vendredi 14 août 2020

GNL Québec et Gazoduq du projet Énergie Saguenay: en difficulté

Le projet Énergie Saguenay  qui devait exporter du gaz naturel de l'Alberta liquifié devient de plus en plus incertain. Le personnel sera réduit pour une deuxième fois cette année. Les deux entreprises sont contrôlées par des investisseurs américains. Le 12 août, GNL Québec a licencié six employés et Gazoduq en a licencié quatre, sans préavis. En avril, une dizaine d'employés avaient subi le même sort. Une vingtaine d'employés demeurent actifs dans les deux entreprises.

La situation financière de tout le projet est difficile et nécessitait de tels licenciements, selon les dirigeants. Le BAPE (Bureau d'audiences publiques sur l'environnement) doit débuter une évaluation environnementale de l'usine de liquéfaction et du terminal maritime Énergie Saguenay dans un mois.

Dès février, le plus important investisseur attendu, le fonds Berkshire Hathaway du milliardaire Warren Buffett, décidait de ne plus aller de l'avant avec ses 4 milliards de dollars dans ce projet de 14 milliards de dollars, soit  10 milliards pour Énergie Saguenay et 4 milliards pour le gazoduc de 780 kilomètres qui devait traverser l'Abitibi et aboutir à Saguenay. Suite à cet important retrait, les promoteurs ont modifié leur mandat de lobbying au registre des lobbyistes pour obtenir un "soutien financier" du trésor public québécois.

Le gouvernement Legault a vanté ce complexe d'exportation d'énergie fossile pour "aider la planète". Pourtant, selon les données disponibles, les émissions de gaz à effet de serre liées au projet devraient atteindre plus de huit millions de tonnes par année, soit l'équivalent de 3,3 millions de voitures sur les routes du pays.

Alors que GNL Québec et Gazoduq ont toujours affirmé que leurs deux projets étaient distincts, la situation démontre maintenant que l'usine de liquéfaction et le gazoduc forment un seul et même projet. "Les équipes des deux projets sont tissées serrées " explique la société en commandite GNL Québec aux questions du Devoir.

Le projet de l'usine de liquéfaction et du terminal maritime du Saguenay doit franchir le processus d'évaluation environnementale québécois  ainsi que celui du gouvernement fédéral. Le projet du gazoduc doit faire l'objet d'un examen conjoint conduit par Québec et Ottawa.

Il y aurait un "manque d'appétit pour ce projet trop risqué d'Énergie Saguenay".

(Source: article d'Alexandre Schields dans Le Devoir d'aujourd'hui.)



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