mardi 23 juin 2020

Le manque d'eau

La vice-première ministre du Québec, madame Guilbault, nous exhorte à ne pas faire de feu dans ce temps de sécheresse généralisée. Même pas pour fêter la fête nationale des Québécois.  Le manque d'eau n'afflige pas seulement les Québécois.

Le Soudan, l'Égype et l'Éthiopie se disputent les eaux du Nil. On se prépare à une "guerre de l'eau". Le célèbre défenseur des droits humains et spécialiste de l'eau, Ahmed Al-Mufti, a claqué la porte de la délégation soudanaise qui était en train de négocier avec l'Égypte et l'Éthiopie l'accès aux eaux du Nil.

Il dénonce la décision de l'Éthiopie de construire le grand barrage de la Renaissance (Gerd), sur le Nil Bleu, qui s'étire du lac Tana , en Éthiopie, jusqu'à sa rencontre au nord avec le Nil Blanc, à Khartoum, au Soudan.

L'Égypte voit ce grand barrage comme un risque de priver ses 100 millions d'habitants de l'eau dont ils ont besoin pour survivre.  Le Nil Bleu montre l'urgence climatique dans toute son horreur. Les agriculteurs ont besoin du fleuve pour arroser leurs cultures. Ils ont été forcés à investir dans une pompe au gasoil pour irriguer.

Les saisons sèches vont s'allonger. D'ici à 2040, 35 % des personnes vivant dans les pays du bassin du Nil pourraient être concernées par les pénuries d'eau, 80 millions de personnes n'auraient pas suffisamment d'eau pour vivre, estiment deux scientifiques, Ethan Coffel et Justin Mankin.

Serons-nous prêts à accueillir les réfugiés du manque d'eau dans ces coins d'Afrique ?

(Source: article de Ruth Michaelson, publié le 23 avril dans The Guardian, de Londres, traduit dans le Courrier International de l'édition du 4 au 10 juin)



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