

Si le jeune passe quatre périodes de 75 minutes devant un écran durant une journée à l'école, il utilise alors près de 300 minutes devant l'écran. À cela, s'ajoutent les consultations du cellulaire, les travaux académiques nécessitant des recherches sur la Toile, etc.

L'autrice ne nie pas les bienfaits et les avantages offerts par les écrans dans le monde scolaire. Mais elle questionne la manière d'aider le jeune à tracer la ligne pour équilibrer son temps. L'école ne devrait-elle pas, elle-même, adopter une politique claire concernant le temps d'écran du jeune élève du secondaire ?

"L'école doit se responsabiliser aussi face à cette situation", s'interroge-t-elle. Je pense que les parents aussi verraient d'un bon oeil qu'une partie de la gestion du temps d'écran en classe soit mieux balilsé.

mercredi 8 décembre 2021

Saint-Robert et le 40e anniversaire de la MRC: le maire change d'idée

Lors de l'assemblée régulière du 15 novembre dernier, lors du traitement du point 11 de l'ordre du jour de la réunion: Cahier spécial pour le 40e anniversaire  de la MRC de Pierre-De Saurel, un cahier prévu d'une vingtaine de pages inclus dans le journal régional Les 2 Rives, le maire de Saint-Robert suggère aux conseillers de ne pas y faire paraître une publicité distincte provenant de la municipalité de Saint-Robert. Il suggère de ne pas donner suite à la proposition de participer à la publicité de ce cahier sprécial et de répondre: "Non, merci."

Le 5 décembre, à l'assemblée régulière, lors de la discussion du point 16 à l'ordre du jour de la réunion: Publication 40e anniversaire MRC, le maire explique que, comme tous les autres maires de la MRC "embarquaient", cela "avait l'air bizarre", et suggère aux conseillers de proposer une participation au cahier spécial d'anniversaire et "on va y mettre nos noms" pour offrir "un bon anniversaire à la MRC".  Alors les conseillers Joël Pelletier et Michel Boisvert ont proposé et appuyé la suggestion du maire.

Aujourd'hui, dans l'édition de Les 2 Rives, en page 25, on peut voir la publicité payée par la municipalité de Saint-Robert qui se dit "fière de faire partie de la MRC Pierre-De Saurel et reconnaît ses compétences régionales qui font la force de la région".

Parfois, il ne s'agit que d'avoir peur d'avoir l'air bizarre pour faire une démonstration d'un attachement à l'équipe des douze municipalités de la MRC Pierre-De Saurel.

Céréales Bellevue inc. de Saint-Robert gagne l'Or Desjardins aux Bourses agrEAUresponsables

On a souligné hier les bonnes pratiques agroenvironnementales et le savoir-faire de la MRC de Pierre-De Saurel lors de cette première édition de la remise des bourses agrEAUresponsables de la Fédération de l’UPA Montérégie et Desjardins.

Les deux seules entreprises lauréates Bourses agrEAUresponsables Or Desjardins de l'ensemble de la Montérégie sont situées dans la MRC de Pierre-De Saurel. Les Bourses agrEAUresponsables 2021 sont décernées aux entreprises agricoles sélectionnées pour la qualité de la réalisation de leurs aménagements durables de plus de 0,25 ha en bordure de cours d’eau. Une amélioration de la qualité de l’eau, de la biodiversité et une  réduction des émissions de gaz à effet de serre en Montérégie.

La catégorie Or réservait un chèque de 10 000$ aux grands gagnants. Céréales Bellevue inc. à Saint-Robert a été récompensée comme entreprise exceptionnelle. Les propriétaires Paul, Pierrette et Pierre Caplette ont développé au sein de leur entreprise un système de culture efficace qui leur permet d’être plus résilients face aux changements climatiques en plus d’atteindre un meilleur équilibre face à la dépendance aux intrants (carburant, fertilisant, pesticides, équipement).

Rappelons qu’à l’été 2021, dans un désir de protéger l’environnement au bénéfice du bien-être de la collectivité, la Fédération de l’UPA de la Montérégie s’est associée à Desjardins pour lancer le Programme de soutien et de reconnaissance – Ferme AgrEAUenvironnementale.

