lundi 18 février 2019

Pauvres piétons: la rue Aggée-Pelletier si glacée

La rue qu'emprunte les élèves de l'école primaire ou les aînés qui vont au bureau de la Fabrique ou à l'église  est totalement glacée. Pourquoi un tel oubli des besoins des piétons ? 

La mobilité à Saint-Robert semble une mobilité de voitures automobiles ou de véhicules VUS. La mobilité, mesdames et messieurs les décideurs, doit aussi être adaptée pour les piétons. Il semble que ce ne soit pas une priorité. 

Les trottoirs demeurent une réserve importante de dépôt de neige, les accotements sont en glace sur plus d'un mètre de largeur. Les piétons doivent marcher dans la rue, sans grande assurance de sécurité. Les enfants et les aînés sont désavantagés quand passe un véhicule, assuré d'être maître de la route si bien entretenue dans son centre. De plus,t si peu d'automobilistes respectent les limites de vitesse affichées.

Les piétons ne bénéficient pas de représentant, ni de lobbyiste. Leur parole n'est pas forte ni audible jusqu'aux oreilles des élus, semble-t-il.

Pourtant, il existe des fonds quand la visite s'en vient à la fête hivernale, Le dégagement des voies s'améliore. Mais en un autre temps, on oublie le principe de précaution.


samedi 16 février 2019

Le gaz naturel: une fausse bonne idée

Entre 2016 et 1990, les émissions de gaz à effet de serre (GES) ont diminué d'à peine 10 mégatonnes (Mt) au Québec. Il faut réduire nos GES à 17 Mt/an d'ici 2050. Il faudra réduire nos GES d'un volume récurrent 6 fois  plus important pour atteindre la cible, non pas un faible et insuffisant 10 Mt en 26 ans. 

La récente Politique énergétique 2030 du Québec (PEQ2030) parle d'un nouveau pacte énergétique et elle donne à Énergir (anciennement Gaz Métro) le mandat de développer un vaste chantier d'approvisionnement en gaz naturel en élargissant l'offre du réseau de distribution actuel. Elle parle d'énergie de transition alors que les approvisionnements gaziers sont majoritairement d'origine fossile. L'impact climatique d'une molécule de méthane qui se perd dans la chaîne d'approvisionnement est plusieurs dizaines de fois celui d'une molécule de dioxine de carbone produite pendant la combustion du méthane.

GNL Québec s.e.c., une usine de gaz naturel liquéfié, veut s'installer au Saguenay. Énergie Saguenay veut liquéfier du gaz naturel venant des réservoirs géologiques de l'ouest  dans une quantité deux fois plus importante que la consommation québécoise de gaz naturel en 2016. Ensuite il faudra le charger sur un quai maritime sur le Saguenay dans le but de l'acheminer vers l'international. 

Pourquoi investir dans le gaz naturel, ne serait-il pas plus intéressant d'investir dans des structures de décarbonisation de notre économie, dans des allocations de ressources  s'intéressant à la mise en valeur des gisements d'efficacité énergétique et des nouvelles énergies renouvelables présentes ici ?

Demeurer dépendant du gaz naturel nous entraînera dans une impasse en 2030. Il faudra reconvertir notre ressource à nouveau avant 2050.  Penser en cercles fermés selon les promoteurs qui s'avancent, le Québec se retrouvera un contre-exemple international car il n'aura pas su gérer, planifier, et lutter efficacement contre les changements climatiques.

(Source: des membres du Collectif scientifique sur la question du gaz de schiste et des enjeux énergétique au Québec, article publié le 14 février dans Le Devoir).

lundi 11 février 2019

Saint-Exupéry et l'homme moderne

Louis Cornellier écrivait un intéressant article dans Le Devoir du 4 février dernier. En 1943, Antoine de Saint-Exupéry a 43 ans et se bat, il utilise le droit de risquer sa vie pour son pays occupé. Il est un héros. Toutefois, il est inquiet et écrit pourtant en juillet 1943: " je ne puis supporter l'idée de verser des générations d'enfants français dans le ventre du Moloch allemand".

Voilà pourquoi il se bat. Son inquiétude vient de loin, car même si la guerre sera gagnée, cette idée ne l'apaise pas. "Quand la question allemande sera enfin réglée, tous les problèmes véritables commenceront à se poser". Et selon lui, ces problèmes, ce problème, au fond, car il n'y en a qu'un vrai, c'est "celui du sens de l'homme, et il n'est point proposé de réponse et j'ai l'impression de marcher vers les temps les plus noirs du monde".

