mardi 29 novembre 2016

Sylvain Rochon travaille pour nous

Beaucoup de citoyens de notre circonsription ne savent pas quel travail réalise notre député provincial à Québec. À quoi sert son travail?, m'a-t-on dit récemment. J'aimerais attirer l'attention de chacun pour porter une écoute attentive à l'analyse du projet de loi 106 sur les hydrocarbures, notre député Rochon y est très actif. Il n'est pas un "yes man", il veut voter, comme parlementaire, sur un projet de loi qu'il peut comprendre et expliquer à sa population.Le projet de loi 106 doit être éclairci.
 
Il pose des questions très pertinentes au ministre Arcand des ressources naturelles et souvent les réponses aux questions du député ne sont pas toujours disponibles. Vous verrez plus tard, se fait-il répondre par le ministre et la sous-ministre, lors de la publication future des règlements, une centaine au moins, ce qu'on proposera réellement  et la manière qu'on le fera. Le ministre demande qu'on lui fasse confiance, à lui et à ses conseillers.
 
Les élus à qui on fait confiance aveuglément se sentent souvent à l'abri de la critique,  à l'abri des consultations citoyennes et deviennent facilement des roitelets. La pensée du roitelet devient souveraine, incontestable. La démocratie est-elle encore reconnue au Québec ?
 
La population servira de cobaye dans le développement des hydrocarbures et subirait potentiellement des conséquences désastreuses sur la qualité de l'eau potable dans les années futures. Les experts en environnement s'inquiètent. Les citoyens s'inquiètent aussi.
 
Dimanche dernier, à Donnacona, lors d'une assemblée générale du Regroupement vigilance hydrocarbures Québec (RVHQ), des citoyens ont manifesté leur solidarité avec les citoyens du Dakota du Nord qui refusent le passage d'un pipeline sur leur territoire. Le Journal de Québec en a fait un reportage et Radio-Canada Première aussi.
 
Le 9 décembre, à la fin de la session, imposera-t-on un bâillon ?
 
S'informer, c'est s'engager.


vendredi 18 novembre 2016

Si voter, c'était acheter

Nous sommes habitués de dire qu'acheter c'est voter. Acheter localement, choisir des produits équitables, c'est une manière de prendre position politiquement.  C'est bien connu.
 
Mais si voter était aussi une manière d'acheter. Si la politique est un marché où des politiciens se vendent à des électeurs.  L'économiste Joseph Schumpeter nous expose étonnamment que lorsque nous votons, nous nous comportons comme lorsque nous achetons. L'électeur-consommateur peut parfois faire des choix insensés mettant même la planète en péril.
 
Le marketing politique considère habituellement que le candidat vend des idées à l'électorat. Mais l'électeur moyen achète souvent plutôt un politicien plus qu'un ensemble d'idées qui pourraient changer sa vie. Le politicien se contente souvent de vendre de l'espoir comme la vendeuse de cosmétiques vend un rêve de beauté et de bien-être.
 
Le marché néolibéral pense transformer l'intérêt égoïste en bien collectif. L'enrichissement du 1 % leur permettrait ensuite de faire une répartition par un partage bienveillant avec les autres 99 %. Créer la richesse pour pouvoir la répartir, entend-on souvent.  Si notre consommation diminuait, une malheureuse décroissance économique pourrait survenir par la suite. Le marché favorise davantage  l'insouciance.
 
Une application littérale d'une technique de marketing politique est le populisme. Il s'agit de concevoir un produit susceptible de plaire à un public cible prêt à l'acheter. On ne veut plus vendre une idée, on tente plutôt de concevoir une idée que l'électorat veut acheter. On tente de montrer l'intérêt du peuple principalement, sans favoriser l'intérêt des élites. Comme un publicitaire, le populiste demeure dans les limites de la légalité tout en repoussant les limites socialement acceptables.
 
Ainsi les Américains ont acheté un candidat même si la majorité du reste du monde en est dégoûté, écrit le professeur de marketing de l'UQAC, Damien Hallegatte, dans la libre opinion publiée dans Le Devoir d'aujourd'hui. Trump a su se différencier très nettement des autres concurrents. Il devient attrayant. L'électeur a fait le choix de Trump et cela lui  "a permis d'exercer ses pouvoirs fondamentaux d'essayer un nouveau produit, de changer de fournisseur et de goûter la différence, note le professeur Hallegatte. Tout comme l'acheteur-consommateur choisit un produit en se dissolvant dans l'amoralité du marché.
 
