jeudi 29 janvier 2015

Criminels psychopathes: les punitions ne changent rien

Le cerveau des criminels psychopathes est réfractaire à la punition. Une nouvelle étude réalisée à l'Université de Montréal et au King's College de Londres montre que le gouvernement fédéral ne devrait pas augmenter les peines d'emprisonnement des criminels mais devrait plutôt tenter leur réadaptation.
 
Environ 20 % des criminels des pénitenciers canadiens sont des psychopathes. Ils ne se sentent pas responsables de leurs actes et récidivent plus que les autres. Trois études ont permis aux chercheurs de comparer la structure et l'activité du cerveau de criminels violents et psychopathes à celui de criminels avec trouble de la personnalité antisociale et d'hommes n'ayant commis de crime.
 
Les criminels psychopathes ne tirent pas de leçons des punitions, révèlent ces études . Tout comme les enfants qui présentent des problèmes de comportement et un manque d'empathie ne répondent pas non plus aux punitions de leurs parents ou de leurs enseignants, fait remarquer la psychologue Sheilagh Hodgins, professeure à l'Institut universitaire en santé mentale de Montréal à la journaliste Pauline Gravel dans Le Devoir  d'aujourd'hui.

Les enfants manquant d'empathie apprennent avec des récompenses. Les punitions ne seraient pas utiles pour corriger leurs troubles comportementaux, apprend-on en lisant cet article. La psychologue affirme qu' il faut intervenir dès l'enfance  pour avoir des chances d'améliorer les comportements sociaux.

Le Canada songe à punir davantage les criminels sérieux. L'emprisonnement à perpétuité signifiera-t-il rester en prison jusqu'à la mort  pour ces 4 % de nouveaux prisonniers arrivants annuellement dans les prisons fédérales pour des meurtres au premier degré? Déjà la loi actuelle permet de refuser les demandes de libération conditionnelle à des "délinquants dangereux".

Aussi la Charte des droits et libertés protège les Canadiens contre  tous traitements ou peines cruels et inusités.  Deviendrons-nous insensibles à la détresse ? Perdons-nous lentement l'empathie ?  Chacun peut se questionner.  Accepterions-nous plus facilement la cruauté à mesure qu'on assiste à des scènes de violence chaque jour sur nos écrans ?

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