jeudi 18 juin 2020

Les femmes sont parmi les dernières déconfinées

Les contrecoups de la crise de la covid-19 affectent de manière disproportionnée les femmes. Plus nombreuses à perdre leur emploi ou plus sujettes à l'épuisement dans les milieux de santé ou plus menacées par la pandémie. Celles qui sont restées avec leurs enfants à la maison ont alourdi leur tâche, télétravail et travaux domestiques.

Tout comme en 2008, pour relancer l'économie, on souhaitait démarrer plus de travaux d'infrastructure et de construction, des secteurs où la main-d'oeuvre est fortement masculine. En 2015, un rapport produit par l'IRIS démontrait que les femmes s'en sortaient perdantes. Les diminutions dans les dépenses publiques touchait les services et les secteurs où les femmes forment la majorité du personnel.

Les quatre  ministres provinciaux responsables de la relance étaient des hommes. Au fédéral, chaque mesure financière est soumise à une "analyse comparative entre les sexes plus" (ACS +) pour déterminer les effets sur les femmes, les groupes minoritaires, les Autochtones et les handicapés. Ainsi la prestatation d'urgence pour étudiants accordait une somme supplémentaire pour les personnes ayant des dépendants. La plupart d'entre elles étaient des femmes.

Les industries dont la main-d'oeuvre est principalement des femmes, comme l'hôtellerie, la restauration, les commerces de détail, la culture, sont les dernières à reprendre leurs activités. Certaines de ces entreprises fermeront simplement ou auront besoin de moins d'employées durant le déconfinement progressif.

Les emplois essentiels en santé, en services sociaux, en services de garde, en éducation, en alimentation, ont été remplis majoritairement par les femmes. Les services du care devront être reconnus comme un maillon économique qui mérite ses investissements et un juste traitement de ses employées. Un travail essentiel, qui a une valeur et un prix. Cette non-reconnaissance est une "inégalité systémique" selon la chercheuse Eve-Lyne Couturier, co-autrice de l'étude du l'IRIS.

(Source: article de Manon Cornellier du Devoir du 14 juin 2020)

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