mardi 10 novembre 2015

Québec produit ou importe ses hydrocarbures ?

On sait que TransCanada a abandonné le projet de construction d'un port pétrolier au Québec. TransCanada aurait écouté les citoyens des communautés, les clients et les agents du projet. En avril dernier, on abandonnait l'idée du port pétrolier à Cacouna, maintenant on abandonne cette voie d'un port pétrolier sur le Saint-Laurent. Les bélugas avaient besoin de cet espace pour se reproduire, ont-ils reconnu.
 
Le gouvernement Couillard  continue de demander sept conditions pour appuyer le projet d'oléoduc d'Énergie Est. L'une d'elles est la preuve de retombées économiques pour le Québec. L'évaluation de cette preuve nécessite la version finale du projet Énergie Est, encore attendue.  D'ici la fin de 2015, le projet avec un trajet modifié devrait être connu. Le risque entraîné par cet oléoduc de 4 600 kilomètres acheminant 1,1 million de barils de pétrole des sables bitumineux quotidiennement jusqu'au Nouveau-Brunswick demeure toujours inconnu et peu documenté.
 
60 emplois directs québécois devraient être créés durant l'exploitation du pipeline, selon TransCanada. Les risques majeurs des citoyens vivant près du tracé de l'oléoduc demeureront pendant 40 ans. Peu de retombées économiques, beaucoup de risques pour l'eau potable, l'environnement  et la santé des Québécois.
 
En même temps, le ministre Pierre Arcand veut s'engager à lutter contre les changements climatiques et a promis, hier, qu'une loi pour encadrer les hydrocarbures sera présentée dans les prochains mois. Aucune loi de ce genre n'existe actuellement au Québec. Il veut tirer profit du potentiel d'hydrocarbures tout en respectant l'environnement ... Il répète aussi qu'il veut un Québec plus vert. Le débat devient, maintenant, on continue dans la volonté d'exploiter le sous-sol albertain, on devient l'autoroute du pétrole, on exploite les hydrocarbures situés dans le sous-sol québécois ou on continue d'importer le pétrole d'ailleurs. Et l'acceptabilité sociale sera-t-elle au rendez-vous pour forer notre sous-sol ? Les sociétés pétrolières vendront-elles efficacement leur idée en distribuant quelques cadeaux aux municipalités, aux propriétaires des terres exploitées, aux populations inquiètes ?
 
Le gouvernement a déjà investi beaucoup. Plus d'un milliard de fonds publics dans le Fonds capital mines hydrocarbures. Par l'entremise d'Investissement Québec, Québec est le premier actionnaire de Pétrolia et le troisième actionnaire de Junex. Pour explorer en Gaspésie et sur Anticosti, l'État a déjà investi des dizaines de millions de dollars.
 
De plus en plus de voix à travers le monde demandent une sortie des énergies fossiles. Néanmoins, le gouvernement Couillard a l'intention d'inclure d'éventuels projets d'exploitation d'hydrocarbures dans sa    politique énergétique pour les dix prochaines années.
 
La filière pétrolière et gazière souhaite encore exploiter des ressources en gaz de schiste dans la vallée du Saint-Laurent. On se souvient qu'il n'y a pas de moratoire, seul l'aspect économique a retardé ce développement. Les régions de Lotbinière et Bécancour sont évoquées pour le moment. Les permis qui étaient actifs en 2010 le sont encore pour la majorité d'entre eux. Notre région aussi pourrait être forée... est-ce le genre de risque qui nous intéresse ?
 

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