Ce nouveau programme, qui couvre l’ensemble du territoire de la Montérégie, favorise la mise en place de moyens efficaces et durables afin d’encourager les producteurs agricoles à réaliser des aménagements agroenvironnementaux en bordure des cours d’eau permettant d’améliorer la qualité de l’eau, la biodiversité et de réduire les émissions de gaz à effet de serre.

À titre d’exemple, chaque automne, 85 % de leurs sols sont couverts (65 % couvert vivant, 20 % résidus de cultures) et en semis direct. 15 % en travail minimum du sol. Sur leurs terres agricoles, il y a une rotation équilibrée de huit cultures différentes.

Félicitations à ces robertois d'exception.

(Source: Stéphane Martin sur www.Sorel-Tracy.com, édition d'hier)

Céréales Bellevue inc. à Saint-Robert

Apparaissent  sur la photo le vice-président de l'UPA Montérégie, Julien Pagé, la représentante de Desjardins, Paul, Pierrette et Pierre Caplette et le préfet de la MRC Pierre-De Saurel, Sylvain Dupuis

lundi 6 décembre 2021

Saint-Robert n'adhère pas à la déclaration d'engagement: UNIS POUR LE CLIMAT

L'Union des municipalités du Québec (UMQ) suggère aux municipalités de s'engager. Le conseil municipal de Saint-Robert ne souhaite pas s'engager et semble ainsi ne pas reconnaître le rôle de premier plan des municipalités dans la lutte aux changements climatiques et délèguera cette responsabilité à la MRC, selon leur volonté exprimée lors de l'assemblée régulière du 6 décembre 2021. Mais pourtant la MRC n'est-elle pas une organisation qui rassemble les douze municipalités qui la constituent ?

Pourtant, selon l'UMQ, cette déclaration doit guider les municipalités dans la prise de décision, et cela, pour qu'elles puissent agir concrètement en matière de lutte et d'adaptation aux changements climatiques.

"Adhérer à la déclaration d’engagement, c’est passer à l’action et s’unir pour le climat. C’est aussi s’engager avec conviction pour faire face aux défis climatiques et ainsi améliorer la santé et le bien-être de nos citoyennes et citoyens".

Les objectifs:

La déclaration d'engagement "Unis pour le climat" rappelle le rôle des municipalités dans la lutte aux changements climatiques. Elle invite également les élues et les élus municipaux à faire en sorte que les enjeux climatiques soient les moteurs permanents de leurs décisions.

  • Permettre aux municipalités de prendre un engagement clair envers leur population pour agir et poser des gestes concrets pour la lutte et l’adaptation aux changements climatiques;

  • Mettre de l’avant le devoir des élues et élus municipaux en matière de changements climatiques et présenter la réponse aux changements climatiques comme une responsabilité partagée entre les gouvernements du Canada et du Québec, la société civile et les citoyennes et citoyens;

  • Lancer un appel à l’exemplarité des municipalités vis-à-vis de leurs citoyennes et citoyens en matière climatique;

  • Présenter la lutte contre les changements climatiques comme une façon de créer des opportunités d’actions collectives.
Les conseilliers Michel Boisvert et Stéphane Cournoyer trouvent que c'était trop compliqué, que les élus de Saint-Robert n'ont ni les compétences ni les outils. Ils ont proposé que ce rôle soit délégué à la MRC et que "la MRC les tiennent au courant des actions qu'elle fera".

Je trouve personnellement, en tant que trésorière bénévole depuis 2013 au sein d'un regroupement militant pour la protection de l'environnement, le RVHQ, que notre conseil municipal est peu sensibilisé à l'urgence climatique. Les autres agiront, les autres feront partie de la solution, semblent-ils penser. Je suis désolée du manque d'engagement de nos élus robertois pour protéger la nature et ceux des générations à venir. Peut-être n'ont-ils pas d'enfants ou de petits-enfants pour qui l'adhésion à promouvoir des solutions vertes ferait une différence dans leur vie future ?


dimanche 5 décembre 2021

Journée mondiale des sols

On creuse dans le sud du Québec à la recherche du graphite. À Saint-Michel-des Saints, Nouveau Monde graphite pourrait devenir la plus grande exploitation de graphite en Occident. La minière a reçu le feu vert de Québec. En début 2022, elle pourra compter sur l'appui de la municipalité. Pourtant des citoyens demeurent déterminés à l'arrêter. Pas de minières dans les zones de villégiature du sud de la province.

