jeudi 31 mars 2016

La recherche scientifique redevient prioritaire au fédéral

Une bonne nouvelle. La ministre fédérale des Sciences, Kirsty Duncan, affirme que la recherche fondamentale et les changements climatiques seront une priorité pour le gouvernement Trudeau. Une révision du soutien financier à la science et à l'innovation permettra  dorénavant de soutenir la recherche  plus efficacement.
 
Aussi, les agences de financement retrouveront leur indépendance. Elles ne seront plus conditionnées à délaisser certains secteurs ou à orienter leurs travaux vers des applications commerciales au détriment de la recherche fondamentale. Un changement réel de la politique des dix dernières années conservatrices fédérales.
 
Le secteur de recherche sur le changement climatique sera aidé. On créera  deux chaires d'excellence en recherche du Canada sur les technologies propres et durables d'une valeur de 10 millions chacune sur sept ans.
 
La ministre Duncan connaît bien le secteur. Elle a enseigné la météorologie, la climatologie et les changements climatiques à l'université ontarienne de Windsor. De plus, elle détient un doctorat en géographie. Elle encourage les jeunes à s'orienter  vers les carrières scientifiques. Un bon début pour contrer l'ignorance.
 
Source: Pauline Gravel, Le Devoir)


samedi 26 mars 2016

Pourquoi le monde existe ?

"La science a pour but de nous expliquer comment le monde fonctionne, et la foi, elle, de nous expliquer pourquoi le monde existe " voilà un message de Mgr Christian Lépine, archevêque de Montréal en ce temps pascal. Les beaux jours du printemps arrivent et la nature se réveille doucement, les bourgeons des arbres gonflent, les chocolats et la cabane à sucre nous appellent, voilà ce à quoi pensent la majorité des personnes en ce temps de renaissance.
 
Mais pour les catholiques, Pâques est d'abord une fête religieuse, la plus importante de la liturgie. Elle symbolise le noeud de l'espérance chrétienne. Sans la résurrection, l'espérance ne serait pas la même.  Souvenons-nous que le pape François prêche souvent l'espérance en l'humanité. Il a une vision d'ensemble de l'écologie et sait que la personne n'est pas séparée de l'environnement. Nous vivons tous dans une "maison commune", notre planète est si petite que nous cohabitons presqu'ensemble. L'humanité veut survivre. Le pasteur de Rome, le pape François, sait dialoguer entre la foi et la science. Le pouvons-nous aussi, en observant mieux son modèle d'humanité et de dignité ? Tentons tout de même, au meilleur de notre capacité.

mercredi 23 mars 2016

Le budget fédéral permet-il d'exercer un leadership environnemental ?

Une dizaine d'années de gouvernement fédéral conservateur s'est achevée dans le domaine de l'environnement. Avec 2,9 milliards de dollars sur cinq ans, le budget d'hier favorisera-t-il la lutte "contre les changements climatiques et la pollution de l'air" conduisant à la "croissance propre "? 
 
Le gouvernement Trudeau avait promis d'exercer un "leadership" international.  Élaborer un cadre de lutte contre les bouleversements climatiques, aider le Canada à respecter ses "obligations internationales" et stimuler la recherche dans le domaine climatique sont des actions annoncées.
 
Pour réduire l'intensité des émissions de gaz à effet de serre de la filière gazière et pétrolière, le budget d'hier prévoit une part de 50 millions afin de "permettre au secteur de continuer à contribuer à la prospérité canadienne".
 
Le gouvernement Trudeau complètera sa réforme des subventions aux énergies fossiles d'ici 2025.  Le budget propose 129,5 millions sur cinq ans pour l'adaptation des communautés nordiques au sein de sept ministères.
 
130 millions est prévu, sur cinq ans, pour mettre en place des technologies propres et créer des emplois verts.  62,5 millions pour améliorer l'accès aux carburants de remplacement comme les recharges à véhicules électriques.
 
Les milieux marins et les eaux douces bénéficieront d'un montant de 197,1 millions pour y faire de la recherche. Leur protection sera améliorée  par une enveloppe de 81,3 millions, sur cinq ans afin de désigner de nouvelles zones de protection marine.
 
Trois milliards suffiront-ils pour développer un cadre de lutte contre les changements climatiques et aider l'environnement ?
 
