jeudi 12 février 2015

Le bonbon ou le couperet, du même acteur

Le gouvernement Couillard a décidé de baisser les crédits d'impôts lors de son premier budget mais il annonce qu'il prolongera et permettra un élargissement du congé fiscal offert aux investissements dans de grands projets. Il n'a pas fourni de détails sur le genre de projets supplémentaires attendus par ce bonbon fiscal.
 
Le système de santé est réformé et les cadres dans la fonction publique, au ministère de la Faune, dans les organismes en région sentent le couperet. Mais en même temps on annonce des aides à l'industrie pour atteindre l'engagement de la création de 250 000 emplois en cinq ans.
 
D'un côté la rigueur budgétaire, de l'autre côté, le développement économique. La "rigueur austère" et puis la relance économique, selon le budget de l'an 1 ou celui de l'an 2.
 
Comme le prix du pétrole recule, que le dollar perd de la valeur, que le taux d'intérêt est bas, les exportations vont bien. En décembre 2014, une première fois depuis 10 ans, le Québec a exporté pour 1 milliard de dollars de plus que ses importations. Le Québec a connu une création nette de 16 000 emplois dans ce même mois, le meilleur depuis mars 2014 et  représentait alors 50 % des emplois canadiens créés.
 
Le secteur manufacturier pourra-t-il contrebalancer le recul pétrolier ? Deviendra-t-il un moteur significatif de la croissance en 2015 ? Mais l'austérité rigoureuse est maintenue pour les négociations collectives en cours et le couperet est bien ressenti par le personnel des secteurs public et parapublic. La motivation au travail sera-t-elle maintenue dans de telles conditions?
 
D'autre part, les lobbyistes augmentent leur inscription au registre. Récemment le Commissaire au lobbyisme a rapporté une hausse notable. En moins de trois mois, 9 % de plus dans ces inscriptions, passant de 4 844 en octobre à 5 283 en fin d'année 2014. La majorité (67 %) étaient des lobbyistes d'entreprise, 26 % étaient des lobbyistes pour une organisation et 7 % étaient des lobbyistes-conseils travaillant pour des clients qui leur avaient donné un mandat.
 
Depuis les audiences de la commission Charbonneau, des activités de sensibilisation et de formation ont permis de hausser de près de 25 % les entreprises ou organisations qui ont déclaré la construction comme domaine d'activité de lobbyisme. Ils travaillent fort pour convaincre les titulaires de charges publiques que la satisfaction de leurs besoins permettra un meilleur développement économique.
 
Les puissants du 1 % sauraient-ils toujours mieux amasser les bonbons fiscaux et la masse des 99 %, les autres, continueront-ils de sentir le couperet ?
 
(Source: Le Devoir,  du 9 et du 12 février)
 
 

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