Éric Desaulniers, p.-d.g. de Nouveau Monde graphite et géologue de formation, énonce que son projet de mine à ciel ouvert de Matawinie, à deux heures de Montréal, à côté du lac aux Pierres, au sud du parc régional du Lac-Taureau, dans Lanaudière est le projet le plus avancé en Amérique du Nord.

Pendant 26 ans, la mine extraira 100 000 tonnes de graphite, par année, de son gisement, dont la teneur s'élève à près de 4,35 % de graphite.

La moitié des composantes de la batterie lithium-ion, soit environ 95 % de l'anode, est le graphite. La Chine occupe actuellement plus de 85 % de la production de tous les anodes (graphite natuel et synthétique) et 100 % des anodes constituées de graphite naturel, selon les données de Benchmark Minerals, nous explique Clémence Pavic dans Le Devoir de ce week-end. Le graphite est nécessaire si on veut prendre le virage électrique des transports.

Devant commencer en 2024, la minière arrimera le développement de la mine à celui de l'usine de transformation de Bécancour, dont les activités commerciales débuteront en 2025. À Bécancour, on transformera le graphite en matériel d'anode, pour une valeur ajoutée. Près de 60 % de la production de la mine sera transformée à Bécancour pour l'industrie des batteries électriques.

Aucune entente n'est signée entre la communauté autochtone atikamekw et l'entreprise. En mars 2021, le Conseil des Atikamekw de Manawan voulait obtenir des redevances de 250 millions de dollars de la part de l'entreprise. Le p.-d.g. Desaulniers explique "on va donner environ 30 millions au gouvernement du Québec en redevances minières. Les Atikamekw veulent leur juste part du gâteau. Ça dépasse vraiment ce qu'on peut faire...c'est réellement une discussion à trois".

Les villégiateurs s'inquiètent des répercussions du projet minier sur l'environnement et sur l'écosystème touristique. "On n'a toujours eu qu'un seul son de cloche; celui du promoteur et du conseil municipal qui appuie le projet minier", déplore May Dagher, porte-parole de la Coalition des opposants à un projet minier en Haute-Matawiniw (COPH).

Un rapport du BAPE, déposé en juin 2020, soulignait que l'échantillon du sondage Léger comportait 5 % de villégiateurs, alors qu'ils forment environ 50 % de la population résidant sur le territoire de la municipalité de Saint-Miche-des-Saints.

Hugo Lapointe, fondateur de Québec meilleure mine, explique que " si on veut prétendre à faire du transport vert, il faut que la chaîne soit verte du début à la fin". "Actuellement, c'est free for all". Des municipalités se mobilisent pour que le gouvernement révise la Loi sur les mines. Revoir les critères des territoires incompatibles à l'activité minière au Québec, car "on n'est pas capables de protéger nos lacs, nos rivières et nos milieux de villégiature" ajoute Ugo Lapointe.

D'autres projets ont plus de sens, selon m. Lapointe. "Mason Graphite et Focus Graphite, présentent certains avantages. Leur teneur en graphite est plus élevée. Ils sont sur la Côte-Nord, il y a une très bonne acceptabilité sociale et ils ne sont pas dans les zones de villégiature".

Lapointe insiste que "le défi, c'est d'y accéder et de gérer les coûts sociaux-environnementaux", car la demande explose et les réserves mondiales sont importantes.


samedi 4 décembre 2021

Les prévisions budgétaires 2022 présentées ce lundi à 19h15

Alors que cette séance publique est peu annoncée, j'invite les citoyens à assister, avant l'assemblée mensuelle régulière de 19h30, à l'adoption du budget 2022 présenté le 6 décembre. 