(Source: Alexandre Shields, Le Devoir)

dimanche 20 mars 2016

Le toit de la maison coule mais on choisit de payer l'hypothèque plus vite

Ce midi, Chantal Hébert m'a fait sourire lors de son commentaire sur le 3e budget provincial du gouvernement Couillard, présenté jeudi, lors de son passage à l'émission "Les coulisses du pouvoir."  Avec leur décision de rembourser la dette avec le surplus attendu de 2 milliards de dollars en mars 2017, au lieu de réinvestir dans les services publics de l'éducation et de la santé, la journaliste Hébert a comparé cette décision à la décision d'un propriétaire de maison qui préfère mettre ses épargnes annuelles en remboursement de sa dette hypothécaire au lieu de réparer le toit de la maison qui coule. Une manière de vulgariser une image politique pour la rendre accessible à tous. J'ai apprécié cette simplification.
 
Le toit coule parce qu'après les privations des deux dernières années, il faut faire du rattrapage. Les modestes mesures de diminution de 50 $ ou 25 $ de la contribution santé ne permettront pas aux particuliers de faire réparer leur toit. Alors que durant leur campagne électorale, on promettait de partager les surplus budgétaires moitié-moitié entre le remboursement de la dette et le réinvestissement dans les programmes d'éducation et de santé, constamment si importants pour la population. On a déjà oublié  cette promesse.
 
Ils ont entendu les parents s'inquiéter de devoir payer des frais de garde additionnels, non estimables facilement, lors de la production des déclarations de revenus de ce printemps-ci. 30 000 familles bénéficieront d'une consolation par une diminution rétroactive que Québec calculera cet été sur ces frais de garde pour les deuxième et troisième enfant de la famille. Ces derniers paieront moitié prix et Québec les remboursera.
 
Comme le fédéral avait accepté de déduire ces montants payés à Québec, et que ces montants diminueront rétroactivement, Ottawa réclamera cet été une portion de la consolation provinciale. Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué, hein ?
 
 
 

L'eau contaminée à Flint: "racisme environnemental"

Depuis avril 2014, la ville de Flint au Michigan avait décidé d'économiser en utilisant la rivière locale pour son réseau de distribution d'eau. Cette rivière est polluée et acide. Son eau est corrosive, ronge les tuyaux en plomb et a exposé la population à une catastrophe sanitaire.
 
Cette ancienne ville industrielle de 100 000 habitants dont 57 % sont noirs rencontre la pauvreté pour une grande proportion d'entre eux. Une commission parlementaire à Washington a été convoquée et le gouverneur du Michigan et l'Agence de protection de l'environnement (EPA) doivent maintenant s'expliquer. Le 17 mars, ils ont été questionnés et profondément embarrassés. Le gouverneur maintenait qu'il avait appris que l'eau était dangereuse qu'en octobre 2015. Diverses démissions ont été conseillées parce qu'ils étaient "à côté de la plaque".
 
Certains pensent que l'exposition disproportionnée des Noirs à cette eau polluée est un "racisme environnemental". Les infrastructures qui se dégradent dans les zones urbaines deviennent inquiétantes. Mais leur coût de remplacement semble si grand !
 
Le Québec, contrairement à la Colombie-Britannique et aux États-Unis qui ont refusé le projet d'oléoduc albertain transportant le pétrole des sables bitumineux pour exportation, devrait accepter, sans s'inquiéter, de laisser couler et traverser le Québec par 1,1 million de barils par jour dans l'oléoduc Énergie Est. À suivre les audiences du  BAPE terminées vendredi à Lévis, pour sa première partie, où les citoyens ont posé de nombreuses questions, le promoteur d'Énergie Est a aussi semblé souvent  embarrassé et ne savait pas toujours apporter des réponses pertinentes aux questions.  Les mémoires sont maintenant à l'étape de l'écriture et en avril, le BAPE les entendra et les analysera. L'acceptabilité sociale sera-t-elle démontrée, telle que souhaitée par le vice-président du promoteur, Louis Bergeron ?
 
Les déversements potentiels deviendront-ils des drames moins importants car situés dans le territoire québécois ? Un autre "racisme environnemental " peut-être ?
 
