jeudi 29 janvier 2015

2,6 millions de litres déversés indétectables ?

La MRC d'Autray  a demandé une première étude environnementale indépendante au Québec sur des possibles déversements pétroliers avec la venue de l'oléoduc controversé. Cette MRC regroupe les municipalités de Berthierville, Lanoraie, Lavaltrie, Saint-Gabriel-de-Brandon et d'autres. Les conclusions inquiètent.
 
Les systèmes de surveillance que TransCanada prévoit installer  pour détecter un déversement de pétrole lourd provenant du futur pipeline Énergie Est ne pourraient pas détecter une fuite dont le débit serait plus faible que 1,5 % du débit total de l'oléoduc, soit 2,6 millions de litres par jour.  Si le déversement se produisait dans un marais ou une tourbière, une pollution chronique est prévisible. Grave situation pour les terres que l'oléoduc traverserait.
 
L'étude propose que la MRC devrait exiger des clapets antiretour dans les sections en pente de l'oléoduc pour empêcher un reflux qui aggraverait un déversement en cas de rupture. La MRC prévoit utiliser cette étude lors d'une présentation devant l'Office national de l'énergie (ONE). Toutefois, l'ONE aura le dernier mot sur ce projet Énergie Est.
 
De plus, les diluants utilisés pour permettre au pétrole lourd de circuler dans l'oléoduc, de plus d'un mètre de diamètre, pensons-y,  demeurent un secret professionnel et ne seront pas dévoilés par la société TransCanada. Certains de ces diluants sont hautement toxiques. Lors de déversements, des diluants ont été identifiés comme étant la cause de problèmes de santé très graves. Mais l'information ne peut être obtenue. La liste des diluants qui circuleront avec ce pétrole provenant des sables bitumineux dans les énormes tuyaux parcourant de longs trajets  sous des terres agricoles et des cours d'eau demeure un secret commercial.
 
L'étude explique qu'il pourrait s'écouler plusieurs semaines avant de détecter une telle fuite de 2,6 millions de litres par jour. Elle recommande donc d'exiger un système de détection sous le seuil de 1,5 % pour diminuer les risques de si importants déversements détectés trop tard. Ces systèmes prévus sont pourtant ceux que la société pétrolière considèrent comme très sécuritaires. Le contribuable et le citoyen qui veut une eau saine reçoit de nouvelles raisons d'être inquiet.  D'autres études indépendantes pourront-elles le rassurer ?
 
(Source: Le Devoir)

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