dimanche 22 février 2015

Quand le salarié est vu sous l'angle d'un client futur

Il y a un siècle, Henry Ford avait compris qu'un salarié correctement payé pourrait un jour être son client et acheter ses voitures. Wal Mart  a aussi compris cela jeudi dernier et a augmenté le salaire de 500 000  employés sur 1,3 million de salariés. Le salaire minimum sera haussé de 20 % dès avril prochain. L'image sociale véhiculée et le fort roulement du personnel avaient besoin d'être révisés. Les syndicats se plaignaient des conditions de travail et des salaires trop faibles.
 
Costco, un important concurrent, paie déjà ses salariées 70 % de plus que Wal Mart. Il a un roulement du personnel de 17 % alors que Wal Mart affiche un roulement de plus de 40 %. Ikea aussi a relevé le salaire horaire minimum de 17 %. Le recrutement devenait difficile pour le chef de file mondial de la distribution. Et que dire de la rétention des employés.
 
Ce que le géant donne en rémunération a de bonnes chances de se retrouver dans son chiffre d'affaires quelques semaines plus tard. Cette nouvelle mesure coûtera 1 milliard de $. Mais comparé  aux 16 milliards de profits annuels, l'effort est bien relatif. Une diminution de la rotation du personnel permettra aussi d'économiser sur la formation et sur les frais administratifs.
 
En augmentant ainsi les salaires, la consommation américaine pourrait repartir à la hausse. Les dépenses des ménages sont reconnus comme un important facteur de l'économie. Plus de salaires pour ces employés et plus de dépenses pour faire rouler la grande roue de l'économie.  Obama demandait de relever les salaires mais les parlementaires républicains s'y opposaient. Près de 20 États américains ont annoncé une hausse de leur rémunération récemment, soit en posant la question par référendum, soit en légiférant.
 
Cette initiative pourrait bien être suivie par d'autres employeurs importants. Une bonne nouvelle pour de nombreux employés américains. Pouvoir travailler et subvenir aux besoins de sa famille est une motivation pour l'être humain, encore aujourd'hui.

(Source: Le Devoir)

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