samedi 22 janvier 2022

La croissance démographique descendra en dessous de 1 % en 2023

La croissance démographique était soutenue par les forces du développement économique et de l'émancipation des femmes, conjuguées. Elle consumait les ressources naturelles et dévastait l'environnement depuis deux cents ans. Maintenant les décideurs politiques et scientifiques découvrent une nouvelle réalité: le monde décline.

L'ère amorcée depuis la révolution industrielle prend fin. La population mondiale a atteint 7,8 milliards alors qu'elle n'était que d'un milliard en 1800. À la fin des années 1960, la croissance était de 2,9 %, mais sera de 1 % en 2023, selon une étude de l'université de l'État de Washington publiée en 2021.

En 2017, la tranche des 15-64 ans, les personnes en âge de travailler, a connu un taux de croissance sous 1 %. En 2050, 151 pays des 195 pays de la planète seront en décroissance démographique.  Après 2064, avec l'atteinte d'un pic de la population mondiale à 9,7 milliards, l'étude parle d'un fléchissement.

Ce serait la première fois de son histoire, que l'humanité entamera un déclin prolongé. La population d'un pays commence à décliner quand la fécondité tombe en dessous du taux de remplacement de 2,1, avec, à la clé, des pénuries de main-d'oeuvre, une crise des fonds de retraite et la fin des vieux modèles économiques.

En 2100, l'étude prévoit que 23 pays, dont le Japon, verront fondre leur population de moitié par rapport à leur niveau actuel. La natalité recule plus rapidement que prévu dans les pays en développement. Cette décroissance pourrait  permettre de remédier à certains problèmes chroniques écologiques ou sociaux. Toutefois, iI faudra trouver un nouveau mode de prospérité.

L'évolution des taux de fécondité est expliquée en bonne partie par le nombre croissant de femmes diplômées. Le taux de fécondité reste faible dans tous les pays où les femmes font des études supérieures.

En Europe, dès 2022, la population commencerait à décliner. Des failles sont en train d'apparaître dans ce système basé sur une croissance et une inflation fortes. Le Fonds monétaire international (FMI) note qu'une baisse de la population peut affecter l'efficacité des politiques monétaires. La transition numérique et la montée en compétences des travailleurs pourront néanmoins améliorer la productivité. En outre l'innovation permettrait de répondre au défi d'une population vieillissante.

Sans l'immigration, plusieurs économies développées ne pourront plus satisfaire leurs besoins en main-d'oeuvre. Les plus de 65 ans forment 21 % de la population, le PIB par habitant dépasse les 44000 $, les entreprises ne peuvent plus financer le système de sécurité sociale, l'État deviendra la seule option.

Quand la population devient un élément central de la politique environnementale, le "racisme et la xénophobie attendent toujours dans les coulisses".

(Source: un dossier de Kazuo Yansae, Yohei Matsuo, Eugene Lang et Eri Sugiura dans Le Courrier internationale no 1628  du 13 au 19 janvier 2022)

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