vendredi 29 septembre 2017

La loi de Netflix déçoit le ministre québécois de la culture, Luc Fortin

Malgré l'entente fédérale qui abdique face à la production de contenu original francophone par la multinationale Netflix, hier, le ministre Fortin a montré sa colère, il était sans mots. Rien n'assure, selon lui, que la langue française se retrouvera dans une portion déterminée de contenu original dans les plateformes numériques.

Si on se contente de faire confiance à la main invisible du marché, la précarité de notre identité culturelle est en danger. La décision fédérale cautionne l'iniquité fiscale, a conclu Luc Fortin. Le ministre péquiste Nicolas Marceau a évoqué la consécration qu'il est correct de faire de l'évasion fiscale. Les impôts ne seraient pas pour tout le monde, aussi inacceptable pour Gabriel Nadeau-Dubois.

Le député de la Coalition avenir Québec  François Bonnardel, quant à lui, se réjouit de la très bonne nouvelle de l'entente fédérale d'hier avec Netflix. 

Il y a deux semaines, une coalition regroupant l'essentiel des grands joueurs du milieu culturel et des communications au Québec lançait un manifeste destiné tant au provincial qu'au fédéral. Les signataires demandaient que les GAFA--Google, Apple, Facebook, Amazon et autres Netflix-- soient soumis aux mêmes règles que les entreprises québécoises et canadiennes en matière de fiscalité, de taxation et de réglementation.

Le Québec finalise la Politique québécoise de la culture ébauchée au printemps dernier. Toutefois les questions de réglementation et de taxation liées aux acteurs Internet relèvent d'Ottawa. Actuellement, les entreprises d'ici comme les télédiffuseurs et les câblodistributeurs sont obligées de contribuer au financement du Fonds des médias du Canada. Ce Fonds sert à développer des contenus canadiens.

Demain, l'Union européenne discutera d'une proposition d'imposition pour les géants du GAFA. Le ministre français des Finances, soutenu par l'Allemagne, l'Italie et l'Espagne devra convaincre ses homologues des 28 pays de l'UE lors d'un sommet en Estonie. L'Irlande a un taux d'imposition autour de 12,5 % et accueille un grand nombre de géants du GAFA. Adhérera-t-elle facilement aux idées des partisans de la taxe ?

(Source: des articles d'Antonio Rodriguez, Guillaume Bourgault-Cöté et Marie-Michèle Sioui dans Le Devoir d'aujourd'hui et de la fin de semaine du 17 septembre)


jeudi 28 septembre 2017

L'utilisation des plantes pour assainir les eaux usées

Les usines d'épuration des eaux usées rencontrent un problème insurmontable jusqu'à maintenant. Elles devront trouver une manière d'éliminer les antibiotiques, les médicaments ou le bisphénol A qui se retrouve dans le revêtement intérieur  des boîtes de conserve et dans divers contenants pour l'eau et la nourriture ou les métaux lourds ou les hormones ou d'autres perturbateurs endocriniens ou les psychotropes.

Cette semaine à Montréal, on présentait des résultats intéressants à la 14e conférence internationale sur les phytotechnologies (IPC 2017). L'Université technique de Crète en Grèce a réussi à retirer 92 % de bisphénol A présent dans les eaux usées d'une petite municipalité de l'île. En construisant un marais, en y faisant pousser du jonc piquant, une plante indigène qui est bien adaptée aux milieux salés, qui supporte bien le stress, le chercheur a réussi à assainir les eaux usées qui  circulent à travers les racines du jonc.

Même si les biberons ne contiennent plus de bisphénol A depuis 2008, ce produit est un perturbateur endocrinien. Il mime les effets de nos hormones et peut entraîner des anomalies physiologiques et reproductrices.

Il faut procéder par des tests pour déterminer quelles plantes indigènes peuvent extraire efficacement et rapidement les composés pharmaceutiques que l'on souhaite éliminer. La recherche devra continuer. Des combinaisons de différentes espèces pourront mieux y parvenir, selon le cas. Par des essais à petite échelle, les chercheurs réussiront probablement à  assainir les eaux usées de plus en plus économiquement. Le temps et la recherche scientifique apporteront certainement un jour une solution efficiente à ce problème de notre société.

(Source: Le Devoir, article de Pauline Gravel publié aujourd'hui)







mercredi 27 septembre 2017

Met-on entre parenthèses le pouvoir citoyen ?

