mercredi 21 janvier 2015

Parc éolien Pierre-de-Saurel ne suivra pas les avis du BAPE

Un mât anémométrique de 58,7 m de hauteur à l'emplacement du projet du parc éolien Pierre-de-Saurel  (PEPS)  a permis de mesurer la vitesse du vent entre septembre 2009 et août 2013. Ces données ont été ensuite extrapolées pour évaluer la vitesse de vents à des hauteurs de 80 m et de 100 m.  La commission d'enquête du BAPE recommande de mettre en place un mât anémométrique d'une hauteur de 100 m, soit une hauteur identique à celle du moyeu des éoliennes pour diminuer les incertitudes des extrapolations en obtenant suffisamment de données.
 
Hier soir, les représentants du PEPS informent que ce mât cumule des données depuis 3 semaines et que ces mesures seraient analysées pendant quelques mois seulement et seraient suffisantes pour obtenir des mesures certaines.
 
La probabilité que la production moyenne d'énergie nette  anticipée à long terme   soit supérieure à celle prévue est établie par le PEPS selon une probabilité de 50 %. Si la probabilité était de 90 %, la production ne serait que légèrement supérieure à la valeur de l'obligation contractuelle avec Hydro-Québec Distribution  et aurait entraîné des pénalités imposées par Hydro-Québec Distribution, en cas de défaut.  Ainsi avec une probabilité de 50 %, il y a autant de chance que la production d'énergie nette soit supérieure que de risque qu'elle soit inférieure à la valeur prévue. (Selon rapport 310 du BAPE, p. 34).
 
Un avis du BAPE recommande de documenter l'influence du PEPS sur la valeur marchande des propriétés du secteur car c'est une question récurrente des citoyens. PEPS ne s'est pas engagé de contribuer à l'acquisition des données nécessaires à cette évaluation.
 
Un avis du BAPE recommande que PEPS devrait respecter la version 2013 du Protocole de suivi des mortalités d'oiseaux de proie et de chiroptères dans le cadre de projets d'implantation d'éoliennes au Québec.  Hier soir, PEPS persistait à ne respecter que la version 2008, beaucoup moins sévère. Ainsi le suivi des mortalités ne sera réalisé que durant les 3 premières années d'exploitation. Au lieu de visiter les éoliennes aux 3 jours, les visites seront hebdomadaires. Plusieurs autres différences entre les deux protocoles sont fournies (p.47 du rapport 310 du BAPE).
 
Un avis recommande que les résultats du suivi du protocole adopté soient rendus publics (p.53 du rapport). Aucun engagement de publier les résultats du suivi n'a pu être obtenu hier Le comité de suivi  sera libre de décider de publier ou non les résultats. PEPS ne veut pas s'engager et ne suit donc pas la recommandation.
 
Un avis de réaliser une caractérisation de la faune et de l'habitat pour chacun des cours d'eau au  point de traversée pour planifier des mesures d'atténuation applicables et d'estimer certains  inventaires au printemps est aussi décrit  (p.56 du rapport). Ces estimations printanières ne seront pas réalisées, a-t-on appris hier.
 
PEPS ne prévoit pas de préparer un plan de compensation pour la perte d'habitat reliée aux friches herbacées et arbustives, habitat qui sera défriché, remis en état et végétalisé. Hier, PEPS prévoit une végétalisation et cela suffirait sans autre plan de compensation pour la perte d'habitat. Un autre avis que PEPS ne suivra pas.
 
PEPS ne prévoit pas de revoir son plan d'intervention en fonction des recommandations du ministère  (MDDLCC)  pour contrer l'introduction et la propagation d'espèces exotiques envahissantes.
 
PEPS ne prévoit pas d'élaborer un plan de transport pour réduire les conflits d'usage durant la construction. Il remet cette responsabilité aux entrepreneurs qui réaliseront la construction. Une autre autorégulation inquiétante. Ainsi la sécurité routière des automobilistes, agriculteurs, cyclistes, piétons ou motoneiges ne sera pas encadrée par PEPS. Pourtant le promoteur avait prévu  faire cette élaboration lors de l'audience  à la commission d'enquête. Un autre avis que PEPS ne suivra pas.
 
PEPS remet aussi à autrui sa responsabilité de présenter ce plan de transport préliminaire  pour obtenir les commentaires  des usagers de la région et ajuster le plan, au besoin, avant d'être approuvé par le MTQ. Un autre avis que PEPS ne suivra pas.
 
PEPS ne veut pas s'engager formellement  à se soumettre volontairement à la Loi sur l'accès aux documents des organismes publics et sur la protection des renseignements personnels afin de permettre une reddition de comptes plus transparente et du fait que PEPS relève d'une instance publique. PEPS ne transmettra que les informations qu'il jugera pertinentes.
  
Le calendrier accuse un an de retard sur celui prévu lors du dépôt de l'étude d'impact en juillet 2013. Toutefois la date de livraison d'électricité est ferme (le 15 décembre 2015) et un retard entraînera des pénalités financières selon le contrat déjà signé entre les parties. Cette restriction dans le temps incite-t-elle PEPS à tourner les coins plus ronds et ainsi à ne pas vouloir suivre les avis du BAPE ?
 
Le trésorier de la société qui a tout le pouvoir décisionnel de ce projet, le maire actuel de Sorel-Tracy, ne pouvait nous dire hier soir à quelle institution financière la MRC avait négocié son emprunt de 17,725 M $. Même le directeur général de la MRC, Denis Boisvert, ne pouvait fournir cette information clairement. Un tel montant d'emprunt, significatif pourtant, et on a déjà oublié le nom du prêteur ! Devant ce fait, la confiance s'effrite parmi les personnes présentes à la réunion d'hier soir.
 
Aucune personne favorable au projet n'a posé de question hier soir. Les personnes favorables ne sont pas apparues nombreuses, ou tout au moins, étaient-elle bien discrètes.

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