Le maire de Saint-Robert n'apprécie pas la recommandation de l'Institut sur la gouvernance d'organisations privées et publiques (IGOPP)

Lors de l'assemblée régulière du conseil municipal du 15 novembre dernier, le maire de Saint-Robert a indiqué ne pas être d'accord avec une importante recommandation de l'étude de l'IGOPP que la MRC Pierre-de Saurel avait commandée  et dont les élus sont en train d'en analyser le contenu depuis plusieurs mois. Cette recommandation de l'IGOPP énoncerait, selon le maire,  que les élus ne doivent pas siéger sur les conseils d'administration des comités, ni du tourisme ni du développement économique.

Alors que qu'il y aurait 5 représentants pour le Tourisme à Sorel, "il n'est pas normal qu'il n'y ait pas d'élus là-dessus" nous a-t-il énoncé à cette séance du 15 novembre. Il n'a pas donné d'arguments étayant son opinion. Pour lui, l'étude des recommandations n'est pas terminée, il semblait prêt à défendre son point de vue auprès des autres élus de la MRC.

Le premier principe de la "Gouvernance stratégique" est le principe d'imputabilité. La nécessité de rendre des comptes à une autorité différente d'elle-même. Ce principe est fondamental pour mettre en place un système de gouvernance qui permet la promotion efficace de sa mission.

Ainsi le maire d'une municipalité, membre de la gouvernance de la MRC, organisation régionale, se rendrait des comptes à lui-même car il serait à la fois à la gouvernance du comité de tourisme ou du développement économique formé par la MRC, par exemple, tout en rendant des comptes à son autre instance, la MRC,  selon le principe d'imputabilité.  Incohérence, monsieur le maire, en voici une de plus!

"Une personne responsable sait envers qui elle est imputable et à qui rendre des comptes. La chaîne hiérarchique est donc mise en oeuvre et conduit au Conseil d'administration, l'ultime responsable de l'organisation".1

1 La Gouvernance et le Conseil d'administration, de Roméo Malenfant, Ph.D., 2009, 5e édtion révisée et corrigée, Éditions D.P.R.M.


vendredi 3 décembre 2021

L'autorisation d'introduire de l'hydrogène dans le gaz naturel d'Énergir

Énergir, le distributeur de gaz naturel, anciennement nommé Gaz Métro,  a obtenu l'autorisation de la Régie de l'énergie du Québec d'injecter de l'hydrogène dans une partie de son réseau pour évaluer les effets du transport de la ressource sur ses infrastructures. Énergir détient 11 000 kilomètres de gazoducs dans son réseau. Énergir veut mesurer les effets potentiels de la combinaison des deux gaz, l'hydrogène vert produit à partir d'énergies renouvelables et le gaz naturel, sur les composantes de ses réseaux de distribution. 

Les tests seront réalisés sur un site situé près de la Cité du Multimédia, à Montréal, et le Quartier de l'énergie, à Boucherville. Les deux "postes d'injection mobiles" ont été conçus et fabriqués pour la somme de 5,9 millions de dollars et devraient être opérés dès mai 2022, pendant un an.

Cette technologie permettrait de stocker les surplus d'électricité, explique Olivier Pineau, directeur Ingénierie et gestion des actifs chez Énergir. Les réseaux de transport sont des "autoroutes gazières", leur pression est plus forte, le volume de gaz est plus grand et sont construits en acier, note Pineau.

Deux importants centres mondiaux de production d'hydrogène se trouvent au Québec. L'usine Air Liquide de Bécancour produit près de 8,5 tonnes d'hydrogène vert chaque jour. Hydro Québec construira une usine d'électolyse à Varennes avec une capacité prévue de 88 mégawatts.

(Source: l'article de Ulysse Bergeron du Devoir d'aujourd'hui)

Voici un ajout intéressant: une portion prélevée d'un texte d'analyse de Bruno Detuncq, professeur émérite de Polytechnique Montréal, désormais bénévole engagé au Regroupement Vigilance hydrocarbures (RVHQ), membre de son comité de coordination, organisation où je suis aussi bénévole à la trésorerie depuis 2013.


Analyse des résultats : aspect sécurité des utilisateurs 

Ce n'est pas la sécurité du réseau qui est le plus important, c'est la sécurité des citoyens ! C'est plus large que la sécurité du réseau, car ça inclut le fonctionnement hors réseau, c'est-à-dire à la maison ou en entreprise. Les tests qu’Énergir compte effectuer ne porteront que sur le réseau, ce n’est pourtant pas le maillon faible du système. 

