mardi 16 décembre 2014

Victoire pour les comités de citoyens

Notre région s'était mobilisée dès 2009 contre le développement de l'industrie des gaz de schiste dans les basses-terres du Saint-Laurent. Le BAPE a publié son rapport hier et constate que le Québec serait exposé à de sérieux risques pour la santé des citoyens, l'environnement et même l'économie. Les bénéfices ne sont pas démontrés et l'acceptabilité sociale est trop faible.
 
Dominic Champagne, cinéaste et metteur en scène réputé, publie ce matin une lettre dans Le Devoir  où il se réjouit de cette victoire collective due au travail colossal et bénévole de plusieurs comités de citoyens durant quatre intenses années. Il souligne la victoire de la conscience collective, de la société civile, de l'éveil démocratique et de l'exigence écologique du BAPE.
 
Il répète qu'il est important de croire en notre droit de refuser ce qui va à l'encontre de l'intérêt public. La population devra continuer d'exiger un plan crédible de transition vers des modèles énergétiques qui enrichiront la collectivité et la qualité de la vie.
 
"L'ampleur des impacts potentiels associés aux activités de l'industrie du gaz de schiste dans un milieu aussi peuplé et aussi sensible que les basses-terres du Saint-Laurent " pose un problème majeur. Les impacts suivants sont relevés: "détérioration de la qualité de l'air, augmentation du bruit, de la circulation routière et de la pollution lumineuse, diminution de la valeur des propriétés situées à proximité des plateformes de forage, impacts sur les paysages, risques d'accidents technologiques, impacts sociaux et impacts sur la santé.
 
Rappelons-nous que lors de la soirée d'information d'octobre 2012 tenue au centre communautaire, plusieurs citoyens robertois avaient saisi les dangers de cette industrie suite à la conférence de Jacques Tétreault, actuel porte-parole du Regroupement Vigilance Hydrocarbures Québec. Ils avaient signé un formulaire de refus de recevoir cette industrie dans nos terres  par l'entremise de la campagne Vous n'entrerez pas chez nous.
 
Nos décideurs locaux, à part un conseiller municipal engagé au début de la formation du comité local et ayant démissionné quelques mois plus tard, n'ont pas compris l'ampleur des impacts décrits dans ce rapport d'hier ou ont craint de s'engager ou étaient mal informés ou étaient influencés par d'autres orientations.
 
Le rapport souligne le  manque de transparence des gazières et la perte de confiance envers les autorités gouvernementales. Les libéraux ont accordé la quasi-totalité des permis d'exploration entre 2006 et 2010 dans la vallée du Saint-Laurent. Avant d'évaluer les conséquences environnementales, 31 puits ont été forés dont 20 fuient encore, laissant échapper du méthane, un gaz à effet de serre très puissant. Les puits abandonnés entraînent, en plus, des coûts de "passif environnemental".  Sommes-nous prêts de l'assumer ?
 
Actuellement, l'industrie du gaz de schiste serait non rentable pour le Québec. Le BAPE analyse que les "prix du gaz naturel actuels et projetés, les redevances et les autres avantages financiers  perçus par le Québec seraient insuffisants pour compenser les coûts et les externalités pour la société et l'environnement ou pour assurer la rentabilité de l'industrie".
 
Dominic Champagne remercie tout ceux et celles qui ont poussé à la roue, avec angoisse et détermination. Ce rapport nous montre qu'une population qui s'engage et revendique le bien commun peut parfois être entendue. Réjouissons-nous de ce petit pas pour améliorer la démocratie participative.
 
(Source: Le Devoir d'aujourd'hui sous les plumes d'Alexandre Shields et de Dominic Champagne)

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