samedi 30 mars 2013

Piaf, Paris, Musique et Émotion

Hier soir, à la maison de la Musique Sorel-Tracy, un événement.  Une communion s'est établie entre les artistes, Isabelle Roy, chanteuse, Baptiste Rodrigues, pianiste et chanteur, et leur enthousiaste  public.

Cette comédienne, formée à l'école théâtrale de Saint-Hyacinthe (tout comme la belle Mireille Deyglun et de nombreux autres comédiens professionnels) nous a interprété, de si somptueuse façon, des chansons connues et moins connues de la grande Edith Piaf. 

Une vois puissante de tragédienne parfois, d'autres fois, douce et instrospective, presque maternelle,  toutes les nuances de ces petites histoires racontées en quelques minutes nous ont été rendues avec tellement de talent, tellement d'émotion que j'ai vu couler des petites perles d'eau dans les yeux de plusieurs spectateurs, tant homme que femme.

On se serait cru à Paris, hier soir, dans la salle Desjardins de la maison musicale, remplie à pleine capacité pour l'occasion.  On aurait pu agrandir la pièce virtuellement mais le privilège d'y être présent devenait un plus à la fête de la chanson française.

Naturelle, simplement habillée, tout venait de son âme de musicienne et de femme remarquable.  Sans la connaître auparavant, j'ai été renversée d'assister à une démonstration d'aussi grand talent d'autodidacte soreloise.

Quant au pianiste, avec son accent français, son humour français, sa qualité si polyvalente de pianiste (tout en étant récipiendaire du Violon d'Or 2012 de l'université McGill montréalais), Baptiste s'est marié avec Isabelle de si belle manière qu'on aurait cru entendre un couple d'amoureux, exprimant leur peine, leur amour, leur détresse, leur espoir, leur âme en unissant tantôt leur voix, tantôt leur musique.  Quelques solos chantés par le pianiste nous ont permis d'admirer son immense amour des airs de la Piaf.

Son sourire, sa complicité de musicien, leur regard échangé avec humour ou tragédie, tout était présent pour nous transporter sur les places publiques parisiennes avec la Piaf et son histoire.

Des chansons jamais enregistrées comme un de leur choix aux chansons plus connues du répertoire de la Grande, le publlic a été véhiculé d'une émotion à une autre sans ménagement.  La salle était tellement présente dans cette union musicale, le public chantait, chantonnait, murmurait quelques paroles resurgies du fond de sa mémoire, bref, personne n'avait le goût que la soirée ne se termine.

Il faudra qu'on réinvite ce duo sensationnel pour que davantage de personnes puissent vivre un tel moment de magie, de tendresse pour les mots, de complicité artistique remarquable.

Bref, si vous n'y étiez pas, ne manquez pas cet événement la prochaine fois qu'il vous sera offert à l'affiche d'une prochaine représentation.  Assurément, ils reviendront, ...nous offrir leur généreux talent.

samedi 23 mars 2013

Conférence de spécialiste et témoignage à Yamaska

Le 3 avril  2013, à la Salle Léo-Théroux à Yamaska, se tiendra une soirée d'information. Le conférencier Jacques Tétreault expliquera les effets de l'éventualité que les sociétés gazières viennent forer votre terrain pour explorer le gaz de schiste par fracturation de la roche-mère.

Monsieur Thériault enseignait la biologie durant sa carrière active avant de devenir un bénévole citoyen engagé actuel. En automne 2010, il a participé aux informations des audiences du bureau d'audience publique sur l'environnement (BAPE).  Ses propos livrés dans ses conférences sont basés sur plus de 2 000 heures de lectures et recherches variées en plus de ses visites dans plus de quarante-cinq municipalités. En octobre 2011, il a visité les chantiers en Pennsylvanie. Il y a observé le désastre écologique.

Une dame de La Présentation, madame Maryse Méthot, viendra aussi témoigner de son expérience de vie à proximité d'un puits foré dans ses alentours.

A Saint-Robert, nous avons reçu ce conférencier le  10 octobre 2012 et  les auditeurs ont pu être sensibilisés à tout ce qui fait couler beaucoup d'encre depuis quelques mois dans nos médias québécois ou ailleurs.  Cette exploration est présente dans plus de 42 pays. Nous devons s'informer.  C'est notre devoir de citoyen de connaître les enjeux qui nous intéressent tous, habitants de la terre si riche de la Vallée du Saint-Laurent.

