mardi 29 septembre 2015

"L'avenir du Québec, ce n'est pas les hydrocarbures", dit P. Couillard

Tout en répétant sa volonté de lutter contre les changements climatiques, Philippe Couillard ne se sent pas en contradiction d'ouvrir notre économie aux énergies fossiles en transformant le Québec en province productrice de pétrole et en territoire stratégique pour exporter le pétrole albertain.
 
Le 17 septembre, il annonçait vouloir réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES) de 37,5 % d'ici 2030, par rapport aux émissions de 1990. On sait qu'il a un préjugé favorable envers des projets pétroliers en développement en Gaspésie, sur l'île d'Anticosti et dans le golfe du Saint-Laurent,on sait aussi qu'il continue de refuser d'évaluer les GES  émis par le pétrole des sables bitumineux qui coulera dans le pipeline Énergie Est.
 
Pour des municipalités, des scientifiques, des comités de citoyens inquiets, l'évaluation environnementale pour le projet de TransCanada, que prévoit tenir le Québec, déçoit. L'Institut Pembina évalue que 32 millions de tonnes de GES seront émises annuellement, soit une augmentation de sept millions de véhicules sur les routes québécoises.
 
Pourtant il nous dit que "L'avenir du Québec, ce n'est pas les hydrocarbures". Il répète qu' "un réchauffement de plus de deux degrés...changements cataclysmiques pour toute la planète...impacts sur l'eau, sur notre santé, sur notre nourriture et sur notre territoire". Donc l'information semble lui être connue. Mais pourquoi les actions ne coïncident pas avec la parole.
 
Le gouvernement continue de payer de larges portions des factures d'exploration pour aider les grandes compagnies qui forent au Québec. Donc nous continuons d'investir, collectivement, par nos fonds publics dans des technologies déjà désuètes. Même d'importants investisseurs, à travers le monde, désinvestissent dans la filière pétrolière et gazière. Pourquoi pas nous ?
 
Sommes-nous si en retard  dans notre conscience collective du bien public de notre humanité ?  Même le pape François nous demande d'être moins cupide et de penser à l'avenir de notre maison commune, la planète. Mais il est vrai que notre nombril devient si gros quand on ne regarde que lui.
 
(Source:  Le Devoir,  édition du 18 septembre)
 

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