Saint-Ex écrit que "l'homme moderne souffre d'un vide spirituel, qui ne peut qu'engendrer son désespoir, même en temps de paix. Je suis triste pour ma génération qui est vide de toute substance humaine. Qui, n'ayant connu que le bar, les mathématiques et les Bugatti comme forme de vie spirituelle, se trouve aujourd'hui dans une action strictement grégaire qui n'a plus aucune couleur".

Sa foi, il la place dans une "vie de l'esprit plus haute encore que la vie de l'intelligence" dans un souci de la civilisation conçue comme un "bien invisible puisqu'elle porte non sur des choses, mais sur les invisibles liens qui les nouent l'une à l'autre, ainsi et non autrement". Selon Saint-Ex, vivre sans inquiétude spirituelle et sans nostalgie, c'est vivre en robot et en imbécile.

C'est pourquoi j'ai tant de plaisir à suivre des cours en théologie et en philosophie à distance avec l'Université Laval.  Comme Saint-Ex,  je pense que le monde "a tant besoin d'un dieu, il faudrait faire pleuvoir sur eux quelque chose qui ressemble à un chant grégorien".

(Source: article inspiré par l'essai du philosophe et politicien François-Xavier Bellamy)

dimanche 3 février 2019

Les scientifiques sont-ils muselés au MAPAQ ? Les lobbies travestissent-ils la recherche ?

Alors qu'un agronome avec 32 ans d'expérience, Monsieur Louis Robert,  lance un cri d'alarme sur l'ingérence du privé dans la recherche publique sur les pesticides, le ministre de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation (MAPAQ), André Lamontagne, décide de le congédier le 24 janvier dernier. "C'est ma décision, alors je suis très à l'aise avec ma décision", clame le ministre. Cet agronome a pourtant  voulu être loyal envers la protection de la santé des Québécois plus qu'à la protection des intérêts des entreprises privées.

Déjà en mars 2018, Radio-Canada avait une dizaine de témoignages qui révélaient une crise dans la recherche publique en agronomie. Le Centre de recherche sur les grains (CÉROM) est une institution publique. Une partie de ses travaux vise à réduire l'utilisation des pesticides nuisant à l'environnement.

Le CÉROM reçoit 68 % de son financement du ministère de l'Agriculture.  Le MAPAQ n'a pas le droit de vote au conseil d'administration. Son représentant est un invité qui peut fournir des conseils.
Dans une note interne du MAPAQ adressée à une sous-ministre adjointe, le CÉROM avait écrit qu'il était "contrôlé par des intérêts incompatibles avec l'intérêt public", et ce, déjà en mars 2018. La note fait aussi état de "tentatives d'intimidation de la direction sur les chercheurs et d'ingérence de quelques membres du CA, et notamment de son président, dans la diffusion et l'interprétation des résultats des projets de recherche".

Plusieurs rapports démontrent, ici et en Europe, que les néonicotinoïdes sont toxiques sur les pollinisateurs. Mais le président des Producteurs de grains du Québec (11 000 producteurs en 2018), écrivait "qu'il n'y a pas de risque à utiliser les néonicotinoïdes quand c'est fait en fonction de ce qui est indiqué sur l'étiquette".

La porte-parole du ministère, d'autre part, rappelait que "dans le cadre des programmes du MAPAQ, la diffusion des résultats des projets de recherche est exigée". Mais deux études réalisées au CÉROM, transmises au ministère en février et juin 2017 n'avaient toujours pas été publiées en mars 2018, selon Radio-Canada. Le CÉROM est financée en grande partie par l'État mais semble contrôlé par des intérêts privés.

Il faut se rappeler que le ministre de l'Agriculture de cette époque ne se gênait pas pour dire que "Monsanto est plus puissante que le gouvernement". Les agronomes qui conseillent les agriculteurs sont en majorité des salariés des compagnies qui vendent des pesticides. N'est-ce pas troublant ?

"Les lanceurs d'alerte sont essentiels à la démocratie", selon le président de la Fédération professionnelle des journalistes du Québec (FPJQ), Stéphane Giroux. Le rapport de la commission Charbonneau recommandait pourtant qu'on protège les lanceurs d'alerte qui décident de parler aux journalistes pour mettre en lumière des situations inquiétantes. "Une chasse aux sorcières", selon la FPJQ.

(Source: Radio-Canada articles de Thomas Gerbet du 5 mars 2018 et du 30 janvier 2019 et articles du Devoir de Améli Pineda et Guillaume Bourgault-Côté du 31 janvier 2019 et l'éditorial de Robert Dutrisac du 1er février 2019)