Un rapport de force donné aux citoyens a été rejeté par le groupe de travail mandaté par le ministre Martin Coiteux. En juillet, leur rapport a été remis au ministre. Toutes les propositions qui donnaient un pouvoir d'initiative aux citoyens pour forcer leur ville à tenir une consultation indépendante pour un projet majeur ne pourront pas être une formule de rechange aux référendums municipaux. De même pour tenir des audiences indépendantes pour les projets majeurs, même rejet dans le rapport remis par ce groupe de travail en juillet.

Ce rapport avait été commandé en mai pour mieux définir les contours des politiques de participation publique modernisées qui seront publiées dans un nouveau règlement au cours des "prochaines semaines". Il concluait qu'il valait mieux "laisser les municipalités libres de déterminer les moyens à retenir en matière de participation publique". Le projet de loi 122, adopté en juin dernier, permet aux villes de soustraire leurs décisions à des référendums. 

Le ministre souhaitait améliorer la participation publique en général, disait-il. Pourtant, "les recours des citoyens seraient essentiellement limités aux tribunaux, une démarche longue et coûteuse" écrit le groupe de travail, quand une ville ne respecte par sa propre consultation publique.  À l'Union des municipalités du Québec (UMQ), on pense que les citoyens n'ont pas à l'heure actuelle de contre-pouvoir. Le ministère des Affaires municipales devrait mettre une structure en place pour permettre de répondre à cette préoccupation citoyenne, selon la mairesse de Châteauguay, Nathalie Simon, qui travaille pour trouver un tel mécanisme au sein de l'UMQ.

Ce mécanisme  à trouver devrait "accompagner les citoyens et, le cas échéant,  forcer la municipalité à démontrer qu'elle a bien suivi la politique de communication publique qu'elle a adoptée", dit madame Simon, lors d'un entretien avec la journaliste Isabelle Porter du Devoir.

Au bureau du ministre, on confirme que le rapport du groupe de travail alimente leur réflexion. Les travaux  de réflexion se poursuivent au ministère. "Le règlement sur la participation publique va être publié au cours des prochaines semaines " selon l'attachée de presse du ministre Coiteux. Cette attachée de presse, Marie-Ève Pelletier,  n'a pas voulu commenter le rapport dans le détail, écrit de plus  la journaliste.

 Source: Le Devoir, édition du 26 septembre


jeudi 21 septembre 2017

Un forage pétrolier près de votre résidence, cela vous plairait ? C'est presque fait.

Serait-il bienvenu, ce forage gazier ou pétrolier, à moins de 500 pieds (150 mètres) de votre résidence ? Alors que le ministre de l'Énergie et des Ressources naturelles, Pierre Arcand, est en Asie, "en mission", le gouvernement Couillard a publié hier 269 pages précisant des modalités qui encadreront les projets d'exploration et d'exploitation de pétrole et de gaz sur le territoire québécois. Quatre projets de règlement dans la Gazette officielle nous indiquent des précisions sur la première Loi sur les hydrocarbures de notre histoire provinciale qui a été adoptée sous le bâillon en décembre dernier.

Les lacs et les rivières du Québec pourraient être choisis par les entreprises pétrolières et gazières pour des opérations de fracturation. Le lac Saint-Jean, le Richelieu, la Saint-François, la Saint-Maurice, la Batiscan, la Sainte-Anne, la Chaudière sont dans des territoires sous permis. Si l'entreprise respecte 175 mètres entre la tête du puits et une concentration d'activités résidentielles, commerciales, industrielles ou de services, ce sera satisfaisant. Une résidence isolée, 150 mètres suffiront. 

Près d'un parc national ou d'une aire protégée, en milieu hydrique, près des secteurs habités, si une production commerciale d'énergies fossiles était envisagée, 60 mètres suffiront. Entre la tête d'un puits et "la voie navigable du fleuve Saint-Laurent", 40 mètres suffiront. Près d'un cimetière, la distance séparatrice est augmentée à 100 mètres. Les morts sont mieux protégés que l'eau du Saint-Laurent qui abreuve la moitié de la population québécoise!

Mais les forages horizontaux, les opérations de fracturation n'obtiennent pas de précision dans ce nouveau projet de règlement publié hier. En cas de déversement, la responsabilité des entreprises est plafonnée à 10 millions de dollars, dans les projets en milieu terrestre et 25 millions en milieu hydrique. Qui donc assumera totalement la facture ? Nous tous avec nos taxes et impôts. Quel projet économique intéressant pour les contribuables québécois!