L’hydrogène est un gaz hautement explosif, l’énergie requise pour l’enflammer étant environ 10 fois plus faible que pour le méthane. De plus, la plage d’inflammabilité du méthane se situe entre 5 % et 15 %, celle de l’hydrogène se situe entre 5 % et 75 % (en proportions volumiques). Cette caractéristique rend l’utilisation de l’hydrogène plus risquée. Énergir compte faire des tests sur des conduites avec des concentrations d’hydrogène allant jusqu’à la valeur de 50 % : C'est énorme ! On est dans des conditions non sécuritaires.

Énergir considère que la haute concentration de H2 commence à 20%. À mon point de vue la haute concentration de H2 commence à 5 % compte tenu du danger et des modifications nécessaires pour adapter les systèmes. Enbridge compte tester l’utilisation du H2 à des concentrations plus faibles que 2 %. Ce qui est beaucoup plus bas et prudent. Énergir devrait suivre l'exemple.

Aucune mention par Énergir d’évaluation de la sécurité en cas de fuite ou arrêt de flamme pilote et réallumage par la suite pour les appareils domestiques. C’est pourtant essentiel. Que ce soit les cuisinières au gaz, ou les chauffe-eau et les fournaises au gaz, ce sont des appareils conçus pour un type de combustible. Ils ne peuvent pas être alimentés par un mélange contenant de l’hydrogène. Aucune analyse de fuite de H2 ne semble être planifiée dans les tests qu’Énergir compte effectuer. C’est portant essentiel et cela a toutes les étapes de l’installation. À part l'analyse des NOx, aucun autre polluant ne sera mesuré, comme les HAP ou le COV. Ce n’est pas acceptable, surtout dans le cas d’usages domestiques où la santé des enfants peut être en jeu.

Pour toutes les installations où l’hydrogène sera présent, il sera nécessaire d’ajouter des appareils essentiels pour prévenir les fuites, les détecter si elles se produisent et d’action de coupure de 6 l’alimentation. Ces appareils sont essentiels pour la sécurité des utilisateurs, mais entraînent des coûts significatifs. Aucun test sur les brûleurs de grande capacité n’est prévu. La présence de H2 peut induire des changements importants dans la forme et la dynamique des flammes ainsi que sur le transfert de chaleur entre la flamme et la charge à chauffer. Les gestionnaires de grandes bouilloires devront faire des modifications importantes aux installations si la concentration de H2 est élevée. Autre problème pour les clients industriels. L’hydrogène a une vitesse de flamme laminaire aux conditions stœchiométriques de l’ordre de 300 cm/s, bien supérieure à celle du méthane, qui est d’environ 35 cm/s. Le transfert de chaleur entre la flamme et l’enceinte sera modifié par cette différence, ce qui impose des modifications aux brûleurs pour être en mesure de s’adapter au changement de mélange combustible. 

Des coûts importants pour les utilisateurs peuvent en découler. La combustion de l’hydrogène fera augmenter la proportion de la vapeur d’eau dans les gaz brûlés, et ce, en proportion de la concentration d’hydrogène. Cette vapeur d’eau en présence de CO2 peut générer de l’acide carbonique qui à la longue peut endommager les composantes de chauffe et la cheminée.

Analyse des résultats : aspects financiers 

Du côté financier, la vente d’électricité à Énergie pour produire de l’hydrogène par électrolyse, ne représente pas une bonne affaire. Si ce courant était vendu au tarif résidentiel ‘D’ pour, exemple, l’alimentation de véhicules particuliers, Hydro-Québec aurait un revenu de 411 M$ de plus par année. En combinant les pertes financières et les pertes énergétiques, on arrive à un portrait très peu reluisant de l’idée de remplacer du gaz naturel par de l’hydrogène dans les conduites d’Énergir

Ici on ne parle même pas des dangers inhérents à la présence de ce gaz très inflammable et explosif, et qui peut provoquer des détériorations de certaines composantes des systèmes, donc des coûts de réparations et de modifications. Autre point important. La quantité de CO2 évité par l’ajout d’hydrogène n’est pas très important, pour une fraction de 10 %, il y a 1.71 M tonne CO2 d’évité par année sur un bilan provincial total en 2019 de 84 M tonne. C’est trop faible pour justifier un tel projet. 

