vendredi 26 janvier 2018

Un ministère consacré à la solitude pour diminuer ce fléau sur le système de santé britannique

Neuf millions de personnes souffrent de la solitude en Grande-Bretagne. Theresa May veut agir. Au Royaume-Uni, des recherches ont révélé que 200 000 aînés n'avaient pas parlé à des proches ou des amis depuis plus d'un mois. La solitude frappe 15 % des personnes âgées. Un taux similaire à celui qui frappe le Québec.

Ce fléau serait pire que de fumer 15 cigarettes par jour. La condition physique et la santé mentale sont diminuées au point de constater que l'isolement diminue l'espérance de vie. Même pire que l'obésité ou le manque d'activité physique.

Le docteur Martin Juneau, cardiologue et directeur de la prévention à l'Institut de cardiologie de Montréal, pense que l'interaction sociale est la pierre angulaire de l'espérance de vie. Un impact sur la santé plus important que la génétique, l'argent, le type d'emploi ou le taux de cholestérol.

Il est remarquable que les centenaires se retrouvent dans les régions du monde qui démontrent que ces personnes sont souvent bien entourées. Au Japon, une tradition ancestrale oblige les femmes âgées à rencontrer cinq amies par jour.

Une bonne relation de couple, de belles relations avec leurs enfants ou leurs amis permet aux aînés de vivre mieux et plus longtemps que les patients qui sont seuls, note le Dr Juneau. Au Québec, un ménage sur trois est formé d'une personne seule. Toutefois l'aménagement urbain ou l'accès au transport sont des facteurs externes qui peuvent influencer positivement  la vie des solitaires.

Deux secteurs de la Vielle Capitale se sont inspirés des pratiques britanniques. En 2017, le fédéral a fourni 1,6 million pour des sentinelles qui dépistent les aînés à risque d'être isolés. Des organismes bénévoles visitent les cafés populaires ou les restaurants ouverts 24/7 et financent des projets pour rejoindre ces aînés vulnérables.

(Source: article d'Isabelle Paré dans Le Devoir de ce matin)