lundi 21 septembre 2015

Producteurs d'oeufs, de lait et de volaille: sacrifice du libre-échange

Le libre-échange du Partenariat transpacifique (PTP) créera une zone d'échange entre 12 pays et les dernières étapes de cette  négociation approchent rapidement.  Épargnera-t-il le système canadien  de gestion qui permet depuis près de 45 ans aux producteurs canadiens de produire ce que les consommateurs  canadiens consomment? Les producteurs agricoles d'ici sont inquiets. 
 
Il n'existe pas actuellement un droit de l'agroalimentaire dans le droit international. Pour assurer une sécurité alimentaire mondiale durable, des chercheurs s'interrogent sur les moyens juridiques d'y parvenir. La Chaire de recherche en droit sur la diversité et la sécurité alimentaires de l'Université Laval s'y penche avec intérêt.
 
Jeudi dernier, lors du débat des chefs portant sur l'économie, Stephen Harper a indiqué à nouveau que les négociations approchaient de la fin. Le lendemain, il ajoutait qu'il y aurait des compromis à faire. Les États-Unis, l'Australie et la Nouvelle-Zélande aimeraient pénétrer le marché canadien du lait. Au Québec, on retrouve 5 900 fermes laitières sur les 11 960 fermes du Canada. Abolir intégralement ce système de gestion pourrait faire perdre 24 000 emplois directs, selon une étude commandée par Agropur.
 
Au Canada, les industries agricoles risquant d'être sacrifiées contribuent à 28 milliards de dollars  par année et plus de 300 000 emplois canadiens. Les coûts de transformation du fromage, du yogourt et du beurre sont plus faibles en Union européenne, aux États-Unis et en Nouvelle-Zélande. On a aussi constaté, depuis près de 20 ans, qu'en Australie et au Royaume-Uni, laisser le marché libre a été un échec.
 
Il serait surprenant que ce système de gestion soit complètement aboli, mais une partie du marché pourrait être sacrifié.  "Tu me laisses entrer dans ton marché pour telle quantité et je te laisse entrer dans mon marché, pour telle quantité." Concurrence plus libre.
 
Notre MRC Pierre-De Saurel compte 370 fermes dont 70 sont touchées par la gestion de l'offre. La production laitière régionale  annuelle fournit près de 22,8 M $ en revenus.  Ce PTP devrait  toucher une zone significative de 800 millions de personnes représentant 40 % de l'économie mondiale. Un  enjeu économique important.
 
Déjà l'entente entre le Canada et l'Union européenne pourrait permettre l'arrivée de 17 700 tonnes supplémentaires de fromages spécialisés européens aux 20 400 tonnes importées actuellement.
 
Mais ce n'est pas tout, l'industrie automobile aussi pourrait ne pas "nécessairement tout aimer là-dedans" a averti le chef conservateur au débat économique de jeudi dernier. L'incertitude demeurera tant que les négociations  se poursuivent.
 
(Source: Le Devoir, La Terre de chez nous, TC Médias)

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