lundi 26 janvier 2015

"La persistance de l'opacité"

Fabien Deglise nous expose ce matin la petite révolution gouvernementale en opération depuis le 15 janvier. Un site Internet est maintenant dédié à la transparence pour faire connaître avec ostentation les activités publiques inscrites à l'agenda des membres du Conseil exécutif. Il considère que ces informations étant déjà publiques depuis longtemps, l'intérêt est assez limité pour améliorer le sentiment de confiance entre élus et électeurs.
 
 Le 1er avril prochain, devraient s'ajouter des informations sur les rencontres sollicitées par des acteurs non gouvernementaux avec les membres du Conseil exécutif, au plus tard, trois mois après ces rencontres. Mais les rencontres initiées par le ministre ou son cabinet n'apparaîtront pas. Ni celles entre les membres du gouvernement avec les collecteurs de fonds du parti, avec les lobbyistes, les syndicalistes, les décideurs financiers... Ne serait-il pas intéressant pour le public d'en être informé pour augmenter la transparence réelle ?
 
Un deuxième rapport du Baromètre des données ouvertes a été mis en place pour mesurer la transparence à travers le monde et a été publié la semaine dernière.  Toutefois, dans 90 % des pays analysés, les informations qui permettraient réellement de lutter contre la corruption ou d'améliorer les services gouvernementaux sont toujours tenues hors du regard des citoyens.
 
Deglise rapporte que "beaucoup de gouvernements ont promis de dévoiler ces informations pour retrouver la confiance des électeurs, mais la plupart ne l'ont pas fait", selon le rappport de ce baromètre. Mais sans ces informations, sans la mention de la rencontre dans un agenda de ministre qui mème à l'asphaltage d'un bout d'autoroute ou à la construction d'une nouvelle garderie subventionnée, le site devient de la poudre aux yeux pour camoufler la continuité de l'opacité et le gaspillage de fonds publics.
 
Les détails dans l'octroi d'un contrat public, dans le financement d'un parti politique, sans le nom et la fonction des personnes présentes à telle ou telle réunion, on continuera de garder le secret des liens opaques qui se tissent car on ne retrouvera pas ces informations dans des formats ouverts et numériquement flexibles et accessibles aux journalistes et au public. Cette transparence demeure une idée qui lance de la poudre aux yeux et ne combat pas l'opacité habituelle.
 
(Source: Le Devoir)
 
 

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