Source: Le Devoir d'aujourd'hui 







mardi 19 septembre 2017

Quantifier la corruption ?

Les pots-de-vin versés chaque année sur le globe totalisent entre 1500 et 2000 milliards de dollars, soit environ 2 % du produit intérieur brut (PIB) mondial.  " La corruption systématique compromet la capacité des États à générer de la croissance et à sortir la population de la pauvreté"  a déclaré Madame Christine Lagarde, directrice du Fonds monétaire international (FMI). Dans de nombreux pays, la corruption est un problème macroéconomique. Lors de son discours devant la Brookings Institution à Washington, madame Lagarde a proposé que les 189 pays membres du FMI quantifient mieux et analysent le problème pour mieux apprécier l'impact économique de la corruption. 

Comme la corruption est souvent cachée, les nouvelles politiques pourraient prendre des années avant que les nouvelles méthodologies de mesure et d'analyse soient efficaces. La directrice du FMI pense que "ce n'est pas une raison pour ne pas aller de l'avant" même si certains gouvernements envisagent la corruption comme un problème politique et non économique.

Source: Le Devoir d'aujourd'hui


vendredi 15 septembre 2017

Le projet de loi C-58

Les promesses de 2015 sont-elles réalisées dans cette réforme de la Loi sur l'accès à l'information, loi adoptée originellement en 1983 ? Les travaux parlementaires reprendront lundi prochain. La promesse de soumettre le Bureau du premier ministre (BPM) et les cabinets ministériels à la Loi ne sera pas tenue, le statu quo persistera encore, même si des provinces permettent déjà ces demandes d'accès.

Le commissaire à l'information pourra ordonner aux ministères et organisations fédérales de divulguer de l'information. Mais laquelle ? Les frais associés à une demande d'accès seront limités aux 5 $ initiaux. 

Le gouvernement pourra encore refuser de divulguer de l'information s'il prétend que c'est un document confidentiel du cabinet. Personne ne peut vérifier si cette classification est justifiée, pas même la Cour fédérale ni le commissaire. Le commissaire pourra examiner les dossiers que le gouvernement considère protégé par le secret professionnel entre un avocat et son client (section 23).

Des informations que les libéraux avaient promis de rendre accessibles au public seront à l'abri de la Loi. Ils voulaient sortir le gouvernement de l'ombre pour être au service de la population. Ils voulaient que le gouvernement soit ouvert par défaut. Ce sera un échec car les ministères et les organismes soumis à la loi pourront ignorer des demandes s'ils les trouvent frivoles ou vexatoires. Assez subjectif, non ?

Il faudrait que les promesses de 2015 soient tenues. Les Canadiens le méritent bien.

(Source: Le Devoir, page Idées du 15 septembre)

mercredi 13 septembre 2017

Est-on "climatonégationniste" ?

On lit et on entend parler souvent des "climatosceptiques", mais devrait-on plutôt parler de "climatonégationnistes " ? Dans la page Idées du 8 septembre du Devoir, Ronald Albert explique la différence. La personne sceptique évite d'approuver simplement une idée sans demander des preuves solides avant de se laisser convaincre.

Nier l'évidence scientifique est la manière des négationnistes. Les humains sont responsables du réchauffement climatique, les preuves sont solides et confirmées par les nombreuses prévisions qui sont devenues réalité avec le temps.

Les incendies font de grands désastres, les inondations sont plus importantes, les ouragans sont plus dévastateurs, le niveau des océans monte, les températures se réchauffent, le littoral s'érode, etc. Depuis près de 100 ans, le rôle du dioxyde de carbone dans l'atmosphère a été compris. Les gaz à effet de serre et leurs conséquences dramatiques sont expliqués depuis des décennies par les climatologues.

Depuis longtemps, les scientifiques répètent les mêmes informations. Pourquoi refuse-t-on si souvent de les entendre ? Les climatonégationnistes ont de grands moyens. Les gens qui tirent leur richesse des énergies fossiles (charbon, gaz, pétrole...) propagent des idées qui servent  d'abord leurs intérêts financiers. 

Les gouvernements agissent peu car les citoyens sont peu motivés, hésitent et se laissent facilement influencés par des informations peu rigoureuses.  Mais c'est le travail des journalistes et des politiciens de nommer cette réalité avec rigueur.