Soyons nombreux à cette soirée que personne ne pourra oublier.  S'informer, c'est s'engager.
Bienvenue à tous ceux qui n'ont pas pu entendre ce dynamique conférencier dans les municipalités environnantes lors de ses présentations précédentes.

Quiconque veut s'informer, peu importe votre lieu de résidence, vous êtes le bienvenu à Yamaska ce 3 avril prochain.

jeudi 21 mars 2013

13e Journée mondiale de la poésie

L'édition d'aujourd'hui du journal Le Devoir nous apprend que cette journée du 21 mars est consacrée à ce témoin privilégié d'un temps, d'une époque.

Claude Beausoleil organise à la Maison du Conseil des arts de Montréal l'événement 21 poètes pour le XXIe siècle.

Entre aujourd'hui et le 23 avril qui sera la Journée mondiale du livre et du droit d'auteur, plusieurs poètes liront des extraits de leurs recueils respectifs lors de spectacles présentés dans le réseau Accès culture (programmation: http:/www.accesculture.com/contenu/accespoesie2013 tel que nous l'écrit le journaliste François Lévesque, ce matin.

Il nous écrit aussi que le poète C. Beausoleil, membre de l'Académie Mallarmé, dit la poésie est le miroir de notre aventure terrestre, elle est porteuse d'espoir et qu'en ce nouveau millénaire, la question de Nelligan est toujours d'une actualité intime et sociale.

Les jeunes ont besoin d'un retour à la tradition orale, voyons le succès d'un Fred Pellerin, et on comprend que ces images de nos grands créateurs de poésie demeurent essentielles pour aérer notre paysage médiatique actuel.

lundi 18 mars 2013

Orford Six Pianos

Fondé par le pianiste Olivier Godin en 2005, l'ensemble Orford six pianos se produit régulièrement en concert sur les scènes du Québec et du Canada.  Composé de 6 pianistes complices, samedi dernier, cet ensemble s'est produit à l'église Marie-Auxiliatrice de Sorel-Tracy.

Des oeuvres orchestrales connues avec des arrangements somptueux pour 6 pianos.  Les arrangements étaient signés, ce 16 mars 2013, par messieurs  Gilbert Patenaude (aussi reconnu comme chef du choeur des Petits Chanteurs du Mont-Royal), Louis Dominique Roy et Olivier Godin.

Le public présent  a pu observer leur respective attention à l'autre, dans le plus grand respect des oeuvres choisies, leur concentration remarquable et leur complicité visible.  Comme un seul instrument, on aurait pu croire que les 6 pianos formaient un seul piano, disposé en demi-lune, joué par 12 mains virtuoses... Quelle prouesse artistique impressionnante.

Une expérience inoubliable pour chaque auditeur de cette soirée Complètement marteau!, concert-bénéfice 2013 pour le Festival de musique classique de Pierre-de-Saurel.

Des oeuvres de Verdi, de Ravel, de Moussorgski, de Wagner et de Gershwin ont été sélectionnées pour notre plus grand bonheur. Des rappels choisis comme la Danse macabre, op 40 de Saint-Saens, entre autres.

En acquérant leur disque paru en 2008, le spectateur pouvait obtenir leurs autographes.  D'une grande générosité, d'une remarquable bonne humeur, chacun a pu apprécier leur plaisir de jouer ensemble, leur passion et leur talent.

Sandra Murray, Lorraine Prieur, Claire Ouellet, Louis Dominique Roy, Francis Perron et Mariane Parenteau ont joué pour nous tous avec une remarquable maîtrise de leur instrument.

Bravo et à la prochaine fois, nous espérons.


mardi 12 mars 2013

Antoine Laporte présente son programme de piano

Mercredi le 13 mars 2013, le jeune pianiste Antoine Laporte nous présentera son programme de fin d'études de Baccalauréat dans le cadre du volet Les Mercredis Jeunes artistes prometteurs à 19 h à la Maison de la Musique Sorel-Tracy.

Gagnant en 2003 et en  2004 du prix de composition du camp musical de Lanaudière, il a été récemment sélectionné pour recevoir un masterclass d'Alexandre Tharaud, réputé pianiste français.

Antoine enseigne aussi le piano à l'école préparatoire de musique de l'UQAM, entre autres.

Il nous présentera ce soir-dit un programme composé du Prélude et fugue no 7 en mi bémol majeur de J.S. Bach, la sonate pour  piano no 17 en ré mineur de Beethoven, des Trois préludes pour piano de G. Gershwin, une Improvisation pour piano du compositeur québécois contemporain André Prévost, une Etude de concert en do min, op.13 de Gabriel Pierné et finalement l'Impromptu no 4 en fa mineur, op 142 de Schubert.

