lundi 16 février 2015

Rapatrier un criminel: 376 128 $

Les contribuables canadiens seront surpris d'apprendre ce qu'a coûté le rapatriement du meurtrier Magnotta. Le Canada a utilisé un Airbus CC-150 Polaris, pouvant transporter jusqu'à 194 personnes, un de ses plus gros appareils, pour aller chercher le présumé criminel en Allemagne. Le ministre Peter McKay avait demandé l'aide de l'armée "le plus tôt possible" en raison de "l'intérêt national".  Un écrit au chef d'état-major de la défense et l'armée répond rapidement. En 2012, les opérations de l'avion coûtaient 15 505 $ l'heure. L'urgence du rapatriement alors qu'il avait été arrêté par les autorités allemandes après des recherches de plusieurs jours était-elle si fondée ?
 
Quand l'intérêt est grand, on ne regarde pas à la dépense  à Ottawa...
 
Le gouvernement conservateur a alloué 30 millions l'an dernier pour deux ans de lobbying international et de publicité pour le compte de l'industrie pétrolière et minière canadaienne. Le Parlement européen  a tout de même  rejeté la nouvelle directive d'évaluer la qualité des carburants, évitant que l'étiquetage des produits de l'Alberta soit inscrit comme hautement polluant. La majorité absolue, lors du vote du 17 décembre dernier, n'a toutefois pas été atteinte  et elle était nécessaire pour renverser l'entente proposée.

La directive d'évaluation de la qualité des carburants sera donc soumise à un vote de ratification en 2015. Le ministre des Ressources naturelles, Greg Rickford, a écrit en décembre 2014, après le vote: " Nous sommes heureux que le Parlement européen ait basé sa décision sur la science et sur les faits."

La proposition, selon les règles européennes, était que le bitume canadien soit étiqueté comme contenant 22 % plus de carbone que l'huile conventionnelle.  Cette étiquette rendrait l'importation de bitume canadien problématique pour les raffineries européennes. L'automne dernier, les premiers cargos de bitume canadien ont commencé à débarquer en Europe. Le gouvernement canadien espère accélérer l'expansion de cette industrie avec le projet d'un oléoduc qui traverserait de l'Alberta à la côte atlantique. "L'intérêt national"  et les lobbyistes travaillent ensemble depuis des années.

Toutefois il existe un "manque évident de données concernant les effets écotoxicologiques" du pétrole extrait des sables bitumineux pour évaluer ses caractéristiques physiques et chimiques lors d'un déversement dans un milieu aquatique, qu'il s'agisse d'un lac, d'une rivière, d'un fleuve ou d'un océan. C'était la conclusion d'un rapport préliminaire commandé par Ottawa en 2013. Pêches et Océans Canada attend le rapport final.  Etudiera-t-on davantage les effets des composés chimiques, comme les HAP, de forte toxicité ? Rien n'a encore été annoncé en ce sens.

L'énergie fossile polluante continuera-t-elle d'être plus encouragée que l'énergie solaire ou toute autre énergie renouvelable ? Le temps presse pourtant d'étudier d'autres alternatives depuis qu'on connaît les effets des changements climatiques sur les populations affligées.

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