dimanche 30 janvier 2022

On exporte 70 % de la production porcine

 Au cours des dix dernières années, à Saint-Denis-sur-Richelieu, on a produit 20 000 porcs de plus à coup de 3996 porcs ou moins à la fois. Les frères Pier-Luc et Maxime Archambault ont bien compris ce que veut dire "le droit de produire " en zone agricole.

Le ministère de l'Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques (MELCC) a autorisé 26 projets de porcherie par année en moyenne entre 2011 et 2017,. En 2018, le MELCC en autorisé 44, puis 53 en 2019 et 67 en 2020.

En vertu d'un règlement du MELCC, un projet de porcherie qui compte 4000 têtes ou plus doit faire l'objet d'audiences publiques menées par le BAPE qui publiera ensuite un rapport. Il suffit alors de séparer le projet en porcheries de 3999 porcs, distanciées de 150 mètres et voilà, tout va pour la croissance.

Évitant donc la tenue de véritables consultations publiques et une évaluation de l'acceptabilité sociale du projet, après que le MELCC a donné son autorisation, une "consultation" a lieu et elle est plutôt vue comme une simple séance d'information. Ce genre de "consultation" que nous avons aussi vécue à Saint-Robert, il y a quelques années, quand les porcheries de monsieur Cartier d'Yamaska ont pris de l'expansion. Un exercice bidon, mais le règlement est ainsi fait.

Ainsi l'industrie porcine peut faire indirectement ce qu'elle ne peut faire directement, avec ce règlement du MELCC. Si on abat 7,1 millions de porcs par an, ce n'est pas pour des impératifs d'autonomie alimentaire, mais pour des motfis économiques. Cette industrie, pour être compétitive sur le plan international, elle utilise l'alimentation des bêtes avec du maïs génétiquement modifié (OGM) issu du la culture intensive. Une agriculture durable et ses nobles principes prennent le bord, écrit Robert Dutrisac dans son éditorial d'hier.

Le Centre québécois du droit de l'environnement déplore une lacune: la Loi sur la qualité de l'environnement  n'oblige pas à ce qu'on prenne en compte les impacts cumulatifs des déjections d'une porcherie qui s'ajoute aux autres. La fuite réelle de phosphore dans les cours d'eau n'est pas surveillée.

En plus, cette expansion de l'industrie porcine entraîne des problèmes de cohabitation avec les citoyens, qui sont de plus en plus nombreux à sortir de la ville pour s'installer à la campagne.

L'éditorialiste croit que le gouvernement Legault devrait agir au lieu d'accepter que l'industrie utilise un stratagème pour contourner l'esprit de la loi. Il devrait faire cesser la détérioration des terres et des plans d'eau.

En Europe, on a aussi compris qu'il fallait diminuer la production porcine pour protéger les terres et les cours d'eau.

(Source: Le Devoir  dans son édition de ce week-end.)

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