Soyons nombreux  pour encourager nos jeunes musiciens de la région soreloise et allons l'applaudir chaleureusement.

dimanche 10 mars 2013

L'illettrisme de nos gestionnaires

Ce matin, le professeur, Paul Bélanger, des Sciences de l'éducation de l'UQAM, nous a expliqué la grande étendue de l'illettrisme au sein de notre élite gouvernante à notre radio-canadienne.

D'abord, c'est quoi être un illettré?  C'est une personne qui ne peut utiliser la communication écrite  pour trouver des solutions aux problèmes du quotidien, selon le professeur.

Autrefois, nous expliquait-il, la secrétaire enregistrait le message sur son dictaphone, le transposait en sténographie, et écrivait ensuite la lettre. La fonction créait alors l'organe.

Ainsi les cadres ont cessé d'écrire. Mais maintenant, avec les claviers omniprésents, tous doivent écrire, tantôt un mémo ou un texto ou un courriel, etc.

Les gens ne savent plus ni lire ni écrire. Maintenant même un gardien de but doit prendre son écran ou sa tablette et écrire...nous dit-il.

Il nous explique que, pour produire des rapports sur le contrôle de la qualité de la production manufacturière, souvent le personnel de nuit présente le même rapport que le personnel de jour... plus facile que d'avoir à rédiger un nouveau texte singulier...

Le problème de l'incompétence de la communication écrite touche autant les directions que les employés subalternes.  Le problème demeure souvent caché.  Il est rare que si, un employé révèle sa difficulté à écrire, que son supérieur lui réponde, tu as tellement d'autres qualités, que je vais t'aider pour développer cette compétence...

La société Parmalat le fait. Même chez les professionnels et les gens scolarisés, il y a de l'illettrisme.  Le plaisir de lire un livre n'est pas nouveau. Mais encore faut-il avoir ce plaisir... On n'ose pas dire que c'est difficile de communiquer par l'écriture, on a peur d'être stigmatisé.

Les entrepreneurs de demain devront maîtriser les technologies de l'informatique. Les compétences essentielles liées à ce phénomène devront être pratiquées avec plus d'ardeur.  Sinon on embauchera du personnel administratif en nombre excessif, la bureaucratie augmentera, on engagera toujours plus de personnel pour écrire les décisions des gestionnaires qui n'ont pas su développer leur compétence de communication écrite.

L'animateur de l'émission lui a fait remarquer que les méthodes préconisées pour apprendre à lire aux enfants ne sont plus appropriées. Quand au niveau d'éducation primaire, la communication écrite est peu importance, que les livres de contes sont absents de l'environnement des enfants, que les bibliothèques municipales sont dégarnies,  que la capacité de lire n'est pas stimulée, voilà ce qui suivra. 

Alors quand je persiste à dire que la bibliothèque municipale doit demeurer membre du Réseau BIBLIO de la Montérégie, que l'offre de lecture doit demeurer diversifiée, que les romans ne suffisent pas à offrir une culture générale suffisante. je ne parle plus comme une énergumène élitiste, je parle en concordance avec ce professeur expérimenté des Sciences de l'éducation de l'UQAM.

Nous préparons l'avenir quand nous favorisons l'offre de services plus complète au sein de notre bibliothèque municipale.  Informer et encourager l'utilisation des services  disponibles sur le web aux détenteurs d'une carte d'accès de notre bibliothèque,  en tant qu'usager d'une bibliothèque  qui adhère à ce Réseau BIBLIO, demeure, à mon avis,  une action à  promouvoir en plus de mettre, à la disposition des robertois, des rayons garnis de documents intéressants.