Si l’on met en rapport les émissions évitées de CO2 avec le montant de perte de revenus d’Hydro-Québec, on obtient une valeur de 240 $ la tonne de CO2 évitée. Tout cela pour ça. Autre élément à considérer, le cycle de vie de toute l’installation nécessaire pour produire, comprimer, stocker et distribuer l’hydrogène. Cette analyse est à faire, car les électrolyseurs sont des appareils dispendieux, ayant des composantes qui s’usent avec le temps et qui demandent de l’entretien minutieux. Tout cela entraîne des coûts et une utilisation de matériaux de haute qualité impliquant une dépense d’énergie pour les produire et générant des déchets miniers, souvent toxiques.

Une analyse du Taux de Retour Énergétique (EROI) de l’ensemble du procédé doit être faite pour permettre une évaluation réaliste de la pertinence de ce type de projet. 7 Du côté des utilisateurs, domestiques ou industriels, l’ajout d’hydrogène au gaz naturel imposera des frais supplémentaires importants pour modifier les équipements et rendre l’utilisation de ce mélange sécuritaire. Est-ce un investissement logique dans le contexte de la crise climatique où le gaz naturel produit par fracturation sera toujours la composante principale du mélange ?

La production d’hydrogène peut être tout à justifiée pour certains usages. Exemple le stockage d’énergie pour des réseaux autonomes, ou pour du stockage saisonnier sur le réseau principal, ou pour une utilisation comme combustible dans des flottes de navires ou de camions longue distance, ou encore pour remplace le charbon dans des aciéries afin de produire de l’acier sans émissions de CO2.

L’étude présentée plus haut (que je n'ai pas reproduite ici car technique à souhait) ne fait que de démontrer l’absurdité de l’alimentation du réseau de gaz naturel par de l’hydrogène obtenu par électrolyse de l’eau en utilisant l’électricité produite par les barrages d’Hydro-Québec. De plus, contrairement à ce que prétend Énergir dans le document soumis à la Régie de l’énergie, injecter de l’hydrogène dans son réseau n’est pas un mode de stockage d’énergie, le mélange sera brûlé rapidement.

Le stockage le plus efficace est l’eau retenue derrière les barrages et non l’hydrogène provenant d’électrolyse, à moins de le stocker pour l’utiliser dans des piles à combustible ou des turbines à gaz pour la production d’électricité dans les conditions de demande à la pointe en hiver.

Conclusion : On en conclut que l’utilisation directe de l’électricité est une bien meilleure avenue que la transformation en hydrogène dédié à l’alimentation dans des conduites de gaz naturel. Moins il y a d’étapes de transformation, plus élevée sera le rendement total d’un système. L’économie d’énergie et la recherche des filières les plus aptes à diminuer les émissions de GES au Québec doivent guider les choix qui auront des conséquences à long terme. C’est un devoir envers les générations à venir.

Pour finir, introduire de l’hydrogène dans le gaz naturel cela implique de continuer à consommer du gaz naturel provenant de fracturation, c’est une très mauvaise idée qui nuira à la décarbonation de la province et nous enchaînera pour longtemps dans un chemin contraire à toutes les analyses portant sur le climat.

Revoir les conclusions du GIEC et de l’Agence Internationale de l’Énergie.

Références:

1    https://dondon.vvv.enseirbatmeca.fr/devdurable/TPpilecombustible/TPpileacombustible.htm 

2 https://energie.hec.ca/wp-content/uploads/2021/01/EEQ2021_web.pdf

3 https://www.energir.com/fr/grandes-entreprises/gaz-naturel-quebec/proprietes-du-gaz-naturel/

4 https://www.hydroquebec.com/data/documents-donnees/pdf/rapport-annuel-2020-hydroquebec.pdf 

5 https://www.hydroquebec.com/data/documents-donnees/pdf/tarifs-electricite.pdf#page=9


jeudi 2 décembre 2021

Un accès injuste à Internet

Le gouvernement du Québec est fier d'injecter 94 millions supplémentaires pour le volet Éclair III du programme de brancher tous les foyens à Internet haute vitesse. Le réseau deviendra offert partout sans être accessible pour tous. Car, les subventions paient les lacunes techniques de la connexion, mais n'auront aucun impact sur les freins financiers.

