lundi 27 avril 2020

La peur: le fondement de la solidarité

"L'écrivain est content, l'acteur malheureux, le directeur de théâtre inquiet", voilà comment Eric-Emmanuel Schmitt vit le période de confinement.  Pendant qu'il reste chez lui, il rédige, peaufine et relit le gros livre qu'il achève d'écrire. Il aimerait être en contact avec les gens dans un spectacle vivant sur scène.  Comme directeur de théâtre, sa salle fermée, il a dû arrêter de beaux spectacles et le chômage partiel est arrivé.

La catastrophe rencontre son optimisme rationnel. Il pense qu'une mauvaise nouvelle se double d'une bonne: " si la pandémie est due aux hommes, elle sera stoppée par les hommes", répond-il.  Il est convaincu que les hommes ont besoin de deux choses: se nourrir de fiction, se sentir vivants. Il pense qu'après le confinement, le théâtre saura satisfaire "ces besoins jusqu'à l'incandescence".

Il sent un élan de solidarité très fort. "Le fondement de la solidarité, c'est la peur, pas la générosité: en ce moment, nous avons tous peur que le monde que nous aimons disparaisse. Donc nous sommes solidaires", répond-il à Gilles Medioni. L'acteur et le directeur de théâtre depuis 2012 pense "qu'après une telle disette, les spectateurs vont se ruer dans les salles."

(Source: Paris Match,  du 2 au 8 avril 2020)

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