L"opéra de Montréal en ce mars 2013

L’opéra de Montréal nous présente une œuvre fascinante, convaincante et inspirante. Vous avez peut-être connu cette histoire en lisant le livre de soeur Helen Prejean Dead man walking: An Eyewitness Account of the Death Penalty in the United States. Traduit en français en 1996, La dernière marche a aussi été le levain d’un scénario d’un film de Tim Robbins en 1995, dans lequel un condamné à mort, Sean Penn, rencontre une religieuse, Susan Sarandon, qui deviendra son guide spirituel dans le couloir de la mort, condamné à mourir sous une injection d’une dose létale, qui accueillera sa confession tardive, qui lui permettra de savoir qu’il est un fils de Dieu qui pardonne, qui sera présente lors de son exécution, qui lui permettra de quitter les siens avec, dans un coin des sa pensée, une Rédemption promise.
En 2000, Jake Heggie (né en 1961) compose un opéra basé sur cette histoire en 2 actes.  D’abord présenté à San Francesco puis dans 35 pays à travers le monde, cette semaine, Montréal a la chance de pouvoir accéder à cette œuvre bouleversante.
Lors d’une conférence  à la Maison de la musique Sorel-Tracy, mardi dernier, par le réputé musicologue Pierre Vachon, à l’aide d’extraits sonores et visuels,  il nous a permis de mieux comprendre l’opéra contemporain.
Un opéra près de nos réalités et de la sensibilité humaine, qui présente de grandes valeurs, présence d’une relation entretenue avec le monde environnant.
L’opéra contemporain dépeint un monde, nous montre la déshumanisation de la victime humaine. Alors la façon de concevoir la musique change. La musique va ailleurs, nous explique-t-il avec éloquence et générosité.
On ne pense plus en mode majeur ou en mode mineur.  Par la psychanalyse freudienne, par une meilleure compréhension de la santé mentale, l’opéra devient alors un outil de propagande, un outil pour faire passer des messages, nous faire comprendre qui nous sommes.  L’Art nous éveille alors à ce qui est plus grand que soi. L’Art nous permet de mieux comprendre ce qui est en nous.
Pierre Vachon nous expose donc quelques extraits musicaux d’Alban Berg dans son œuvre du début du siècle,  Wozzeck, (1925) et son langage Sprechgesang (parlé/chanté). Un monde complexifié, incluant plus de bruit dans la musique. Un agencement de sons, assemblés de façon  nouvelle.  Les bruits de la radio, de moteurs de véhicules peuvent ainsi entrer dans un opéra contemporain. Le langage vocal change. L’art lyrique s’en va dans tous les sens. La façon de chanter démontre le sentiment du vertige, la perte de contrôle sur sa propre vie, la machine dictera le contrôle sur soi-même. 
La voix, à l’opéra, est une histoire de vibration du son comme chez Callas ou Verdi.  Dans le Sprechgesang, on émet le son, on quitte la note avant qu’elle ne vibre dans le visage.  C’est nouveau au XXe siècle. Le message relationnel devient souvent brutal, la musique doit transmettre parfois le suicide, parfois l’odieux, par son propre langage.

