samedi 30 octobre 2021

Les jeunes, orientés vers les programmes plus payants

Ce matin, Louis Cornellier dans Le Devoir, s'inquiète. Le Soleil publiait le 4 septembre dernier, que le gouvernement Legault "s'apprêtait à réformer le milieu universitaire en orientant davantage les jeunes vers les programmes dits plus payants, ou hautement spécialitsés", voilà le désir pressant d' "arrimer davantage l'enseignement aux besoins du marché". 

Comme le gouvernement japonais qui, en 2015, demandait aux présidents des 86 universités de "réfléchir pour orienter les jeunes de 18 ans vers des domaines hautement utiles où la société est en demande". Selon Marco Jean, professeur de philosophie au cégep de Saint-Laurent, cette bêtise frappe même des dirigeants de notre société québécoise.

Chacun ne conteste qu'il est nécessaire de former des travailleurs compétents et professionnellement utiles à notre société. Toutefois, la formation "d'individus capables d'une réflexion morale et politique est tout aussi nécessaire, en mesure de réfléchir au concept d'utilité".

Il faut former des gens aussi capables de se demander si la croissance économique désirée est saine et profitable à tous. C'est tout autant nécessaire pour éviter des dérives de "société de robots" (Bernanos). Le philosophe américain Michael J. Sandel propose de réaffirmer la dignité du travail et des travailleurs, et d'introduire la philosophie dans la formation professionnelle même. Chaque travailleur, chaque citoyen est apte à l'art du débat démocratique.  

Il est pertinent d'apprendre à penser le pluralisme éthique, religieux et idéologique de nos sociétés, Aussi de réfléchir aux enjeux moraux de la technoscience et aux conditions d'un système politique juste. On ne peut nier le citoyen et l'humain dans le travailleur.

"Croire que la croissance économique est notre salut et qu'on s'occupera du reste si on en a le temps" est une mauvaise croyance.

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