mercredi 7 octobre 2015

Les frais accessoires

Les frais accessoires demandés par les médecins  pour les services de santé  et de services sociaux, assurés par la RAMQ, sont un glissement graduel vers une contribution directe des usagers, a-t-elle écrit lundi aux parlementaires.  Le système de santé  est fondé sur le financement public. Madame Raymonde Saint-Germain, la protectrice du citoyen, réaffirme qu'il est nécessaire d'interdire les frais accessoires, pour une question d'équité dans l'accès. Le ministre de la santé, Gaétan Barrette, répond qu'il  n'est pas capable de mettre fin à cette pratique qui représente 50 millions des 7 milliards versés aux médecins ou à leurs compagnies.

La protectrice du citoyen explique la nécessité de tenir un débat sur le sujet en toute transparence et avec ouverture. Il n'y a pas que l'aspect des chiffres et des impôts. C'est la remise en question de l'accès aux services pour tous. Le vieillissement de la population, les restrictions  dans le réseau, les malades qui survivent plus longtemps grâce au développement de nouveaux médicaments, comment le système de santé  pourra ramener ces frais accessoires dans le système public ?

Ne pas freiner cette tendance lourde entraînera des lendemains difficiles pour les malades démunis et défavorisés. La volonté des compressions qui s'accumulent nous dirige-t-elle vers l'utilisateur-payeur en santé comme dans les loisirs ? Est-ce un retour aux années d'autrefois où chaque malade payait pour se faire soigner ou mourait, s'il n'en avait pas les moyens ? Est-ce la confirmation du chacun pour soi ? L'économie bêtement chiffrée dépassera-t-elle la protection de la santé et de la sécurité des citoyens  comme valeur humaniste ?

(Source: Le Devoir)

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