La guerre d’Algérie, la guerre froide, les injustices sociales, tout cela ébranle le temple établi de l’opéra. On souhaite alors se servir de l’opéra pour passer des messages politiques. On invente un nouveau vocabulaire musical, une nouvelle expérience sonore.
Au Québec, Claude Vivier crée alors le théâtre musical durant les années 60. Il meurt précocement à 35 ans. Influencé par Monteverdi, Wagner ou Mozart, il invente pour plonger dans la fantasmagorie. Le geste devient porteur de son, le tromboniste, le chanteur, l’orchestre, tout peut être sur la scène. Le musicien voit alors son rôle de musicien, élargi. Il se questionne sur son rôle comme musicien en même temps que comme interprète. La mélodie est plus accessible, elle veut nous parler le plus directement possible, nous explique le musicologue.
En 1980, la postmodernité va trop loin.  Il devra reprendre le contact avec le public. On hybridera les styles. La musique campera le décor, l’atmosphère et l’attitude de l’artiste. On laissera vivre  une émotion.
Au Canada, le 11 décembre 2012, on a commémoré  le 50e anniversaire de la dernière exécution publique. Cela ne fait pas tellement longtemps…Encore 30 états américains donnent des peines capitales. Sœur Helen Prejean a rencontré 2 condamnés à mort pour créer le personnage interprété, cette semaine, par le baryton canadien Étienne Dupuis à la Place des Arts. L’histoire d’un conflit humain, vu comme un énorme voyage, son journey.
Un jeune couple d’amoureux sur une plage qui s’embrassent  Les frères Anthony et Joseph De Rocher bondissent, les agressent et les tuent.
Helen délaisse alors sa mission d’éducatrice dans un quartier défavorisé, prend la route vers le pénitencier, une longue route.  Elle rencontre l’aumônier, le directeur de la prison et une consoeur qui tentent tous de la convaincre d’abandonner ce projet de guide spirituel d’un condamné à mort.
Arrivée dans la cellule, elle tente de le convaincre d’avouer son crime, ce qu’il refuse avec animosité. Elle n’a pas pris de repas, elle attend et s’évanouit. Fin du premier acte.
Le même aspect visuel, la même scénographie dépouillée, le même décor, la première fois à Montréal, nous permettent de comprendre le doute de sœur Helen, la mezzo-soprano canadienne Allyson McHardy. Une voix lumineuse, sombre, incandescente et somptueuse, écrira le programme de la soirée.
Composé d’airs, de duos, d’ensemble vocal, la fin des actes réunit plusieurs chanteurs comme pour l’opéra conventionnel et sa forme typique.
Dead man walking mêle Broadway et l’opéra. Presqu’une comédie musicale... Ce voyage de la nonne veut nous permettre de désirer la vérité. Avec eux, sans artifice. De la musique, presque, de cinéma. Très cru, à coup de sacres et de jurons, le langage musical traduit l’univers carcéral.  On entend l’influence du jazz, on les suit  pas à pas, dans des moments de silence, puis,  des moments de grâce.
On a alors l’occasion de se questionner sur l’éthique, la philosophie, la vie religieuse, la souffrance de ceux qui sont déjà morts dans leur âme, qu’ajoutera-t-on de plus en les tuant, nous explique Pierre Vachon.
Les parents des victimes, la famille du condamné, tous vivent une tension extraordinaire, ils ne peuvent comprendre la position de sœur Helen…
Jos De Rocher, musculature athlétique, exécute frénétiquement des push up  en les comptant, commence à douter, avoue sa culpabilité en racontant la vérité à la nonne, entrevoit le rachat par l’Amour, la Rédemption, progressivement, lentement.
Tu as fait une chose horrible, mais tu es encore un fils de Dieu, lui explique sœur Helen. La musique est brutale et violente, puis un énorme silence… Des colosses, assis autour de moi, versent des larmes en même temps que moi. Le public, à la corbeille de la salle Wilfrid-Pelletier, est plus masculin qu’habituellement…
Une musique qui ressemble à une musique de film.  Dans une progression tellement rapide, on ne s’empêtre pas, on ne prend pas le temps de finir une mélodie avant d’avancer dans un autre sentiment.  On casse la rigidité d’antan. On délaisse les anciennes règles d’écriture. 
La machine de la mort, le corps sanglé sur la table de la mort, le cœur qui bat, puis un trait sonore qui s’allonge… Il vient de mourir.  Helen chante alors, a capella, un negro spiritual tout comme si elle devenait une femme à la peau noire… Magnifique, tout simplement, grandiose…
Puis le silence et le rideau tombe.  Et pour la première fois de ma vie, j’entends des applaudissements à la manière d’une otarie et non plus les applaudissements  habituellement entendus à la fin d’un spectacle, rapides et trop bruyants.
Une partition accessible, des interprètes formidables, une accessibilité à un nouveau public élargi, l’Opéra de Montréal a visé juste.  Un spectacle qui permettra de renouveler l’offre musicale québécoise et pourra aussi séduire de jeunes mélomanes… tout en plaisant  aux plus vieux par les valeurs véhiculées, de pardon par l’Amour, de Rédemption, de l’acceptation de l’abandon en tant que fils aimé de Dieu, qui sait pardonner au-delà de ce que l’humain peut croire.
L’auteure et religieuse Helen Prejean continue de lutter contre la peine de mort.  J’ai vécu, grâce à elle et toute une équipe du tonnerre, une soirée de plénitude par le sujet, par la qualité de la présentation et par les sanglots qu’elle m’a permis de laisser exploser…
Cette soirée m’a  été offerte par le hasard de billets tirés lors de la soirée de présentation de Pierre Vachon, à la Maison de la musique Sorel-Tracy.
D’autres soirées aussi édifiantes vous attendent  les 12, 14 et 16 mars à Montréal, salle Wilfrid-Pelletier.

Le 14 mai prochain, Pierre Vachon viendra encore nous entretenir d’une autre importante œuvre de l’opéra de Montréal.  Lada Manon  de Massenet avec la jeune soprano Marianne Fiset avec encore des billets à donner par un tirage au sort.  Venez entendre cette conférence et bonne chance….

samedi 9 mars 2013

La lecture pour partir du bon pied

Dans le journal La Presse du 26 janvier 2013, la journaliste Pascale Breton nous explique le bienfait de la lecture dès le plus bas âge.