Le consensus scientifique nous permet de réaffirmer que nous devons agir pour ralentir le réchauffement climatique. Le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) s'est réuni la semaine dernière à Montréal pour préparer la table de matières du sixième rapport de l'organisation devant être publié en 2022.

Il est urgent d'agir. Trouver des solutions. C'est une question de solidarité. La solution est collective pour éviter que des milliards de  personnes souffrent d'un manque d'eau et doivent se déplacer.  L'Accord de Paris adopté en décembre 2015 sera-t-il réalisé ?

(Source: aussi l'article d'Alexandre Shields du 7 septembre dans Le Devoir)

lundi 11 septembre 2017

Nos services municipaux: plus chers comparativement

Le palmarès des municipalités préparé par HEC Montréal compare les municipalités selon 30 indicateurs. Les villes sont classées par rapport aux municipalités de leur groupe de référence ( selon leur taille, soit le nombre d'habitants pour chacune).

Saint-Robert avait 1 859 habitants selon l'analyse la plus récente publiée par le Centre sur la productivité et la prospérité de HEC Montréal. Son groupe de référence (1000 à 1 999 habitants) est le même que Saint-Ours et Yamaska dans notre MRC Pierre-de Saurel.

Pour obtenir le score global attribué à chaque municipalité, l'analyse part d'une moyenne pondérée des scores des 12 indicateurs suivants: 
  1. Coût de la gestion administrative par habitant;
  2. Coût de la voirie par kilomètre;
  3. Coût du déneigement par kilomètre;
  4. Coût du service de police par habitant;
  5. Coût du service de protection incendie par tranche de 100 000 $ d'évaluation foncière;
  6. Coût de traitement d'un mètre cube d'eaux usées;
  7. Coût du réseau d'égout par kilomètre de conduite;
  8. Coût de traitement d'un mètre cube d'eau potable;
  9. Coût du réseau d'aqueduc par kilomètre de conduite;
  10. Coût du service de collecte des déchets par habitant;
  11. Coût du service de collecte des matières recyclables par habitant;
  12. Coût du service loisir et culture par habitant.
Alors que la municipalité de Saint-Ours a réussi à obtenir un score indiquant que le coût du service municipal est plus faible de 7,77 % que la moyenne des municipalités avec la population de 1 000 à 1 999 habitants, Yamaska a obtenu un score indiquant que son coût du service municipal est plus élevé de 9,59 % que la moyenne du même groupe de référence. Toutefois on découvre que Saint-Robert obtient un score indiquant que son coût du service municipal est plus élevé de 30,53 % que la moyenne du même groupe de référence. Serait-ce le temps de s'interroger et de poser des questions ? La participation citoyenne  et sa vigilance sont-elles suffisantes pour s'assurer que chaque contribuable de notre municipalité obtienne une gestion efficiente de ses versements de taxes municipales ?

Ainsi Saint-Robert présente des coûts moyens des 12 services municipaux sélectionnés nettement plus élevés que ceux de la moyenne des municipalités de  taille similaire. Le score de 30,53 % attribué à la municipalité de Saint-Robert signifie qu'elle présente des coûts qui sont en moyenne 30,53 % plus élevés que dans des villes de la même taille de référence.

Saint-Robert dépense ainsi annuellement 993,67 $ par habitant, ce coût par habitant des dépenses totales permet d'obtenir le 15e rang sur 248 au sein de son groupe de référence; 233 municipalités dépensent davantage par habitant pour rendre ses services municipaux. Cependant Saint-Robert a un coût de réseau de 59 460,75 $ par kilomètre de  conduite d'égout, elle prend ainsi le rang de la pire performance soit 165e rang sur 165 municipalités de taille similaire. Donc, aucune municipalité ne dépense davantage par kilomètre de conduite d'égout pour une ville de  taille similaire.

Il faudrait réfléchir à ce qui peut occasionner un tel mauvais classement pour les coûts du réseau d'égout par kilomètre de conduite. Des évènements qui entraînent des coûts exorbitants pour le réseau d'égout seraient-ils découvrables ?



dimanche 10 septembre 2017

Socrate, Platon, Aristote pour tous.

La personne qui veut ouvrir son esprit à une culture générale, à l'histoire des grands principes, à l'histoire des institutions, à mieux prendre des décisions dans l'espace public, dans l'espace politique et social peut trouver une toute petite maison d'enseignement qui remet les grands penseurs au goût du jour.