Tant que l'électeur se contente de ce type de choix au lieu de choisir les idées, l'amoralité risque de continuer dans nos marchés politiques.
 
S'informer, se questionner, c'est s'engager.

jeudi 17 novembre 2016

La littérature pour bien diriger

"Tout citoyen devrait avoir un fond littéraire important, surtout le citoyen qui souhaite exercer le pouvoir"  selon Yann Martel. L'auteur d'Histoire de Pi aime partager son amour de la lecture. C'est le temps du Salon du livre montréalais. La visite de cet auteur saskatchewanais était attendue. On se souvient qu'il a envoyé une centaine de livres à Stephen Harper entre 2007 et 2010. Quand le journaliste Fabien Deglise lui demande quel livre serait pertinent pour Justin Trudeau, il suggère  Iliade d'Homère. Alors que ce monde baigne dans la violence, la tension et l'incertitude, le célèbre texte trois fois millénaire rappelant les guerres est aussi empreint d'humanité profonde, qui promet des lendemains meilleurs, explique-t-il.
 
Les femmes qui souffrent, la peur de l'autre, la trahison, cette fiction permet au lecteur d'augmenter notre potention empathique. Pouvoir s'imaginer dans la peau de l'autre est aussi une bonne composante d'un leadership appréciable. Mettre en perspective, saisir des nuances dans les gris entre le noir et le blanc, relativiser le pire permet de s'ouvrir sur l'humanité même durant des périodes angoissantes.
 
La montée du populisme des dirigeants, les tensions dans le monde nous entraîne-t-il vers une vision myope ?  Pourtant l'humanité a survécu à la peste, aux guerres mondiales. L'humanité a su se relever et continuer d'avancer.
 
Le monde de la littérature permet aussi d'aider à voir le verre à moitié plein pour remplir notre verre d'espoir, quelle belle idée de Yann Martel.
 
Lire devient une urgence de notre temps.
 
(Article de Fabien Deglise dans Le Devoir d'aujourd'hui)
 

vendredi 4 novembre 2016

Promouvoir l'ignorance pour vendre son produit

Comment appelle-t-on l'étude des pratiques qui font la promotion du manque de connaissances ?  Des études nombreuses qui affirment que l'action de fumer n'augmente pas le cancer du poumon. On connaît tous de ces phrases insensées qui contredisent les études scientifiques reconnues.
 
Cela s'appelle de l'agnotologie.  Ce mot vient de agnosis, signifiant ne pas savoir, et logos, discours. Un néologisme créé par l'historien de la science Robert N. Proctor. L'art de la tromperie et du mensonge.  Lors de la récente conférence annuelle de l'APGQ (Association pétrolière et gazière du Québec), leur communiqué annonçait que l'approche étape par étape doit permettre d'enfoncer tout doucement le suppositoire des hydrocarbures dans le dos des Québécois. "L'emphase que met notre industrie envers la compétitivité vise à ce que les personnes, les entreprises d'ici et la planète bénéficient d'une production locale au Québec."
 
Le projet de loi 106 du gouvernement Couillard est au service de ce déni de réalité.  Tellement favorable à l'industrie pétrolière que l'on croirait que c'est un lobbyiste de l'industrie qui l'a rédigé, écrit Gérard Montpetit, membre du Comité des citoyens et citoyennes pour la protection de l'environnement maskoutain.
 
Mais les citoyens aussi s'informent, ils prennent le temps de lire, d'écouter les scientifiques avec attention et deviennent progressivement contre l'extraction des hydrocarbures. Un sondage révélait mercredi que 65 % des Québécois se disent contre l'extraction des hydrocarbures. "Ils sont 88 % à refuser que le Québec vende des licences aux entreprises pétrolières ou gazières qui leur donnent un droit d'accès aux propriétés des Québécois, voire de les exproprier."
 
Mettre les intérêts de l'APGQ avant les intérêts des citoyens, dans la promotion du projet de loi 106 est une vérité qui devient une très mauvaise nouvelle pour notre pays, notre planète, notre maison commune, dirait le pape François.
 
Source: Libre opinion de Gérard Montpetit,  citoyen engagé, membre d'un comité de citoyen du RVHQ (Regroupement Vigilance Hydrocarbures Québec