mercredi 27 juillet 2016

On investit dans le fer pendant le dumping d'acier chinois

Alors que la Chine fait du dumping d'acier sur les marchés internationaux, qu'elle écoule sa production excédentaire sur les marchés à un prix inférieur à son prix coûtant, l'Association canadienne des producteurs d'acier n'apprécie pas. La valeur de l'acier, alliage de fer et de carbone, diminue depuis deux ans, passant de 100 $ à 55 $. Mais c'est pas grave que le cours du fer soit bas, Québec a décidé d'y investir 175 millions à Schefferville.
 
Le ministre Arcand est confiant. Le Plan Nord réussira. Le port de Sept-Îles sera utile.  Les actifs ferroviaires et portuaires du secteur Pointe-Noire que la Société du Plan Nord vient d'acheter de Cliffs Natural Ressources pour près de 67 millions de dollars servira. Un premier chargement de 16 000 tonnes de minerai de fer est arrivé à Pointe-Noire et sera expédié en septembre.
 
Le risque est important en ces temps difficiles pour cette industrie mondiale. La demande est faible, la volatilité des fluctuations des taux de change est iportante et la surcapacité de production mondiale de l'industrie de l'acier est reconnue. Ce projet de mine de fer à enfournement direct  de Tata Steel Minerals Canada, estimé à 1,5 milliard, fera passer la production de deux à 6 millions de tonnes de minerai de fer par année, d'ici 2020.
 
"Le gouvernement prend un risque" selon un associé du cabinet de services-conseils MNP et spécialiste du secteur minier. Mais le gouvernement, c'est l'argent de nos impôts et taxes qu'il investit à risque dans cette mine de minerai de fer détenue majoritairement  par une société indienne.
 
(Source: Le Devoir d'aujourd'hui)

Encore plus de 200 000 litres de pétrole déversés

L'équivalent de deux wagons-citernes ont été déversés dans la rivière Saskatchewan Nord mercredi dernier. La pétrolière Husky Energy a attendu 14 heures avant d'avertir le gouvernement provincial de Régina que son oléoduc avait une fuite. Les citoyens de deux municipalités (49 000 habitants) ne puisent plus leur eau dans la rivière. D'autres commununautés devront faire bouillir leur eau pendant des semaines, voire des mois. Le nettoyage est compliqué car le pétrole a plongé sous la surface de l'eau.
 
Prince Albert a fermé son usine de traitement des eaux lundi. Pour conserver les eaux, plusieurs interdictions d'arroser ont été adoptées.  Husky Energy a coupé la circulation d'hydrocarbures et installe des barrages pour limiter les dégâts. Seulement la moitié du volume de pétrole déversé serait recueillie jusqu'à maintenant.
 
Le premier ministre propétrole de cette province, Brad Wall, ne comprenait pas, il y a peu de temps, que la Communauté métropolitaine de Montréal refusait de laisser le pipeline d'Energie Est passer sur son territoire.
 
Ce déversement en Saskatchewan devrait faire réfléchir le gouvernement Couillard et ses ministres Arcand et Heurtel qui continuent de subventionner les sociétés pétrolières et gazières pour explorer les ressources d'hydrocarbures dans nos sous-sols québécois.
 
Les citoyens informés n'appuient pas cette menace au Québec. Le récent projet de loi québécois 106 est inquiétant. Il semble rédigé pour répondre aux demandes des sociétés pétrolières et gazières.  Il retirerait les droits de sécurité juridique aux citoyens et aux municipalités.
 
La loi permettrait de quadriller notre territoire de pipelines qui raccorderaient les gaz de schiste et le pétrole de schiste de nos sous-sols, soutirés en fractionnant la roche profonde pour recueillir les hydrocarbures des fissures  naturelles ou créées par leurs liquides injectés. Sans que nous puissions leur dire que "chez nous, c'est chez nous".  Ils auront le droit de nous exproprier selon leur volonté mercantile. Le sous-sol, un bien commun de l'Etat, a été bradé pour quelques 10 sous l'hectare à des petites sociétés contrôlées  souvent par des amis du pouvoir. Leur droit de s'enrichir, pour les 1 %, passe avant notre droit de bénéficier d'une eau potable de qualité. Comme si l'or noir au service du 1 % de la population vaut plus que l'eau potable  nécessaire à la vie de tous.
 
