lundi 21 septembre 2015

Les finances publiques gérées avec le sens des responsabilités ?

En janvier 2006, à la prise du pouvoir par les conservateurs à Ottawa,  le gouvernement pouvait compter sur un surplus anticipé de 13 milliards de dollars. La dette accumulée du pays s'élevait à 481 milliards. Maintenant il prévoit un léger bénéfice de 1,4 milliard et la dette est de 616 milliards. Une augmentation  de la dette, sur 10 ans,  de 135 milliards ou 28 %.  En plus il a retranché 2 milliards du coussin de sécurité. Les conservateurs ont aussi produit 7 budgets déficitaires sur dix.
 
En campagne électorale, Harper avait promis que la TPS diminuerait. D'abord  à 6 % puis à 5 %, servi comme cadeau à Noël 2007 qui fera perdre 5,8 milliards de revenus annuellement, dès  2008-2009 . Avoir maintenu la taxe à 6 % aurait pourtant  permis de ne pas faire de déficit. 
 
Toutefois à l'élection de 2008, il assurait qu'il dépenserait selon nos moyens, pas question de faire un déficit. À une époque d'incertitude, il n'était pas question que le gouvernement ne panique. En décembre 2008, minoritaire, le gouvernement présentait une mise à jour économique qui ne contenait pas de mesure de relance. Il est menacé de renversement. Il présente alors un budget 2009-2010 déficitaire (56 milliards).
 
Il a aussi diminué les impôts des entreprises et sociétés. Il est estimé qu'à chaque point de pourcentage de diminution, 1,9 milliard  n'entre plus dans les coffres du trésor. De 22.12 % en 2006, les revenus des sociétés est maintenant imposé à 15 %. Donc le trésor public perd ainsi annuellement plus de 13 milliards en revenus.
 
Les particuliers ont vu le montant personnel de base non imposable augmenter. Le taux d'imposition du palier inférieur est passé de 16 %  à 15 %. On a indexé le revenu maximal permis avant de changer de palier d'imposition. Les crédits d'impôt deviennent plus nombreux: les activités physiques ou culturelles des enfants, les laissez-passer de transport en commun, l'achat d'une première maison, le fractionnement du revenu, etc. Chaque année, le trésor public se prive de 32 milliards. Donc il s'endette pour faire des cadeaux...
 
On installe une Prestation universelle pour les frais de garde d'enfants (PUGE) pour les enfants de moins de 6 ans puis pour les enfants d'àge scolaire. Le Compte d'épagne libre d'impôt (CELI) est créé et rehaussé. De plus en plus d'argent échappe au fisc. Le Directeur parlementaire du budget (DPB) met en garde le gouvernement contre ces bombes à retardement. Sans parler des paradis fiscaux légaux et immoraux pour les mieux nantis.
 
Mais tous ces bienfaits généreux entraîneront de sabrer dans les dépenses.  On diminue  de 19 200 emplois dans la fonction publique. On gèle les budgets de fonctionnement des ministères.  Pourtant la liste des programmes amputés n'est pas connu ni du citoyen ni du DPB. La transparence est une vertu souvent rare chez les décideurs.
 
En 2005-2006, 161 milliards de dollars composaient les dépenses de programme. Maintenant elles sont de 263  milliards. Une augmentation de plus de 62 %. Le budget total du gouvernement fédéral était de 200 milliards en 2005-2006.  Maintenant il est à 290 milliards,. Une hausse de plus de 45 %.
 
Une analyse que je trouve intéressante de se rappeler quand on écoute les candidats qui sollicitent notre appui pour les élections fédérales du 19 octobre.
 
(Source: article d'Hélène Buzzetti, Le Devoir, dans l'édition  du 8 et 9 août 2015.)

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