Au Québec, les statistiques montrent que la moitié des adultes sont des analphabètes fonctionnels.  Ils se débrouillent, travaillent, mais ne savent pas lire.  Difficile de demander à de tels parents de lire des livres à leurs enfants. Ils ne peuvent même pas imaginer à quel point la lecture peut être bénéfique pour leurs enfants, explique-t-elle.

Le milieu familial n'est pas toujours propice à développer le goût de la lecture, constate l'enseignante Nathalie Perreault de l'école Champlain du Centre-Sud de Montréal.

Les parents surchargés, les repas à planifier à l'heure de la rentrée à la maison au retour des classes, le temps manque souvent aux parents pour faire la lecture à leur jeune enfant.

Pourtant, les élèves qui mettent le nez dans les livres partent déjà un pas en avant des autres, souligne cette enseignante montréalaise.

Ici aussi, à Saint-Robert, il y a des jeunes qui aimeraient que l'heure de la lecture soit un moment privilégié de la journée.  C'est pourquoi j'ai offert, depuis la fin janvier 2013, d'accueillir un enfant de l'école primaire pour lire avec moi quand cela lui chante de venir lire avec moi.

Avec un bon verre de lait au chocolat, quel plaisir d'obtenir une attention particulière et éviter ainsi qu'il ne prenne trop de retard scolaire. On peut peut-être éviter qu'il ne se retrouve dans une classe de difficultés graves d'apprentissage et favoriser le fait qu'il poursuive dans une classe régulière sa formation académique.

Un peu de temps de libre, pourquoi ne pas le consacrer à développer le goût de la lecture autour de soi?

Encore faut-il favoriser collectivement l'accès au livre, en permettant à chacun de pouvoir fréquenter la bibliothèque publique.

A Saint-Robert, le conseil municipal a réitéré, le 4 mars 2013, le choix de jeter dehors, les expulser, pas de flânage, pour tous les citoyens que la responsable bénévole, madame Mariette Lamothe Latour, choisira de traiter ainsi, elle fera ses choix pour tout citoyen indésirable, a-t-on précisé.

Un lieu public de lecture interdit selon les choix personnels de la bénévole responsable, et cela,  autorisé par le conseil municipal à l'unanimité.

Mais dans quelle société robertoise accepterons-nous de vivre?




mardi 5 mars 2013

Monsieur le maire relève une erreur de vocabulaire

Lors de la publication d'un message le 20 février  au sujet d'un lampadaire qui éclaire dorénavant, j'ai utilisé, par erreur, le mot collecté alors qu'il me fallait utiliser le mot connecté.

Monsieur le maire Salvas m'en a fait la remarque à l'assemblée publique du conseil municipal hier soir et je lui ai répondu que je serai heureuse de corriger cette erreur dès mon retour à la maison.  Ce qui a été fait durant la même soirée.

J'aime qu'on me permette d'améliorer la qualité de mes textes...C'est tout un honneur que  le président du conseil s'attarde à réviser la qualité des textes publiés sur ce blogue. Tout pour l'amélioration de la qualité du français écrit...

La responsable de la bibliothèque a dit, à cette même soirée, que j'aime m'enfarger dans les fleurs du tapis...alors si monsieur le maire a le temps de corriger mes erreurs de vocabulaire, je ne suis peut-être pas la seule...

lundi 4 mars 2013

Les femmes qui lisent sont dangereuses

Laure Adler et Stefan Bollmann publiaient en 2005 à Munich ce merveilleux titre littéraire rempli de mots, de peinture et de photographie.

Traduit en 2006 par Jean Torrent aux éditions Flammarion, ce livre précieux d'art et de littérature a toujours été un livre si important pour moi que je l'ai même offert à ma jeune fille pour ses 25 ans.

On y apprend que lire était d'abord interdit aux femmes. Puis les peintres peuvent peindre que l'invisible existe et que ce qu'enseigne la doctrine de l'Église existe. On peut alors peindre la preuve.

La femme surgit alors dans le cadre.  Marie, dans un tableau de Simone Martini, l'Annonciation, de 1333, visible à Florence à la galeie des Offices (que j'ai d'ailleurs visitée en 1978), est en train de lire quand l'ange vient lui annoncer qu'elle est bénie entre toutes les femmes.

Elle couvre alors le livre de sa main tout en introduisant son pouce à la page dont on a interrompu la lecture.  La Vierge lit donc. Les saintes, plus particulièrement,  Marguerite et Marie Madeleine, possèdent aussi le droit de lire pour exorciser les démons, terrasser les dragons ...