Le Collège néo-classique, affilié au Collège universitaire dominicain d'Ottawa, vise les professionnels de 25 à 45 ans, qui regrette leur manque de culture générale. Après la disparition des collèges classiques, notre système d'éducation a favorisé une formation d'efficaces techniciens. Mais pour repenser les enjeux sociaux, pour construire un argumentaire correctement, un peu de recul historique peut aider à trier les informations pertinentes retrouvables sur le Web.

Une dizaine de sessions de formation d'une journée est offerte à Montréal ou à Ottawa, chaque semestre. Les enjeux d'actualité y sont analysés à la lumière des grands penseurs d'hier, d'aussi loin que les Grecs ou de Marx. Une douzaine de participants forme un petit groupe de discussion et d'apprentissage après lectures et analyses de textes majeurs. Des avocats, des médecins, des politiciens, des journalistes et d'autres professionnels approfondissent alors une nouvelle  grille d'analyse  qui sera utile dans le cadre de leur travail par l'amélioration de leur formation générale. 

Le Groupe femmes, politique et démocratie (GFPD) encourage les formations en rhétorique de ce Collège néo-classique pour des aspirantes élues ou élues, à tous les paliers politiques pour apprendre l'art de "communiquer pour convaincre". Une bonne façon pour stimuler la présence des femmes en politique, selon la directrice générale du GFPD, Esther Lapointe.

(Source: Le Devoir,  article de Marco Fortier du 7 septembre)


Et l'appartenance ?

Notre appartenance, elle vient de quoi ? Quand nous demandons, lors de la rencontre d'une personne alors inconnue, tu viens de quelle région, souvent sa langue se délie et ses yeux brillent. Notre appartenance vient souvent du lieu de notre enfance. Nous sommes souvent peu enclins à oublier les affres du village de notre jeunesse. Nous y demeurons attachés malgré les déménagements parfois nécessaires pour poursuivre des études ou des activités professionnelles. Des amis originaires d'autres pays nous étonnent facilement en nous expliquant la culture et les mœurs différentes de leur enfance ou de leur jeunesse, comparées aux coutumes d'ici.

Un mélange de fierté et d'engagement nous envahit quand on songe au lieu de notre enfance. Au-delà du sentiment de clocher, nous tentons souvent de continuer à favoriser les intérêts collectifs de notre patelin d'origine. L'appartenance nous permet de se soustraire à l'individualisme à la mode  et de désirer améliorer l'ambiance de la collectivité et son avenir.

Sommes-nous dignes de la puissance de notre appartenance ?

(Source: texte de Maurice Dupont, président du réseau FADOQ dans Virage d'automne 2017)

mercredi 6 septembre 2017

L'histoire, pourquoi ?

Pourquoi étudier l'histoire aujourd'hui ? Voici la question que se pose Martin Pâquet dans la page Idées du Devoir de la fin de semaine dernière. Spinoza a répondu simplement: ni rire, ni pleurer, ni détester, mais comprendre, nous rappelle-t-il.

Au lieu de retenir des dates et des faits, d'abord il importe de les mettre en relation, se donner une perspective et saisir le contexte. Comprendre, c'est "prendre avec".

L'étude du temps passé, dans ses continuités et ses ruptures avec le présent: voilà l'objet d'étude. La méthode: rassembler les documents avec les traces du passé, les étudier par l'analyse critique et reconstituer ce qui fut afin de mieux comprendre.

L'idéal de la vérité des faits et le respect de la dignité humaine: voilà la double exigence éthique indissociable.

La posture en matière de compréhension est surtout d'être un serviteur public: donner un sens pour saisir la perspective, les conséquences; comprendre les attentes de ses concitoyens et  faire comprendre le passé dans sa complexité.

L'histoire relève ainsi d'une disposition à l'endroit de soi et des autres. Elle reste celle de la compréhension, sans jugements moraux, mais avec une empathie constante à l'égard de la condition humaine à travers le temps. Sa finalité repose dans cette commune condition qu'il importe de comprendre.


mardi 5 septembre 2017

Une pétrolière et une ville: un procès pour avoir voulu protéger les sources d'eau potable


Voici un texte important pour comprendre la valeur d'être informé. Un membre du Regroupement Vigilance Hydrocarbure Québec (RVHQ) a écrit ceci. Je souhaite que ce texte soit lu par toutes les personnes intéressées à la protection de l'eau potable. Voici ce document qui suit.

