jeudi 8 janvier 2015

La revue Nature: éviter la catastrophe climatique

Hier, la revue Nature  a publié une nouvelle étude pour éviter la catastrophe climatique annoncée: une hausse du thermomètre mondial de plus de deux degrés d'ici la fin du siècle, par rappport à la période pré-industrielle. Quelle quantité d'énergies fossiles pouvons-nous exploiter ? est le titre de cette étude. Le Canada doit absolument laisser plus de 85 % de ses ressources pétrolières connues dans le sol s'il veut aider l'humanité à éviter la catastrope climatique qui s'annonce, est la conclusion de l'étude, écrit Alexandre Shields dans Le Devoir d'aujourd'hui. On craint les impacts environnementaux, la sécurité alimentaire menacée pour des millions de personnes, des migrations importantes de populations et des conflits pour accéder aux ressources comme l'eau potable.
 
Il faudrait alors que le Canada réduise grandement la production des sables bitumineux albertains pour arriver en 2020 avec une production "négligeable". Pourtant on assiste à une croissance soutenue et on prévoit produire  3 000 000 de barils par jour en 2020.
 
L'oléoduc d'Énergie Est  de TransCanada devient "souhaitable"  pour la Régie de l'énergie dans son avis évaluant les besoins québécois en gaz naturel pour les 15 années à venir, rendu public hier.  Il permettra de convertir en oléoduc la partie ontarienne de son gazoduc, entre North Bay et Ottawa. La Régie demande cependant à TransCanada de revoir son projet pour éviter de faire payer la facture aux consommateurs de gaz. Ce projet d'oléoduc parcourant près de 700 kilomètres au Québec a été déposé pour approbation auprès de l'Office natinal de l'énergie le 30 octobre derner. En 2015, des audiences publiques devraient commencer.
 
Mais en début d'année 2015, le Québec n'a toujours pas reçu d'avis de ce projet de pipeline malgré qu'il passerait sous de nombreuses rivières québécoises. Le gouvernement libéral a promis de mandater le Bureau d'audiences publiques sur l'environnement (BAPE) pour étudier le dossier mais le mandat n'a pas encore été accordé. En à peine quelques mois, le BAPE devra travailler rapidement pour étudier ce projet car le gouvernement Couillard doit présenter sa position à l'automne 2015 en incluant l'évaluation environnementale stratéqiue (EES) sur les hydrocarbures et celle sur Anticosti.
 
Les gouvernements Harper et Couillard sont tous deux favorables à ce projet de pipeline Énergie Est de TransCanada. En décembre dernier, à la rencontre de Lima, au Pérou, Harper a fait savoir qu'il ne veut pas réglementer le secteur pétrolier et gazier.  Au Québec, il n'y a pas encore de loi spécifiquement conçue pour encadrer l'exploration et l'exploitation de pétrole et de gaz. Les compagnies gazières et pétrolières  pourraient toujours s'autoréglementer  selon leur propre intérêt ?
 
Le gouvernement Couillard a dit vouloir faire preuve de "transparence" mais il a pourtant décidé de lancer la réflexion devant mener à l'élaboration de la future politique énergétique du Québec le 22 décembre dernier, en pleine période des Fêtes. Ce n'était pas le meilleur moment  pour attirer  l'attention des médias.
 
Cette réflexion nouvelle reprendra depuis le début le travail accompli par la Commission sur les enjeux énergétiques du Québec  dévoilé en février 2014 dans son rapport Maîtriser notre avenir énergétique.  Plus de 460 mémoires avaient été analysés dans ce document de 310 pages qui proposait une réduction de notre dépendance aux énergies fossiles. Ses auteurs demandaient une révision de la stratégie de développement d'Hydro-Québec, un frein sur les projets hydroélectriques et éoliens qui font perdre des milliards de dollars à l'État. Depuis 2008, les pertes dues aux moyens de production d'électricité mis en service s'élèvent à 1,2 milliard de dollars annuellement. Le coprésident de la commission, Normand Mousseau, estime que les principales conclusions de son rapport ont été mises de côté par le gouvernement provincial actuel. Il continue pourtant de trouver urgent de s'interroger sur les moyens concrets  nécessaires pour réduire nos émissions de gaz à effet de serre.
 
Au sommet de Paris de 2015, 195 États négocieront un accord de lutte contre les changements climatiques. Pourront-ils dépasser leurs intérêts nationaux à court terme ? s'interroge Alexandre Shields.
 
 

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