jeudi 7 octobre 2021

"Le moment de la honte"

Hier, le pape François a exprimé sa honte suite à la publication d'un rapport accablant sur la pédocriminalité au sein de l'Église de France. Le président français, Emmanuel Macron, dit qu'il y a "un besoin de vérité et de réparation". François a dit au Vatican hier: 'Je désire exprimer aux victime ma tristesse, ma douleur pour les traumatismes subis et aussi ma honte, notre honte, ma honte pour une trop longue incapacité de l'Église à les mettre au centre de ses préoccupations", pendant l'audience hebdomadaire générale.

Durant l'été 1978, j'avais assisté avec mon mari à un tel genre d'audience générale, la dernière du pape Paul VI à l'époque, avant sa retraite estivale et sa mort. Impressionnante audience papale. On ne peut oublier un tel événement, après y avoir assisté une fois. Le silence, la joie exprimée, le sentiment d'unité dans une grande assemblée de croyants.  Et le pape en avant qui nous parle comme s'il s'adressait à nous personnellement.

Bref, c'est hier, que François 1er a dit: "C'est le moment de la honte". Quatre fois, expression d'une honte sentie avec insistance. Il a aussi évoqué "une épreuve dure, mais salutaire". Il a appelé "les catholiques français à prendre leurs responsabilités pour que l'Église soit une maison sûre pour tous".

Macron a "salué l'esprit de responsabilité de l'Église française, qui a décidé de regarder ce sujet en face comme l'avaient fait d'autres Églises à travers l'Europe en particulier". "Je souhaite que ce travail puisse se poursuivre dans la lucidité et l'apaisement. Notre société en a besoin. Il y a un besoin de vérité et de réparation", a-t-il dit devant la presse en marge d'un sommet européen en Slovénie.

Mardi, une commission indépendante sur les violences dans l'Église catholique de France a publié les conclusions accablantes de son enquête: 216 000 enfants et adolescents ont été victimes de clercs et de religieux catholiques depuis 1950. Le nombre monte à 330 000 si on ajoute les personnes agressées par des laïcs travaillant dans les institutions de l'Église, comme les enseignants, les surveillants, cadres de mouvements de la jeunesse, etc.

Ce rapport soulève des questions même au Québec, comme ailleurs dans le monde. 

(Source: article de Ljubomir Milasin et Gildas Le Roux, dans Le Devoir d'aujourd'hui.)

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