mardi 11 novembre 2014

La santé publique: Camil Bouchard en parle

Camil Bouchard nous rappelle que  "s'il  n'y avait pas eu la santé publique, les gens continueraient à mourir d'amiantose par dizaines". Ce professeur de psychologie retraité de l'UQAM, ancien député, auteur du rapport célèbre: "Un Québec fou de ses enfants", s'indigne. Il considère que la santé publique fait économiser de l'argent à plusieurs ministères. Les enfants vulnérables qui entreront à la maternelle ont besoin de services préventifs. Les conséquences arriveront plus tard mais un jour les coûts seront énormes pour soigner les maladies évitables dont on ne s'occupe pas en amont.
 
Les directeurs de santé publique voient remise en question leur liberté de parole, les directions de santé publique subissent des compressions de 30 % des budgets actuels, la prévention est en danger et pourtant elle devient de plus en plus un investissement pour l'avenir. Améliorer la qualité de l'air autour d'une raffinerie, lutter contre l'alcoolisme, la vaccination des enfants, le soutien et la promotion de l'allaitement, la recherche sur les jeux de hasard, les actions contre la chaleur accablante sont des interventions qui relèvent de la santé publique.
 
Des études de littérature scientifique canadienne indiquent que chaque dollar investi en développement de la petite enfance rapportera, plus tard, de 2 à 16 $, selon l'action étudiée. Alors que la santé publique coûte environ 2 % du budget de la santé et des services sociaux au Québec, que le système québécois est un modèle à l'étranger, risque-t-on de perdre beaucoup demain pour épargner un peu maintenant ?
 
Il est difficile de comprendre l'importance de la valeur de la prévention, car "elle évite des événements indésirables avant qu'ils ne se produisent" indique Camil Bouchard. La mesure est moins visible que la portion des programmes en  guérison d'une maladie déjà déclarée. Harper contrôle les propos des scientifiques et chercheurs employés du gouvernement. Est-ce que notre premier ministre  Couillard veut aller dans cette direction au Québec ? Jean Rochon, important acteur en santé publique au Québec et ancien ministre de la Santé,  est "renversé par le manque de compréhension du gouvernement des enjeux de la prévention."
 
Le 4 novembre, Camil Bouchard a reçu un Prix du Québec et s'est exprimé: "Transformer le Québec en station-service pour des fins d'exportation du pétrole des sables bitumineux n'est vraiment pas une innovation sociale. C'est plutôt une agression sociale et environnementale."  Il voit un lien "évident" entre la santé publique et le dossier du pétrole, l'exploitation, l'utilisation et le transport de l'or noir soulèvent des questions de santé publique. L'exploitation possible du gaz de schiste avait été très critiquée par l'Institut national de santé publqie du Québec. Une réflexion à poursuivre.
 
(Source: Le Devoir,  4 et 9 novembre 2014)

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