jeudi 20 novembre 2014

L'oléoduc soumis à une évaluation environnementale québécoise

Nous apprenions hier que le ministre David Heurtel avait envoyé une lettre au président de TransCanada et demande maintenant que certaines conditions soient rencontrées avant d'autoriser la construction des 700 kilomètres de pipeline sur le sol québécois.
 
La population est inquiète et le dit depuis plusieurs mois. Nos représentants semblent avoir entendu et demande que le Bureau d'audiences publiques sur l'environnement (BAPE) en fasse une évaluation qui tiendra aussi compte des émissions de gaz à effet de serre. Alors que l'Office national de l'énergie (ONE) fédéral n'aborde pas cette question, le BAPE devra considérer cet aspect du problème. Le journaliste Alexandre Shields, dans Le Devoir de ce matin, précise qu'on ne sait pas si les émissions résultant de l'extraction des sables bitumineux albertains seront considérées. Pourtant la production prévue transportée par le pipeline Énergie Est est de 1,1 million de barils de brut chaque jour, 30 millions de tonnes de gaz à effet de  serre chaque année, soit plus que toutes les émissions générées par les véhicules routiers au Québec, nous apprend cet article.
 
Le gouvernement demande aussi un plan d'intervention, des mesures d'urgence, un fonds d'indemnisation, une garantie financière prouvant sa capacité d'agir en cas d'accident et une unité de vigilance pernamente. Plusieurs exigences pour éviter une autre catastrophe environnementale comme celle de l'été 2013 de Lac Mégantic qui sera payée par les contribuables québécois. Ce tuyau d'un mètre de diamètre traverserait plusieurs municipalités et cours d'eau servant de source d'eau potable. La prudence est souhaitable.
 
Le gouvernement demande aussi que les communautés soient consultées afin d'assurer l'acceptabilité sociale. Il semble que nos représentants élus deviennent conscients que la population a son mot à dire sur les projets qui risquent de bouleverser leur environnement.
 
Même constat qu'un avis récent du rapport du BAPE sur le parc éolien Pierre-de-Saurel, publié le 3 novembre dernier, il est indispensable que les communautés soient bien informées des avantages et des inconvénients et que l'acceptabilité sociale soit rencontrée. Les promoteurs de grands projets ont plutôt tendance à ne donner que la face givrée des avantages. Une analyse plus approfondie et une évaluation du BAPE apportent souvent des nuances rarement envisagées au départ.
 
TransCanada veut convaincre les Québécois d'accepter d'être le chemin nécessaire pour exporter le pétrole albertain. La firme Edelman a élaboré une solide stratégie de communication et on peut voir, aux heures de grande écoute télévisuelle, de nombreux messages publicitaires vantant leur engagement. L'oléoduc deviendrait souhaitable ? Parlons-en aux gens du Bas-Saint-Laurent, la grogne monte de semaine en semaine. 
 
Les Premières Nations devront aussi être consultées. En Colombie-Britannique, l'oléoduc n'a pas reçu l'acceptabilité sociale. Qu'adviendra-t-il au Québec ?

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