Il y a plus dangereux que les princes charmants. Il y a les livres enchanteurs. charmeurs. ensorceleurs. Le mot latin pagine dit la demeure la plus vaste ... l'âme peut s'y mouvoir, voyager, composer, revenir (selon l'auteur Pascal Quignard dans Dernier Royaume, vol.2, Sur le Jadis, Paris, Gallimard).

Écrire, c'est produire le texte.  Lire, c'est le recevoir d'autrui sans y marquer sa place, sans le refaire. Michel de Certeau, dans L'invention du quotidien, décrit comment le livre lui-même n'est pas que le livre, il n'y a jamais un seul livre, il y a tous les livres lus et le livre n'est en fait que la construction de la personne qui le lit. La lectio  est l'opération faite sur le livre, cette production propre qu'entreprend toute personne qui s'empare d'un texte. La lectio dévoile le texte, l'interprète, peut bousculer  ou détourner les intentions de l'auteur. La lectio crée du désordre, dit Certeau, du combinatoire, de l'ouverture en une pluralité de significations.

Les auteurs pensent qu'il y a une manière particulière des femmes d'aimer les livres, de pratiquer l'art de la lecture, d'avoir besoin des livres comme d'une sève nourricière et même de considérer, à certains moments  de leur existence, que vivre c'est lire. J'ai souvent penser ainsi.

C'est pour cela que les femmes qui lisent sont dangereuses, écrivent les auteurs. Les hommes vont empêcher, encercler, encager les femmes pour qu'elles lisent le moins possible et qu'elles ne lisent que ce qu'ils leur enjoignent de lire. C'était ainsi dans ma jeunesse robertoise. Je devais me cacher pour lire à ma guise, des heures et des heures, la lampe interdite de lecture nocturne.

La mère de Goethe, alors âgée de 75 ans, écrivait à sa bru  pour la remercier de lui avoir envoyé des romans féminins: Vous ne pouvez faire oeuvre meilleure, que d'avoir la bonté de m'en faire profiter dans ma pauvreté d'esprit quand vous recevez des choses aussi plaisantes.

Le livre favorise la sociabilbité et les échanges entre femmes.  Dans les cercles et les salons, sous prétexte de lire, on refait le monde. La femme qui lit, d'ailleurs, lit toujours trop.Le livre entraîne vers le dehors de la cellule familiale, le dehors de l'espace intime, l'au-dehors de soi-même, de dehors qui devient l'au-delà, le méconnaissable.

Gustave Flaubert disait à Mademoiselle de Chantepie en juin 1857: Lisez pour vivre. Emma Bovary  lit des romans pour s'inventer un monde, le vide du réel se remplit par la fiction.  Le roman est un support de l'imaginaire que le réel ne suffit pas à fournir. Emma devint la figure emblématique du fait que lire expose last but non least, à l'hystérie. Car la femme qui lit est une insatiable sexuelle. Au lieu de frotter le plancher, les femmes prennent la parole, disent Je, produisent du texte théorique, fictionnel, sexuel, du sextuelle, écrivent aussi les auteurs Adler et  Bollmann.

De liseuses, elles deviennent lectrices puis auteures.

La pulpeuse Marylin Monroe, sex-symbol du XXe siècle,  en maillot de bain dans un jardin, lit un livre, Ulysse de James Joyce, concentrée et avec ferveur dans la photographie de 1952 d'Eve Arnold, de l'Agence Focus.  L'artiste photographe racontait qu'entre 2 séances de pose, Marylin est allée chercher son Ulysse, pour se reposer, pour se ressourcer, pour prendre enfin pied dans la réalité: cette fiction qu'elle tentait d'embrasser. Les hommes ont tort de prendre souvent les femmes belles pour des connes. Marylin  était une amoureuse de textes......

Étonnant n'est-ce pas? Ce magnifique livre, je vous le recommande.  Une merveille pour les amantes et les amants de mots, de peinture et de photographie.





dimanche 3 mars 2013

Jeu d'influences: un duo du tonnerre en oeuvre

Ce soir, deux talentueux musiciens sont venus à Sorel-Tracy dans le cadre des tournées Desjardins des Jeunesses Musicales du Canada (JMC).

La pianiste Tina Chong et le clarinettiste Dominic Desautels se sont réunis au Salon Desjardins de la Maison de la musique Sorel-Tracy pour nous faire vivre un enchantement.

Gagnants de plusieurs prix à travers le monde, chacun, rempli de talent,  nous a interprété une pièce en solo, le reste du programme étant choisi pour mettre les 2 musiciens également  en valeur.