(Source: Le Devoir)

mercredi 16 mars 2016

Du pétrole du Dakota du Nord exporté par le pipeline traversant le Québec

Depuis 2014, TransCanada fait des études de faisabilité pour, en 2020, transporter et exporter du pétrole de schiste exploité aux États-Unis. Elle veut construire un pipeline pouvant transporter 300 000 barils par jour, le Upland Pipeline.  Ce tuyau de plus de 400 kilomètres de longueur reliera le Dakota du Nord au pipeline canadien Énergie Est.  À partir de la Saskatchewan ou du Manitoba, le pipeline transportant le pétrole de schiste américain rejoindrait le pipeline canadien et  faciliterait ainsi le transport du brut américain vers l'Europe et l'Inde.
 
Le Bureau d'audiences publiques sur l'environnement (BAPE) étudie présentement le projet Énergie Est de TransCanada. On peut en voir le déroulement en direct ou en différé sur le web. Le vice-président d'Énergie Est pour le Québec, Louis Bergeron, y a précisé la volonté de ce projet la semaine dernière. Le pétrole dont on parle ici contient "une forte proportion" de composés chimiques considérés comme très toxiques, selon les scientifiques.
 
Ce type de pétrole provenant de la formation géologique de Bakken est  du même genre que celui que le convoi pétrolier transportait vers la raffinerie d'Irving, au Nouveau-Brunswick et qui a causé la catastrophe en juillet 2013 à Lac-Mégantic. Ce pétrole a des impacts importants sur la faune aquatique.
 
Ce pipeline américain est évalué à 600 millions de dollars. Si on utilisait autant de moyens pour rechercher et développer des énergies non fossiles mais durables et renouvelables, l'avenir de notre planète se porterait mieux.

(Source: Le Devoir)

mardi 8 mars 2016

Malgré le refus de se conformer à la loi, TransCanada poursuit

Le ministre Heurtel a confirmé que TransCanada a le droit de continuer des "travaux préliminaires" avec des canons à air pour réaliser des "relevés sismiques" dans le fleuve Saint-Laurent entre la rive nord et la rive sud du fleuve, près de Québec. La même technique controversée que celle que TransCanada avait utilisée à Cacouna en 2014 en plein coeur de la pouponnière des bélugas. L'amende minimale prévue par la loi, de 5 000 $, avait alors été imposée par le ministère de l'Environnement. 
 
Des "charges explosives" sont aussi autorisées pour faire des relevés sismiques dans un "marécage riverain"  et le débroussaillage d'une bande de végétation de 375 mètres carrés est aussi accepté pour continuer leur travail en vue de la construction en 2018 du pipeline de plus d'un mètre de diamètre pouvant transporter chaque jour 1,1 million de barils de pétrole brut.
 
En contrepartie, TransCanada devra vérifier si les poissons meurent dans le secteur et en avertir le ministère de la Faune s'il y a lieu. Une autre belle mesure d'autorégulation ! Une zone tampon de 20 mètres entre les relevés sismiques et la réserve naturelle des Battures-de-Saint-Augustin-de-Desmaures devra aussi être respectée. Cette réserve en bordure du fleuve, entre Cap-Rouge et Neuville, de plusieurs kilomètres, est composée de marais et d'herbiers reconnus protégés. Plus de 200 espèces d'oiseaux, des plantes considérées menacées selon les lois provinciales et fédérales et des espèces de vertébrés se retrouvent dans ces battures.
 
Ces autorisations ont été données le 23 octobre et précisaient que les travaux se terminaient avant la fin novembre 2015. TransCanada a demandé un report et le ministère a permis le report, le 29 février 2016. Dorénavant, les travaux pourront être réalisés en septembre et novembre 2016. Cette décision d'autoriser le report a été donnée la veille du dépôt d'une demande d'injonction du ministre Heurtel pour tenter de forcer TransCanada à respecter la Loi sur la qualité de l'environnement.  Paradoxal de récompenser l'illégalité...
 
"Des explosifs enfouis"  serviront aux relevés sismiques, en dehos du littoral, à Sainte-Geneviève-de-Batiscan, sur une distance de 780 mètres, dont 250 mètres dans le littoral de la rivière Batiscan "pour la conception de la méthode de traversée de l'oléoduc dans la rivière."
 
Pour les travaux dans la rivière des Outaouais, TransCanada attend un autre certificat d'autorisation.
 
(Source: Le Devoir)