dimanche 12 avril 2020

Quand la solution est simple

Au XIXe siècle, les internes passaient de la salle d'autopsie à la salle d'accouchement sans se laver les mains et se les désinfecter. Le taux de mortalité était plus élevé dans la clinique réservée à la formation des médecins que dans celle des sages-femmes. Quarante ans avant Pasteur et la découverte des microbes, l'obstétricien hongrois Semmelweis (1818-1865) observa ce fait.

Mais personne ne voulut l'entendre. On riait de ce bizarre médecin qui osait faire la leçon aux scientifiques de son époque. Puis il revient à Budapest, dirige une maternité et sa méthode se généralise en Hongrie et se répand à l'étranger.

Le père de l'apepsie et son histoire est racontée par le génie littéraire biographe Louis-Ferdinand Céline. Cette biographie illustre le paradoxe existant souvent entre la Science et la connaissance issue du terrain. Les savants  montrent parfois un mépris à l'égard des solutions trop simples pour être vraies. On le répète maintenant chaque jour: Se laver les mains fréquemment pour éviter la propagation de la covid-19.

"Science sans conscience n'est que ruine de l'âme" écrivait le médecin écrivain Rabelais. Les gestionnaires de la santé ont plongé la société dans la précarité. Ils ont réduit les stocks de masques pour économiser des bout de chandelles. Les médecins conscients de leur importance n'auraient probablement pas pris les mêmes décisions dans l'exercice de leur métier.

(Source: Christian Rioux, dans Le Devoir du 10 avril 2020.)

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