Ristigouche Sud-Est

Environnement et violence économique



Le 5 septembre 2017, monsieur François Boulay, maire de Ristigouche Sud-Est, affrontera devant les tribunaux la pétrolière Gastem. Cette dernière poursuit la municipalité pour une somme de 1,5 millions de dollars concernant un règlement que le conseil municipal a adopté afin de protéger l’eau potable de ses 157 citoyens.

                                                                                               

Le discours médiatique que tiennent nos élus provinciaux sur la nécessité de faire la transition énergétique, livré avec verve et conviction, est ironiquement accompagné de politiques qui ignorent les constats de la science et bafouent les notions de bien commun et de justice sociale. En effet, la Loi sur les hydrocarbures, adoptée sous le bâillon au mois de décembre 2016, est grossièrement favorable aux pétrolières et aux gazières et est appuyée par un ministère de l’Environnement émasculé, incapable de répondre aux objectifs fondamentaux de sa mission. Parallèlement, le gouvernement engloutit sans consultation des fonds publics astronomiques pour soutenir des entreprises polluantes et génératrices de conflits sociaux. Quant aux municipalités, privées de tout pouvoir légal, elles sont incapables de protéger leur milieu de vie.



Cette conjoncture délétère consolide la souveraineté toxique de ces épaves industrielles d’un autre temps, venues s’échouer dans nos communautés. Elle favorise aussi le recours à ce genre de poursuite ignoble, d’une rare violence économique. En effet, une victoire de la compagnie pourrait, jurisprudence à l’appui, empêcher sans appel les municipalités du Québec de protéger leur environnement, laissant à elles-mêmes toutes les municipalités « claimées » de la Vallée du Saint-Laurent. Au moment où la science annonce la «Sixième extinction massive», c’est l’attitude frivole et inconséquente du gouvernement qui se comporte en véritable laquais de cette industrie, qu’il faudrait sanctionner. De toute évidence, seule la société civile semble en mesure de rétablir un minimum de justice sociale et environnementale.



A l’instar de monsieur Marc Brullemans, (coordonnateur interrégional de la région nord du Regroupement vigilance hydrocarbures Québec/RVHQ, biophysicien et membre du collectif scientifique sur la question du gaz de schiste), j’estime que le combat de Gastem est dépassé et entrepris sans dignité. J’apporte sans réserve mon soutien au maire de Ristigouche Sud-Est et je vous invite à en faire autant en faisant un don à cette municipalité.



Josée Gagnon

Mont-Saint-Hilaire


L'utilitarisme de l'éducation

Préparer les étudiants au marché du travail ou les former dans le sens d'une culture générale ?

Les besoins du marché du travail évoluent, les emplois manuels seront plus rares avec la technologisation et la robotisation qui prennent de plus en plus de place. Les nouveaux emplois exigeront une plus grande capacité de réfléchir sur le sens de la vie et sur l'orientation de la société. Des citoyens plus ouverts et plus alertes intellectuellement, plus critiques pourraient sauver la démocratie, explique le sociologue Guy Rocher.

Membre de la commission Parent (1961-1963), âgé de 93 ans, auteur du premier livre de sociologie que j'ai étudié au cégep, ce professeur émérite connaît bien le sujet et Marco Fortier présente une entrevue dans Le Devoir du 27 août.

Depuis 1967, les enfants de milieux modestes ou défavorisés peuvent maintenant poursuivre des études jusqu'à l'université car leur gratuité a été un facteur important. L'éducation demeure encore une priorité des partis politiques. Toutefois, le sociologue déplore qu'on ne valorise pas suffisamment le statut d'enseignant, surtout au secondaire et au collégial.

Le réseau collégial unique au Québec est né dans l'ébullition sociale de la Révolution tranquille. On a voulu y démocratiser l'éducation supérieure (45,8 % au secteur préuniversitaire). La qualité des professeurs a augmenté depuis plusieurs années. Les sections professionnelles (47,9 %) font le succès des cégeps et deviennent un moteur de développement économique et culturel.

Maintenant, 50 000 étudiants obtiennent un diplôme d'études collégiales chaque année. 175 270 étudient dans les 48 cégeps. Les programmes les plus fréquentés sont les sciences humaines et sciences de la nature dans le secteur préuniversitaire et les soins infirmiers et gestion de commerces dans le secteur technique.