jeudi 29 octobre 2015

Forage de 4155 puits possibles sur Anticosti

Avec une exploitation pendant 75 ans, l'ïle d'Anticosti pourrait laisser capturer jusqu'à 12 % du gaz emprisonné dans son sous-sol. Si on se base sur la consommation actuelle de gaz au Québec, cette production fournirait 55 années de consommation. Le rapport du ministère des Finances estime aussi qu'il pourrait récupérer 584 millions de barils de pétrole de schiste, soit 3,5 % du pétrole emprisonné dans son sous-sol. Si on se base sur la consommation actuelle, ce pétrole fournirait 4,5 années de consommation. Dans les deux cas, la fracturation de la roche-mère sera nécessaire. Chaque forage nécessite 22 millions de litres d'eau. À cette eau, des composés toxiques sont ajoutés.  De plus, aucune structure ne peut traiter cette eau sur Anticosti.
 
Les investissements pour extraire ces ressources hypothétiques et les infrastructures nécessaires coûteront très cher. Chaque forage pourrait coûter 8,8 millions de dollars. Si on construisait un gazoduc pour atteindre la Gaspésie, les investissements pourraient atteindre 10 milliards. Ce coût a été estimé par l'entreprise Pétrolia récemment.
 
Mais les contraintes climatiques devraient limiter la demande en hydrocarbures, les prix baisseraient probablement au cours des prochaines années. Les États-Unis produisent déjà abondamment d'hydrocarbures. Une étude de HEC Montréal  insiste sur le coût des infrastructures de transport encore inexistantes. Les résultats de l'extraction risquent d'être marginalement profitables à l'économie du Québec, si les producteurs veulent être compétitifs mondialement.
 
Cette exploitation sur Anticosti produira des gaz à effet de serre (GES). L'étude du ministère de l'Environnement  estime à 1,4 million de tonnes par année pour récupérer ce gaz de schiste. On augmente ainsi les émissions québécoises de 2 %.
 
Si le gaz était brûlé sur place, comme plusieurs exploitants le font déjà,  les émissions de GES, pour produire le pétrole de schiste, pourraient atteindre de 6 à 10 millions de tonnes. Cela équivaudrait à 9 % à 15 % des GES du Québec en 2020.
 
Le ministère des Finances évalue aussi  que les ressources exploitables d'énergies fossiles sur l'île seraient à 77,5 % en gaz de schiste et 22,5 % en pétrole de schiste.
 
D'ici 2100, on sait que les organismes mondiaux veulent éliminer  entièrement le recours aux énergies fossiles.  Cela vaut-il le coût  d'endommager l'insularité, les paysages, le patrimoine historique et culturel, la faune et la flore diversifiées, la vocation récréo-touristique de l'île ?
 
(Source: Le Devoir d'aujourd'hui)

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