jeudi 5 février 2015

La réforme scolaire: échec accablant

Malgré le fait d'avoir ajouté 150 heures pour une meilleure réussite en français, le résultat attendu n'est pas au rendez-vous. Une étude menée par des chercheurs de l'Université Laval constate que les garçons, les élèves à risque et les anglophones ont été moins nombreux à être diplômés. La réforme des méthodes pédagogiques n'a pas porté les fruits attendus. L'approche par compétence, la disparition du bulletin chiffré, l'abandon des dictées, les cycles réorganisés, bref, le Renouveau pédagogique n'a pas permis d'améliorer la réussite  des élèves exposés à la réforme comparée à ceux qui n'y ont pas été exposés.
 
Cette réforme découle des états généraux tenus il y a 20 ans qui suggéraient "d'ajuster les programmes et mettre l'accent sur l'essentiel". Implantée par le ministre de l'Éducation François Legault, on a  plutôt "misé sur un changement des méthodes pédagogiques en changeant tout le système", déplore la présidente de la Fédération des syndicats de l'enseignement.
 
Le directeur de la recherche, le professeur Simon Larose, propose "de plutôt regarder quelles sont les méthodes et les façons d'enseigner qui conduisent à la réussite."  Parmi les causes de l'échec, selon ce professeur,  a été noté l'ampleur du changement trop rapide du système et que son application n'a été suivie que par 50 % des écoles . Il aurait été préférable, selon lui, de concentrer les efforts sur les élèves à risque, en augmentant les ressources et un soutien individualisé. Des coûts, certainement. Mieux utilisés ?
 
Cette aventure  de la réforme scolaire a tout de même coûté des dépenses de centaines de millions de dollars. De grandes énergies investies par les enseignants  pour s'adapter à la réforme n'auront pas servi au but recherché. Un gaspillage de fonds publics et un gaspillage de savoir non transmis à la prochaine génération.
 
Malgré que le ministre actuel de l'Éducation, Yves Bolduc, prépare l'établissement de programmes sport-études et des projets manuels pour tenir compte des besoins des garçons, rien n'indique que le savoir essentiel de mieux savoir lire et mieux savoir écrire sera amélioré par ces programmes adaptés aux garçons, toujours moins nombreux à persévérer  dans leurs études au secondaire.
 
L'effort et la persévérance sont  pourtant irremplaçables dans l'acte d'apprendre. La curiosité de l'inconnu encourage le désir de continuer à vouloir apprendre. Ne devrait-on pas développer la curiosité chez nos jeunes et les encourager à poursuivre leur besoin inné de questionner ? Parfois agaçantes et dérangeantes leurs questions, elles bouleversent le confort établi et bien assis de l'adulte. Elles remettent en cause notre propre agir et penser d'adultes et exigent que nous nous remettions nous-mêmes en question. Difficile mais pourtant si nécessaire.
 
Il est remarquable de lire, dans la même édition d'aujourd'hui du Devoir,  une annonce d'une conférence à la Chambre de commerce du Montréal métropolitain sur La réussite des élèves: au coeur de nos priorités! par le ministre de l'Éducation Yves Bolduc. Comique, non ?

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