(Source: Le Devoir d'hier et d'aujourd'hui)
 
 
 


lundi 25 juillet 2016

On retirera les vieux wagons 6 mois plus tôt que prévu

Les vieux wagons-citernes DOT-111 qui transportent le pétrole brut sur les chemins de fer canadiens seront retirés six mois plus tôt, soit dès le 1er novembre prochain. On se souvient qu'ils avaient été peu résistants aux impacts lors de la tragédie de Lac-Mégantic. En 2015, 146 000 chargements de pétrole brut ont circulé sur les voies ferrées canadiennes. L'industrie était réticente à effectuer ce changement à cause des coûts importants de remplacement. 
 
Les nouveaux TC-117 sont faits d'un acier plus épais et ont des boucliers protecteurs et une couche de protection thermique. Ils pourront mieux résister à une perforation, selon le ministre fédéral des transports, Marc Garneau.
 
Les citoyens de la municipalité de Lac-Mégantic s'impatientent. Ils veulent une voie de contournement pour éviter que le chemin de fer ne continue de traverser leur ville. Une étude préliminaire propose une voie de contournement de 12 kilomètres, au coût de 115 millions. Une autre étape de l'étude évaluera les impacts environnementaux et identifiera les propriétaires qui pourraient être expropriés.
 
Source: Le Devoir du 25 juillet  
 
 


mardi 19 juillet 2016

Les intérêts de 10,5 milliards

Au Québec, les revenus annuels sont d'environ 102 milliards. Plus de 10 % de ce revenu est consacré à payer les intérêts sur la dette. Le Québec est la province la plus endettée du Canada. Malgré l'équilbre budgétaire du gouvernement, la dette continue d'augmenter parce que les investissements en infrastructures sont financés avec de l'argent emprunté.
 
La dette nette de 185 milliards devrait commencer à diminuer cette année. L'excédent qui est additionné au Fonds des générations dépassera les nouveaux emprunts annuels. Le ratio de la dette relativement au produit intérieur brut diminuera aussi même s'il restera supérieur à celui de l'Ontario. L'Ontario a choisi de reporter le retour à l'équilibre budgétaire à l'année 2018.  Prévoit-on mieux en Ontario ?
 
En comprimant les dépenses et en augmentant les revenus, le gouvernement Couillard a dégagé un excédent de 3,3 milliards l'an dernier. Il n'avait pourtant budgeté qu'un excédent de 1,5 milliard. Ce zèle  est de la mauvaise gestion, selon Jean-Robert Sansfaçon, éditorialiste du Devoir. Les services publics pour la santé, l'éducation, l'administration de la justice ou la protection de l'environnement ont diminué et les citoyens ont été choqués ainsi que les employés de l'État.
 
Ces décisions nuisent à la croissance, à l'emploi et à la qualité des services rendus aux Québécois, ajoute le journaliste. Gérer c'est aussi prévoir. Pour donner le meilleur d'eux-mêmes, les êtres humains ont besoin de plus qu'un emploi. Ils ont aussi le besoin de savoir qu'ils auront les moyens de faire plus et mieux le lendemain, précise-t-il. Ce qui n'est pas le cas au Québec, conclut-t-il.

jeudi 7 juillet 2016

Les forages dans l'île Anticosti

Ce projet de forage par fracturation sera-t-il utile pour notre province ? Plus 30 millions de litres d'eau dans les rivières de l'île seraient prélevés pour fracturer les trois premiers puits. L'autorisation de Québec a été donnée lundi. Les rivières à saumon atlantique à faible débit, Jupiter et Sainte-Marie, seront-elles bien protégées par ces prélèvements de 1000 camions-citernes?
 
Les eaux usées seront traitées par un procédé scientifique, lequel est encore inconnu. Puis elles seront rejetées dans le golfe Saint-Laurent. Québec est actionnaire d'Hydrocarbures Anticosti. Québec injectera 57,7 millions de dollars dans cette aventure exploratoire, sans possibilité de se retirer. Les partenaires privés peuvent se retirer à tout moment.  
 
Le maire d'Anticosti, le préfet de la MRC de la Minganie, les Innus, les environnementalistes ne se sentent pas inspirés par ce projet.
 
Si l'industrie s'implante sur l'île, 4200 puits seront forés sur une période de 50 ans. Une centaine par année. Pour extraire du gaz de schiste. C'est honteux.
 
Sylvain Archambault, biologiste de la Société pour la nature et les parcs, nous rappelle que le gouvernement Couillard aurait dû solliciter l'expertise fédérale avant d'autoriser ces prélèvements. Car l'habitat du saumon est protégé en vertu des dispositions portant sur la protection de l'habitat du poisson de la Loi sur les pêches du gouvernement fédéral.
 
(Le Devoir du 5 juillet)