vendredi 28 janvier 2022

L'idéologie néolibérale, selon Émilie Nicolas

Hier, Émilie nous a proposé une explication simplifiée du néolibéralisme, à la portée de tous.

  • Croire qu'une société bonne est une société libre. Que cette liberté passe par des institutions qui laissent le secteur privé sans réglementation, et les individus libres de leurs choix. 
  • Ne pas trop encadrer les compagnies dont leurs produits rendent malades: des calories vides à bas prix, dans un air et des cours d'eau à polluer, en exploitant des employés au statut précaire.
  • Presque tabou que les professionnelles de la santé demandent des choix plus responsables, de diminuer la malbouffe et les déserts alimentaires, de réformer le Code du travail, d'augmenter les espaces verts, de favoriser des lois, des politiques, des réglementations, des réformes institutionnelles pour améliorer la santé d'une collectivité. Au lieu d'enseigner séparément aux individus de choisir aliments et loisirs qui pourraient optimiser l'espérance de vie.
  • L'individu est un agent rationnel, responsable de ses choix. Les moins bons choix sont faits par des individus moins rationnels, moins responsables. Les inégalités sociales dans le domaine de la santé sont légitimes: les personnes les plus amochées n'ont qu'à faire de meilleurs choix.
  • Les meilleurs choix sont surtout accessibles aux mieux nantis. Chacun n'avait qu'à faire les bons choix de vie pour arriver à un haut niveau d'aisance matérielle. Ainsi chacun pourra choisir de manger bio, d'aller en nature les fins de semaine et de se renseigner sur les bons aliments pour éloigner les maladies. Donc des gagnants et des perdants.
  • Il y a des chances que ton soignant te juge intérieurement d'avoir choisi des choix de perdants qui t'ont rendu malade.
  • La santé publique gouvernementale sensibilise les individus de faire des choix gagnants. Mais pas de réglementer la qualité de l'air plus sévèrement dans les classes et les usines, ni de rendre l'environnement public et privé plus propice à la santé.
  • Lors d'une crise sanitaire, croire toujours à la liberté individuelle. Le gouvernement protègera le choix des individus, et surtout le choix de la liberté des entreprises.
  • Des personnes se questionneront si les institutions suivent trop le capital pour pouvoir agir dans l'intérêt public.
  • Ceux qui rejettent une mesure sanitaire n'agissent  non pas par dégoût de la solidarité sociale, mais parce qu'ils préfèrent se fier à leur propre jutement et se démerder seuls.
  • Au lieu de tenter de convaincre les individus, un par un, de faire des choix plus centristes, il faudrait prescrire des changements institutionnels profonds.
  • D'abord en examinant ce néolibéralisme et ses conséquences.
(Source: article du 27 janvier dans Le Devoir)

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