lundi 10 janvier 2022

L'ancien couvent de Saint-Ours, une page culturelle du Devoir

Le journaliste Étienne Paré a rencontré le vétérinaire en semi-retraite, Marc Vaillancourt, 77 ans, propriétaire actuel de l'ancien couvent de Saint-Ours, construit en 1897. Quatre étages, une vingtaine de chambres, le mobilier d'antan et le cachet unique de la vieille chapelle conservé, un lieu choisi pour les tournages de scènes d'époque comme dans La passion d'Augustine ou Club Vinland. Ce lieu exceptionnel est pourtant en vente depuis deux ans et demi. 

À près de 2,5 millions de dollars, les acheteurs ne se bousculent pas aux portes. Trop coûteux cet important investissement d'installer des gicleurs et des sorties de secours répondant aux normes actuelles pour faire une belle résidence pour personnes âgées. Cet ancien couvent des Soeurs de la Présentation avait été acheté en 2004 comme résidence secondaire par monsieur Vaillancourt. Cet immeuble vaut bien un château européen!

Le maire Dupuis de Saint-Ours reconnaît ce joyau patrimonial. Mais la ville ne peut l'acheter, elle est "amplement desservie par les installations municipales actuelles". Dans cette communauté d'à peine 1600 habitants, ce bâtiment demeure significatif pour plusieurs personnes qui y sont allés à l'école et qui y demeurent attachés.

Le courtier immobilier spécialisé dans la revente de patrimoine religieux, Olivier Maurice, celui-là même qui a vendu l'église paroissiale de Saint-Aimé en avril 2021, explique au journaliste Paré que "en région, la sauvegarde passe par les petits bâtiments. Les gros bâtiments, comme les couvents ou les églises, c'est beaucoup plus difficile, à moins d'un projet vraiment spécial. Le problème c'est que tout le monde veut sauver le patrimoine, mais personne ne veut y mettre l'argent," a-t-il ajouté.

Une réflexion continue pour plusieurs paroisses. Les églises sont peu fréquentées. Les paroissiens pratiquants sont rares. À la messe de la Nativité, le 24 décembre dernier, à Saint-Robert, moins de 1 % des paroissiens sont venus prier en communauté paroissiale. Sans présence renouvelée à l'église, sans dîme suffisante recueillie annuellement, que décideront les fabriques responsables d'administrer les biens du patrimoine religieux paroissial ?

On souhaite que le bâtiment religieux continue de remplir une place importante du paysage du centre d'un village. Mais le chauffage, l'entretien pour en assurer la préservation au fil du temps, les primes d'assurance, tous ces coûts minimaux sont tout de même importants.

Que décideront les paroissiens de Saint-Robert, dans quelques années, quand les ressources financières seront minces et que le bas de laine, tricoté par nos ancêtres à coup de privations et de sacrifices à même leurs maigres ressources, sera troué, que décideront alors les administrateurs ? 

(Source: l'article dans Le Devoir, de ce matin)

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