mercredi 23 septembre 2015

Un médecin retourne au public, insatisfait du privé

Il a changé d'avis. Un médecin de famille, Vincent Demers, a laissé le réseau public en janvier dernier avec éclat . Il voulait  lancer sa propre "clinique virtuelle" et offrir des soins à domicile. Il en avait assez des modifications apportées au réseau par le ministre Barrette. À 37 ans, déjà,  il  a pratiqué dans les deux systèmes. Jusqu'à juin dernier, il était chef de département en CLSC à Montréal. Membre de l'équipe itinérante, il assumait aussi des gardes en soins palliatifs. Il a aussi fait du bénévolat auprès de clientèles vulnérables à une clinique communautaire.
 
Il n'a pas accepté de travailler au sein des cliniques privées qui exigent des tarifs "beaucoup trop élevés". Il veut demeurer indépendant, recruter ses patients lui-même et rencontrer toutes sortes de patients. Il veut voir des familles entières, comme un médecin de famille devrait le faire, selon lui. En allant à domicile, il veut éviter que plusieurs médecins s'occupent d'une même famille. En connaissant la famille, il comprendra probablement mieux le milieu de vie et pourra mieux satisfaire ses patients.
 
Il n'aimait pas faire payer ses patients pour sa consultation. Il voyait que certains patients regardaient leur montre pour ne pas dépasser le temps pour lequel ils avaient payé. Pour faire le suivi du cas, il savait qu'ils allaient encore devoir débourser. Les malaises des patients, ils les ressentaient. Après cette tentative au privé, il désire maintenant retourner au réseau public. Au lieu de devoir faire payer les patients, il compte que la RAMQ couvrira ses visites à domicile. Il ne se consacrera plus aux personnes âgées seulement. Les guichets d'accès pour la clientèle orpheline de Québec a été avisé qu'il voulait prendre de nouveaux patients.
 
Il devra d'abord finaliser de nombreux détails bureaucratiques pour compléter cette nouvelle orientation de sa pratique médicale. Mais ceci est un exemple que la pratique médicale dans le réseau privé n'a pas que des aspects positifs pour les médecins. Un voilà un qui a changé d'avis. La médecine à deux vitesses est à l'image des inégalités dans notre société. Elle ne peut satisfaire tous les besoins.
 
 (Source: article de Jessica Nadeau du Devoir d'aujourd'hui)

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