En 5 ans, les contribuables auront payé 9 milliards de dollars pour construire l'infrastructure d'un réseau qui ne leur appartient pas. Les contribuables devront accepter des coûts de branchement "excessivement élevés". Le gouvernement laisse l'entière propriété des infrastructures de branchement Internet aux compagnies de télécommunications, qui demandent ensuite de payer pour accéder au réseau tout en ramasssant des profits très importants.

Les entreprises de télécommunications bénéficient de subventions pour augmenter le réseau filiaire dans les régions sans aucune contrainte quant aux prix qu'elles peuvent ensuite facturer aux abonnés. Alors que l'accès à Internet devient un vecteur d'égalité sociale et économique et un prérequis à la participation démocratique, le Canada est le pays où l'accès à Internet est le plus cher au monde, juste après les États-Unis. 

Les sommes dépensées par l'État pour contruire le réseau devraient autoriser une réclamation pour la propriété des infrastructures de connexion qui lui revient.  Le gouvernement ne devrait-il pas non seulement rendre Internet physiquement disponible, mais aussi financièrement accessible.

(Source: article de Myriam Lavoie-Moore, chercheuse à l'IRIS et chercheuse post-doctorale à l'Australian National University, publié dans Le Devoir d'aujourd'hui)

mercredi 1 décembre 2021

Dehors, Serge, Dehors au cinéma régional

Hier, nous sommes allés, mon mari et moi, visonner le récent film de Martin Fournier et Pier-Luc Latulippe lors d'une diffusion unique à 19h15. Le public pouvait échanger, après la projection, en présence des réalisateurs disponibles pour répondre à nos questions. Un documentaire de 67 minutres qui nous permet d'aller vers la lumière, suite à la longue période de six ans du comédien Serge Thériault dans l'ombre de son confinement.

Malade, soit, mais avec un accent sur les répercussions que la maladie psychologique de l'acteur apportent à la vie de son entourage. Une chronique sociale. La femme de Serge, Anna, leur fille Melina, les voisins qui logent en bas, Jolande et Robert, le véritable sujet du film, soit les proches aidants, des personnes qui aiment l'artiste et qui veulent l'aider.

Martin Fournier est un ancien participant à la Course destination monde, édition 1998-1999 et travaille dans le milieu de la construction. Quand je lui ai demandé s'il avait travaillé déjà en travail social, il m'a répondu qu'il avait étudié en psychologie.  Pier-Luc Latulippe est réalisateur à Radio-Canada. Ensemble, ils ont eu un beau succès avec Manoir (2016) qui a gagné un Iris lors du gala Québec Cinéma en 2017. Déjà ils s'intéressaient à la santé mentale en documentan la vie d'anciens patient d'un hôpital psychiatrique.

Ils ont passé beaucoup de temps à mieux connaître leurs sujets hors caméra. Puis ils ont tourné plus d'un an. Anna attendait un miracle qui sauverait Serge. Peut-être que de documenter cette attente pourrait faire apparaître une solution? Eh bien oui, un petit miracle se produira montrant une voie d'espoir pour les proches aidants attentifs aux maigres progrès de la santé de l'artiste.

Un long silence de six ans, sans beaucoup de ressources ni d'aide pertinente du système de santé, un tabou encore présent dans notre société préférant la performance et l'activisme, nous démontre que la souffrance de la conjointe, de la fille et des voisins d'une personne souffrante de problèmes psychologiques est immense. Il valait le coup de créer un tel documentaire pour sensibiliser la population de cette profonde souffrance de l'entourage proche aidant peu montrée ni à l'écran ni dans les médias généralistes.

Bravo aux réalisateurs et sincères remerciements pour leur généreuse présence auprès du public sorelois.