lundi 12 janvier 2015

Le choc des idées par le crayon

Tous les bulletins d'information nous ont répété hier que des populations et des chefs d'état de la planète s'étaient déplacés dans les rues pour faire valoir que la résistance au terrorisme et que le courage d'afficher ses idées même dissonnantes valaient bien ces chants, ces cris et ce silence assourdissant mobilisés pour promouvoir la liberté d'expression.
 
Mais ne sommes-nous pas bien confortables dans notre Québec endormi et résigné ? Ne laissons-nous pas la santé de la démocratie s'affaiblir en laissant nos médias pencher vers les niaiseries ou laissant des humoristes nous dire et redire  des propos baignant dans le rire gras ? Des critiques fouillées seraient-elles trop difficiles à comprendre pour l'auditeur ou à préparer pour les professionnels des médias ?  Il est vrai que le temps manque à tous pour fournir de la qualité partout. Alors on coupe les postes en pensant offrir plus de débats d'opinion qui remplissent les heures d'une démocratie qui s'effrite.
 
Mais l'affrontement intellectuel avec la force incisive des mots et du crayon, l'effort de lire attentivement, de penser librement, d'écouter  les personnes qui pensent différemment, d'aller plus loin que la simple provocation, tout cela serait-il devenu trop exigeant et l'autocensure plus facile pour la majorité d'entre nous ?
 
Préférer l'hypocrisie  de la gentillesse  au lieu d'émettre ses points de vue et questionnements  pour ne pas créer de remous ni recevoir de mise en demeure embarrassante, n'est-ce pas laisser une part de liberté s'échapper et renoncer à nos droits ? "La liberté n'est pas un supermarché: on n'y choisit pas selon ses goûts. On prend tout ", écrivait David Desjardins dans Le Devoir, en fin de semaine dernière.
 
Il faudrait peut-être continuer de réfléchir si on préfère mourir debout ou vivre à genoux ? On se laisse gouverner par la raison, la réflexion, la conscience ou on se place un bandeau devant les yeux pour ne rien voir et continuer à se courber toujours de plus en plus ?

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