mardi 27 janvier 2015

Québec restaurera les sites miniers abandonnés: 808 millions $

Alors que la semaine dernière  le ministère affirmait qu'il n'existait aucun plan de restauration des 700 sites abandonnés, on apprend ce matin que, depuis l'automne dernier, il y a un "plan de restauration" qui n'avait pas été dévoilé par le gouvernement libéral. D'ici 13 ans, Québec prévoit nettoyer ces sites abandonnés à la charge des contribuables. Déjà 103 millions de dollars ont été dépensés depuis huit ans. Cet héritage embarrassant coûtera encore 705,5 millions de nettoyage et décontamination. Une moyenne annuelle de dépenses de fonds publics de 54,3 millions de dollars devra être envisagée. A l`heure des plans d'austérité budgétaire, pourquoi ne pas en avoir parlé ? Est-ce gênant ?
 
Québec, jusqu'ici, dépensait en moyenne 12,8 millions chaque année depuis huit ans. Dorénavant, la dépense augmentera de 41,5 millions, quatre fois plus qu'au départ. Ce plan exclut, en plus,  les 336 millions que le ministère prévoit nécessaires "pour des sites sur lesquels il pourrait avoir à agir". De plus, d'autres sites pourraient s'ajouter. La mine Québec Lithium a fermé ses portes en automne 2014 sans fournir la garantie financière fixée à 25,6 millions pour nettoyer son site. On sort le minerai du sol et oups...on laisse le nettoyage aux payeurs de taxes. Investissement Québec récupérera-t-il les aides de 65 millions déjà accordées à cette mine ? Comme le plan obtenu hier évalue les données au 31 mars 2014, le montant pourrait donc être plus élevé en recueillant les données jusqu'à maintenant.
 
Huit sites en Abitibi coûteront plus de 10 millions, dont quatre coûteront plus de 50 millions car la décontamination est majeure. Plus de 28 % des sites miniers abandonnés sont d'anciens sites d'exploitation minière. 25 % d'entre eux nécessitent des travaux majeurs selon le ministère des Ressources naturelles.
 
Pourquoi tout le fardeau financier retombe-t-il sur les contribuables ?  Les redevances minières perçues ne serviront-elles qu'à nettoyer les sites abandonnés  sans enrichir la collectivité ? Ainsi 488 sites devront être décontaminés dont 275 au Nunavik.
 
Pourquoi ne pas exiger une redevance d'environ 1 % pour financier un fonds de restauration des sites miniers abandonnés au Québec, comme le propose la Coalition Québec meilleure mine ? Cette suggestion a été  rejetée par les gouvernements libéral et péquiste et par l'industrie.
 
Ce "passif environnemental"  réel de 880 millions  devait être réduit de 50 % en 10 ans selon le budget 2012-2013. Pourtant, l'an passé, Québec n'a déboursé que 10,6 millions pour cette restauration. Ce n'est pas avec de tels montants annuellement que la restauration sera complétée en 2022.
 
La garantie financière qui doit être déposée pour couvrir 100 % des coûts de restauration est-elle respectée ou demeure-t-elle  une idée abstraite  dans la loi? Il est vrai que les fosses à ciel ouvert sont exclues de cette exigence. Actuellement, on remarque qu'on développe surtout des mines de cette catégorie. Alors les contribuables assumeront encore.
 
 (Source: Alexandre Shields dans les éditions d'hier et d'aujourd'hui du Devoir)
 

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