mardi 1 février 2022

L'éthique et la responsabilité des mégaporcheries

Le gouvernement Legault veut soutenir notre agriculture locale par son Plan pour une agriculture durable 2020-2030. Une agriculture soucieuse de l'environnement et des populations, qui contribuerait à la la sécurité et à la souveraineté alimentaire des Québécois.

Toutefois, malgré les importants impacts écologiques, sociaux et sanitaires, des nouveaux chantiers de mégaporcheries sont en expansion en Estrie, en Mauricie, au Témiscamingue et ailleurs au Québec.

Les citoyens qui ont quitté leur milieu urbain pour migrer vers les régions agricoles veulent vitaliser les villages d'ici. Ces citoyens néoruraux sont particulièrement éveillés aux questions environnementales. Ils espèrent une agriculture respectueuse de la santé globale, autant celle des sols, des animaux, des végétaux que de celle des humains.

La population rurale se diversifie de plus en plus

La culture est désormais tournée vers une agroécologie. Dès 2007, dans Porcheries!  on observait que les intérêts économiques des promoteurs agricoles minimisaient les réalités sociales et environnementales des territoires. Les lois leur garantissaient le droit de produire, un prétexte à ignorer les attentes communautaires.

Puis en 2014, l'industrie porcine se dote d'une Démarche de responsabilité sociale.  Sans prendre en compte la question de la cohabitation sociale, ni la nécessité de promouvoir une éthique du vivre-ensemble, lit-on dans l'article.

Tant en dénonçant le stratagème des projets de porcheries de 3996 ou 3999 porcs par bâtiment d'un parc d'élevage pour éviter des audiences publiques sur l'environnement, les promoteurs veulent rassurer que leur élevage en expansion ne sera pas érigé au détriment de la majorité des résidents du territoire.

Pourquoi nos fleurons agricoles partagent un sens des affaires aussi dénué d'éthique et se détournent de l'"agriculture durable" ?  Les gouvernements provinciaux et municipaux continuent, même à considérer que l'agriculture doit se développer selon un modèle d'affaires industriel, néanmoins déconnecté des réalités écologiques et sociales, pensent les auteures. 

L'industrie porcine discrédite les efforts des autres secteurs qui tentent un virage vers une agriculture socialement responsable et respectueuse de l'environnement. Nos élus devront témoigner d'un sens éthique supérieur à celui qui sous-tend les fumisteries actuelles à l'encontre du bien commun.

(Source: Denise Proulx, chercheuse et Lucie Sauvé, professeur émérite- Centre'ERE, UQAM dans la page Idées du Devoir   du 31 janvier)

 

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