De la France, ils ont arrêté leur choix sur  Debussy,  Saint-Saens; de la Russie,  Stravinski; de Vienne, Schumann, Weber et Berg; de l'Italie, Monti. Un éventail de découvertes tantôt enjouées, tantôt lyriques, tantôt endiablées, tantôt apeurantes...à travers les styles et les époques variés.

Leur complicité traversait tout le Salon Desjardins dans un grand courant sensoriel.  Le regard, l'écoute attentive de l'autre musicien dans le respect de l'artiste et de son interprétation personnelle,  une jeune dame menue et délicate qui semble soeur musicalement de l'autre, un grand colosse aux 2 clarinettes. Il a même joué un rôle de  pédagogue en nous renseignant sur la différence entre ses 2 clarinettes.  On sort un peu moins ignorant d'une telle soirée...

En rappel, dans un arrangement du clarinettiste en vedette ce soir, le duo nous a offert une oeuvre composée originalement pour un violon, ici, dans un présentation pour piano et clarinette. Czardas, un bonbon musical très célèbre de Monti  qui rappelle des souvenirs aux spectateurs présents, comportant une section lente et mélancolique, une section animée ensuite avec une petite touche gitane et virtuose.  Le public est conquis et repartira avec un sourire et de belle humeur.

Les JMC ont été fondées en 1949 par le regretté Gilles Lefebvre, elles offrent des concerts dans les régions éloignées des grands centres urbains à travers le Canada. Déjà durant les années  70, elles venaient à l'auditorium de la polyvalente Fernand-Lefebvre et produisaient des concerts de professionnels dont on se souvient encore aujourd'hui.

J'ai eu la chance de travailler avec la soeur dévouée de ce fondateur, madame Trudeau, épouse du grand sculpteur montréalais, lors de ma participation comme secrétaire au conseil d'administration de la Fondation de l'École de musique Vincent-d'Indy d'Outremont durant les années 90.

Aussi rappelons que les JMC sont les maîtres d'oeuvre du fameux Concours Musical International de Montréal qui comporte trois disciplines, le chant, le violon et le piano. En 2013, le concours sera consacré au violon, en 2014, le piano et  en 2015, le chant.


samedi 2 mars 2013

Des amoureux de la chanson: Andrea Lindsay et Luc De Larochellière

Hier soir, au café Les Beaux Instants de Sorel-Tracy, le duo amoureux Andrea Lindsay et Luc De Larochellière est venu nous livrer une chanson belle, vraie et sans artifice chantée avec humour et complicité.

Ils marient à merveille leurs voix et leurs mots. Depuis leur premier et nouveau disque de couple C'est d'l'amour ou c'est comme, ils partagent la route ensemble pour présenter leur oeuvre, d'une part commune, d'autre part, chacun offrant ses chansons solos ou harmonisées ensemble.

La mixité de leur écriture, de leur voix et de leur personnalité apporte une amélioration à leur oeuvre solo. Luc a une voix grave, Andrea, flûtée; il écrit avec lucidité et mélancolie, elle, avec pétillement et jeunesse; il regarde avec timidité, elle, avec plus d'assurance.

D'agréables harmonies vocales bien travaillées, leur demande de siffler la mélodie à leur public satisfait, en rappel, avec leurs multi-instrumentistes de grande valeur, les Sylvain Quesnel, Jean-François De Bellefeuille, Étienne Rathé, leur sonorisateur monsieur Légaré et l'éclairagiste du café, Stéphane, ils ont su créer le plaisir.

Évidememnt, Luc a voulu plaire à son public conquis depuis  plus longtemps que ce duo amoureux et nouveau en chantant ses classiques Si fragile ou Si j'te disais reviens ou Cash City.

Ils ont aussi préparé une section du spectacle en chantant tous les 2, seuls, avec leurs instruments et sans leur trio de musiciens talentueux. Voulaient-il tester un futur show plus sobre, plus intime qu'ils pourraient faire voyager dans de plus petites salles? Ce serait aussi un spectacle intéressant car ils sont de bons instrumentistes et leurs harmonies vocales se marient assez bien pour former un instrument harmonique aussi incontestable.

Des amoureux dans la vie, des amoureux de mots et de mélodies de qualité, des amoureux séduisants, simples, sans être guimauve ou rose bonbon.  Du talent, quoi...

(Source  provenant partiellement d'un  texte de Geneviève Bouchard du Soleil du 14 février 2013)